nos nuits d'été ((silene&lio))

nos nuits d'été

On me dit arrête, tu te fais du mal
Mais si j'ai mal à la tête c'est que tout m'ramène à toi
Et j'en ai marre de voir tes yeux quand je ferme les miens

On a pas pris d'retard, juste un autre chemin
Même couleur qu'avant mais moins de lumière
J'aimerais écrire d'autres mots mais on ne lit que dans les rêves
Et je sais bien, tout ça doit sûrement te faire rire
Mais donnez moi le temps d'entendre ces sourires
Alors t'arrêtes pas, nan j'ai plus mal à la tête
Je ne vois plus que toi, tu dois trouver ça bête
Et ne t'en fais pas, relève la tête le ciel est bleu
Compte un, deux, trois et tout ira mieux

la valise est fermée depuis déjà une heure, il est complètement prêt. a pensé à repasser dans sa salle de bains trois fois pour vérifier qu'il n'avait rien oublié, habitué à ce fait. les infirmiers sont passés lui remettre des papiers, toutes les prises de sang qu'il a du faire et qui ont de sa vie tout révélé ; les substances qu'il a consommé jusqu'à excès. apparemment ça n'aurait pas aidé sa situation, et les médicaments ont mis du temps à agir, au point que lui ne sait pas vraiment s'ils font effet. il dort mieux, certes, mais parce qu'il est assommé. et il craint d'être accro à nouveau, à un nouveau type de consommation.

Mais le soleil se couche et tout redémarre
Ecoutes-les mes rêves gris s'envolent dans le noir de la nuit

Et j'en ai passé du temps à écrire toutes ces lignes
Et j'suis encore hésitant, est-ce que c'est vraiment utile?
C'est vrai le temps passe vite, mais c'est facile à dire
Moi j'ai plutôt l'impression qu'il ne fait que ralentir
Et j'en ai passé du temps à écrire toutes ces lignes
Et j'suis encore hésitant, est-ce que c'est vraiment utile?
C'est vrai le temps passe vite, mais c'est facile à dire
Moi j'ai plutôt l'impression qu'il ne fait que ralentir

elle arrive, les cheveux tissés dans de solides nattes, mâte de peau et sujette à l'embonpoint, droite et fière comme quand elle vient de lui annoncer sa maladie, petite moue sympathique, alors qu'elle lui annonce ses derniers conseils. lui a envie de déguerpir le plus vite possible, au point qu'on a failli l'hospitaliser à son insu, jusqu'à ce que sa sœur agisse. il avait promis qu'il irait la retrouver, avait d'autres projets en tête, sans pour autant avoir envie de les doubler.

Si on veut on peut, ça passe en boucle la règle
On le sait que c'est vrai mais j'veux plus de concret
J'voudrais nager dans la pluie et faire voler le vent
J'pourrais t'faire des poèmes mais ça n'aurait aucun sens

Alors laissez moi le voir danser jusqu'à s'épuiser
Je veux retrouver toutes, toutes, toutes nos nuits d'été
Tous ces souvenirs, j'pourrais écrire pendant des heures
Et j'te laisserai pas tomber, je repousserai nos pleurs

naturellement, il n'avait pas envie de les décevoir, c'est juste qu'eux n'avaient pas compris le lien avec silene qu'il avait. la voyant comme perfide et manipulatrice, comme si elle lui avait mis le nez droit dans ses addictions, alors qu'elle n'a fait que gentiment l'entourer. elle lui rend son téléphone confisqué, pour ne pas qu'il la joigne, et il voit ça comme un signal pour lui envoyer un nouveau message ; toujours aussi accro à la relation qu'il avait avec elle, à jamais. elle lui avait manqué, devait le savoir, toujours fourré dans ses bras quand il le pouvait. aucune nouvelle donnée depuis des mois, elle qui devait se faire un sang d'encre, même si le personnel soignant semblait se dire bon débarras.

Alors t'arrêtes pas, nan j'ai plus mal à la tête

Je ne vois plus que toi, tu dois trouver ça bête
Mais c'est bon je crois que je peux m'endormir tranquille
Maintenant que j'ai écrit ça tout me semble plus facile

Mais le soleil se couche et tout redémarre
Ecoutes-les mes rêves gris s'envolent dans le noir de la nuit

il est finalement dehors, avec des dizaines de kilos d'affaire qu'il peine à faire rentrer dans le métro, inconnu au monde qui lui paraît à nouveau étranger. drôle de voir combien les choses n'ont pas changé, d'observer les personnes qui passent comme si un individu n'avait jamais manqué à la société. lio qui passe son ticket dans l'oblitérateur, décide une nouvelle fois de s'arrêter chez silene, qu'importe ce que les autres pensaient. certainement que sa sœur ne serait pas heureuse de la pause prise, mais il le devait. le chemin se fait lentement, et lui ne peut pas s'empêcher de stresser - qu'elle ait changé, ce soit trouvé quelqu'un de mieux.

Et j'en ai passé du temps à écrire toutes ces lignes
Et j'suis encore hésitant, est-ce que c'est vraiment utile?
C'est vrai le temps passe vite, mais c'est facile à dire
Moi j'ai plutôt l'impression qu'il ne fait que ralentir

Et j'en ai passé du temps à écrire toutes ces lignes
Et j'suis encore hésitant, est-ce que c'est vraiment utile?
C'est vrai le temps passe vite, mais c'est facile à dire
Moi j'ai plutôt l'impression qu'il ne fait que ralentir

il finit par arriver, toquer à la porte qu'il connaît. j'espère que je ne te dérange pas, qu'il tente timidement, le regard fixé dans les yeux de sa dulcinée. elle est si belle, silene, qu'il ne voit pas le doux poison qu'elle rejette sur lui, qu'il s'y est habitué, incapable de s'en défaire pour aller mieux, de s'en séparer. parce que lio sans silene c'est une personne qu'il ne veut pas découvrir, même si on a tenté de le forcer. je suis désolé de ne pas avoir pu répondre au téléphone, j'ai fait une petite crise et j'ai été hospitalisé. tentative de normalise la chambre et ses veines qu'il avait saccagé. ça allait mieux, maintenant, il l'avait décidé.

codage par aqua

mon amour, je sais que tu m'aimes aussi, tu as besoin de moi, tu as besoin dans ta vie, tu ne peux vivre sans moi, et je mourrai sans toi, je tuerai pour toi. -- @lio stevenson

L’agonie, sans lui. L’agonie, sans sa présence. Sans la douceur de ses cheveux contre son visage. Sans ses mains parsemant sa peau d’innombrable caresses. Sans son regard empli d’amour toujours plongé dans le sien. Sans sa chaleur au creux de ses draps. L’agonie, sans lui. L’agonie, sans Lio. Lio qui ne répond plus. Lio qui ne revient plus. Depuis quelques petits mois déjà. L’incompréhension, parce qu’elle était belle, la dernière fois qu’ils se sont vus. L’incompréhension, parce que c’est dans ses bras à elle, qu’il a trouvé amour et réconfort, lorsqu’il était au plus mal. L’incompréhension. Aurait-il finalement réussi à se détacher d’elle, une bonne fois pour toutes ? Est-il parti avec une autre ? Une fille plus saine, une fille plus douce, une fille plus belle. Une fille honnête qui ne ferait pas que jouer avec lui. Une fille bien qui tenterait réellement de l’aider à s’en sortir, plutôt que de se complaire à le voir s’enfoncer. Ce n’est pas que ça, au fond, Silene. Mais t’es incapable de le comprendre. Incapable de l’admettre. Ce n’est pas qu’un petit jeu macabre dans lequel tu es reine et lui esclave. T’as besoin de lui, toi aussi. T’as besoin de lui, terriblement, et son absence se ressent plus que tu ne le voudrais. Son absence. Son absence qui ne s’arrêtera jamais. Son absence qui finira par la tuer. A petits feux. Doucement. Mais sûrement. Tout ce qu’elle mérite. C’est pourtant tout ce qu’elle mérite, qu’il disparaisse de sa vie. C’est ce qu’il y a de mieux pour lui. Certainement pas pour elle, mais pour lui, oui. Il doit penser à lui. A son avenir. Cet avenir qui ne sera pas avec elle parce qu’elle en est fatalement incapable. Et tu le sais. Tu sais qu’il doit partir, mais t’arrives pas à t’y faire. Tu sais qu’il doit partir, mais t’arrives pas à l’accepter. Et tu voudrais brûler le monde, le foutre à feu et à sang, simplement parce qu’il a osé t’échapper, à toi. Echappé. Il s’est échappé. Pourtant, lorsque quelqu’un cogne à la porte, c’est lui, qu’elle retrouve derrière. Lio, sur le pas de sa porte, comme bien des fois. Comme trop souvent. Elle reste sous le choc, silencieuse, encaisse ses mots, comprend ce qu’il dit. Elle reste sous le choc, le cœur explosé, comprend qu’il n’a pas choisi d’être loin d’elle, qu’il est revenu dès qu’il l’a pu, mais la colère est là. Malgré tout, la colère est là. - T’es sérieux Lio ?! T’es sérieux de disparaître comme ça ?! T’as pensé à moi, une seconde ? Aucun droit de lui crier dessus. Egoïste et vile, comme toujours. Et elle lui crache à la figure sa propre souffrance, causée par son absence. Sa propre souffrance, plutôt que de s’inquiéter pour la sienne. Tu pourrais te transformer en dragon, en une seconde. Le calciner, le dévorer. Déchirer ses tripes comme les tiennes le sont. Mais tu sais que tu dois prendre sur toi, sinon il partira. Tu sais que tu dois te taire, parce qu’il n’est pas responsable. - Je ne sais pas comment gérer ça… Semblant d’excuses, quelques mots balbutiés pour lui faire comprendre combien il lui a manqué. Et elle se décale, faiblement, pour le laisser prendre place dans son appartement. Pour le laisser retrouver ce foyer qu’elle met à sa disposition. T’as plus envie qu’il parte. T’as plus envie qu’il disparaisse. Tu voudrais qu’il soit là, avec toi, toujours.

(c) calaveras.

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