(vermeil) corps à vendre

01/ famille merdique. embryon déjà corrompu avant de voir le jour. la mère qui ne prend pas soin de son corps et qui le brise à coup d'alcool alors qu'il n'est qu'à l'état de conception. la mère qui n'est qu'une façade, qu'une âme qui traîne dans le taudis. la père sans respect pour les femmes, sans respect pour les autres. famille de pourri. famille de rien. le père qui n'enseigne que la crasse, que le manque de respect pour les autres, que les stéréotypes, que les préjugés et la rage sur le monde. petit enfant déjà enclin a la déchéance. 02/ condamné aux travaux forcés par son père, il ne voit que les souffrances, que les coups sur sa mère. pris au piège, il ne fait que suivre le fil, enfermant ses émotions au fond du ventre. oublier les pleurs de la mère, oublier la vie merdique en Turquie. vie de famille sans le moindre sens, il ne fait que suivre le flot.03/ le sang répandu sur le sol. le presque majeur qui reste sans réagir. les cris de la mère, la panique dans la voix. le vide dans le corps, le soulagement dans le coeur, mais la décente aux enfers qui ne fait qu'empirer. le corps inerte du père sur le sol. une coup de trop sur la mère et le sang-froid qu'il à perdu. sa façon de la protéger. enfin. il ne connait que violence alors c'est ce qu'il sait donner. elle n'est pas d'accord. elle lui crache de partir. elle lui lance le venin. ça rentre dans le sang, ça fait perdre le contrôle. il pensait la sauver, mais il à mener la mère à sa propre perte. 04/ les villes. les pays. les boulots merdiques. le manque d'argent. les corps futiles, les crasses, les coups montés. les endroits à visiter, les pays à souiller. les cultures qu'il apprend, les autres vies qui se dessinent devant les yeux, les écoles qu'il fréquente avec l'argent sale et la mémoire photographique qui absorbe tout. l'intelligence qui ne demandait qu'à être utilisée, stimulée. l'homme froid qui se forme et le gamin qui reste en arrière. 05/ il fini par se baser dans cette ville. dans cet endroit. une vie qui se dessine, une vie de vice. il ne connaît rien d'autre. huit ans qu'il erre dans les rues de New-York, huit ans que le loup cherche les proies. le temps pour établir le business, pour le trafic des corps. 06/ elle. le femme. le mariage de convenance, mais les règles qu'ils ne respectent pas ensemble. couple étrange. elle. elle qui n'était qu'une façon de grossir le business, d'attirer les âmes entre les griffes. c'est ce qu'il préfère se dire, c'est ce qu'il pense puisqu'il ne comprend pas cette attirance, cette fascination pour elle. la beauté de son corps. la douceur de ses lèvres. elle fait naître les envies, alors qu'elle étaient éteintes depuis longtemps. Savas, il dit simplement que c'est pour capturer les colombes parfaites et les enfermer pour mieux les vendre. les excuses pour justifier, pour ne pas expliquer l'inexplicable. les attirer à coup de mensonge, à coup de belles paroles les putes. colomba. la seule à tenir tête au monstre. la seule à savoir des bribes de souvenirs. mais l'amour qu'il ne connaît pas. qu'il ne comprend pas. il l'aime, à sa façon sordide depuis cinq ans déjà.