et toi, t'avais les yeux fermés quand elle pleurait. (luna)

traits de caractère / grande rêveuse autant que passionnée par tout ce qui touche le domaine de l'art, Luna apprécie par-dessus tout s'laisser aller dans les bouquins ou bien même dessiner. de plus, elle s'est mise au street art il y a de ça quelques mois déjà. passé douloureux l'ayant pousser à parler, révoltée la gamine et donc sincère quoi qu'il puisse se passer. protectrice avec ses proches, en particuliers, celles qui valent chère à ses yeux : sa p'tite bande des années lycée qu'elle refuse de quitter, celles avec lesquelles elle ne cesse pas de déconner tout en restant elle-même. celles qui représentent sa famille en quelque sorte. celles pour qui elle serait capable de beaucoup. d'un naturel calme et discrète de base, dès que Luna s'emporte et devient agressive, tous ont du mal à la gérer. malicieuse et ambitieuse, elle sait comment se comporter afin d'obtenir ce qu'elle désire. de même lorsqu'elle n'apprécie pas une personne. ceci dit, mieux vaut l'avoir en tant qu'amie qu'ennemie. .

« Un doux silence durant une multitude d’années pour plusieurs mots rédigés sur morceaux de papiers. Un faux sourire afin de ne pas laisser qui que ce soit nous nuire. Qui mérite de devoir agir ainsi ? Qui mérite de se faire foudroyer, ce, dès le plus jeune âge ? Personne, vous me direz. Personne, sûrement est ce que vous pensez. Pourtant, beaucoup d’entre nous passent du temps à réfléchir sans agir. Or, seuls les actes permettent un changement. Seuls les actes peuvent être porteur d’améliorations. Mais ça semble si difficile que nombreux préfèrent se voiler la face. Et ça, c’est ce que mon père a fait. Oui, c’est ce qu’il a fait tandis que ma mère avait du mal à supporter le poids des menaces qui, chaque jour, lui étaient envoyées. »

Pour tenter d'comprendre c'que j'ai enduré, faut savoir être attentif à c'que j'dis. Et ça, pas grand monde n'en est capable, c'pour ça que gosse, j'me suis mise à écrire c'que j'ressentais. Mais ça ne ressemblait pas aux écrits des gamins bercés dans l'innocence, loin de là. Chaque fois que j'entendais maman pleurer et remarquais l'attitude de papa, j'avais d'quoi rédiger. Malgré tout ça, des rêves j'en avais pleins la tête et j'les ai préservé.

Maman nous a quitté lors de mes treize ans. J'ignorai si un jour, elle reviendrait. Quant à papa, lui, toujours débordé par son rôle de pdg, il était dans l'incapacité d'se préoccuper d'moi. Alors j'ai appris à me gérer seule dès le plus jeune âge, grâce à mes rêves, j'tenais.

Jusqu'au jour où je n'en pouvais plus, où l'manque était bien trop puissant et que j'ai compris que je ne reverrais plus ma mère; qu'il était inutile d'encore y croire. Papa a su la remplacer alors que je n'avais que seize ans. Trois ans plus tard, une autre femme avait rejoint le lieu où on vivait. Lieu où j'étais née. J'ai toujours ressenti d'la haine face à celle-là, plus j'la voyais, plus la rage grimpait. Cette année-là, j'me souviens encore le nombre d'conneries dans lesquelles j'me suis lancée. J'avais stoppé d'être une fille fragile, trop sensible. J'passais la plupart d'mon temps libre à m'défoncer, accompagnée des plus populaires du bahut, d'ceux qui ont toujours donné l'impression d'me saquer, d'm'intégrer. Puis il y a eu un gars sur lequel le sort s'est acharné, ou tout simplement, notre p'tit comité. Des affronts suite à ça, j'm'en suis bouffée. Pourtant, j'dois l'avouer : j'ai savouré et j'ai jamais capté pourquoi tant d'paroles pour si peu.

J'ai donc mis tout en oeuvre afin d'quitter leur demeure. J'dis bien la leur puisque pour moi, elle n'vaut plus rien. Je n'ai qu'actuellement vingt ans, j'vis seule dans un putain de loft, j'entends sans cesse des « j'aimerais être à ta place. t'as de la chance, luna. ». l'inconscience des personnes est affolante. j'suis tout sauf chanceuse. mis à part le fait d'avoir trouvé ma véritable famille, c'est-à-dire, les filles au lycée, qui, d'ailleurs, je n'ai jamais délaissé, j'vois pas en quoi j'suis à envier. ouais, j'ai d'l'argent. mais l'argent ne prendra jamais la place d'une maman. jamais. surtout que ce que j'ai c'parce que je m'enjoue de la situation, oui, mon père, j'le fais marcher. il désire que j'garde ma gueule fermée en échange d'fortune. mais non, mon cher père, bien que tu sois pris au piège à ton tour, je ne me tairai pas. et ça, aucun ne le sait.

plein aux as grâce au père, orpheline de la mère, mon passe-temps favori est ce qui m'a permis d'résister : rêvasser, agir de façon insensée. beaucoup me disent que j'ai l'air d'avoir la tête ailleurs régulièrement mais c'est justement parce que j'préfère m'imager un monde meilleur que c'lui-là plutôt qu'd'm'apitoyer sur mon sort et finir un jour, au plus bas. la gamine silencieuse n'existe plus, il est grand temps pour moi de montrer au monde celle que j'suis devenue. et l'art est ce qui m'aidera à y parvenir. j'en suis persuadée. quant à ceux qui oseront s'aventurer sur mon chemin, ils n'en sortiront que plus blessés car préserver mes pensées, depuis le lycée, c'est terminé.