Et si ... (Warston - Rp Alternatif)

♛ Where do I belong forever ?

C’est avec dix minutes d’avance qu’elle arrive à la bibliothèque. Elle jette un coup d’œil circulaire dans les lieux, naïve, au cas où Il serait déjà là. Mais ce n’est pas le cas, non. Et, quelque chose lui dit qu’il ne viendra pas. Elle l’a vu s’éloigner en direction du stade après le dernier cours, direction opposée à la bibliothèque. Elle ne le connaît pas vraiment, Lui. Il faut dire qu’elle ne connaît presque personne dans ce lycée. Et, surtout, personne ne la connaît. Elle n’a pas le temps pour sympathiser avec les autres lycées parce que, Isa, du haut de ses seize ans, elle est déjà une adulte. Depuis le décès de sa mère, et même avant, c’est elle qui gère tout chez elle. Non seulement elle n’a personne pour s’occuper d’elle mais, surtout, c’est elle qui doit s’occuper des autres. S’occuper de ses deux petits frères, et de sa petite sœur. Ils sont tout ce qu’elle a. Comme elle est tout ce qu’ils ont. Sa vie est orchestrée au millimètre près des rendez-vous au collège pour Miles, à ceux à l’hôpital pour Jim, sans parler de la petite dernière âgée de sept ans seulement. Tout est une question d’organisation. Et Isa, elle sait s’organiser. Peut-être même trop. Elle ne se laisse pas le temps pour s’amuser, pas le temps pour vivre. Elle n’a pas réellement créé de lien avec les autres étudiants. Plusieurs professeurs, pourtant au courant de sa vie tumultueuse, ont déjà tenté de lui en parler. Mais que peut-elle faire ? Elle n’a personne d’autre sur qui compter. Aucune possibilité de s’écarter du droit chemin, aucune possibilité d’oublier un instant ses responsabilités d’adulte pour redevenir une ado. Et elle est très bien comme ça, Isa. Avant son émancipation, elle souffrait constamment, à cause de son père. Mais il n’est plus là pour lui faire vivre un enfer. Plus là pour la torturer. Elle ne peut que se sentir bien, n’est-ce pas ? Puis, elle n’est pas seule. Elle a Peyton, Jim, Miles même s’il a tout l’air de débuter une crise d’adolescence de son côté. Elle a aussi d’autres personnes autour, Livia qui est si souvent chez eux, puis ses voisins qui l’aident beaucoup. C’est grâce à eux qu’elle peut rentrer un peu plus tard ce soir. Ils gardent Peyton et Jim pendant qu’elle est censée bosser cet exposé avec lui. Lui… C’est Nikolaï Warren. L’élève le plus populaire du lycée. Dans l’équipe de football américain, toujours entouré de ses amis, il est adoré, adulé même par tout le monde. Toutes les filles lui tournent autour. Toutes, sauf Isabella. Elle ne songe pas aux garçons, ce n’est pas comme si elle avait le temps. C’est un peu comme si elle ne se sentait pas concernée par tout ça en fait. Elle ne connaît pas les soirées de lycéens, les flirts avec les garçons, les virées shopping entre copines. La seule chose qu’elle peut se permettre, c’est d’aller au lycée. Et, malgré ce qu’on pourrait croire, elle s’y sent bien, au lycée. Elle a un peu la sensation de pouvoir redevenir une fille de seize ans, une fille comme les autres, quand elle est entre ces murs. Ce n’est pas toujours facile d’assurer entre les cours et tout le reste mais elle y arrive malgré tout. Elle y arrive à condition de respecter son programme de façon très stricte. Elle a promis à sa voisine qu’elle ne mettrait pas plus de deux heures pour cet exposé. Avec l’absence de Nikolaï, elle ne sait pas si elle va vraiment y arriver mais elle est bien partie pour le faire sans lui. À peine arrivée, la Latina ne perd pas de temps. Elle récupère les livres dont elle a besoin avant de s’atteler à la tâche. Et, durant plus d’une demi-heure, elle travaille sans relever les yeux de ses notes. Elle avance rapidement, elle s’en sort bien. Ce n’est qu’en entendant quelqu’un lancer son sac sur la table où elle se trouve qu’elle relève, presque à contrecœur, la tête. Nikolaï. Il est là, tout compte fait. Un peu surprise, elle lui adresse pourtant un faible sourire. – Salut. Il est impressionnant, Nikolaï. Il dégage cette aura particulière, celle qui capte tant l’attention de toutes les filles du lycée. Il y a déjà deux ou trois regards qui se posent sur lui alors qu’Isa, elle, baisse déjà les yeux vers ses notes. – Oui, j’ai bien avancé. Je suis partie sur le XVIe siècle avec l’Humanisme et la Pléiade. Là j’entamais le XVIIe avec le baroque et le classicisme. Qu’elle lui présente naturellement. Et, gentiment, elle lui demande. – Tu as peut-être une préférence de ton côté ?

♛ Where do I belong forever ?

L’arrivée de Nikolaï Warren à la bibliothèque est une grande surprise. Pour tous les autres lycéens qui se trouvent dans la pièce, en tout cas. Pour Isabella, cela ne suscite qu’un vague intérêt alors qu’elle s’attelle déjà à lui expliquer son avancée pour leur exposé. Elle ne le contemple pas comme s’il était le roi du monde, elle. Elle ne le contemple pas comme si elle l’adorait, ni comme si elle le détestait. Mais plutôt comme s’il la laissait totalement indifférente. Parce que, justement, elle ne le regarde pas réellement, ni ici, ni jamais. Elle n’a pas le temps pour aller admirer les beaux sportifs courir après un ballon. Elle aurait juste l’impression de le perdre, son temps si précieux. Comme lui, il doit penser qu’il perd le sien en étant ici, avec elle. Elle n’est pas stupide, Isa. Elle sait qu’il n’a aucune envie d’être avec elle. Elle sait que pour lui, comme pour tous les autres, elle est juste la fille invisible, si souvent en retard, trop souvent absente. La fille qui sera oubliée dès l’instant où ils quitteront ce lycée. Elle ne s’en offusque pas, elle n’a pas besoin de ce monde-là. Elle a des personnes auxquelles elle tient véritablement. Elle se sent plus à sa place auprès de sa famille qu’avec n’importe lequel de ces étrangers. Et peut-être aussi qu’elle se sent trop en marge d’eux. En marge de leurs préoccupations d’adolescents insouciants. La vie ne l’a pas laissée être insouciante, elle. À côté de toutes ses responsabilités, c’est carrément une bénédiction pour elle d’être ici, dans cette bibliothèque, à simplement travailler un exposé. Tout le contraire du jeune homme qui lui fait face. Il tente de faire mine de s’intéresser au boulot qu’elle a déjà entamé. Il lui affirme même qu’elle n’a pas besoin de lui. Non, évidemment que non. Pourquoi aurait-elle besoin de lui ? Ce n’est pas comme si elle avait pu, un jour, avoir l’aide de qui que ce soit. Mais elle ne dit rien, elle le laisse prendre connaissance de leur travail. Toutefois, elle ne s’attend pas à une telle réaction. Elle le contemple, les yeux qui s’arrondissent de surprise alors qu’il explique sans aucune délicatesse qu’il rêve d’aller faire du sport plutôt que d’être ici. Il paraît décidé à faire un effort, cependant, la réaction de la Latina n’est sans doute pas celle qu’il imagine, lui non plus. – Tu n’es pas obligé de rester si tu n’en as pas envie. lui dit-elle de sa voix douce et calme. Elle reprend déjà un livre, sans daigner le regarder alors qu’elle ajoute. – Tu peux travailler de ton côté et moi du mien. De toute manière, je pars dans moins d’une heure. Elle a des impératifs, Isa. Et c’est un peu plus important qu’aller marquer des touchdown. Elle feuillette son bouquin à la recherche de la page qui l’intéresse pour entamer la suite de ses notes. – Seulement, si tu t’en vas, tu me diras quand même ce que tu fais. Histoire que l’on n’écrive pas la même chose. Elle relève seulement à ce moment la tête vers lui pour lui adresser un joli sourire tout ce qu’il a de plus gentil. Elle ne le rejette pas non plus, elle lui offre simplement une porte de sortie. Elle ne fait rien pour le motiver. Encore moins pour le retenir. Cela ne l’embête pas de se retrouver sans lui. Peut-être même que, au fond, cela la rassure. Peut-être que c’est ce qu’elle veut. Elle n’est pas à l’aise avec les personnes de son âge, elle ne sait pas comment agir avec eux. Trop différente, Isabella.

♛ Where do I belong forever ?

Tout en lui laisse entrevoir à quel point il rêve d’être loin d’ici. Loin de cette bibliothèque, loin d’Isabella. De son retard plus que remarquable à la nonchalance avec laquelle il a débarqué, jusqu’à ces soupirs exagérés rien qu’en se retrouvant dans cette pièce. Alors, quand il confirme avec des mots ce qu’il avait déjà prouvé avec son attitude, la jeune fille lui laisse l’occasion de fuir. Elle lui offre la possibilité de partir. Il peut tout aussi bien finir ce devoir de son côté, elle du sien. Il peut même ne rien faire du tout, elle s’assurera qu’il sera terminé malgré tout. Elle n’a pas l’air affectée, simplement parce qu’elle ne l’est pas. Elle doit constamment compter uniquement sur elle-même, Isa. Pour des choses parfois compliquées, parfois difficiles, bien trop pour une adolescente de seize ans. Elle élève des enfants, elle s’occupe d’une maison, elle s’assure que financièrement, ils puissent s’en sortir avec le maigre budget à leur disposition. À côté, faire cet exposé toute seule, ce n’est rien du tout. Elle s’attend déjà à le voir partir, mais non. Il paraît sous le choc. Il a le regard rivé sur elle, sans réagir, alors qu’elle entame déjà un nouveau livre. Elle essaie tout du moins. Ses yeux bleus qui la fixent sans sourciller, elle les sent sur elle, Isa, elle les devine. C’est troublant, bien plus qu’elle ne le montre, alors qu’elle relit sans s’en rendre compte la même ligne pour la troisième fois. Décidant de reporter son attention sur le jeune sportif, la belle lui offre un léger sourire en ajoutant quelques mots. Elle veut juste connaître sa décision. Qu’il reste travailler ou qu’il s’en aille, mais qu’il arrête de la regarder d’une façon aussi… Déstabilisante. Elle ne se rend pas compte qu’il l’est tout autant qu’elle. Comme elle ne se rend pas compte qu’elle n’agit pas du tout comme les autres avec lui. Mais elle n’est pas comme les autres, Isabella. Elle n’a rien à voir avec les autres. Son regard enfin posé sur lui, elle attend qu’il lui réponde ou, presque, qu’il s’en aille. Mais, à la place, il pousse subitement son sac pour en sortir un bloc-notes. Il reste. Il reste. Pourquoi est-ce que cela l’inquiète au lieu de la rassurer ? Elle est angoissée de nature, elle stresse facilement derrière son calme apparent. Elle a surtout besoin de contrôler ce qui se passe autour d’elle. Et Nikolaï, il a tout du garçon imprévisible. C’est certainement ce qui lui provoque ce sentiment étrange et inédit. – Les mouvements culturels et littéraires français à travers les époques. lui dit-elle machinalement. Elle n’en montre rien, mais elle est quelque peu distraite, plongée dans ses pensées. Elle se demande, surtout, Pourquoi est-ce que tu restes, Nikolaï ? Mais elle chasse toute curiosité de son esprit pour lui donner l’un des livres. Elle attend patiemment, comme une maman le ferait avec son enfant, qu’il ait fini de s’extasier sur son panier pour se concentrer enfin. Le livre entre ses mains, il lui demande ce qu’ils doivent faire. Elle le regarde sans comprendre tout de suite, Isa, presque perplexe. Cela lui paraît évident, à elle, mais visiblement pas pour lui. – On présente les différents courants : Leur origine, leurs caractéristiques, quelques auteurs de référence et les œuvres majeures pour chacun d’eux. C’est tout. lui explique-t-elle de sa douce voix. C’est loin d’être compliqué, en tout cas pour elle qui passe le peu de temps libre qu’elle a dans les livres. C’est même presque ennuyeux, à vrai dire, mais tout porte à croire que cela va le devenir beaucoup moins à deux.

♛ Where do I belong forever ?

Jamais, elle ne pourrait soupçonner que c’est elle qui l’incite à rester. Elle qui lui a offert de s’en aller, elle qui l’a presque repoussé comme elle repousse constamment les autres, elle qui garde cette barrière entre elle et le reste du monde. Non, elle ne pourrait pas le soupçonner, Isa. Elle est sans doute bien loin des amis qu’il peut avoir, des filles qu’il peut regarder, elle se sent trop loin de tout pour penser pouvoir attirer l’attention d’un garçon pareil. Mais il est décidé à rester auprès d’elle. Il a même l’air bien déterminé alors qu’il essaie, maladroitement, de commencer à travailler. Encore troublée par le regard qu’il a posé sur elle, la demoiselle lui offre un faible sourire face à sa remarque. Le premier sourire qu’ils partagent à eux. Elle ne sait pas trop ce qu’il signifie, son regard, elle sait juste qu’il a un effet étrange sur elle. Il lui donne l’impression de chercher à lire en elle, chercher à y voir quelque chose, sans qu’elle ne sache réellement ce que cela pourrait être. Elle se mordille la lèvre inférieure sans répondre à ses paroles. Non loin de se laisser désorienter pour si peu, la Latina est déjà prête à se remettre à sa lecture mais c’est sans compter sur son partenaire. Lui donner l’intitulé de leur sujet ne lui a visiblement pas suffi, il semble avoir besoin d’un peu plus d’informations. Alors elle essaie de les lui donner, Isa. Cela ne l’embête pas, au contraire, elle est contente de le voir s’intéresser à leur exposé, plus qu’à son arrivé. Et mine de rien, elle est pédagogue. Elle a l’habitude d’aider sa fratrie dans les devoirs, mais c’est la première fois qu’elle montre cet aspect de sa personnalité à quelqu’un d’autre. Cela semble fonctionner, il l’écoute avec beaucoup d’attention, avant d’affirmer qu’ils vont faire une équipe de choc. Elle le regarde avec un petit air amusé dans les yeux, bien qu’intriguée par ses dernières paroles. – Pourquoi moi ? Toi aussi, tu vas y contribuer. déclare-t-elle naturellement. Il n’a pas l’air si sûr d’y arriver. Pourtant, il ne paraît pas manquer de confiance en lui. Il dégage quelque chose d’assez paradoxal avec l’image du sportif qu’il a donnée en arrivant. Comme s’il n’était pas si à l’aise plongé dans la littérature. Et, d’ailleurs, elle peut le voir rien qu’en remarquant comme il découvre le livre qu’elle lui a donné. Elle le regarde, quelques secondes, avant de finir par reprendre la parole. – Tu devrais essayer de te concentrer sur un mouvement d’abord, tu verras les autres ensuite. On pourrait vite lui donner des airs de miss-je-sais-tout. Mais la douceur de sa voix égale presque celle de ses prunelles alors qu’elle le contemple toujours en pleine réflexion. – Tu sais, on devrait faire une frise chronologique. Ce serait peut-être plus clair pour le prof. Non, pour lui. Mais elle a le tact de ne pas le dire à voix haute, elle ne voudrait pas le mettre mal à l’aise. Elle veut juste éviter que ce soit une torture pour lui.

♛ Where do I belong forever ?

Elle n’est pas comme les autres, Isabella, c’est indéniable. Plus posée que les jeunes de son âge, elle est aussi plus réfléchie. Ses responsabilités avant l’âge lui ont permis d’acquérir une certaine maturité, de sorte qu’elle peut s’entendre avec des personnes un peu plus âgées, bien plus qu’avec les adolescents de son lycée. Elle aurait voulu, pourtant. Elle aurait voulu être comme les autres. Plus insouciante, plus frivole, simplement plus légère. Mais la vie ne lui a pas laissé le choix. Et elle, elle s’en est accommodée, sans chercher à changer la situation même là où elle le pourrait. Cela ne l’embête pas de se retrouver seule au lycée mais, si elle ne l’avouera jamais, elle se sent seule parfois. Souvent, même. Heureusement, elle retrouve du réconfort auprès de sa famille. Ils sont tout ce qu’elle a, absolument tout ce qu’elle a. Toute sa vie tourne autour d’eux bien qu’elle essaie, malgré tout, de suivre autant qu’elle le peut les cours au lycée. Comme avec cet exposé auquel elle tient, réellement. C’est l’occasion d’avoir très facilement une bonne note. Et des bonnes notes, elle en a besoin, si elle veut obtenir une bourse d’études pour son avenir. C’est tout le contraire du jeune homme à ses côtés qui décide pourtant de rester auprès d’elle. Conscient de ses lacunes, il lui avoue qu’il est loin d’être un intellectuel. Elle a cru comprendre qu’il préférait les ballons aux bouquins, oui, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il n’est pas capable de faire ce travail. – Tu peux te surprendre, tu sais. lui dit-elle simplement, un doux sourire sur les lèvres. Il a l’air gentil, Nikolaï. Plus que lorsqu’il est entouré de tous ses amis qui s’amusent beaucoup trop à rire des autres. Elle le sait, Isa, elle en a déjà fait les frais elle-même. Mais elle ne lui en tient pas rigueur. Elle n’y pense même pas, trop occupée à tenter de lui donner un coup de main pour cet exposé. Il accepte ses conseils, il est même partant pour faire une frise chronologique. Elle lui sourit, ce petit air satisfait sur les lèvres alors que lui continue de la regarder. Elle sent quelque chose se passer dans son ventre, quelque chose de vraiment étrange. C’est la première fois que cela lui arrive. Elle essaie toutefois de garder contenance avant qu’il ne finisse par la remercier. II a compris qu’elle a fait cette proposition pour lui, plus que pour leur professeur. Elle le contemple, légèrement intimidée, la mine un peu coupable. – Je suis sûre que tu n’as rien d’un boulet. Elle attrape une feuille vierge pour faire une flèche verticale du bas jusqu’en haut, très concentrée, quand il reprend la parole. Sans le vouloir, il déclenche un rire cristallin de la belle, un rire beaucoup trop rare chez elle. – Ça tombe bien, c’est de la littérature. rétorque-t-elle avec un joli sourire malicieux. Elle le taquine pour la première fois. Son regard se relève à nouveau dans le sien pendant plusieurs secondes. Des secondes qui durent de plus en plus longtemps. – C’est faux, tu sais. Ça ne m’embête pas d’être avec toi pour cet exposé. C’est plutôt le contraire à mon avis. Ce n’est pas un reproche, ni une plainte. Simplement une remarque lâchée spontanément, en toute sincérité, une qui reflète ce qu’elle ressent. Elle est en marge des autres, elle le sait. Lui, c’est tout le contraire. Il semble tellement bien au milieu des autres. Il aurait sans doute voulu être avec n’importe qui plutôt qu’avec elle. Mais… Ce n’est pas grave. Elle n’est un cadeau pour personne, Isa. Terminant de noter les différents mouvements au travers des siècles, elle montre la feuille à son partenaire comme si de rien n’était. – C’est peut-être plus facile à visualiser comme ça ? lui demande-t-elle, soucieuse de l’éclairer au moins un petit peu.