fucking wind | Lhoas

Mael déposé à l’école en temps et en heure, Ismael ou plutôt Malte avait la matinée devant lui pour bosser sur la dernière moto dont il a fait l’acquisition il y a peu. Il adore ça Malte, acheter des motos une misère qui ne roule pas et bosser dessus. Il a déjà fait ça avec des voitures mais c’est plus rare. Il prend plus son pied les mains dans le moteur d’un deux roues que dans celui d’une voiture. Quand il a fini, il arrive à les revendre. Il ne gagne pas grand-chose, en réalité il ne fait presque pas le moindre profit mais c’est pour le kiff, pour ce passetemps qui lui prend beaucoup plus de temps que prévu. Il élève bien Male, il arrive que très peu souvent au travail alors il peut se le permettre. Il sort aussi parfois mais c’est vrai qu’il passe plus de temps ici à bichonner ses bolides qu’à sortir. Ce n’est pas un introverti Malte pourtant, il est sociable mais la solitude de ces lieux ne le dérange aucunement, au contraire. Etre ici, ça lui permet de se vider l’esprit, ça lui permet de penser à autre chose qu’à sa vie actuelle, à son emménagement récent dans la grosse pomme et tous les mensonges qu’il raconte depuis un moment maintenant à tout le monde. Ici, dans ce petit garage qu’il loue à un prix assez raisonnable vers le port, il n’a pas à faire semblant. Il peut être lui, il peut être Ismael parce que la solitude lui permet de ne pas à mentir. Il est loin le temps où il se prenait pour Malte juste pour rigoler de temps en temps pour les cours ou pour larguer les filles parfois. Aujourd’hui maintenant qu’ils sont adultes, le mensonge est beaucoup plus lourd. Il y a un enfant maintenant grand dans l’histoire, celui de Malte, celui qu’Ismael élève comme s’il était son propre fils, depuis que le frère paternel a foutu le camp pour de multiples raisons. Alors ici, il est juste lui, le fan de mécanique, bien loin de l’aspect qu’il en en cravate chemise dans son boulot en assurance. Mais sa solitude lui fait faire des choses irréfléchis, bêtes. Il n’avait pas réfléchi à tout en laissant les clés sur la serrure coté extérieur, il laisse toujours ouvert sauf s’il y a du monde autour, ça lui apporte plus de lumière sans abusé sur l’électricité. Mais qui dit petit loyer dit forcement quelques petits soucis pour l’expliquer et ça Malte en avant conscience, dont l volet qui ne tient pas toujours très bien en l’air, dont il faut en prendre soin. Le laisser ouvert par temps aussi venteux n’était donc pas l’idée du siècle et le bruit procuré par celui-ci se fermant dans un éclat lui a rappelé ce détail. « Et merde ! » allant vers le volet du garage il essaye de l’ouvrir mais sans succès, il est enfermé. « Est-ce qu’il y a quelqu’un s’il vous plait ? je suis enfermé dans un garage » dit-il d’une voix forte, ne sachant même pas s’il y a du monde autour ou pas. Son téléphone dans sa voiture, il va devoir prendre son mal en patience de toute manière…