noir aile-de-corbeau. (kaz)

traits de caractère / corrompu $ sarcastique $ charismatique $ calculateur $ malhonnête $  possède un certain code de l’honneur $ malin $ menteur $ hypocrite $ possessif $ opportuniste $ colérique $ violent $ protecteur $ impulsif $ indépendant $ rancunier $ provocateur.

kaz, c’est ce justicier imparfait. kaz, c’est batman sans sa richesse. il ira jusqu’à s’abîmer les phalanges et vendre son âme au diable pour défendre des principes bien ancrés et toujours rester du bon côté de la ligne… il passe dans le no man’s land de l’enfer pendant quelques heures comme un nouvel oedipe pour se réfugier aussi vite dans la lumière. il est l’ange déchu, qui donne tant et tant pour que ses convictions se réalisent, pour que la bonne parole – celle de dieu, ou simplement la sienne – soit entendue. mais aucune méthode n’est trop dure – y compris la torture – pour y parvenir. la cruauté lui colle à la peau comme du latex et il ne parvient absolument plus à faire la différence entre le bien et le mal.
au fond, la seule chose qu’il lui faille accomplir à présent, c’est le fait de récupérer son âme et sa liberté.

01. sin city. c'était un autre los angeles noire. c'était des rats grouillants dans les allées sombres où des ampoules laissaient échapper de funestes souffles erratiques, sifflements stridents rappelant leur vie passée sur le point de se terminer. le vice était si présent à new-york city, dans les bas quartiers, que c'était comme si toute la couleur avait été aspirée. le monde était alors plongé dans une bichromie de blanc et de noir, sans laisser une seule once de gris. parfois, une couleur attirait l'attention des passants, et ces charognes se rassemblaient alors - comme des papillons avec une lumière - pour se la départager, suçotant jusqu'à la dernière goûte de vie. la couleur était une denrée rare, dans les bas-fond de new-york city. la couleur était signe de richesse et d'intérêt, et aussitôt qu'une tâche colorée apparaissait, la ville toute entière tentait de l'engloutir.
et kasabian paradise n'avait qu'une envie, dans ce gourbis grouillant de haine et de péchés : rectifier le tir. redresser un monde gisant la gueule ouverte dans le chaos le plus total. c'est comme ça qu'il a eu l'idée de rejoindre les forces de l'ordre...
oh, si seulement il avait su...
02. family tree. une famille... kasabian s'est toujours imaginé ce que dépeignent si souvent les films et les livres. une famille, c'est censé être soudé. dès lors qu'un problème survient, c'est toute une génération imbibée du même sang qui se lève comme un seul homme.
c'est pourtant pas ce qu'il a eu. papa ouvrier. maman femme au foyer. ça fait rêver, pas vrai ? à vivre dans une maison ridiculement petite mais bien entretenue. dans la pauvreté mais avec un semblant d'amour. c'est ce qu'il croyait pendant longtemps... et puis il y a eu jean, un an après kasabian. et puis récemment, trois petits mouflets. le nez qui démange à l'idée qu'ils aient pu être conçus pour redresser la barre de cette arche de noé brinquebalante. alors kasabian s'est quelque peu détourné. on ne l'a jamais félicité. jamais poussé dans la voie qu'il avait choisi. dans les bas quartiers de new-york city, vouloir être flic, c'était aussi étrange que de vouloir être avocat. et c'était surtout très dangereux. lassé de tenir à une famille qui se fichait de son avenir, kasabian n'a plus accepté que jean à ses côtés.
et le voilà pourtant chaque mois, à glisser une enveloppe grossie par les billets verts dans les mains de jean en lui murmurant de les filer à papa et maman... sans jamais dire que ça vient de lui.
et sans jamais savoir comment il les a obtenus.
kasabian n'est pas un ange... mais ce n'est pas non plus un démon.
03. the silence of the lambs. le pistolet est fermement ancré dans la paume de la main droite. il vise. il a une arme. c’est de la légitime défense, qu’il pense. l’ennemi fouille dans sa poche, et kaz n’attend pas plus de temps avant de tirer.
bang !
le coup résonne dans la ruelle. dans la tête du paradise. dans la ville entière même, sans doute. le corps tombe. il s’approche, le cœur tambourinant dans la poitrine. un téléphone portable orne sa main. un téléphone ? pas… une arme ? mais alors, c’est un meurtre !
kasabian retient de peu la bile qui lui remonte l’œsophage. il a tué quelqu’un. il ne réfléchit plus, prend ses jambes à son cou et se dépêche de quitter le ruisseau de cruor qui se forme sous le corps évidé de son essence.
mais les loups flairent le sang.
mais les loups retrouvent toujours leur proie.
et c’est un homme puissant, aux tatouages multiples, qui s’introduit chez kasabian ce soir-là. kasabian qui s’est empressé d’aller trouver un bar où oublier l’acte atroce qu’il a commis. une lettre de menace écrit noir sur blanc déposé sur la table basse de l’appartement, un rendez-vous pour le vendredi suivant. pas plus d’informations, si ce n’est qu’ils savent qui il est. qu’ils savent tout de lui… et que jean paradise pourrait bien perdre quelque peu sa beauté s’il envisageait d’en parler à ses collègues ou de se débiner.
kasabian ne voit la missive que le lendemain matin, la gueule de bois atrophiant ses neurones. il l’attrape d’une main fatiguée avant d’être paralysé. peur. c’est quelque chose que kaz n’avait pas ressenti depuis des décennies. depuis qu’il avait rejoint les forces de l’ordre. et le léger dessin qui termine la lettre lui glace encore davantage les os. sans être certain, il est persuadé qu’il s’agit de la MS-13. la mara salvatrucha, une des mafias les plus influentes du pays.
il ne réfléchit pas davantage, s’engonce dans une solitude apaisante. il ne peut compter sur personne. il envoie un message à jean pour la prévenir qu’il ne va pas être réellement présent pendant quelques semaines, qu’il a beaucoup de boulot, pour qu’elle ne se risque pas à venir lui rendre visite dans ce climat tendu.
bonne idée, kasabian. devenir flic, c’est louable… mais tu n’avais pas pensé à ce que ça impliquerait pour ta famille, hein ? des cibles.
le jour j arrive. la rencontre le fait trembler tout entier ; il rassemble toutes ses forces pour paraître le plus impassible possible. et la proposition qui ne tarde pas à éclater le laisse pantois ; il manque même de tomber à genoux sur le sol bétonné de l’entrepôt abandonné.
- nous prendrons soin de toi et de ton meurtre.
haussement de sourcils, kaz n’ouvre pas la bouche. ces gens-là, il ne faut pas les contrarier. ce sont ceux contre qui il s’est battu toute sa vie, et son sang bouillonne dans ses veines. mais entre ses idéaux et la mort imminente, le choix est rapide.
- en échange, tu bosseras pour nous. falsifications de preuves, entre autres choses. nous exigeons également que tu t’occupes de la survie d’un de nos membres en tant que garde du corps.
chaque mot proféré par l’homme qui lui fait face – et qui doit n’être qu’un larbin, même s’il semble bien placé dans la hiérarchie – n’est qu’un ordre déguisé en suggestion. ils sont perfides, hypnotiques. que peut répondre kaz, à part un vif assentiment ? l’idée est claire : les rejoindre ou perdre sa famille.
- je le ferai.
il répond simplement ; trois mots qui signent le pacte avec le diable. et c’est un rire sonore et tonitruant qui résonne alors en écho entre ces poutrelles métalliques abandonnées, dans ce lieu d’antan si plein de vie et aujourd’hui devenu l’un des nombreux temples du vice.
ce jour-là, kasabian s’est transformé en policier véreux.
04. a dame to kill for. premier constat : elle est magnifique. il est amené – avec un peu trop de brutalité – jusqu’à la gamine à protéger. ses opales sont lumineuses, brillantes. ses lèvres pleines s’étirent dans un sourire malicieux et un peu agacé, savant mélange qui retourne le cœur. ses courbes adulescentes le laissent sans voix. et il se fustige mentalement d’être bouche-bée devant une telle beauté. alors il tente de se contenir, de cesser de la dévorer des yeux. alors il s’ancre dans une position impassible, les mains dans le dos, le regard froid et impersonnel. elle est la princesse à ne jamais effleurer, à ne jamais vouloir, à ne jamais embrasser du regard. elle est l’intouchable quand il ne brûle que de pouvoir ne serait-ce que l’aduler en silence.
et elle en joue.
vile catin, diablesse et succube quand elle se perd dans un apparat angélique, elle lui tourne autour comme une chatte en chaleur. elle le supplie presque de venir réchauffer ses draps la nuit, perfide ingénue perdue dans les prémices d’une vingtaine d’années d’innocence blasphémée. il est le christ sur sa croix, damné de la trouver si désirable et de ne pouvoir la toucher. il sait ce qu’adviendraient de ses futurs enfants : à jamais inconcevables. et il sait, n’est pas idiot, qu’elle ne s’amourache de lui que pour ce qu’il représente : le justicier, celui qui est la loi – bien loin de son monde à elle. il sait kaz, qu’elle s’amuse avec lui pour agacer le paternel. mais c’est bien sur lui que tombera la guillotine s’il se perd dans le stupre et la luxure avec cette tentatrice.
alors il la repousse. encore et encore.
mais combien de temps pourra-t-il tenir, quand il devient ève face à la pomme et que la gamine ne représente que le serpent, murmurant sensuellement qu’il n’arrivera rien s’il croque le fruit défendu ?
alors il s'oublie dans d'autres draps, remplaçant des visages sans nom par le sien.
05. insatiable. les cordes pénètrent dans la chair, marquant l’épiderme. les cris résonnent dans la pièce exigüe et sombre pendant que les coups pleuvent, les giclures du sang sur les murs et sur le sol créant une peinture contemporaine tout à fait spectaculaire.
les phalanges du policier se teintent d’un vermeil profond. la douleur irradie son corps quand ses opales sont meurtrières, funestes.
- donne-moi un nom.
il grogne pour la deuxième fois. les jambes avalent les centimètres qui le séparent d’une table de torture où s’affalent des couteaux divers et variés, un sourire carnassier retroussant les lèvres du bourreau.
- je ne vous dirai rien.
répond la victime, crachant du sang, peinant à ouvrir entièrement son œil droit. kaz tourne la tête de droite à gauche, additionnant les bruits de bouche agacés. il attrape une pince, s’approche.
- j’ai tout mon temps, et une patiente d’orfèvre.
il murmure d’une voix douce. il place la pince à la jonction de la première et de la deuxième phalange, et serre. et serre encore. les cris, malgré les mâchoires serrées de la victime, résonnent une fois encore. et c’est un frisson d’extase pur qui secoue kaz paradise. haussement de sourcils adressé à sa proie comme une énième question. les lèvres restent closes, alors les doigts se déforment toujours plus, jusqu’à devenir un amas étrange de chair et d’os brisés.
et finalement, comme à chaque fois, il obtient ce qu’il désire. celui qui a essayé de doubler la MS-13.
kasabian paradise n’est pas un tortionnaire ou un sociopathe. kasabian paradise se persuade simplement que le jeu en vaut la chandelle, et peu importe que ce qu’il fait n’est pas légal, l’obtention d’informations est primordiale. rien n’est trop sale, trop dégradant ou trop violent pour kaz qui, malgré tout, ressent un plaisir malsain à entendre les os se briser et à voir le sang couler.

en vrac : très nerveux, il fume un paquet par jour. $ commence chaque journée avec un café noir. $ il a donné un nom à son arme favorite : rosaline. $ il passe énormément de temps sur internet. $ s'il n'est pas avare ou pingre, l'argent a une place énorme dans sa vie du fait des divers manques quand il était petit. $ le bruit des vagues l'apaise énormément, c'est pourquoi il part régulièrement sur la côte pour se laisser bercer. $ assez instable, il apprécie les road trips. $ ce n'est pas le genre de personne très expressive au niveau de ses sentiments. $ il a un bar favori, où des danseuses peu vêtues – mais vêtues quand même – se déhanchent.