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 ode aux damnés — Grisha (tw)

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Message Sujet: ode aux damnés — Grisha (tw)   ode aux damnés — Grisha (tw) Empty Mar 16 Fév - 11:12


ode aux damnés

Jamais.
Jamais elle n’aurait pensé devoir revêtir la soie et le velours de la catin qu’elle fut un jour. Désarmée face à la marâtre éreintée de l’échec enfanté, elle s’est vu mise dehors, condamnée à errer, encore, trouvant le huis clos d’amants oubliés, pour vite déguerpir, vomissant les dettes qui s’accumulent, s’endormant dans le temple des arcanes qui lui sert d’enclos où elle enferme ses victimes. La voyante a les pupilles embrumés, le manque de sommeil dissimulé par les artifices du maquillage outrancier qu’elle a esquissé sur la toile vierge de son visage enlaidi de malheur. Les ridules de l’amertume se voient près des lèvres purpurines, la danseuse n’étant ivre que du sommeil qui lui manque, semblant à une femme d’antan, courtisane des temps modernes se hissant sur les pointes de ses noirs escarpins vernis, cadeau d’un client bien servi par ses lèvres qui se gaussaient du turgescent désir d’un homme solitaire qui jouissait de ses caresses humides dans des passes qui ne s’éternisaient pas tant le désir le mordait, tant l’impatience le crevait. Imra se souvient à peine de son nom mais elle a gardé ses chaussures, dans un « au cas où » qu’elle pensait ne jamais voir revenir. La robe d’un rose poudré, discret ne dissimule qu’à peine les formes de l’oréade qui apparait plus humaine que jamais, dansant d’un coin à l’autre d’un fin trottoir dans la rudesse de l’hiver. Il se fait tard et les paupières des immeubles, doucement, peu à peu, se referment et ils ne demeurent que les fées aux ailes froissées, que les ivrognes qui n’ont plus de toit, que les fêtards hurlant dans leurs bagnoles filant trop vite sur l’asphalte, les « Salope ! » beuglés par les fenêtres ouvertes, les sourires goguenards des chiens à la queue frétillante se doutant bien que malgré son manteau de fourrure noire, elle n’est pas de ces filles de sorties attendent d’autres amies.

Elle a apprit, malgré elle, à repérer les clients, à s’avancer aux portes de l’Enfer, à se pencher, provocante, à l’orée des fenêtres descendues, tendant sa croupe qui dévoile bientôt la dentelle de qui cache à peine l’intime de l’éden, ses yeux de ronces se plantant dans les hommes fiers ou timides, la voix charmeuse pour les persuader de lui offrir quelques miettes de leurs temps. Et elle s’épuise dans cette nuit où elle enchaîne les clébards, se laissent guider sur de vieux parkings déserts, dans des chambres d’hôtels miteuses. Et la gorge serrée de détresse, de se voir pourrir aux mains d’hommes sur lequel elle gerberait toute la crasse noire qui l’enfume, elle fait mine de s’ensevelir sous un plaisir qui n’a nul jumeau, qu’ils se pensent chaque fois unique, capable de la faire se tendre sous les assauts des affres putrides de leurs sexes avilis par le manque, butinant le ventre d’une sorcière qui pense et pense et a trop le temps de penser quand ils l’allongent, la dérobent à la réalité, objet, vase bien décoré que l’on emplit et qui ne pleurera pas lorsqu’elle observe leurs faciès, se dérobant aux baisers qui sont interdits, laissant simplement le soupçon d’un suçon au creux du cou, sur une épaule, attendant que le temps passe, comptant les secondes, se demandant ce qu’elle pourra dévorer une fois rentrée au bercail, ce que sa mère penserait d’elle en la voyant ainsi, écartelée, souillée par la semence des hommes qui s’épuisent et s’essoufflent. Ils finissent tous par se reculer, certains embrassent sa joue et elle s’oblige à sourire, pour plus de billets, s’oblige à faire l’humaine quand elle se sait déjà morte. Il ne demeure rien d’elle, rien d’autre que l’âme d’un monstre qui est bien incapable de faire semblant devant un œil acéré. Le dernier idiot ne perçoit rien de son silence lorsqu’il la ramène à son bout de béton. Endolorie, elle sent la violence entre ses cuisses moites, le sel de la peau sur sa langue de vipère créant le plus ignoble des frissons dans les entrailles bouleversées par le passage de celui qui la salut à peine, satisfait de s’être laissé prendre au jeu de la séduction, ayant peu honte de la voir tanguer. Il lui faut un instant, soupirant dans l’ombre, peinant à allumer la clope qui se glisse entre ses lèvres, serrant les jambes pour faire passer la gêne. L’aube ne viendra pas tout de suite. Encore un temps, encore quelques heures où il lui faudra s’offrir aux pattes des ours qui grognent et qui croient cueillir un miel coulant volontairement sur la lippe gourmande. La St-Clair est plus vide qu’emplie d’espoirs, soufflant un nuage opaque, dégustant le poison plus vite qu’il ne le faudrait, se fichant de toussoter dans la nuit, se fichant des autres filles qui s’accumulent plus loin. Elle demeure celle qui ne peut se lier aux autres, même ainsi. Le froid mord ses cuisses, fait pointer les seins qu’aucun cocon de dentelle ou de coton ne protège sous la robe bien fine. Coquette quand elle ne l’a jamais été, elle se laisse fondre sous la lueur d’un lampadaire, ouvre le poudrier au miroir crasseux pour revêtir le rouge qui a glissé de ses lèvres pleines en un geste répété des centaines de fois. Les pinçant, elle perçoit alors, sans savoir, l’ombre qui approche, qui glisse sur le béton, en bord de route. Un loup arrive et elle-même prédatrice élève ses yeux noirâtres pour percevoir une voiture qui la fait sourciller. Le claquement du poudrier refermé sonne comme une décision ferme mais prise, fixant la voiture qui s’avance. Un rire sec lui échappe, moquant celui qui l’a laissé sans rien dans cette chambre luxueuse, sans même l’avoir touché.

Il sentait la richesse, le sang, la chair tendre, la jeunesse mais pas la sienne. Il empestait l’âpreté d’une vieille âme qui n’a aucune conscience pourtant. Il laissait courir les plus mauvais frissons sur son corps ennuyé. Rangeant le maquillage, elle s’avance, patiente, attend qu’il s’arrête à sa hauteur pour toquer délicatement contre la vitre qu’elle veut voir s’abaisser, son propre corps se penchant pour percevoir le profil du loup noir qu’elle a bien reconnu. Ses cheveux sombres entoure son visage de sorcière qui devrait être mise au bûcher et ce soir peut-être sera-t-il le dernier à la faire se consumer, ne laissant que les cendres et un cervelet noir dans les restes de l’incendie. Ce soir, au travers de la vitre close, dans un silence à peine perturbé par la vrombissement du moteur, par les piaillements des putains qui s'arrachent entre elles non loin, elle est douce et elle le lui promet d’un sourire moins vicieux que celui qu’elle aurait pu lui offrir l’autre nuit, son manteau de fourrure synthétique dévoilant ses épaules aux os saillants, une bretelle ayant glissé, abandonnant la bataille, les globes tendres des seins discrets s’offrant à la vue du carnivore qui dévorera l’agnelle qui veut bien être prise, pour ce soir. Le sourire de jeune fille en fleur persiste, discret, tendre, presque timide quand elle ne l’est pas, battant de ses cils pour lui parler sans le faire jusqu’à ce qu’il se décide.

Promis, ce soir, je serai docile si tu le souhaites,
Promis, ce soir, je te vouvoierai, te délivrerai de ta sève immonde,
Promis, ce soir, nous terminerons ce que nous n’avons pas commencé.
Je m’abandonne à ta poigne et alors … Qui sait si je n’en mourrais pas ?
Dis le moi, car tu n’as jamais répondu,
Les aimes-tu douces, bruyantes, soumises ou dominantes ?
Car ce soir je jouerai le rôle de celle que tu voudras trainer dans la fange du stupre.
Promis même si je ne tiens aucune de mes promesses,
Même si promis, je te trahirai et me vengerai de ce que tu me feras.
 


(c) corvidae
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Grisha Orlov;

-- gros méchant pas bo --
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Grisha Orlov



Mads M.
WALDOSIA (ava)
631
760
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53
(Veuf) Agnieska la femme, l'unique. Tuée sauvagement par la loi du Talion, fameuse, cruelle, elle a laissé dans un dernier soupir les souhaits pour sa fille, mais de cette dernière le corps aussi retrouvé.
Il se présente psychiatre pour toutes personnes naïves, psychiatre à temps partiel, de l'autre côté du miroir l'homme poli se transforme en tyran, il gouverne de ses doigts meurtriers un vaste empire où règne désolation et despotisme. Père de la mafia Romashka, c'est à lui qu'on loue allégeance et qu'on ploie les genoux.

MISHA OKSANA BARBIE
MEDEE SAHEL JAMES

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Message Sujet: Re: ode aux damnés — Grisha (tw)   ode aux damnés — Grisha (tw) Empty Mar 30 Mar - 20:29


ode aux damnés

La nuit ravit ses vides, des manques d’un désir d’en obtenir toujours plus, ce pouvoir grisant, ces mains sur les nuques ployantes, ces vertiges de domination. Quand il se levait et paraissait gigantesque, Lila lui disait par son corps recroquevillé, toujours intimidée, qu’elle le craignait ; malgré les doux baisers et les caresses qu’il promettait chastes – mais dérivait toujours – elle avait peur de lui, de sa force. Cela lui plaisait, au roi allongé sur ses couvertures de lin. L’obscurité luit des promesses de luxure, l’égarement des angoisses poursuit l’imaginaire hautain et brutal. Pour empêcher les bruits de la faucille Grisha s’habille d’une simple tenue. Elle lui remémore les délices de ses années de jeunesse, à la faculté, dans les grands parcs, en train de séduire Agnieska toujours le sourire à ses joues de parme et de timidité, qu’elle était belle son Agnieska, sa fragilité dans ses yeux de biche effarouchée par les étreintes de mots, des questions qu’il lui posait. Il venait la voir tantôt vêtu de costumes tantôt vêtu d’un jean et d’un t-shirt, le deuxième accoutrement possédait sa préférence, il se mouvait, gracieux, entre les bancs des amphithéâtre pour la rejoindre, s’asseoir près d’elle, il lui racontait des blagues, tentait de la faire rire alors que le professeur déblatérait sur des sujets anecdotiques. Agnieska avait un grand avenir en tant que psychologue, bien vite enlevé par leur mariage naissant, précoce. Aujourd’hui ne restent entre ses doigts que les souvenirs morts des temps heureux, ne reste qu’entre ses paumes recouvertes de cuir que la rage des substitutions.

  Le prédateur a recouvert sa peau de cuir, les deux mains alertes sur le volant de sa voiture respirant l’odeur du neuf, il sillonne les routes bétonnées dans cette noirceur gluante réveillant les ménestrels de l’amour, les filles de joies. Il y a, parfois, des soirs où l’homme ne souhaite pas rejoindre sa princesse, il en veut d’autres, inconnues de son royaume, des pays voisins. En ce lieu d’abîme où les fillettes s’exhibent afin d’appâter le chaland, Grisha est sorti de sa carlingue afin de contempler les silhouettes de ces marchandises libres. Son regard s’enracine sur le visage connu d’une femme rencontrée, oubliée. Il la pensait sorcière, tireuse de carte, intelligente, il la pensait supérieure à toutes ces gosses de rue n’ayant pour obsession que leur physique. De guenille et de rouge, le corps tendu par l’appât des billets, elle semble démunie. Sa fragilité le séduit, comme une lame que l’on tire d’un coeur de pierre, le parrain s’avance alors, sa clope à les lippes qu’il retire d’entre ses deux doigts fins. Il lui ordonne de le suivre, grimpe, sur le siège passager, avant de redémarrer le moteur dans un silence gênant où la tension survie par les angoisses. Quand il désigne une fille qui ne lui appartient pas, il aime à la terroriser, imposer son diktat par sa posture de dominant. La radio assène de sa douceur impressionniste un concerto de Debussy, les violons envahissent l’habitacle tandis que les gants manipulent le volant, détendus. Il ne lui parle pas, pas même une politesse pour s’enquérir de son état, pas un mot pour exprimer son contentement, dans le cerveau fuse le pragmatisme et bourgeonnent les fantasmes.  

 Il l’a amené dans un immeuble des années trente, un beau immeuble de marbre et d’escaliers royaux, des couloirs où les baies vitrées protègent des jardins aux plantes exotiques, où les pas feutrés des habitants s’entendent discrètement. Il a monté le premier étage en la guidant, il a ouvert la porte ouvragée, sculptées des détails d’angelots sur le luxueux bois d’ébène avant de la laisser pénétrer dans ce vaste logis au rangement impeccable et clinique. Il s’est dévêtu de son long manteau cobalt. Avant de tendre sa main sur la nuque de la jeune fille. Avant de l’emporter dans cette chambre aux allures de cage de verre permettant ses rêves acides. Sur le lit des chaînes, et, sur l’unique meuble des outils de plaisir.  « Tu vas d’abord te débarrasser de la crasse de ton visage. Tu ressembles à une vieille pute du siècle dernier et je ne désire pas baiser un cliché. » Grisha n’a jamais eu les mots tendres, toujours la menace jaillit dans la gorge, une habitude de mafieux fumeur et violent, pas d’amour dans ses rétines ni de larmes dans son âme asséchée par sa virilité toxique. L’homme parle le langage des bêtes féroce manœuvrant des sbires bien dressés. Aux femmes qu’il ne considère pas comme des êtres humains dotés d’une égalité chèrement payée par ces enragées féministes, il imposera sa force tel un guerrier. Il lui indique la salle de bain avant d’éteindre son portable.


(c) corvidae

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Que m'importe que tu sois sage?
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