valse des sentiments (ft vig)

2:45 am.

nuit noire. musique assourdissante.
lieu branchouille new-yorkais.

voilà comment se terminent tous vos samedis soirs, dans ce genre d'endroit. lieux de réunion qui cimentent vos amitiés. lieux de fêtes et d'excès. c’était bien, ici. surtout pour ceux qui voulaient vivre la vie, la vraie. celle que l’on vit à deux cent à l’heure. celle que l’on vit sans se poser de questions. vous aviez passé la soirée à vous suivre du regard. toi, à le regarder sans être vue. du coin de l’oeil. parce que c’est lui, ton complice, celui qui te garde toujours à l’œil et celui que tu ne quittes jamais du regard. et bien vite, une fille ne le quitte plus, lui. tu les avais vus discuter. et toi, t’avais été là, au loin, ton verre d’alcool à la main, vos amis autour de toi. t’avais regardé cette scène de théâtre se jouer devant tes yeux. se rejouer pour la énième fois. ça marche souvent et il perd peu. ça devrait te faire plaisir pour lui. mais non. en vrai, ça t’rend dingue, putain. ces filles-là, elle ne valent rien. t’as juste envie de leur hurler qu’il va juste les sauter. t’as juste envie de lui dire qu’il les mérite pas. qu'il mérite mieux. intérieurement, ça te bouffe de voir ça. mais tu ne sais pas pourquoi. en fait, t’as juste envie de lui foirer son coup. qu’il reparte bredouille. qu'il te rejoigne avec vos amis et que son esprit ne soit accaparé que par toi, alma.

alors, quand un mec s’approche de toi, tu vois la belle aubaine. elle est belle cette occasion. beaucoup trop pour que tu la laisses passer. tu poses ton regard dans celui de l'inconnu, comme on pêche un gros poisson. et il mord. c’est beau, quand il mord à l’hameçon. alors quand il s’approche de toi, tu lui glisses quelques mots banals à l’oreille. quelques mots dont tu te fiches bien de lui dire. des mots dont tu ne te souviendras même plus demain. parce que ça n’compte pas, au fond, c’que t’as à lui dire à ce type.
tu veux juste qu’il ne se décolle plus de toi.
tu veux juste qu’alves, il voit ça.
tu veux juste que son sang ne fasse qu’un tour.
que son cerveau chauffe. que ton visage auprès d’un autre s’imprime dans son esprit. c’est tout c’que tu veux alma. mais en vrai, tu n’sais même pas pourquoi tu fais ça. c’est instinctif. débile. vital.

mais bientôt, tu le perdras de vue, vig. parce qu’il y avait du monde et que ton type, il voulait plus te quitter. t’avais tout de même réussi à t’en défaire. tu restes avec noor et maden un instant. eux et le reste de la bande, ils veulent rester, mais pas toi. alors t’appelles un uber. tu rentres, parce que t’en as marre. parce qu’il est tard et parce que t’as juste envie de t’foutre en boule dans un lit.

tu claques la porte en arrivant. parce que t’as la main leste et que la porte t’échappe des mains. t’as tes clefs entre tes doigts, ton cœur au bord des lèvres.
tu la vois, cette fille.
tu la regardes de haut en bas.
elle a les cheveux ébouriffés.
débraillée, le mascara crépitant sous ses yeux, encore stone.
et tu comprends très vite d’où elle vient et ce qu’il vient de se passer. elle passe la porte après un dernier regard derrière elle. ouai, elle doit se demander qui tu es. si tu viens prendre son relai. idiote. et toi, t’as l’regard revolver. le regard qui transperce la nuit. et tu l’vois, alves. au fond, dans le noir, torse nu. y a le silence qui vous sépare. la distance comme rempart. blonde. vulgaire. l’air ingénue. tout à fait ton genre. la voix acerbe. l’ironie qui te déborde des lippes.

tu dois passer devant lui pour aller dans sa chambre. il le sait très bien. mais il ne bouge pas, l’ingrat. laisse-moi passer. c’est un murmure. c’est presque inaudible. parce qu'au fond, t’as les nerfs en feu, alma. avoue-le.

Il commence à les appréhender, ce genre de soirées. Parce y a toujours un moment où tout bascule, il se retrouve régulièrement mâchoire serrée, ongles plantés dans ses paumes de main, en se retenant. Y a toujours qu'une seule fautive : Alma. Alma et son attitude qui le rendent taré et qui l'empêchent d'être lucide. C'est compliqué pour lui de se sentir devenir irrationnel, ça l'agace de se montrer aussi con et à vif lorsqu'il s'agit d'elle. Il a trouvé une seule solution pour ne pas vriller et éviter de penser à Alma, le sexe. C'est juste de la chimie, un shot d'endorphine qui paralyse son cerveau et l'empêche de penser convenablement. Il lui a fallu trentes minutes pour trouver celle qui va lui offrir sa dose ce soir. Timide, blonde mais souriante. Elle lui plait. Il lui donne l'impression qu'elle est importante, il sait parfaitement le faire, à force. C'est tout naturellement qu'ils finissent chez lui. Elle (Marie ?) lui donne rapidement du plaisir, malgré sa maladresse manifeste, et pas macho, il s'occupe du sien juste après, directement à la source. Vaguement amusé de la voir mal à l'aise lorsqu'il s'agit uniquement d'elle, de ses gémissements et de ses envies. Les prunelles de Viggo se braquent sur son corps qui ondule et se contracte face au traitement qu'il lui inflige. Il s'applique, patient, pour la marquer, parce qu'égoïstement, il veut la marquer. Qu'elle se souvient, qu'elle s'en souvienne. Elle finit par se rhabiller parce qu'elle comprend qu'il n'a aucune envie qu'elle s'attarde, en tout cas, pas ce soir. La porte claque. Ses prunelles cherchent instinctivement Alma, parce qu'il sait que cela ne peut être qu'elle. Elle se fait mordante, ça l'amuse, un peu, juste un peu. Il baisse son regard, captant son visage fermé et se contente, septique, d'hausser un sourcil. Viggo hésite à lui dire que si elle compte se montrer morose, elle peut dégager, mais finalement, il préfère la savoir coincée ici plutôt qu'ailleurs. Au moins, il peut contrôler. « Pourtant, je crois que je vais la revoir » Il souffle en faisant mine de suivre du regard la blonde qui sort, occultant volontairement Alma de son champ de vision. Elle est actuellement transparente à ses yeux, en tout cas, c'est ce qu'il en ressort. Viggo sait très facilement feindre l'air pensif et songeur, lui donnant un air pseudo intellectuel qui n'existe pas dans le modèle basique du quetard. Lui, c'est une version un peu plus évoluée niveau manipulation. Il flotte un peu au dessus. Il se décale juste un peu et elle le frôle pour forcer le passage, toujours avec dignité et délicatesse. Viggo réprime un sourire trop facile. « Fais comme chez toi, la place est encore chaude en plus » il glisse, dans une provocation assumée en lui offrant le sourire du parfait connard. « Tu n'as pas l'air d'avoir profité de ta soirée » Il souligne dans une profonde décontraction, regard froid en prime. Viggo n'a aucune envie d'être agréable avec elle, en ce moment. C'est plus facile à tenir, comme comportement. Il note simplement qu'elle n'a pas fini avec le gars qui semblait déjà amoureux tout à l'heure. Ses opales s'accrochent un moment à la brune qui s'installe dans son lit avec l'assurance dans propriétaire terrain tandis qu'il cherche un paquet de clope avant d'ouvrir la fenêtre.

t’as les nerfs, alma. au fond, tu bous. t’as encore le visage de cette fille et de ses cheveux ébouriffés. comme si elle était toujours devant tes yeux. tu bous, mais rien ne transparait. visage impassible, tu bluffes. où tu tentes de le faire. jamais tu ne lui donneras la satisfaction de te voir mourir de jalousie. il la regarde sortir. l’ingrat. son regard, il est focalisé sur elle. c'est un instant où ça t’fait mal, là, dans la poitrine. il jubile, vig. tu le sais. et ça, même dans la pénombre, tu le remarques. toi, t’es rentrée seule. t’es pas du genre à finir la fin de soirée avec un homme. ça t’arrive jamais. ou rarement. toi, les hommes, c’est une relation spéciale qui vous unis. tu ne te laisses pas approchée facilement. t’es comme un animal sauvage, difficile à apprivoiser. ceux qui y arrivent se comptent sur les doigts d’une seule main. vig, maden, morgan et peut-être bart. des personnes de confiance avant tout, que tu connais depuis des années. le reste, ne compte pas. le reste, n’existe pas. il y a peu d’hommes que tu ne fréquentes en dehors de ces quatre là.

pourtant, je crois que je vais la revoir
c’est un coup dans ton bide, que tu te prends.
ça te fait mal ce que tu entends. ça te tord. t’aime pas ce que tu ressens. et vig, il ne te regarde même pas. il la regarde partir, elle. la porte qui claque.
tu ne l’as reverras pas. et tu l’sais. ou peut-être une fois, pour la sauter à nouveau.

fais comme chez toi, la place est encore chaude en plus.
face à face.
yeux dans les siens.
les siens dans les tiens.
l’espace d’un instant c’était électrisant. si t’avais pas envie de lui balancer tes poings sur son torse.
me cherche pas, vig. non, viggo, ne me cherche pas. ne me fait pas me trahir. parce que ce soir, je supporte plus rien. ce soir, c’est dur de faire comme si je ressentais rien.
tu fais chier, vig. franchement, t’es obligé de tirer ton coup ici ? ta pétasse, baise-là dans un parking la prochaine fois. ça te dégoute, de te poser là, sur ce lit. ce lit où il a haleté au creux de son cou. ce lit où il a effleuré sa peau. tu savais très bien que j’allais dormir ici. tes yeux sont braqués sur ses prunelles fauves qui s’arrondissent. ta jalousie t’enivre. il te fixe avec une intensité qui te contraint presque à regretter de t’être mesurée à lui.

il t’interroge, vig. tu n'as pas l'air d'avoir profité de ta soirée. c’est lui, qui te le dit. t’hésites entre de la narquoiserie et de l’ironie. lui qui vient de se glisser entre les cuisses d’une fille. lui qui vient d’assouvir ses envies, ses mâles pulsions. celles qui peuvent transformer n’importe quel homme. qu’est-ce que ça peut te faire. tu m’as pas calculée de la soirée. ça t’intéresse, maintenant ? des mots bas, murmurés non loin de son oreille. le regard est faussement désintéressé. ça se combat du regard. ça se risque à se jauger. l’attente de la réponse de l’autre est un tourment. un risque. le vice, maître mot ici. vous tentez de d’agacer l’autre. une habitude. une attitude ouvertement provocatrice, sourcils arqués, tu le scrutes à ton tour. le jeu commençait et ton regard vient s’échouer sur son torse. ton regard se baisse, visualisant la scène.
tes paupières se redressent.
ton regard est à nouveau logé dans le sien.
tu t’attendais à quoi, vig ? que je me fasse attraper par un type avant de venir me coucher ? me confond pas avec blondie.
non, confond pas, viggo. moi, jsuis pas ce genre de fille. je ne suis pas de celle qu’on attrape facilement. qu’on glisse dans ces draps avec des mots bien trouvés. bien placés.

elle t’a pas intéressée bien longtemps. tu regardes ta montre, inspectant le temps qu’il a dû passer avec elle. dernière attaque concernant la blonde. tes iris se dirigent un instant sur la porte d’entrée. sur cet endroit où elle est sortie. sur cette sortie insignifiante pour toi, d’un être insignifiant pour lui. tu le sais, tu le ressens. t'as presque, à ton tour, un sourire narquois au bord des lèvres. mais tu préfères mordiller ton inférieure. ta jalousie déborde. ta jalousie s'exprime. c’est juste de la provoc, nourrie par l’instinct animal d’un homme. au fond, tu jubiles qu’il s’en soit débarrassé. tu le toises, parce que tu touches du doigt la vérité, t’en es sûre. mais il est beaucoup trop fier pour l’avouer. son regard, il te déstabilise. un regard franc, droit. direct. t’as envie de le faire vibrer, bien plus que ces gamines qu’il ramène ici. bien plus que ces filles dénuées de tout intérêt.

file-m’en une, babe. tu veux une clope. t’es toujours énervée. mais t’as ce mot affectueux qui t’échappe.
parce que viggo, c’est ton complice depuis tant d'années.
ton roc.
l'unique.
ton âme salvatrice.
celui pour qui tu déplacerais des montagnes si tu l'pouvais.

Ses opales flirtent avec le visage tendu d'Alma tandis qu'il l'écoute un instant. « Quelle image valorisante tu as de moi » il ironise parce qu'Alma pense tout savoir. Elle peint le portrait d'un vrai connard qu'il ne réfute pas forcément sans pour autant complètement valider. Lui, il se sait incohérent concernant les femmes, accroché par des détails parfois insignifiants. Viggo prétend que son instabilité est ancré dans son code génétique un peu fumeux. « Tu seras surprise » il se contente de laisser entendre parce qu'elle vient justement de lui donner encore plus envie de la revoir, dans un cadre sain et serein. Ce n'est pas honnête, parce que c'est fait uniquement pour la blesser au fond, elle, mais le résultat est le même. Son attention est très vite recentrée sur l'orage qu'il subit. « Désolé de ne pas faire ma vie en fonction de toi » il lance avec sarcasme, parce qu'il est encore chez lui et qu'il déteste profondément qu'on puisse lui souffler comment agir. Elle ne marque décidément aucun point ce soir, Alma, au contraire. Il fronce inconsciemment les sourcils. « Tu savais très bien que j'allais la ramener ici, si l'idée est si insurmontable que cela, tu peux aller dormir ailleurs » il glisse placide, en l'observant de ses hauteurs, il ne la retiendra pas, qu'elle se rassure. Viggo comprend juste qu'elle est d'humeur massacrante ce soir. « Ca m'intéresse toujours, lorsque ça te concerne » il claque avec dédain, fatigué de ressentir sa rancoeur latente. Cette phrase qui aurait pu prendre des allures de déclaration dans une bouche lambda a pourtant des traces de suffisances dans la sienne, diminuant ce qu'il dit. C'est calculé. « C'est ça le problème ? » Viggo demande dans un soupir, de l'avoir pas calculée de la soirée. « Tu n'es plus une enfant, Alma » souffle t-il en croisant ses prunelles trop sombres. Elle n'a plus besoin de son attention au quotidien. « Si je te calcule trop, tu serais capable de m'annoncer que je t'étouffe » Il remarque en roulant des billes avec insolence parce qu'il imagine très bien la scène. Mais l'enfant terrible continue à se faire amère ce soir et sa blonde de ce soir semble être son sujet de discussion favori. Il esquisse un rictus moqueur fasse à son obsession du moment avant de l'écouter d'un air distrait parce que son humeur l'épuise. « Du tout. Je m'attendais à ce que tu passes simplement une bonne soirée, entourée de la plupart de tes potes, enfin suffisamment pour que tu ne sois pas aussi irritée et irritante comme maintenant » Viggo répond dans une sérénité agaçante. Parce qu'elle se ramène façon enfant prodigue chez lui avec ses critiques faciles qui fusent comme des balles pour ne jamais louper sa cible, lui. « Mais si tu veux on peut continuer à parler de blondie. D'ailleurs, elle s'appelle Marie, prononcé à la française » parce qu'il s'en souvient finalement, de ce détail. Alma revient à la charge et ça l'amuse. « J'ai passé plus de temps avec elle qu'avec toi ce soir en tout cas » il répond tranquillement pour lui faire comprendre que "blondie", comme elle l'appelle, a plus suscité son intérêt qu'elle pendant cette soirée. Il tend le paquet ouvert dans sa direction pour qu'elle puisse choisir elle même son poison avant de s'installer à ses côtés pour embraser son bâton cancérigène. Il l'observe de ses opales curieuses, avant, d'un mouvement délicat, de dégager sa clavicule d'une mèche de cheveux.

il te cherche là, viggo. comme toujours. comme souvent dernièrement. le culot de ramener une fille et que tu tombes dessus. mais au fond, tous ces mots qu’il te lance à la volée, toutes ces phrases faites pour t’énerver.
juste pour te foutre les nerfs.
juste pour qu'à l'intérieur ça soit le chaos.
juste pour ça.
mais ça te fait te sentir vivante. parce que tu ressens des émotions. celles que t'assumes pas vraiment. mais elles sont là. bien là. à t'embarrasser les bras. et tu te demandes si lui aussi il tremble lorsque tu es dans d'autres bras. est ce que pour lui aussi c'est plus intense qu'avant, est-ce que pour lui aussi ça fait plus mal qu'avant. tu as juste envie de tout balancer dans un ouragan, où la blondasse serait la première que tu y jetterais. mais tout ça, ça n'est pas raisonnable. tu divagues. c'est la tension qui te monte à la tête et qui te fait penser n'importe quoi.

désolé de ne pas faire ma vie en fonction de toi
t'as envie de lui rappeler que toi, t'es pas à leur niveau, à elles. toi t'es au dessus, mais à un autre statut. celui de la meilleure amie. fidèle durant les années. à travers les saisons et le temps. toi, tu veux être la constance, l'âme que ses astres chercheraient dans le noir. l'étoile qui le guide dans l'obscurité. pas le plaisir éphémère de quelques instants. alma, est ce judicieux de vous penser autrement que comme ça. est ce que ça vaut le coup de tout gâcher. et là, il te secoue avec ses mots, vig. les endorphines de ses ébats sexuels n'ont pas eu l'effet attendu. t'as envie de le lui dire mais tu t'abstiens. t'as envie de calmer l'jeu. t'aimes pas te prendre la tête avec lui. mais, il te provoque, l'ingrat. avec cet air supérieur. te rend la monnaie de ta pièce. et ça te fait mal. si bien que tu ne réponds rien. t'as juste la gorge nouée et le palpitant en vrac. y a un noeud, là, au fin fond d'ton coeur. ça pince. il est dur, ce soir, vig. et t'as le regard un peu perdu. moins sûr.

t'aurais peut-être pas dû dire tout ça. t'en as trop dit, ça t'échappe. tout t'échappe en ce moment : tes sentiments, ta fichue jalousie que tu ne peux plus réprimer. t'es une contradiction à toi toute seule, alma.
t'es le jour et la nuit. le désir et la retenue. la possession et le rejet.

pourtant tu l'as déjà vu
vig, il a ce regard qui ne regarde que toi.
ce regard qu'il n'a pour aucune autre.
et pourtant, t'as peur de t'faire des films.
parce que vous deux ça ne sera justement pas comme dans ces films de merde où ça finit toujours bien.

si je te calcule trop, tu serais capable de m'annoncer que je t'étouffe
ne dit pas n’importe quoi, jamais de la vie. j’adorerais que tu m'étouffes, vig. que tu ne passes tes soirées qu’avec moi. que tes pupilles ne se concentrent que sur moi. qu’elles ne voient que moi. mais c’est pas l’cas. c’est loin d’être le cas, et tu ne supportes plus ça.

j’ai passé une bonne soirée. oui, tu as passé une bonne soirée, malgré son absence. malgré aussi le fait que tu l’aies vu draguer une autre fille sous tes yeux. en vrai, ça t’as fait mal. si j’en ai pas l’air, ça n’a rien à voir avec toi.

il parle de marie et tu as envie de lui dire de la fermer. parce qu’il te cherche avec sa prononciation à la française. tu cherches quoi, au juste - à me rendre jalouse ? il t’affirme, qu’il a passé plus de temps avec elle qu’avec toi, alors que tes doigts se servent dans son paquet de cigarettes. il se pose à côté. il a ce geste envers toi. signe de trêve ? par habitude, ou par envie tout simplement, tu te décales vers lui pour poser ta tête sur son épaule après avoir tiré une première latte. et j’aime pas quand tu n’passes pas la soirée avec moi. tu m’as manqué. t’aimes pas alma, quand t’es pas le centre de son monde. quand les astres ne tournent pas autour de toi. et là, vig, il a fait tout ce que tu détestes. il le sait. c’est pas la première fois que vous vous prenez la tête parce qu’il a préféré tirer son coup que de rester avec son amie. au fond, tu devrais pas lui en vouloir. mais t’as trop cette impression que viggo alves, il n’est qu’à alma simeone.

Viggo affiche un air satisfait lorsqu'il réussit enfin à la faire taire. Ça fait presque du bien, ses oreilles étaient écorchées d'entendre les piques agressives de la belle. La possession n'a jamais été de mise en les deux, parce qu'ils partagent tout, mais quand elle s'emballe, il se sent obligé de la recadrer en lui faisant comprendre qu'ici, c'est son espace de liberté le plus intime et le plus absolu. Il ne bridera pas ça, même pour elle. Ça le calme rapidement lorsqu'elle sous-entend qu'effectivement, ça ne va pas. « Qu'est ce que tu as ? » Il questionne dans un soupir. « Raconte » Il l'incite parce qu'il se remet dans la peau de son meilleur pote, son rôle initial dans lequel il ne doit absolument pas sortir sous peine de néant. Viggo sait se restreindre lui même. « Je peux éventuellement t'aider ? » Viggo lui demande en croisant ses prunelles. Alma, elle est facile à énerver, c'est le constat qu'il se fait en interne mais il se refuse de tirer des conclusions hâtives. Elle prononce un mot qui l'interpelle. Viggo fronce les sourcils avant de la détailler un instant, de son regard sondeur qui n'épargne personne, même pas elle, surtout elle. Jalouse. L'adjectif lui plait. « Parce que tu pourrais l'être ? » Il fait mine de s'étonner en jouant au con, parce que c'est ce qu'il sait faire de mieux parfois: ne pas vouloir comprendre. Elle se rapproche et comme toujours, même s'il a toujours son air de connard affiché sur ses traits, il l'accueille en la laissant faire lorsqu'elle crée un premier contact. Il tire sur sa clope quelques trop longues secondes avant qu'un bras possessif n'émerge pour s'en aller entourer les épaules d'Alma pour la serrer contre lui. Viggo dépose un bref baiser sur le sommet de son crâne sans répondre tout de suite à ce qu'elle dit. Parce qu'il a toujours du mal à l'analyser, ce genre de phrase porteuse, malgré elle, de faux espoirs tués dans l'oeuf par sa lucidité qui arrive à resurgir. Il a envie de lui dire que lui, aussi, elle lui manque, encore plus quand elle est là. Parce que c'est lorsqu'Alma est juste à ses côtés qu'il comprend qu'il est frustré face à son imagination et ses envies. Il se le prend en pleine face. Il en a sa claque de passer des soirées avec elle, de cette façon et y a cette envie d'essayer un peu destructrice qui titille son esprit de névrosé qui occulte constamment les lourdes conséquences derrière tout ça. Sauf qu'il n'y a rien de positif qui arrive généralement à franchir la barrière de ses lèvres. Ses opales se fixent sans difficulté à la pile de pull qui dégouline doucement de la chaise en face. « N'abuse pas, je suis toujours avec toi » Il glisse, parce que ça aussi, c'est une autre de leur vérité. Ils se quittent peu, Viggo se sait un peu aimant d'Alma. Il s'oriente en fonction d'elle. Et ça, elle le sait. Alma, c'est sa constante dans l'équation, même s'il la malmène un peu plus ces derniers temps, elle est toujours là, lui aussi. C'est bien pour une raison.

concrètement je ne pense pas que tu puisses.
tu repousses l’échéance. faut que tu l’dises à quelqu’un. faut que t’en parles de ce qu’il s’est passé avec morgan. de ce dérapage. mais au fond, viggo, il va pas pouvoir faire grand chose à part t’écouter et te dire que c’est pas grave. à part te rassurer. c’est tout ce que t’as besoin d’entendre.

vous répondez à vos questions par d'autres questions. est ce que tu pourrais être jalouse, alma ? il te le demande. t'hésites. entre mentir pour dissimuler encore ce que t'as dans l'bide et avouer clairement. il le sait, vig, que tu es possessive avec lui. mais c'est que de l'amitié, pas vrai ? elle a bon dos l'amitié avec toi. tu te mens, alma, depuis un moment. te caches derrière ce statut de meilleure amie. ce statut qui contient trop de sentiments. peut-être bien. c'est mitigé dans une bouche lambda. mais ça veut dire oui, sans le dire, pour alma. t'y arrives pas à le dire. à avouer clairement que oui, t'es jalouse de ses filles qui ont son attention, même pour une nuit. même pour un verre.

ça, c'est tout vous. ça hausse le ton mais ça ne peut s'empêcher de se toucher. et tu devrais plus te laisser aller à ce genre de moments, alma. tu te fait du mal, en vrai. son bras qui t'entoure et te serre. c'est là où tu te sens le mieux. des bras que tu connais si bien. un parfum familier qui envahit les narines. un baiser déposé sur ta tempe, tes paupières closes un instant. c'est rapide ces moments de grâce. ces instants qui ne durent que quelques secondes et dont tu aimerais qu’elles durent des heures entières. c'est frustrant. c'est rageant. il le souligne, vous êtes la plupart du temps ensemble. c’est vrai. et si à toi, ça te suffisait pas. ça te suffisait plus. et si t’en voulais plus, ça ferait quoi ? sa réponse est sans appel. sa réponse, limpide fait disparaître l’espoir déjà mort-né que t’avais dans un coin de ta tête.

...j’ai fait une connerie, vig. t’y reviens, alma, au mal qui te trouble depuis peu. vous ne vous voyez pas, et heureusement. c’est plus facile pour toi de parler en regardant le mur et la cigarette entre tes doigts. tu fixes ce mur en face de toi. comme si ça pouvait t’aider à parler plus librement. tu sais, je suis allée chez les parents de morgan pour le week-end. pour jouer sa petite amie devant eux. juste pour rendre service. c’était le temps de quelques jours. il le sait, ça, tu lui avais déjà dit. déjà raconté avant de partir pour leur maison de campagne. mais, depuis que tu étais revenue, vous ne vous en étiez pas reparlé. et ça a dérapé avec morgan. j’sais pas ce qu’il s’est passé. c’est allé plus loin que prévu, plus loin que ce que vous auriez dû. mais dire que tu ne l’as pas voulu, serait mentir. y a des choses qui s’expliquent pas. c’était instinctif, pur, nécessaire. un besoin enfoui depuis peut-être trop longtemps. tu ne regrettes pas, en vérité, si c’était à refaire, tu le referais sûrement. le problème, c’est que morgan, c'est ton patron. il te fait bosser, te fait manger. et là, t’as tout chamboulé. personne n’est au courant - au closer. à part toi, vig. y a que toi qui sait. toi, lui et moi.

Il occulte presque sa réponse parce qu'il se concentre sur sa connerie du moment, en retenant presque inconsciemment sa respiration. Viggo accueille sa bombe, sans vaciller, en la regardant du coin de l'oeil avant l'impression de s'être pris un bon uppercut silencieux. Il enlève son bras instinctivement et se décale avant de tirer une nouvelle fois sur sa cigarette. Une seule ne suffira pas à contenir ses gestes emprunts de violence interne. Il s'occupe machinalement une main et décide de ne pas se montrer réconfortant comme il l'a pu l'être avant. Elle continue Alma, en s'enfonçant, dégringolant du piédestal qu'il avait construit juste pour elle, dans sa conscience. « Tu ne sais pas ce qu'il s'est passé ? » il répète, hautain en roulant des billes. Viggo, il déteste ce genre de phrase qui donne l'impression qu'on subit la chose, comme si le choix ne s'était pas posé. Il se doute bien qu'elle n'a pas été passive dans ce bordel. Il est naturellement en train de s'imaginer la scène, écoeurant. « Arrête de me prendre pour un con » il souffle, froid. Parce qu'elle sait faire retomber les braises, Alma. « C'est vrai que c'est parfaitement sain de dormir dans la chambre de son patron ou de se faire passer pour sa copine auprès de ses parents » Il ironise. Il est juste dépassé par sa connerie, à lui finalement. De vouloir plus avec elle, quand elle, elle est juste capable de lui balancer ce genre de nouvelle qui agresse sa matière grise. « Je le fais tous les jours, commun » Il souffle en roulant des billes. Viggo n'a plus envie de la regarder. Sa présence est devenue dérangeante. « Elle est très animée, votre amitié » il commente, placide. On est amis, il s'en souvient de ça. « Tu en avais envie, non ? » il glisse parce qu'il la connait à ce niveau. Ce genre de chose, ça compte pour elle, contrairement à lui. Elle se donne pas au premier venu donc Viggo, il imprime bien cette information en espérant que son esprit ne l'oublie pas dès qu'il posera les prunelles sur elle. « Voilà comment ça s'est passé » Il conclut sans attendre sa réponse parce qu'il s'en doute, il n'a pas forcément envie de l'entendre le dire. Il a déjà les entrailles qui se retournent, et pas de la bonne façon. « Tu as aimé ? » Il pivote légèrement, froid et clinique comme s'il s'agissait d'une patiente dont il fallait deviner les symptômes. Il préfère commencer à prendre tout de suite de la distance face à l'évènement. Viggo, ce qu'il fait, ce n'est pas forcément juste, mais il pose les questions qui le dégoutent. Parce que c'est plus simple d'associer Alma à cette sensation plutôt qu'à la colère ou à l'incompréhension. Il attend juste sa/cette réponse pour la dégager de chez lui, prêt à lui commander un Uber, peu importe, il a juste envie qu'elle se casse et ne dorme pas avec lui ce soir. Il arrête pas de la voir avec Morgan, ça lui retourne l'estomac et il n'a pas la patience de s'infliger ça. « Tu sais bien gâcher une soirée, toi » il se contente de souffler d'un air fermé avant de se lever pour aller chercher son iPhone posé dans un équilibre précaire pour ouvrir l'application afin de trouver une voiture à cette heure tardive. Absorbé, il pianote l'adresse d'Alma.

y a son bras qui se retire et tu comprends. tu comprends le rejet. immédiatement. sans attente. il répète ta phrase, d'abord. y a ton cœur qui s'emballe. des mots forts qui sortent d'entre ses lippes. me prend pas pour un con. tu comprends pas vraiment en quoi se serait l’cas. il passe à l'ironie. stigmatise ta relation avec morgan. c'est pas sain de dormir avec son patron. il a pas tord sur ce point. votre relation elle a toujours été spéciale. pas comprise du monde. vous avez toujours été dans votre bulle. en revanche pendant que monsieur alves fait ses activités nocturnes pour le compte de je-ne-sais-qui, alma, elle se retrouve seule. et toi, t’aimes pas être seule, surtout depuis ton agression. c’est depuis ce jour, où t’es plus rentrée chez toi les soirs où tu travailles. la chambre au dessus du closer, c’était le plus adéquat. pas forcément le plus moral. mais le plus simple pour toi.

il est là, lui. pendant que tu traques la plèbe, la nuit. pour le compte des grands de ce monde. et que tu me laisses seule. jvais pas te rappeler l'agression, ça serait trop simple. trop facile.toi, t'étais pas là, vig. toutes ces nuits où jsuis partie seule de là-bas.

la question à cent balle. elle arrive, elle est là. est ce que tu en avais envie alma. t'en avais eu envie. et il paraît que qui dit non, consent. mais t'as pas le temps de confirmer qu'il conclut seul. le scénario, il se le fait, vig. tu comprends vite ce qu'il est en train de faire. il visualise. imagine. et tu l’saisis en le regardant. c'était indéniable que tu en avais eu envie. mais avant cette nuit, l'idée ne t'avait pas effleurée l'esprit, mais maintenant. maintenant c'était différent. l'envie de morgan ressurgissait à chaque fois que tu le voyais.

y a mieux que la question à cent balle. la question à mille balle. est ce que tu as aimé, alma ? et cette fois, il ne va pas répondre à ta place. parce que ta réponse, il l'attend.

le temps en suspend
le temps qui attend
vig, il a ce regard noir
ce regard qu’il a quand ça va mal
quand il s’retient
de gueuler ou d’user d’ses mains
tu l’vois dans ses opales
et pourtant, rien ne le trahit
sauf peut-être ses yeux
et la veine à son cou qui grossit

tu n’peux pas lui mentir, alma. il te connait trop bien. t’es coincée. il te force à livrer ta vérité. parce qu’il veut l’entendre de ta bouche. mais c’est pas si simple lui et toi. pas si binaire. parce que vous deux, c’est tout sauf binaire. c’est pas noir ou blanc. oui ou non. c’est bien pire que ça. bien plus profond, plus complexe. c’est quoi cette question, vig ?! je t’ai demandé si marie, elle t’a fait jouir, y a un quart d’heure ? tu ne réponds pas, alma, tu attaques. tu lui renvoies à la figure ses propres contradictions. ces propres actions, encore toutes fraîches dans ton esprit. j’ai le cul posé sur sa transpiration. et la tienne, bordel ! t’as la voix qui hausse, la voix qui s’éraille. toi, tu perds ton calme fasse à sa mauvaise foi. ça t’fait mal de le dire tout haut. t’as cette volonté intrinsèque de lui faire visualiser ce que toi, tu as vu, ce que tu as ressenti. parce que tu l’as vue, marie, sortir de son lit. sortir d’ici. venant de se faire sauter par viggo. tu veux vraiment savoir si ça m’a plu ? t’es vraiment sûr de ça, viggo alves ? sourcils froncés, tu l’pousses loin. tu remues là où ça fait mal. privé de réponse, tu lui demandes, de surcroît, de confirmer sa question. tu veux qu’il le dises, que oui, il veut le savoir. qu’il veut savoir un élément inutile pour lui. parce qu’au fond, ça change quoi que t’es pris ton pied ou pas ? peut-être que tu aies envie de recommencer.

moi, gâcher la soirée ? mais c’est toi qui est en train d’la gâcher. c’est quoi cette réaction d’merde ?

une réaction que tu ne saisis pas. une réaction disproportionnée. t’as ton esprit qui vrille, parce que tu ne te contrôle pas comme lui. pas aussi bien. lui, il laisse rien paraître. mais toi, ton visage, il a perdu de sa splendide. t’as les sourcils qui s’froncent. t’es désormais sur tes deux pieds, parce qu’il est debout aussi. c’est un combat qui prend place. un combat de mots, de regard.

ta voix qui murmure. ta voix qui s’abaisse à nouveau. pour bien que ça s'imprègne dans son esprit.

t'es en train de me reprocher quoi, au juste, vig ? parce que j'ai juste l'impression qu'on est mariés et que tu viens d'apprendre que je t'ai trompé.

je comprends pas.

j’comprends pas pourquoi ça t’irrite
pourquoi ça semble te faire bondir

tu l’vois, vig, s’approcher de son téléphone. l’espace d’un instant, tu l’imagines en train d’appeler morgan. pour demander des comptes, pour l’incendier, pour l’insulter. t’en sais rien. y a tes pas qui s’dirigent vers lui. ta main qui saisit son bras pour mieux voir l’écran.

uber.

t’es sérieux ? t’as les yeux ronds. tu comprends pas pourquoi il veut te commander un uber. pourquoi il te veux plus ici. t’as l’impression que tu l’as trahi, mais tu saisis pas pourquoi. partir ?

et au nom de quoi, vig ? dis-le moi.
mais me dit pas d’partir. parce que j’partirai pas d’ici. c’est trop facile.

j’vais pas juste partir et te simplifier la tâche.
dis-moi ce qui t’as vraiment blessé
c’que t’as dans l’bide
balance-moi que j’suis qu’une salope si tu l’penses
que j’suis qu’une fille intéressée
une fille sans intérêt
une fille sans morale. dis-moi les pires horreurs mais ne me rejette pas.

Viggo veut lui faire comprendre que leur ambiguïté n'est pas nouvelle et sortie de nulle part. Lui, il subit la chose qu'il a crée en orientant Alma vers Morgan. Si la connerie pouvait être un geste, cela serait surement celui là. Ses prunelles, contemplatrices, la détaillent lors qu'elle glisse vers la facilité pour le faire culpabiliser. Le pire, c'est qu'elle sait que ça marche généralement avec lui, uniquement parce que c'est Alma. Mais pas aujourd'hui. « Arrête d'être injuste » Il la prend un peu de haut, parce qu'elle se fout vraiment de lui. « Combien de fois je t'ai proposé de venir te chercher après le taff ? » C'est de la rhétorique là, un peu méprisante mais c'est ça. Elle est vraiment en train de le faire vriller, en le faisant passer pour le mec qui n'en n'a rien à faire de sa sécurité. Viggo, il est du genre garde du corps quand il est dans les parages, à zoner autour d'elle pour s'assurer que tout va bien, avant comme après son agression qui n'a pas été l'élément déclencheur, au contraire, cela n'a fait qu'accentuer sa névrose relative à son bien être. Il se dit qu'elle est vraiment conne ou alors qu'elle fait exprès de rien comprendre. Sa mâchoire se serre parce qu'elle lui fout vraiment les nerfs ce soir. Elle revient sur le "Mariegate" pour se justifier. Viggo l'observe impassible, le sourcil froncé avant d'adopter un regard septique. « Y a rien de comparable » Il glisse. « Moi, je le fais parce que je sais que ça ne compte pas, toi c'est l'inverse, tu le fais quand ça compte » Il souffle et c'est cette différence qui lui écorche le coeur et met à vif sa substance. Ça le tue un peu. « Ça compte non, ce qu'il s'est passé ? » il veut juste une confirmation, mais il la connait trop bien Alma putain. « Ce n'est pas en m'appelant par mon prénom et mon nom que tu me mettras une pression » Il remarque avec flegme en croisant son regard sombre sans fond. Elle est vraiment en train de le faire monter en pression, avec son choix erroné de mots, elle s'en rend même pas compte. Sa réaction de merde ? Il tique en cillant pour faire genre il a surement très mal entendu. Viggo laisse quelques secondes de silence, lui octroyant une chance pour se corriger. Rien ne vient. « C'est toi qui débarques avec tes critiques faciles et ton ironie à deux balles pour finalement me lâcher ça » Il constate d'un ton froid. Elle a dû lire le manuel : comment gâcher sa soirée en cinq phases. Elle a réussi en tout cas. « Franchement, démerde toi avec ta "j'ai fait une connerie" » Il annonce franchement parce qu'il a pas envie d'être coincé dans le rôle de son conseiller, il en sa claque. Il ne veut surtout pas entendre le prénom Morgan dans sa bouche, aussi. « Je te reproche rien » Il glisse avec une part de vérité, un peu infime. « Je suis déçu » Il lâche, brut. « De moi, pas de toi, tu fais ce dont tu as envie » Il souffle. C'est bien ça le problème. Il est déçu d'avoir pu un peu espérer. Après Viggo sait qu'il s'est fait un peu des films/fantasmes, un peu des deux, les concernant. « J'aurai aimé que tu n'en n'aies pas envie, pas avec lui en tout cas » Il complète, déjà levé et prêt à la virer de chez lui. Parce que cette vision l'handicape. Elle se rapproche pour zieuter l'écran de son téléphone. Il se retient mais il aimerait récupérer son putain d'espace vital mais il sait qu'elle est juste en train de le pousser à bout. Il a généralement la même technique, pour des gens qu'il n'apprécie pas par contre. Il se contente de la regarder. « Je ne supporte pas de t'imaginer avec d'autres gars » Il place, glacial, tranchant mais précis. Il n'a rien de tendre Viggo en ce moment. Son esprit s'était presque habitué à ce qu'elle soit à lui, Alma, parce qu'il a toujours été au coeur de son attention habituellement, mais elle vient de le ramener à la réalité. « C'est plus simple pour tout le monde que tu partes ce soir » Il continue. « et ça libérera mon esprit de cette image » Il conclut.

» la valse des sentiments
» valse des sentiments. (owen)
» valse à trois temps ; jax
» à l'aube des sentiments / dafne
» anesthésie des sentiments (ft morgan)