bonnie and clyde. (coban)

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{ bonnie and clyde }
crédit/ tumblr ☾ w/@Coban Sorrentino

Un de ces quatr' nous tomberons ensemble
Moi j'm'en fous c'est pour Bonnie que je tremble
Quelle importanc' qu'ils me fassent la peau
Moi Bonnie je tremble pour Clyde Barrow
Bonnie and Clyde

Battements anarchiques,
d’un cœur à la dérive,
mais dans le regard,
l’assurance implacable.
Elle est là, devant cet immeuble dont elle s’est procurée l’adresse avec une facilité déconcertante. Ici, l’appartement, de l’ancien amour devenu un inconnu. Ici, devant le partenaire d’autrefois, de ses nuits sous les draps, et de celles sous les balles. Coban, elle ne pensait pas le revoir. Encore moins faire appel à lui quand ses connaissances sont illimitées. Mais, dans sa quête, elle a besoin de quelqu’un de confiance. Quelqu’un qui ne la trahira pas, ni pour un gang rival, et encore moins pour les Ferreira. Elle pourrait demander à son grand frère un coup de main. Mais Gregor est suffisamment mêlé à ses envies vengeresses. Elle a besoin de quelqu’un, quelqu’un au quotidien, quelqu’un qui fera tout ce dont elle a besoin.
Elle a besoin de lui, Coban,
lui et ses sentiments,
lui et ses souvenirs,
lui et cette envie qu’il a toujours eue,
d’assouvir les siennes,
jusqu’à frôler le paradis,
jusqu’à se damner en enfer.
Coban, il est le seul qui lui sera voué. Il ne pensera pas une seconde à prévenir le père Ferreira des manigances de son unique fille. Il se fiche de la place qu’il pourrait avoir dans les troupes de la famille. Il s’en est toujours fichu. Il n’y a qu’elle, qu’il était prêt à suivre.
Mais les avantages de Coban sont aussi ses inconvénients.
Le cœur, le cœur dévoué, mais empli de rancœur.
La princesse Ferreira n’a pas la moindre idée de la manière dont il va l’accueillir. Elle est son ex petite-amie, mais aussi son ancienne partenaire de crime. Celle qui est partie, celle qui l’a quittée après l’avoir entraîné au bord du précipice. Elle l’a laissé tomber, peut-être, elle redoute sa rancune. Elle redoute, plus encore, qu’il se soit rangé beaucoup trop du bon côté ; elle redoute qu’il ait changé.
Quand toi, malgré tous tes efforts, t’y es jamais arrivée.
Une inspiration qu’elle prend sans plus attendre, elle toque contre le bois de la porte. À en juger l’état de l’immeuble et le quartier, elle doute que sa vie ait trop changé. Contrairement à la sienne, dans les rues les plus friquées, là où la louve ne peut que détonner. C’est un bon point pour qu’il puisse accepter. La porte entrebâillée, elle voit la silhouette de l’homme qu’elle a aimé. Faible sourire sur ses lèvres carmin, la sirène s’est fait belle. Pour la première fois, depuis qu’elle a perdu Flora. La séduction, comme les flingues, n’est qu’une arme qu’elle utilise à bon escient. Mais il y a quand même une vague de mélancolie qui la submerge, quand soudain, elle se retrouve face à Coban. Le cœur troublé, les battements accélérés, elle n’en montre rien, Alix. L’assurance implacable, mais la volupté féminine. « Bonsoir Coban. » elle le salue, la voix doucereuse, et profite de l’étonnement de son ex, pour pénétrer sans invitation à l’intérieur. Les lunes parcourent l’intérieur, somme toute, banale, très brièvement, avant de se reporter sur l’habitant des lieux. « Ça fait longtemps… Comment vas-tu ? » elle fait mine de s’intéresser à lui. En temps normal, ce serait vrai. Mais depuis qu’elle a perdu sa fille, plus rien n’existe. Plus rien, sauf ses envies assassines. Celles qui se lisent, malgré elle, dans l’ombre persistante qui la suit.

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{ bonnie and clyde }
crédit/ tumblr ☾ w/@Coban Sorrentino

Coban,
il n’a pas changé,
les prunelles sombres,
pourtant innocentes,
Coban,
ombre et lumière simultanément.

Il est le visage d’une autre vie. Une vie utopiste où la princesse Ferreira croyait qu’elle pouvait tout avoir. À la fois la liberté et le grand frisson ; la sécurité et la passion ; le danger qui électrise, sans les responsabilités incombant à sa famille. Alix, avec lui, elle avait tout : le meilleur et le pire. C’était une chimère, une illusion de croire que cette vie-là pouvait être éternelle.
Ils ne pouvaient pas jouer jusqu’à la fin de leurs existence à Bonnie et Clyde.
Alors Alix, un jour, elle a décidé que ce serait fini. Parce qu’elle est comme ça, Alix, elle décide de tout, tout le temps. Le comportement rageant, d’une altesse en perdition. Elle croit pouvoir choisir quand s’arrête une relation, quand elle recommence. Comme, précisément, à cet instant.

Alix, l’éclipse,
l’étoile toujours en fuite,
tu reviens dans sa vie,
comme tu en es partie,
juste parce que tu en as envie,
juste parce que tu le décides,

mais aussi, Alix,
parce que tu as besoin de lui.

Coban, il paraît surpris. Son ex petite-amie veut bien le croire après toutes ces années sans lui avoir donné une seule nouvelle. Pas un appel, pas un message, rien. Et la voilà qui pénètre sa demeure sans son invitation. La voilà qui entre à nouveau dans son existence pour semer son chaos sans nom. Clyde n’entre pas dans les banalités, il l’a trop bien connue pour se douter. Se douter qu’elle n’est pas venue juste pour parler. Par chance pour lui, ou non, elle n’a pas le temps de tourner autour de la vérité. Elle aurait aimé s’inquiéter un peu de ce qu’il est devenu, savoir ce qu’il a fait de sa vie. Elle aurait aimé, aussi, savoir à quel point ce qu’elle s’apprête à lui demander est inconsidéré. S’il est marié, avec enfant, ou s’il a toujours cette foutue liberté. Mais elle en vient aux faits, Alix, honnête. Étonnamment sincère. « Je veux ton aide. Il n’y a qu’à toi que je peux la demander. » ce n’est pas tant une tentative de manipulation qu’une vérité qu’il lui serait même difficile d’énoncer. Ce serait difficile, oui, de l’avouer si ce n’était pas précisément les mots qui pourraient le faire flancher. Qui pouvaient, en tout cas, à une époque, lui faire obtenir de lui tout ce qu’elle voulait. « Ma fille est morte, Coban. » réalité cruelle, prononcée avec un calme tout aussi terrible dans la voix de celle qui refuse de se laisser atteindre. Elle refuse de sombrer, Alix, pas tant qu’elle ne se sera pas vengée.

Et je ne devrais sûrement pas te mêler,
à une guerre aux conséquences inconsidérées,
je ne devrais pas te plonger,
avec moi dans mes sombres projets.

Mais il y a une époque, Coban,
où tu étais celui en qui j’avais le plus confiance,
et j’en ai besoin, besoin de cette confiance,
besoin de toi,
comme avant.

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{ bonnie and clyde }
crédit/ tumblr ☾ w/@Coban Sorrentino

D’âme entremêlées,
ils sont devenus deux étrangers,
deux personnes qui ne se connaissent plus,
deux cœurs qui se sont perdus.

Pourtant. Pourtant. Coban demeure le même, même après toutes ces années. Dans son esprit, il est cet homme inchangé. Celui qui pouvait être capable de tout pour elle, celui qui la suivait sans discuter dans les abysses des ténèbres. Coban, il a cette chose qu’elle ne pourra pas acheter ; celle qu’elle n’a pas le temps, avec un autre, de créer. Il détient toute sa confiance, malgré le temps qui a filé, malgré toutes les horreurs qui sont arrivées. Égoïste, Alix, de venir réclamer son aide alors qu’elle l’a chassé de sa vie il y a si longtemps ; calculatrice aussi, quoique sincère dans ses dires, elle n’hésite pas à prononcer les mots qui toucheront sa corde sensible. Ceux qui s’immisceront, insidieusement, dans les veines de son ex pour se disséminer jusqu’à son cœur trop fragile. Elle sait, elle sait qu’elle est en train de bouleverser sa vie. Le deuil a quelque chose d’égocentrique, sans doute. Sa fille trépassée, elle se permet de chambouler l’existence des autres sans détour. Celle, surtout, de cet amour déchu. « Je sais… » déclare-t-elle rapidement, comme pour l’empêcher de lui présenter plus longuement ses condoléances. Elle ne supporte plus, Alix, d’entendre tout le monde lui exprimer combien ils sont désolées pour elle, pour sa famille. Ce n’est certainement pas ce qu’elle est venue obtenir de lui. Doucement, Coban essaie de comprendre ; lui rappelle qu’elle avait dit adieu à ce monde. Mais on ne quitte pas la mafia, jamais totalement. Jamais quand elle coule dans ses veines à chaque battement de son palpitant. « Je le croyais aussi. » elle confirme en se dérobant, un instant, s’éloignant de lui comme pour oublier la sensation désagréable de lui mentir. Il serait en droit de savoir, Coban, que c’est elle qui a flanché ; que c’est à cause d’elle que tout s’est bousillé. Une profonde inspiration plus tard, la princesse des ténèbres reprend la parole, la voix maîtrisée pour contenir ses émotions. « Il s’avère qu’un gang avec lequel ma famille était plus ou moins en paix a décidé de changer d’avis. Les Ferreira risqueraient trop gros à chercher vengeance. » c’est cette vérité qui fait le plus mal. Que sa famille ait choisi la mafia plutôt que Flora. « Mais moi, je ne compte pas laisser cet acte impuni. »

Seulement je n’y arriverais pas toute seule.

J’ai besoin de quelqu’un de confiance,
quelqu’un en qui je pourrais avoir foi,
quelqu’un comme toi.

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{ bonnie and clyde }
crédit/ tumblr ☾ w/@Coban Sorrentino

Tout son être crie,
il hurle les envies assassines,
les désirs meurtriers,
contre ceux qui l’ont tuée.

Toute son âme crie,
cet appel interdit,
ce besoin inassouvi,
se venger à tout prix.

Tout son être crie,
et l’appelle, lui,
pour l’aider dans sa quête,
pour l’aider, aussi, à supporter cette perte.

Elle a besoin du bon et du mauvais. Besoin de lui tout entier. Retrouver ce que, autrefois, ils avaient su créer. L’osmose de leurs âmes égarées, entre les sombres desseins et ce besoin de se sentir exister. Elle a besoin de le retrouver, lui, car il est le reflet de cette ancienne vie. Celle qu’elle veut voir revenir. Le spectre en demi-teinte, entre l’ombre et la lumière. Entre la vie qu’elle refuse de lâcher et celle dans laquelle elle veut à nouveau se plonger.

Il est parfait, Coban.

Mais il la connaît aussi trop bien. Trop bien pour ne pas douter. L’âme meurtrie n’a pas la moindre envie de s’étaler sur le sujet. Préfère s’abstenir de lui expliquer, qu’elle était revenue dans les affaires familiales, juste à moitié. Qu’elle a frôlé les flammes abolies bien avant qu’elles ne consument sa fille. Qu’elle est certainement plus coupable que victime, dans la création de cet incendie. Mais c’est le soulagement qui la submerge, quand enfin, déjà ?, il accepte. La reconnaissance qui se lit dans ses prunelles. Peut-être un fond de culpabilité qui perle aussi dans le cœur de celle qui l’entraîne, à nouveau, dans ses plus sombres travers. « Merci Coban. » elle souffle avec soulagement, alors qu’il tente d’obtenir plus d’informations. La ténébreuse marque un temps d’arrêt, le temps de trouver les mots adaptés. Car la vérité, c’est qu’elle ne sait pas encore précisément les missions qu’elle ira lui confier. Elle sait juste qu’elle aura besoin de lui, à un moment ou un autre, c’est garanti. « Je n’y ai pas encore pensé car j’attendais d’abord de discuter avec toi… je ne veux pas t’impliquer plus que nécessaire là-dedans. Je vais tâcher de me débrouiller seule. Mais… si jamais un jour, j’ai un souci, j’ai besoin de savoir que je peux appeler quelqu’un pour venir me retrouver. » pour venir lui porter secours, elle dirait bien, si elle n’était pas si rebutée à l’idée de jouer les demoiselles en détresse.
Sa détresse, Alix, elle la garde pour elle.
Mais elle n’est pas suffisamment arrogante pour croire qu’elle s’en sortira indemne. Sans aucun problème alors même qu’elle est résolument seule. Prenant une inspiration, elle laisse ses opales observer son ancien amant. Cet homme qui, pendant une petite éclipse dans sa vie décousue, a été tout son monde. « Tu sais, j’ai conscience de dépasser les bornes. On ne s’est pas vus depuis toutes ces années et je débarque subitement pour te demander ton aide… je ne t’en aurais pas voulu de refuser. » Il y a sa raison, quelque part en elle, qui la somme de se taire. Ne pas l’inciter à changer d’avis, pas maintenant qu’il a bien voulu devenu son allié pour cette guerre. Mais Coban est loin d’être un pantin. Les sentiments éprouvés, les instants partagés, ils ont été trop forts pour qu’elle s’en joue sans remord ni regret. C’est juste que… elle a besoin de se raccrocher à quelque chose de vrai. Quelque chose, ou bien quelqu’un, pour se sauver.