(to the stars) the moon pleaded : stay.

traits de caractère /


l'regard froid, pour un coeur glacé. parce que tu as perdu, parce que tu t'es perdue. c'est à peine si maintenant, tu t'souviens de la personne que tu étais avant. avant tout ça. avant l'drame. avant que ta vie ne s'effondre. depuis, tu n'vis plus, tu survis, difficilement. alors shaye, dis-nous, t'es qui maintenant ?
t'es plus sûre. parce que tu faisais partie d'un tout, vous étiez deux, et maintenant y'a plus que toi, et l'insoutenable absence de cette partie d'toi-même. vous étiez un tout, et maintenant y'a plus que toi. mais putain, t'es qui shaye? qu'est-ce qu'il reste de toi? est-ce que ton rire empli encore la pièce, parce qu'il est trop fort? est-ce que ton sourire est toujours aussi contagieux? est-ce que tu es encore cette fille téméraire, qui voulait refaire le monde à chaque conversation ? est-ce que tu continues de chantonner dès que tu es concentrée sur une tâche ? non. tu n'as plus ça. t'es plus ça.
tu as l'manque d'un passé qui n'est plus, hanté par des images d'horreur dont tu peux pas te débarrasser, et qui chaque jour, te ramène à cet instant, où tout a basculé. faire ton deuil? on t'le dit régulièrement, pour toi, pour avancer, pour enfin, oublier. mais tu peux pas, tu n'veux pas l'oublier, tu n'saurais pas comment faire. et peut-être que c'est ça l'problème, tu as peur, peur que si jamais tu commences à avancer, tu finisses par l'oublier lui, et ça tu veux pas. t'es pas prête.
t'es cette fille à la carcasse vide. au regard qui s'perd trop souvent dans l'vide. maintenant t'es dépendante de tes cachets qui t'aident à dormir d'un sommeil sans songe, tu as l'humeur qui change régulièrement. t'es intrépide, défiant l'danger pour t'faire ressentir quelque chose. la vie. t'es sauvage, te laissant difficilement approcher, parce que t'es fragile au fond, une nouvelle perte causerait la tienne, t'es pas prête à prendre le risque. alors tu protèges ton coeur déjà meurtri, tu t'isoles comme tu peux. avec ton sarcasme, tu répands tes vérités, tes pensées parce que maintenant tu as plus peur de dire ce que tu penses, que ça plaise ou pas, ça t'es égal. parce que plus rien n'a réellement d'importance, que tu dis. t'es plus fréquentable à ce qu'il paraît. bien.
on en dit des choses sur toi. elles sont toutes vraies. probablement.
mais on ne te connait plus. on ne sait pas ce que tu es devenue. on ne peut pas deviner ce qui s'passe à l'intérieur de toi. t'es froide, c'est vrai. mais pour les tiens, tu pourrais crever, mais t'es juste plus capable de le montrer. tu hurles de l'intérieur, qu'on te vienne en aide, qu'on t'abandonne pas. mais tu fais tout pour.
tu t'es perdue quand tu l'as perdu lui. et depuis, tu sais pas ce que tu fais.
tant pis.
stupide question qui revient sans cesse, et pour laquelle tu n'as pas d'réponse. et t'en auras jamais.

tes doigts qui glissent sur les touches noires et blanches, la douce mélodie qui se propage dans la pièce. tu fermes les yeux, pour profiter, un sourire qui se dessine naturellement sur le coin de tes lèvres, le coeur qui se gonfle dans ta poitrine parce qu'avec ces notes, tu voyages, tu ressens tout. tu le sais, tu as parfois du mal avec les mots, alors tu te perds en musique, tu exprimes ce que tu n'arrives parfois pas à dire.
même le bruit de la porte qui s'ouvre ne te détourne pas de la mélodie, peu importe qui est là, il devra attendre que tu aies terminé. quand les dernières notes de ta musique s'essoufflent, tu ouvres les yeux, apaisée pour te retrouver face à harlem, posté contre un mur qui te regarde, la fierté dans le regard. "qu'est-ce que tu fais là?" que tu lui demandes naturellement. parce que le fait que ce soit lui et pas un autre, ça t'étonne pas, parce que, même si tu ne sais pas l'expliquer, tu l'sais toujours quand c'est lui. ton instinct probablement. it's a twin thing, que vous avez souvent répété. « j'voulais savoir si tu voulais qu'on sorte ce soir? » tu souris, parce que tu peux pas faire autrement devant la moue qu'il affiche.
"hors de question, la dernière fois j'ai passé ma soirée à vous regarder à mario, je passe... sans moi." que tu insistes en secouant la tête et en te remémorant votre dernière soirée. en soi, elle était pas si terrible, mais tu veux l'embêter, et surtout, tu veux lui faire comprendre que ses soirées à lui, ne sont pas forcément l'idée que tu t'fais des siennes. « déjà je tiens à signaler que cette soirée était géniale, j'ai gagné cinq manches sur huit (..) » qu'il dit en s'avançant doucement d'toi. la mine faussement offensée. « et tu vas m'faire croire que tu as autre chose à faire que de passer la soirée avec moi? franchement. » tu fronces les sourcils. il marque un point, tu n'sors pas beaucoup, pas assez, trop occupée à t'perdre dans tes bouquins, dans ta musique. ça te déplaît qu'il pense ça. alors tu secoues la tête. "et bien figures-toi que oui, alors oust, j'vais être en retard. " que tu dis en te levant et en l'poussant vers la sortie. il rigole, et se vautre sur toi, pour que tu n'puisses pas le faire passer l'pas de la porte. tu grognes, tu souffles, tu cris. rien à faire. quel casse pied. après cinq minutes de bataille, tu as réussi, t'es essoufflée. t'avais pas envie. mais te voilà à sortir ton portable pour envoyer un message à bonnie. ok, j'viens ce soir. c'est simple, net et précis. pas besoin de tergiverser, elle sera là d'ici une heure, pimpante. alors à toi de te forcer et d'faire pareil.

t'as le corps en feu, comme si tu brûlais de l'intérieur, tu pourrais ralentir, mais en as-tu envie? non. alors t'es là, au milieu des corps qui s'déchaînent, t'es un grain d'sable dans un océan; et tu glisses, petit à petit. y'a l'ivresse de l'alcool qui coule dans tes veines, et déjà, ton cerveau est engourdi. et pendant ce temps-là, enfin, tu profites. parce que tu oublies. t'oublies tout. les souvenirs, la douleur, lui. et tu t'oublies toi, aussi. tes mains qui longent ton corps, dessinent tes courbes, tes hanches qui se balancent au rythme de la musique. boom boom. boom boom. ton coeur qui bat si fort, si vite, que tu as l'impression qu'il est là, près de tes oreilles à te murmurer des mots qu'tu veux pas comprendre. alors tu te retournes, les yeux ouverts, l'regard alerte et tu t'approches du premier homme qui attire ton regard. tu t'approches, tu t'fais féline. pas besoin de mot, ton corps parle pour toi.
et bientôt, c'est ses mains à lui sur ton corps. et tu t'perds dans l'ivresse de son étreinte, de ses lèvres qui viennent bientôt découvrir ta peau. tu profites de cet instant fugace. parce que là tu t'sens importante, là tu t'sens vivre.
et plus important encore, tu continues d'oublier. l'esprit ainsi occupé, t'occultes qu'harlem il est plus là. alors que toi si. tu n'penses plus à la douleur de son absence. ou aux nombreuses nuits sans sommeil que tu vis depuis. tu t'nois sous les excès parce que tu sais pas faire face. parce qu'il est plus facile de prétendre que t'a surmonté, que d'montrer que c'est pas le cas. t'voudrais appeler à l'aide, t'voudrais crier au monde ce que tu ressens, là, à l'intérieur. mais tu sais pas comment faire. tu sais pas faire face. parce qu'au fond, t'as peur. peur d'avancer, peur qu'avec le temps, tu n'te souviennes plus de tout.
alors, tu préfères la chaleur des bras des inconnus que tu croises, tu fuis ceux qui t'connaissent et qui pourraient t'faire te rendre à l'évidence que tu dérailles. parce que tu t'en veux. parce que tu lui en veux.
la suite de la soirée, tu l'as connait. de nouveaux verres, tes cachets pris entre deux. puis de nouvelles mains sur ton corps, jusqu'à ce que tu quittes les lieux, probablement accompagnée pour un endroit que tu connais pas.