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 nuits fauves (isis)

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Leandro Valarese;

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Leandro Valarese



niels schneider
lune / av ; self / gif
164
681
nuits fauves (isis) Esth
36
solitaire jusqu’à preuve du contraire, chérissant l’indépendance procurée par la presbytie du cœur.
clébard des hellhounds, croc acéré de la mâchoire qui broie le monde jusqu’aux ruines.


I think you should know
you're his favourite worst nightmare


nuits fauves (isis) Zzpf

isisjosienikita — you ?



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Message Sujet: nuits fauves (isis)   nuits fauves (isis) Empty Lun 5 Juin - 12:08


nuits fauves
They said it changes when the sun goes down
Over the river going out to town
La nuit est d'encre et d'étain. Partout au dessus des têtes, les lampadaires dégueulent une lumière de cuivre, qui projette sa couleur ferrailleuse sur les murs avachis, grignotés par les graffitis. Il balade son regard sur les blazes qui s'y étalent, fresques égotiques et colorées parmi lesquelles il ne reconnait plus un seul nom. C'est une drôle de sensation : retrouver un monde dont les protagonistes ont changé, où les visages se sont évanouis pour laisser place à d'autres – plus jeunes, plus féroces. On pourrait se demander où sont passés les autres, mais au fond, tout le monde a déjà la réponse ; ici, les chairs ont une date de péremption. Le plus difficile à avaler étant qu'on ne connait jamais la sienne, tout en espérant qu'elle adviendrait le plus tard possible.
Il s'était demandé pas mal de fois ce que c'était, de sortir du trou après quinze, vingt piges passées à l'ombre : après cinq, il avait déjà l'impression d'avoir manqué la moitié d'une époque, d'être à la ramasse d'une façon vertigineuse. Alors comment faisaient ces types, ceux qui restaient coupés de tout pendant l'équivalent d'une génération, et qui retrouvaient l'entièreté avide d'une existence qui avait continué à courir, à détaler sans les attendre ? Peut-être ne cherchaient-ils pas à rattraper quoi que ce soit, au fond ; peut-être que dans l'histoire, c'était lui qui était con.

Deux semaines plus tôt, Luis était venu le chercher en bagnole, sur le parking des visiteurs au bord de Rikers. Il l'avait accueilli avec une clope, une claque dans le dos, et un rire abruti ; il trouvait qu'il avait une sale gueule, et tout ce qu'il avait trouvé à lui demander, c'était ce que ça faisait de pas baiser pendant cinq ans. C'était tellement stupide comme question, qu'il a même pas eu envie de lui en foutre une ; de toute façon, Luis pouvait pas savoir ce que c'était, là-bas. Et il le saurait jamais avant d'y foutre les pieds – ce qu'il lui souhaitait pas particulièrement. Il a dû lui répondre un truc par réflexe, il se rappelle plus bien quoi ; parce que tout ce à quoi il était capable de penser, en allumant la clope qu'il lui avait offerte, c'était que tous ceux qu'il croiserait à partir de maintenant seraient comme Luis. À côté de la plaque, à s'imaginer que le plus gros truc dont il avait pu souffrir, c'était la bouffe dégueulasse ou le manque de soleil. Ça, Leo ne l'avait pas vraiment anticipé avant de voir la façon dont l'autre le lorgnait : avec la gueule d'un innocent béat, cet air commun à tous ceux qui savent pas.
Il était content que son pote sorte, point barre. Et le plus agaçant, c'était qu'il pouvait même pas lui en vouloir.

Il avait pas mis bien longtemps à reprendre contact avec tous les autres. Zed, Rio, Eddie, tous ceux qui étaient restés dans les parages avaient paru ravis de le voir retrouver leur bande de chiens enragés, lui claquant l'épaule comme s'il était tout juste revenu de Bali. C'était un vrai truc, chez les Hellhounds, ça : la fidélité avant tout face au groupe, à la meute. Et il aurait bien aimé retrouver sa place immédiatement dans cette structure hiérarchique qui l'avait à la fois vu grandir et se planter ; mais Leo, il avait tout de suite senti qu'un truc clochait. Pas chez eux, mais chez lui.
La vérité, c'était qu'il leur en voulait. De tout, des cinq dernières années, d'avoir pas été obligés de manquer la moitié d'une époque, de pioncer à côté des cafards et de collectionner les coquards. Il leur en voulait d'être restés là, quand lui était là-bas.
Mais il savait très bien qu'il avait pas le droit : les loups solitaires, dans leur monde, ça existait pas. Ils se faisaient bouffer en moins de deux, avant même d'avoir eu le temps d'espérer s'en sortir. Sans groupe, il n'y avait pas de survie, c'était aussi bête que ça ; et Leo avait vécu suffisamment à leurs côtés pour le savoir.

Alors il a essayé de se dire que c'était qu'une période, qu'il fallait juste qu'il se ré-acclimate. Reprendre goût au quotidien des Hellhounds, aux embrouilles quotidiennes avec les petites frappes du quartier, avec ceux qui essayaient de leur faire à l'envers, ou de prendre leur place. La routine. Routine au goût de cendres, de sang séché – d'une fadeur inavouée.

Puis y'a eu ce nom ; Rafael Barrera. Une épine dans la patte de la meute, puisque le cinglé en question avait trouvé malin de disparaitre des radars, tout en leur devant dix mille balles. Le type était un genre de petit entrepreneur rempli d'orgueil, qui rêvait de devenir Jeff Bezos en vendant des bagnoles. Le genre à avoir assez de fric au départ pour qu'on accepte de lui en prêter, mais qui était pas assez malin pour réussir à le faire fructifier. Peu importe : il avait dû flipper quand c'était Rio lui-même qui était allé cogner à la porte de son appart, et puis comprendre qu'il était plus ou moins sérieux, quand il parlait de couper ses couilles pour en faire des porte-clefs. L'imbécile avait disparu, ce qui le condamnerait sans trop de mystères à de solides représailles lorsqu'on l'aurait retrouvé. Pas de bol, c'était Leo qui devait s'en charger. 
Ça lui avait pris environ dix minutes d’apprendre ce qu’il avait à savoir de Rafael, et où le chercher en premier. C’était un truc qu’il avait appris très tôt : pour cerner ceux qui l’entouraient, il suffisait de trouver leurs vices, ce qu’il y avait de pire en eux. Barrera n’échappait pas à la règle ; presque trop banalement, il avait un penchant immodéré pour les endroits louches, pour les fringales charnelles rémunérées. Il aurait pas pu lui en tenir rigueur ; c’était juste quasi décevant de découvrir que les faiblesses du type étaient les mêmes que les milliers d’autres qui se trimballaient autour de lui. Le nom du Dollhouse avait rapidement été mentionné, sans grande surprise : un établissement qu’il ne connaissait lui-même que trop bien.

Tout en néons clinquants et en devanture muette, le club n’a pas changé d’un cil. Un constat qu’il formule silencieusement, et qui lui arrache une mimique du bout des lèvres. Le rouge mord sa peau au moment où il rentre, s’empare de chaque parcelle de son visage mutique ; et il a cette manière de déambuler, Leo. De se faire prince sans gêne d’un endroit qui n’est pas le sien, décontraction nourrie de l’arrogance des caméléons. Autour de lui dansent les corps dans une transe bacchanale, hymne odieux à une soif de chair. Les filles s’habillent ici de lumière, sortes de pantins pendus sur les scènes angulaires ; les sourires s’alignent, artifices tendres lancés aux âmes esseulées venues combler l’impotence de leurs vies trop réglées. La musique vrille ses tympans : il n’a plus l’habitude de ces espaces resserrés, envahis par les décibels saturés. La grimace légère à son coin de lèvre en est le témoin cruel.
Et il s’avance vers le bar : il reconnaît Rachel, derrière le comptoir. Visage familier qui lui arrache une once de sourire, lorsqu’elle pivote le menton vers lui en un bruit de créoles bon marché.

Salut, gueule d’ange, Qu’elle le salue en appuyant ses deux bras sur le comptoir. « Ça fait plaisir de t’revoir dans le coin. J’te mets un verre ?
Salut Rachel. J’pensais que tu te serais taillée d’ici, depuis le temps. Tu devais pas suivre ton gars au Nouveau-Mexique ?

La barmaid a levé les yeux au ciel en agitant légèrement la main, comme s’il venait de prononcer un nom oublié depuis longtemps.

Cet enculé était tellement endetté qu’il s’est mis à vendre des cachetons, Fait-elle en saisissant agilement un verre sur l’étagère illuminée dans son dos. « Forcément il a fait ça sans m’le dire, et il était trop con pour faire ça bien. Ils ont pas mis trois semaines pour l’épingler. Et j’ai autre chose à foutre que de l’attendre comme une femme de militaire.
J’te pensais romantique, Fait-il en levant les sourcils, vaguement railleur.

Elle a exprimé un petit rire ironique, en plongeant ses longs doigts manucurés dans le bac à glaçons.

Ouais. Enfin dans les contes, le prince se fait rarement chopper les poches pleines de pilules.

La réplique a semblé l’amuser, lui tirer un mince sourire, alors qu’il jetait un coup d’œil distrait à la salle autour de lui.

Ta patronne est là ?

Une lueur légère s’est allumée dans les yeux de l’employée, tandis qu’elle glissait le verre sur le comptoir entre eux. Rachel était loin d’être conne, et connaissait parfaitement la nature des relations qui avaient un jour eu cours entre Leo et la principale concernée. Ou tout du moins, elle était suffisamment observatrice pour s’en douter. Elle n’a pourtant rien dit, se contentant de désigner d’un mouvement de menton la balustrade qui surplombait la salle.
Une silhouette s’y tenait, dans une posture d’observation flegmatique ; les yeux de Leo s’y sont arrêtés une ou deux secondes, à peine, avant de remercier la barmaid d’un hochement de tête. Ses doigts s’enroulent autour du verre, et ses épaules se frayent alors un chemin jusqu’au petit escalier métallique, coincé derrière une des scènes. Elle avait dû l’entendre grimper les marches, mais elle ne s’est pas retournée. Et il existe ce moment de flottement lorsqu’il s’appuie à son tour sur la balustrade en acier, où ni l’un ni l’autre ne dit rien. À peine un instant, peut être une poignée de secondes – tout au plus : il n’aurait pas su le dire. Parce qu’il avait toujours su qu’avec Isis, l’électricité changeait les minutes en petites éternités.

— Tu pourrais au moins cacher ton enthousiasme d’me voir en vie, Qu’il finit par lâcher avec cynisme. Les effusions de joie me mettent mal à l’aise.

Il l’avait toujours été. Mordant. Peut-être plus encore avec elle, il y a longtemps. Parce que c’était tout ce qu’ils avaient toujours été capables d’être, au contact l’un de l’autre : des fauves carnassiers, nourris de chair et de sang. Et il n’aurait pas pu être autre chose aujourd’hui, même après tout ça – surtout après tout ça. Après tout, elle était celle qui l’avait envoyé là-bas.
Pourtant, Leo est trop joueur pour prendre le rôle de l’accusateur : attendez encore un peu. Il préfère se parer d’airs désinvoltes, ne pas évoquer l’énormité du tabou coincé entre eux ; l’évitement, comme un jeu cruel dont il se plaît à être investigateur.

J’ai besoin de toi pour trouver ce type, Qu’il reprend en sortant son téléphone de sa poche pour en laisser apparaître la photo de Rafael. « Il nous doit un paquet de blé, et apparemment, il était du genre assidu avec tes filles. 

Le téléphone est rangé sans plus de cérémonie, et sa silhouette se penche un peu plus vers la salle qui s’étend sous leurs yeux : il ne la regarde pas, Isis. Parce que c’est le jeu, parce que c’est une mauvaise idée ; tout le monde sait qu’il suffit d’un regard aux fauves pour commencer à se déchiqueter.

Il a disparu sans prévenir, et sans doute été assez con pour penser qu’il pouvait nous la faire à l’envers. » À ses lèvres, l’ombre d’un sourire acide, corrosif. Le verre danse entre ses doigts, et finalement, ses prunelles se redressent vers son visage. « Mais tu sais à quel point on réagit mal aux couteaux dans le dos. Pas vrai ? 
MADE BY @ICE AND FIRE.
Credits icons : erskg.

_________________

And I've seen him with girls of the night
And he told Roxanne to put on her red light

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