Regarder loin c'est regarder tôt - Dakota

Il y a les étoiles qui ont pointés dans le ciel depuis une bonne demi-heure déjà et Nella s’obstine à braquer ses yeux sur elles, comme si quelque chose la persuadait que d’une seconde à l’autre elles pourraient bien toutes s’envoler laissant un ciel vide sans gaieté et sans étincelles pour le rendre agréable à regarder. C’est sur un muret non loin du bar où elle effectue ses tâches journalières que la blonde a décidé d’attendre son ami Dakota, lequel jure avoir été mis de côté par la jeune femme pourtant toujours très attentive aux personnes qui l’entourent. Ses pieds se balancent tandis que sa peau se surélève en chair de poule qui la rend davantage sensible au froid annonçant la tombée de la nuit. Elle envoie un dernier message à son ami pour lui signifier qu’elle est là, disponible pour lui et ses idées farfelues selon lesquelles elle l’aurait abandonné. Elle abandonne jamais Nella, même après la tempête, même après le déluge, la violence et la méchanceté, elle reste en se rappelant du bon et reste pour aider, relever aussi parce qu’elle pense que chaque geste de fureur est un appel au secour. La jeune femme sait du plus profond d’elle à quel point la vie de son ami a été compliquée, l’armée, l’horreur, le sang et la terreur. Son quotidien a été fait de ça pendant trop longtemps pour en ressortir indemne et c’est avec un profond respect qu’elle le traite, beaucoup d’amitié et de bienveillance aussi.


Son sourire s’illumine instantanément quand elle le voit arriver et ses pieds claquent sur le sol avant de le rejoindre. Hey, j’ai failli attendre. Nella enlace amicalement Dakota pour le saluer et lui tend une canette. Tiens, je t’ai pris ça au boulot, je me suis dis que ce serait cool de trinquer à nos retrouvailles puisqu’apparemment ça fait trop longtemps qu’on s’est pas vus. Sa langue se fait visible et elle échappe un léger rire. Ca va ? T’as passé une bonne journée ? Pas silencieuse pour un sou, Nella, elle se laisse aller à parler trop, trop vite en monopolisant souvent trop les conversations.