millions d'envie de te plaire. (warston)

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{ Tu es spectaculairement beau
Et je suis prisonnière de ta peau
Et j'ai des centaines de flèches dans le cœur
Et j'ai des millions d'envie de te plaire }
crédit/ tumblr ♛  w/@Nikolaï Warren

Les pétales de roses parsemées de l'entrée jusqu'à leur lit, les chandelles allumées partout dans leur chambre, l'odeur épicée de la cannelle qui vient l'englober. Et les quelques surprises posées, un peu en retrait, sur la commode de la chambre à coucher. Tout paraît parfait. Ne reste plus qu'à elle de se préparer. Fraîchement lavée, sa peau halée dégage ce parfum de vanille qui lui est si familier. Elle est maquillée avec grand soin, sa chevelure laissée quant à elle en liberté. Elle enfile enfin le costume commandé quelques jours plus tôt, en ligne, parce qu'elle n'aurait certainement pas osé l'acheter à un vendeur. Par-dessus les sous-vêtements en dentelle noire, la belle enfile les bas qu'elle accroche tout de suite à son porte-jarretelles, puis la jupe noire également. Elle en fait de même avec le bustier beaucoup trop sexy pour imaginer une véritable policière le porter. Elle n'est pas certaine que, sans le badge qui y est accroché, il comprendrait tout de suite l'idée. Mais c'est lui qui a affirmé apprécier les femmes en uniforme. Lui aussi dont elle a envie de changer les idées. Ces derniers jours, elle a eu la sensation d'être trop loin de lui, Isabella. Il y a eu l'annonce de la maladie de sa sœur, cette dispute entre eux, qui a créé un froid pendant plusieurs jours. Et, à peine se sont-ils réconciliés, qu'ils ont dû affronter le retour de son ex-mari dans leur vie. Elle a besoin de le retrouver, Nikolaï. Besoin de retrouver cette flamme qui lui semble un peu trop éteinte ces derniers temps. Elle l'aime beaucoup trop pour imaginer laisser la passion s'essouffler entre eux. C'est même l'une des choses qui lui fait le plus peur au monde, à Isa. Se retrouver dans une routine avec celui qui est l'homme de ses rêves. Elle a besoin, au contraire, de renouer avec ce feu qui a toujours existé entre eux. Besoin de retrouver son corps contre le sien. Elle a l'impression, depuis ce qui arrive à Peyton, qu'il n'ose pas la toucher. Comme s'il avait peur d'être rejeté. Mais elle a envie de retrouver ces moments qui n'appartiennent qu'à eux. Ces moments qui rendent leur relation si intense, si fusionnelle, si unique aussi. C'est pour cette raison qu'elle a entrepris toute cette préparation. Pour lui signifier qu'elle a envie d'être avec lui, envie d'être aussi proche de lui qu'elle l'a toujours été. Et comme elle ne sait pas vraiment le dire avec des mots, elle a choisi les gestes pour y parvenir. Passer à l'action lui est bien plus facile que dévoiler ses sentiments. Son regard se pose sur l'heure indiquée par le radio-réveil sur la table de chevet. Il ne devrait pas tarder à arriver. Elle profite des dernières minutes pour ajuster sa tenue. Elle accroche à sa ceinture une petite paire de menottes, ainsi que le bâton. Et, enfin, elle ajoute le dernier accessoire pour parfaire sa tenue, le casque de police. Elle est en train d'enfiler ses talons aiguille quand elle entend la porte d'entrée s'ouvrir. Sans aucun doute, elle sait que c'est lui. Elle s'est chargée de vérifier qu'Arya ne serait pas là de la nuit. Prenant une profonde inspiration, la belle se contemple une dernière fois dans le reflet du miroir de la chambre. Elle est sexy, très sexy. Elle espère juste que cela lui plaira. Qu'elle lui plaira. Elle finit par s'installer sur le lit. Les jambes croisées, les yeux rivés sur la porte, elle ne met pas longtemps avant de le voir arriver. - Bonsoir monsieur Warren. Elle se relève sans pour autant s'approcher de lui, ses prunelles qui s'accrochent tout de suite avec intensité aux siennes. - Pouvez-vous avancer, s'il-vous-plaît ? Et, là, tout ce qu'elle espère, c'est qu'il se prête au jeu.  

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Et j'ai des centaines de flèches dans le cœur
Et j'ai des millions d'envie de te plaire }
crédit/ tumblr ♛  w/@Nikolaï Warren

Rien n’a changé, elle l’aime toujours autant. Comme elle sait que l’amour de Nikolaï est le même lui aussi. La puissance de leurs sentiments n’est plus à prouver, ils sont juste là, comme une évidence. Seulement il n’empêche qu’elle a besoin de sentir cette connexion entre eux. Besoin de sentir que leur relation est toujours empreinte de ce feu. Sans pour autant se laisser tout de suite tout remettre en question, elle est de ces femmes qui peuvent vite douter, vite s’inquiéter. Trop souvent, les histoires qu’elle a connues avec les hommes se sont essoufflées. À cause de la routine, à cause du quotidien qui prend trop de place, ou elle qui n’en donne pas assez. Même avec Luke, en fin de compte, c’est ce qui avait créé cet éloignement entre eux. L’impression qu’il prenait leur histoire pour acquise, l’impression qu’il était moins accroché à elle qu’au début. Ce n’est pas pour rien si les relations de la Latina n’ont jamais dépassé une ou deux années. Elle s’est, chaque fois, engagée dans des véritables histoires mais qui finissaient toujours par s’amoindrir. Elle ne veut pas que cela arrive avec Nikolaï, surtout pas avec Nikolaï. Elle a encore besoin qu’il la fasse rêver, besoin aussi de faire naître cette lueur dans ses prunelles azurées. Elle en aura toujours besoin. C’est pour cette raison que, ce soir, elle a décidé de prendre les choses en mains. Rien de mieux, pour le retrouver, qu’un petit moment coquin. Et elle pourrait parler, Isabella. Elle pourrait lui confier ses craintes pour éviter qu’elles ne s’enveniment. Elle pourrait lui avouer combien elle a besoin de le retrouver. Mais c’est beaucoup plus facile de lui montrer. C’est plus agréable aussi.

Tu veux retrouver cette flamme dans ses yeux,
Tu veux retrouver ce feu entre vous deux.

Et elle est là. Assise sur ce lit, presque trop royale pour la tenue osée qu’elle porte. Elle attend non sans impatience le moment où il daignera venir. Elle l’entend bien l’appeler, mais elle ne daigne pas lui donner de réponse. Elle attend qu’il la trouve de lui-même. Il le fera bien assez tôt avec les pétales de roses qui ornent le chemin jusqu’à leur chambre. Le chemin jusqu’à elle. Elle est envahie d’une petite pointe d’appréhension, juste avant qu’il arrive. Elle se demande si ce n’est peut-être pas lui qui n’a pas la tête à partager des instants charnels. Lui qui a l’esprit ailleurs, non elle. Mais la belle n’a pas le temps d’y songer davantage, c’est trop tard. Il arrive enfin jusqu’à leur chambre à coucher. Quand elle le salue avec tant d’assurance, il lui répond d’une manière beaucoup plus déstabilisée. Troublé, certainement, il paraît scotché de la voir dans une telle tenue. Il ne s’en détache pas, pas une fraction de seconde, alors qu’il laisse échapper un petit rire fébrile. Rendrait-elle Nikolaï Warren nerveux ? Elle retient un sourire, Isa. Elle reste parfaitement ancrée dans son personnage alors qu’elle lui demande d’approcher. Il ne se fait pas prier pour s’exécuter aussi, son regard toujours rivé droit sur elle. – Rien fait de mal, hum, vous êtes sûr ? Il paraît sous le charme. Et elle, cela la rassure. Cela lui donne un peu plus d’assurance que celle qu’elle a déjà. Ses prunelles noires le contemplent de haut en bas alors qu’il affirme qu’elle peut déjà lui passer les menottes. Relevant sa main, elle dépose délicatement son index sur les lèvres de son petit-ami. – Vous m’avez l’air très coopératif. déclare-t-elle, satisfaite, avant de saisir, non pas les menottes demandées, mais le petit bâton ajusté à sa tenue. Elle en pose le bout sur le torse du jeune homme. – Il faut bien que vous compreniez. Ce que vous avez fait est grave. Très grave. Du bout de son bâton, la belle policière l’incite à s’asseoir sur le lit. Elle ne perd pas de temps, elle non plus, pour aller s’installer sur ses genoux. – Vous savez ce dont je parle ou vous avez besoin d’être éclairé ? demande-t-elle dans un murmure, alors qu’elle effleure son cou de ses lèvres. Elle frôle sa peau sans jamais l’embrasser.

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Une soirée en amoureux. Une soirée rien qu’à eux. Oubliés tous les soucis du quotidien, comme les préoccupations plus douloureuses, elle ne veut rien laisser filtrer. Rien ne passera le pas de sa chambre, rien à part l’homme qu’elle attend. Elle veut retrouver cette complicité charnelle, cette fusion spectaculaire, cette osmose incomparable à quoi que ce soit. Elle veut le retrouver, lui, tout simplement. Dans son entièreté. Comme ils l’ont toujours fait. Elle n’en a pas seulement envie, elle en a surtout besoin. Besoin de sentir à nouveau cette alchimie entre leurs deux corps, cette connexion entre leurs deux âmes. Elle a besoin de lui, rien de plus. Mais elle est prête à s’essayer à des jeux interdits pour l’attirer dans ses filets, prête à se laisser aller, prête à jouer. Sa sensualité fera le reste. La Latina veut lui rappeler leur amour, cet amour qui les consume. Cette passion sans mesure. Cette attraction dévorante qu’ils ont l’un pour l’autre depuis le tout début. Elle veut retrouver tout cela, elle veut lui rappeler. Elle veut aussi qu’il réalise, que loin de le rejeter, c’est précisément ce qu’elle attendait. Pas besoin de lui changer les idées tous les jours, pas besoin de chercher de nouvelles sources de distraction chaque soir. La seule chose dont elle a besoin, c’est lui, uniquement lui.

Lui qui paraît conquit,
Lui qui paraît séduit,

Ou même totalement envoûté,
Comme hypnotisé.

Comme s’il n’avait qu’une envie, la dévorer. Il ne l’a pas contemplée de cette manière depuis des jours. Trop de jours. Le besoin irréfréné de voir cette lueur de désir dans ses yeux, cette flamme qui s’éveille au fond de ses prunelles. Cela lui fait du bien. Mais elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Non, son petit jeu ne fait que commencer. Pourtant, il garde son assurance implacable. Pas pour longtemps, elle va s’en charger personnellement. – Nous allons voir si vous dites vrai. déclare-t-elle, ses pupilles encore accrochées aux siennes alors qu’il dévie son regard sur elle. Il la contemple, de haut en bas. Aucune parcelle de sa tenue ne lui échappe, presque autant pour son corps déjà bien dénudé. Il y a, derrière l’envie, une pointe de surprise dans son regard, comme s’il ne s’y attendait pas de sa part. Mais elle n’est pas seulement une femme raffinée et classe, Isabella. Elle est aussi diablement sensuelle, de cette chaleur latine qui transparaît de son être. Elle sait comment user de ses atouts, elle sait comment pousser un homme à bout. Elle profite qu’il soit autant sous son charme pour le pousser jusqu’au lit. Assise sur lui, elle le sent déjà totalement à sa merci. – Je vais vous… rafraîchir la mémoire. Et lui réchauffer le corps au passage. Sa voix se fait lascive, comme une caresse, contre la peau de son homme. Du bout de ses doigts délicats, elle vient frôler son torse alors qu’il avoue ne pas voir du tout où elle veut en venir. Elle sent tout son corps réagir. Ce corps qui doit être au moins autant désireux de la retrouver que le sien. – Vous avez laissé cet incendie se déclarer. L’ombre d’un sourire apparaît sur le visage de la belle, heureusement caché à Nikolaï à cet instant. Elle recule, retrouvant ce visage sérieux, le regard toujours plus ombrageux. – Ce feu qui est en train de consumer une femme qui attendait pourtant que vous l’éteigniez. Il doit voir où elle veut en venir maintenant. Les mains du jeune homme posées sur ses hanches, elle le laisse faire, elle le laisse la toucher autant que le contraire… pour le moment. Ses mains finissent par attraper le haut de son petit-ami pour lui retirer son haut. Elle peut enfin toucher sa peau. Sa peau qui l’enivre déjà. – Vous allez devoir rattraper cette erreur, en avez-vous conscience ? elle lui demande, alors que ongles glissent contre le torse de Nikolaï, prêts à se raccrocher à lui. Prête à décupler un peu plus encore son envie.

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Elle se souvient, de temps en temps, quand ils étaient amants. Chaque fois qu’elle allait mal, chaque fois qu’elle avait besoin d’oublier sa réalité, c’était lui qu’elle retrouvait. Il était le remède à tous ses problèmes, sa lumière parmi les ténèbres. Au lieu de se raccrocher à son mari, à sa famille, ou même à ses amis, c’est toujours auprès de lui qu’elle trouvait refuge. Toujours auprès de lui qu’elle retrouvait cette lueur de vie. Ce n’est pas quelque chose qu’elle a envie de perdre, sous prétexte qu’ils forment un couple aujourd’hui. C’est ce qui a fait la magie de leur relation, ce qui l’a rendu indispensable plus que n’importe qui avant lui. Car c’est toujours dans ses bras qu’elle retrouvait la vie, Isabella. C’est encore dans ses bras qu’elle veut les retrouver cette nuit. Bien appliquée dans le rôle qu’elle s’est attribuée, la jeune femme est déterminée à rendre ces instants mémorables. Pour qu’ils rattrapent tous ceux qu’ils ont passé trop loin l’un de l’autre, pour qu’ils soient à nouveau inséparables. Oublier le monde extérieur, il n’y a plus que lui qui compte dans son cœur. Entièrement dévouée envers lui, elle voit aussi combien toute son attention est braquée sur elle. Mais pas comme il le fait d’ordinaire. Ni inquiétude, ni crainte, ni réflexion dans ses prunelles océan. Non, il n’y a que ce désir qui l’habite. Cette envie avec laquelle il observe et scrute le moindre de ses mouvements. Elle a l’impression de l’avoir hypnotisé, Nikolaï, comme s’il était en proie à un envoûtement. Il essaie bien de garder contenance, il répond même à ses propos avec le maximum de sérieux. Mais il a surtout l’air de se retenir de lui sauter dessus. Et il fait bien, elle compte bien faire durer le plaisir. Ou le supplice, elle ne sait pas encore trop.

Tout dépendra combien de temps tu tiens,
Avant de céder toi-même à la tentation.

Installée à califourchon sur l’homme qu’elle aime, la Latina joue de sa voix chaude autant que de ses gestes empreints de désir pour semer le trouble en lui. Elle sent son corps frissonner et se tendre sous elle, alors qu’elle monte relativement lentement la température. Pour elle aussi, c’est difficile de garder ce calme à toute épreuve. Il y a trop longtemps qu’elle ne s’est pas trouvée si proche de lui. Mais l’avantage qu’elle a sur lui, c’est qu’elle sait garder le contrôle, Isa. Elle a une maîtrise d’elle-même qu’il n’a sûrement pas. Elle poursuit ses brèves caresses, davantage des frôlements en réalité qui ne font que réveiller cette flamme en lui. Et, en même temps, elle commence à lui expliquer, parfaitement dans son rôle de policière, ce qu’elle peut lui reprocher. Elle en profite pour lui faire comprendre subtilement qu’elle l’attendait. Qu’elle le voulait, même, dans ces circonstances. Elle a toujours besoin de sa présence. – Parfaitement… Votre devoir. Et l’on ne faillit pas à son devoir, n’est-ce pas ? rappelle-t-elle, ses prunelles de plus en plus empreintes de cette lueur. La proximité avec son corps, ses mains contre elle, son odeur qui l’enveloppe, tout cela ne la laisse pas non plus indifférente. Ce petit jeu non plus, il faut l’avouer. Elle se débarrasse sans plus attendre du tissu qui recouvre le torse du jeune homme.

Le besoin de le toucher,
Le besoin de le retrouver.

Elle redécouvre la douceur de sa peau. Elle voudrait l’embrasser mais elle ne fait rien d’autre que la caresser. Du bout des ongles, elle vient l’effleurer alors qu’il se rapproche de plus en plus de ses lèvres. Comme captivé par elles. Ce regard assombri, ce regard rempli d’envie. Elle le connaît suffisamment pour savoir ce qu’il signifie. Mais, visiblement envoûtée par le même charme que lui, la belle se laisse aller, quelques secondes de trop, alors qu’il remonte ses doigts le long de son dos. Elle sent un frisson lui parcourir la colonne vertébrale pendant que, lui, en profite pour descendre la fermeture de son bustier. Elle glisse sa main contre la sienne pour l’arrêter mais… Elle n’a guère le temps de réagir parce qu’il vient soudain s’emparer de ses lèvres dans un baiser. Pas n’importe quel baiser. Un de ces baisers qui retournent complètement l’esprit, un de ces baisers qui décuple un milliard de fois cette envie. Un de ces baisers qui chamboulent son cœur autant que son corps. Elle y répond avec la même fougue, Isa, laissant sa langue retrouver la sienne dans une danse endiablée. Elle l’embrasse jusqu’à perdre son souffle, jusqu’à perdre la tête. Son bustier tombe simultanément sous les gestes de Nikolaï sans qu’elle ne s’en rende compte, laissant apparaître la dentelle noire, délicate et sexy. Elle n’interrompt pas pour autant le baiser, laissant beaucoup trop le désir la submerger.

Cela fait beaucoup trop longtemps.

Le baiser aurait pu largement déraper. Son petit jeu aurait vite été écourté. Mais le casque qu’elle porte finit par tomber sous la passion qui les a envahis… la ramenant tout de suite à la réalité. Elle recule soudain son visage. – C’est une tentative de corruption, cela, monsieur. Cette fois, elle ne retient pas un faible sourire malicieux. Elle se rend compte qu’il l’a aussi un peu trop dénudée. – Vous êtes beaucoup plus dangereux que ce que je pensais. Elle aurait dû le savoir. Elle aurait dû le prévoir. Par chance, c’est ce qu’elle a fait. Attrapant cette fois les menottes accrochées à sa ceinture, elle l’attache sans l’ombre d’une hésitation. – Vous n’allez pas vous en sortir impunément. Le premier poignet menotté, elle l’incite à reculer au fond du lit. Debout sur ses genoux alors qu’il est toujours assis, elle fait en sorte de bloquer ses bras au-dessus du lit, avant d’attacher le second. Il est totalement à sa merci. Il ne peut plus la détourner alors, sans se faire prier, elle en profite pour lui voler un nouveau baiser plus torride encore que le précédent.

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Jamais elle n’aurait pu imaginer tout ce qui se passerait entre eux. Jamais elle n’aurait pu soupçonner combien ils allaient tomber amoureux. Elle ne se rendait pas compte, à l’époque, elle ne savait pas ce qui leur arrivait. Elle ne savait pas ce que c’était. Mais c’est un coup de foudre qui les a frappés. Violent, instantané, ravageur. Il a tout changé en elle, Nikolaï. Il a su, sans qu’elle ne comprenne encore aujourd’hui comment, balayer un à un tous les murs qu’elle avait construits autour d’elle. D’abord, c’est son corps qu’il a eu, rapidement. L’attraction qu’elle éprouvait pour lui, elle la pensait seulement physique. Elle croyait que c’était une attirance, une envie, un besoin fugace de lier son corps au sien. Mais les moments à deux se sont enchaînés. Elle s’est liée d’affection pour sa personnalité. Pour ses sourires, pour sa lumière, pour cette manière qu’il a d’être vivant. C’est son cœur qu’il a commencé à atteindre avec le temps. Elle en est tombée amoureuse sans s’en rendre compte. Elle lui a offert son corps si vite, mais le cœur bien plus lentement. Et c’est son âme qu’il a fini par toucher du doigt. Celle que personne n’a su effleurer avant lui, celle dont personne n’a pu avoir un aperçu. Il l’a sondée, Nikolaï, comme s’il voulait percer le mystère à tout prix. C’est ce qu’il lui a tant de fois dit. Il avait besoin de deviner tout ce qu’elle cachait. Aujourd’hui, il peut se vanter d’y être arrivé. Il ne sait pas tout d’elle, peut-être pas encore. Mais il est capable de lire en elle, comme personne ne l’a jamais fait si fort.

De la liaison à la romance,
L’amour est devenu une évidence.

Mais subsiste cette passion, ce besoin irréfréné de lier leurs deux corps. Encore et encore. Elle n’a jamais connu une telle fougue avec un autre, Isabella. Elle aurait dû se douter, dès le début, que ce n’était pas anodin. Qu’ils allaient finir par avancer main dans la main. À la place, elle s’est laissée porter par cette relation fusionnelle. Cette relation si belle. Précisément comme elle a envie de le faire à cet instant. Parce que c’est ce qu’elle a appris avec lui, se laisser guider par le moment. Se laisser guider par l’envie. Et tout ce dont elle a envie, c’est de savourer cette longue nuit avec lui. Totalement sous son emprise, Nikolaï se montre plutôt docile. Il se laisse faire sous ses assauts, il l’a beaucoup trop dans la peau. Elle pense l’avoir à sa merci. Et, plusieurs minutes durant, c’est ce qu’il vient à lui prouver. Il l’écoute sagement lui expliquer, ce qu’elle peut lui reprocher. Elle se contente de jouer son rôle, Isabella, un rôle qui ne peut que l’amuser. Il a l’air fébrile, lointain, comme s’il était déjà trop chamboulé… trop séduit pour réagir autrement. Sous le charme, il ne quitte pas son regard du sien. Il doit certainement remarquer cette lueur dans ses prunelles, cette envie déjà de ne faire qu’un. Il doit déceler combien il lui serait aisé, à elle aussi, de se laisser submerger. Il finit par trop bien le deviner. C’est quand il capture ses lèvres qu’il prend le pouvoir sur elle. Sous l’emprise de son propre désir, elle se sent soudain prisonnière. Prise au piège de ses propres faiblesses. Elle ne se détourne pas pour autant, elle prolonge au contraire son baiser inlassablement. Leurs lèvres plaquées l’une contre l’autre, ils laissent leurs langues prendre le relais, dans ce ballet endiablé. Elle soupire de plaisir contre lui.

C’est, un peu, comme si elle reprenait soudain vie.

Son corps plaqué contre le sien, son torse contre ses seins, elle savoure le contact de leurs peaux bouillantes. Focalisée par le baiser torride qu’ils partagent, elle ne remarque pas tout de suite son petit manège. Débarrassée de son bustier, c’est quand elle perd le petit casque de policière qu’elle retrouve soudain ses esprits. Elle ne perd pas de temps, cette fois, pour reculer. Elle reprend aussitôt le contrôle de la situation. À défaut d’avoir su garder, l’espace d’un instant, celui d’elle-même. Les battements de son cœur se sont dangereusement accélérés, elle le sent dans sa poitrine tambouriner. Ses formes féminines seulement habillés de la dentelle beaucoup trop fine. La bretelle de son soutien-gorge tombée négligemment sur son épaule, elle est encore plus sensuelle qu’auparavant. Mais elle ne le voit pas, la seule chose qu’elle voit, c’est ce regard qui ne la quitte pas, alors qu’elle essaie de retrouver un certain pouvoir. Il a l’air sûr de lui, il a même l’air beaucoup trop content de lui. Il la provoque avec ce petit sourire qui la fait toujours craquer, ce sourire auquel elle s’efforce de résister. – Seulement c’est moi qui décide quand et comment. lui affirme-t-elle, la voix toujours aussi emplie d’assurance. Il ne la troublera pas, pas si vite en tout cas. Elle profite de ses tentatives pour la déstabiliser pour user de l’autre outil à sa disposition. Les menottes qu’il n’attendait visiblement pas. Cette fois, c’est Isabella qui lui adresse ce petit sourire en coin, provocateur, aguicheur.

Il est entièrement à sa merci.

Elle ne prend pas le temps d’écouter ses paroles, beaucoup trop occupée qu’elle l’est à s’assurer qu’il soit bien menotté. Elle l’entraîne jusqu’à l’autre bout du lit pour bien l’attacher à celui-ci. Il est hors de question qu’elle se laisse à nouveau avoir. Elle veut les pleins pouvoirs… en tout cas pour le moment. – Je peux prendre votre plainte si vous le souhaitez. dit-elle, le sourire malicieux, pour le narguer. Heureusement il ne la voit pas. Ou sûrement pas. Penchée au-dessus de lui, elle baisse la tête pour s’en assurer, le surprenant en pleine contemplation. Il n’est pas bien traumatisé, évidemment. Mais, en guise de réponse, c’est sa bouche qu’elle vient chercher, s’emparant de ses lèvres dans un nouveau baiser empreint d’envie. Nul besoin de se contrôler désormais, il ne peut plus rien faire pour lui échapper. Elle le sent déjà tirer sur les menottes… Cela promet pour la suite des événements. Ne reculant leurs visages qu’une fois à bout de souffle, elle entend son petit-ami lui poser des questions. Qui riment surtout avec provocation. – Ne jamais sous-estimer son ennemi, c’est une règle d’or. déclare-t-elle aussi sérieusement qu’une véritable policière. Elle a déjà manqué de le faire une première fois, il ne l’y reprendra pas. Ses pupilles ancrées dans les siennes, la belle ne perd pas plus de temps avant de lui déboutonner son pantalon. Pas plus qu’elle n’en met à le lui retirer. Plus qu’un bout de tissus qui la sépare de lui. Elle pourrait bien craquer dès maintenant, mais elle a d’autres projets à l’esprit. Se reculant soudain, la Latina quitte le lit sans un mot, juste le temps de récupérer sur la commode un petit foulard. Toujours silencieuse, elle retourne se mettre à califourchon sur lui pour lui bander les yeux. Elle se penche à son oreille pour lui murmurer alors. – Je vais te rendre dingue. Oublié le vouvoiement, elle veut bien qu’il s’imprègne de ses paroles. Pour quand il la suppliera… Car il la suppliera. Se penchant contre lui, elle part enfin retrouver sa peau. De ses dents, elle vient mordiller son cou. De sa langue, elle glisse le long de son torse. De ses lèvres, elle embrasse jusqu’au bassin.  Ses baisers sont tendres, sensuels, brûlants. Elle retrouve le plaisir de sentir sa peau sans doute aussi fort que le désir qu’elle attise en lui. Les mains, qui ne sont pas en reste, viennent caresser ses cuisses et, de plus en plus, effleurer son entrejambe. Lentement, très lentement, trop lentement.