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 Le roi se meurt (ft. Grisha)

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Message Sujet: Le roi se meurt (ft. Grisha)   Le roi se meurt (ft. Grisha) Empty Mer 7 Oct - 14:44

le roi se meurt
Grisha & Josepha

« J’ai assez lutté, j’ai assez souffert, je me suis assez dévoré le coeur. Il est temps que le jour se lève; j’ai assez vécu dans la nuit »
D’où lui vient cette ataraxie de l’âme ? Qui donc lui légua ces instants d’égarements, ce vide dans la pupille dont la nuée semble rêveuse mais pourtant bien éteinte ? La sédation de son être dépouillé de ses croyances porte un nom ; Enoch. Mais il l’éleva pure, ce pygmalion des temps modernes, prompt à la sculpter dans la glaise de ses intimations,  infiltrant en ses veines la drogue insidieuse, et de ce crâne en extraire le suc de la conscience. Josepha le sait, le monde alentour vit encore ; lumières, parfums, rires, chahuts, mouvements - tout autour d’elle l’existence dont elle cessa de se montrer digne. Trouvant en elle la commodité évasive d’obéir au fiancé et de plier sous le poids de ses désirs, puisque c’est après quelques mois que, sournoisement, peu à peu, elle prenait plaisir à se faire humble devant lui, comme l’on se soumet humblement à Dieu. Pour autant la veille, son téléphone avait délivré le message des petites consolations qui lui promirent d’autres excitations encore que la routine contraignante de sa triste vie de dévote. L’homme se prénommait Grisha, présentait bien sous ses habits de lumières, sa langue polie des belles éruditions dont les trémolos givraient parfois sous les accents russes dont elle ne connaissait ni plus solennel ni plus beau. Cet homme donc, qu’elle connaissait par le prisme des vaudevilles aux portes des théâtres et opéras, lui inspira tant de confiance que Josepha s’attendait peut-être à tout, mais certainement pas au pire, son imagination chômant sous l’engourdissement des sens prodigués par l’opium de son ravisseur. Elle avait répondu positivement par l’invitation, avec une fraîcheur belle et primesautière, les doigts hésitant parfois à se remettre à lui. “Te sens-tu bien chez toi ? Près de lui ? " Incapable qu’elle fut de lui répondre franchement, lovant ses appréhensions, ses doutes comme ses craintes sous la candeur, Josepha n’avait su que répondre ce que Enoch lui intimait sans cesse : “Je n’ai que lui”.

L’enseignant visiblement las de l’apathie chronique de ses étudiants décida ce jour de les libérer quelques instants plus tôt. Battue par le tumulte alentour, de ces sons parasites lui encrassant le cerveau, faisant froncer ses sourcils de gêne et alléguant à ses lèvres un soupir contrit, Josepha décida de se libérer de la masse puis de se prélasser quelque part sur un carré d’herbe abritant un grand hêtre. Elle se déploya dans son ombre, la main avide de dépouiller sa besace en ressortant un livre aux tournures concupiscentes ; ce que Musset écrivit de mieux sous les traits de Gamiani, personnage donjuanesque et dont les pages parfois parfumées de saphisme la faisaient doucement rosir, lui permit de patienter l’arrivée de Grisha. L’inconnue destination qu’il lui avait promis, autant que ses mots secrets, sa discrétion volontaire, tissèrent en son sein l’excitation pour l’aventure. Ainsi Josepha ne put se contenir de lever régulièrement les yeux de son ouvrage à la recherche d’une voiture dont la carrosserie flamboyante prêchait par le faste mais qu’importait, puisqu’elle la mènerait vers d’autre contrées.

Dix-sept heures, le charmant ravisseur se présenta à elle. L’impatience la gagna tant que de ses gestes empressés, engonçant le livre dans la besace et se levant d’un bond, elle manqua de se tordre la cheville dans la précipitation. Un soupir de soulagement essuya l’épisode confus comme elle gagna la voiture et, comme elle s’engouffra à l’intérieur telle une brise un soir d’été, imprégna le cuir crème des sièges de son parfum de lys. « Bonjour Grisha. » L’excitation sublimée de la petite la porte à déposer sur sa joue un baiser, de ces lèvres reconnaissantes, de la volonté de l’emmener loin, pourvu qu’elle soit revenue à vingt-heures. « Je vois à tes yeux que tu ne comptes pas encore me dire où nous allons. » L’embrasement prenant racine, celui qui ne trouble pas mais qui pénètre, éclatant dans sa pupille des monceaux de lueurs bienheureuses.

(c) DΛNDELION ; @grisha orlov
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Grisha Orlov;

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(Veuf) Agnieska la femme, l'unique. Tuée sauvagement par la loi du Talion, fameuse, cruelle, elle a laissé dans un dernier soupir les souhaits pour sa fille, mais de cette dernière le corps aussi retrouvé.
Il se présente psychiatre pour toutes personnes naïves, psychiatre à temps partiel, de l'autre côté du miroir l'homme poli se transforme en tyran, il gouverne de ses doigts meurtriers un vaste empire où règne désolation et despotisme. Père de la mafia Romashka, c'est à lui qu'on loue allégeance et qu'on ploie les genoux.

MISHA OKSANA BARBIE
MEDEE SAHEL JAMES

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Message Sujet: Re: Le roi se meurt (ft. Grisha)   Le roi se meurt (ft. Grisha) Empty Dim 11 Oct - 11:25


le roi se meurt
La cité des mâles veille sur le quartier des lunes
Elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume

     Il ne pouvait lâcher son empire, le déléguer lui était impossible ; ils furent surpris ; ses hommes fidèles ne le trouvèrent pas installé dans son bureau des Edelweiss, fief de repos et de volupté, la douceur de ses poings pour rempart à la violence des trois autres maisons, il avait délaissé l’oeuvre pour quelques jours d’égarement et d’oisiveté ; à son fils il avait confié le règne, confiant et il était parti sans dire ce qu’il ferait ces quatre jours de liberté. Une liberté mêlée de deuil et de mélancolie, de littérature et de pensées rêveuses, voltigeant sans cesse sur la beauté des pétales décorant la maison. Il s’était cloîtré entre les murs de cette demeure qu’il possédait depuis quelques dizaines  d’années, le fantôme d’Agnieska hantait les couloirs crèmes et, dans la chambre qu’il n’ouvrait jamais, celle de sa Bleue, sa fille, surgissait des plaintes projetées dans le lit jamais défait. Le tombeau revêtait ses parures de regrets.

 Sur son lit, les jambes croisées, il pense, un livre déposé à ses côtés, Apollinaire et son érotisme sadien, un sadisme cru, fameusement maîtrisé, un déluge d’images fantasques, d’images nauséeuses pour ses filles qui, elles, n’avaient pas de choix, elles devaient vivre, se soumettre, s’agenouiller aux fantasmes des grands de ce monde, des hommes. La blondeur des mèches d’une angélique ravit ses songes, elle a le visage des anges, le même que celui de sa défunte, la douceur extatique de la sainte. Ils l’avaient toujours respecté, toujours admiré, dans les regards déférant un soupçon de religion, pour lui, pour celle qui s’était unie à lui. Il se souvient du mariage en impression de couleurs de Monet, des pastels, des roses, des opalines délicates, et cette robe faite pour elle, sur mesure afin de hausser son corps, le sculpter, le sublimer. Mais où trouves-tu tout cet argent ? Avec elle, il ne dit rien, pas même une boutade de vérité, la protéger le seul désir, de son activité lucrative. Il était psy renommé, n’en dormait pas la nuit afin d’écrire des articles méthodiques, réfléchissant sur sa spécialité, le traumatisme des victimes, quelle ironie ! Pour elle, il voulut se faire un nom dans ce domaine, afin de taire à jamais ses doutes, dans ses orbes il constatait quelques fois les questionnements tus, Agnieska ne s’irritait jamais, respectait son intimité, ne dépassait jamais les limites qu’il imposait. Avec la maternité, ses yeux d’émeraude, une forêt, s’illuminaient. En retour, les babines de Grisha se vêtaient de sensibilité, l’on voyait dans son regard la douceur muselant l’autorité.

 Dans la berline garée, il attend calmement, placide son état d’origine, que la jeune fille le rejoigne ; quelques textos savamment écrit la veille lorsque son fils lui avait parlé de Josepha, Josepha appréciée, présence délivrant les rémanences de son manque. Elle comblait ses tristesses par la même sagacité, la même innocence, la même discrétion que son ectoplasme. Sa femme ne le quitterait jamais, elle était de flou et de larmes jamais dévoilées, silencieuse dans les vertiges de ses humeurs noires. Mais Josepha elle, vivait.

 Il accueille le baiser qu’elle dépose sur sa joue, spontanéité raffinée et ravissante de la créature femme, ces êtres de mystère, auréolée d’un nimbe d’outre tombe, ce cadeau de la transcendance n’est pas donné à toutes, il s’entretient de la naissance à la mort ; l’enfant pose ses lèvres sur ses joues, c’est un chambardement dans le coeur, les retrouvailles avec la douceur d’antan. Il se tait, le sourire dessine sur son faciès une ligne franche et songeuse, l’endroit ne s’esquissera que lorsque les pas surgiront de l’obscurité. Poli, il ouvre la portière, laisse s’asseoir la marquise avant de prendre place lui-même, de démarrer le moteur.  « Tu n’as pas répondu à mon dernier texto. » L’inquisition sous couvert de la prévenance, les deux s’entremêlent dans le coeur sanglant du Orlov. Il aimerait savoir, cette histoire de fiançailles avec un homme bien plus âgé qu’elle le perturbe, elle réveille sa possessivité, l’enlever, la faire sienne avant l’anneau, avant le trépas, cette mort pour les femmes, esclaves d’un époux, de cela, Grisha ne s’étonne pas, il n’accepte pas que le trésor Josepha ne lui appartienne pas. Ses desseins se construisent, brique à brique se concrétisent. Il sort de l’habitacle. La façade s’orne de quelques angelots taillés dans un marbre de carrare, la bâtisse révèle la joliesse de ses formes et, dans le hall, déjà, des passants de toutes classes, ils se dirigent vers le fond où les colonnes soulèvent une mezzanine, des balcons couverts divulguent des stands aux fleurs rares, aux fleurs exotiques. Une faune et une flore artificielle, une jungle.  « Aimes-tu les fleurs Josepha ? J’aimerai trouver les bonnes teintes, les bonnes textures pour un appartement que j’ai acheté récemment. » Il tend son bras, l’invite à s’appuyer sur lui.  


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Message Sujet: Re: Le roi se meurt (ft. Grisha)   Le roi se meurt (ft. Grisha) Empty Ven 16 Oct - 10:48

le roi se meurt
Grisha & Josepha

« J’ai assez lutté, j’ai assez souffert, je me suis assez dévoré le coeur. Il est temps que le jour se lève; j’ai assez vécu dans la nuit »
Le mutisme invoqué, ourlé sous la babine de l’homme aux ombres placides, n’ébranla ni la jeune fille ni sa lumière. Elle posa ses yeux bleus à travers la vitre rutilante, frémissant de ces aventures tumultueuses ronronnant sous le capot ; puisque Enoch ne daigna lui offrir ni les beaux périls ni les belles odyssées dans ses privautés de possession et ses assauts liberticides, elle s’imagina l’héroïne des romans couvant de beaux secrets. Une plainte d’excitation la transcenda discrètement comme elle arqua les épaules sous couvert d’un soupir heureux, lorsque l’inquisition de Grisha tomba lourdement ; « Tu n’as pas répondu à mon dernier texto. » Josepha, telle une valériane en plein hiver, se fana sous la pupille de l’homme, la nuque courbée au dessus de ses mains fines dont l’une s’ornait de l’anneau des fiançailles. La bouche un peu sèche et le teint lilial des ombres blanches striant son visage, elle songea aux desseins bouchers de Grisha - qu’elle accueillit avec scepticisme - que d’occire son bien-aimé à la lueur de ses mots consacrés. Déglutissant à peine, le front posé contre la vitre froide, Josepha se referma sur elle, et ce lys blanc endormi souffla quelques palabres polis de la tristesse des calvaires : « J’aime Enoch. » Elle trembla très légèrement, de sorte que son ravisseur du jour ne perçoive ni la détresse ni le mensonge, lorsque mue par une force tranquille puisée jusque dans les tréfonds de ses ardeurs, Josepha finit par se redresser. Le visage radieux des pluies que l’on oublie, un masque de volupté calfeutrant les doutes.

Ils posèrent pied à terre et son regard ingénu fut happé par les ronde-bosses et les bas-reliefs de marbre sans trop de veinages. Puis sous la volute de fleurs exquises, entre les stands bien achalandés, Josepha s’arrêta ; comme elle se sentait petite lorsqu’elle levait la tête, avalée par le dais de pétales aux couleurs des ciels d’été. Elle se remémora la dame aux camélias les exhibant blanches pour ses amants, rouges lorsqu’elle fut indisposée. Puis soudain un frisson, comme elle se souvint ce que les crimes étaient aux fleurs, dans les romans policiers ; le Dahlia Noir de James Ellroy, la Chaire de l’Orchidée de James Hadley Chase. Rares étaient ceux qui tarissaient d’éloges sous la beauté fleur faite femmes, lesquelles étaient toutes victimes de la folie des hommes. « Le pouvoir mortifère des fleurs. » souffla-t-elle pensive, avant de rejoindre Grisha et de se lover sous le bras offert. « J’ai une préférence pour les fleurs de champs. Le bleuet, plus que les autres. » Son regard de vestale balayait les alentours avec autant d’admiration que de sérénité, séduite par les couleurs et les parfums. Elle plissa néanmoins quelque peu le nez lorsqu’elle comprit la sobriété de ses goûts ; le bleuet semblait faire bien pâle figure face aux lumineux tiarés de Polynésie et aux éclats des roses du désert. « Tu déménages ? » La voix frêle se perdit sous les tumultes des passants et les voix puissantes des commerçants les apostrophant de temps à autres. « Mais si c’est un appartement que tu comptes louer, le mieux serait peut-être de trouver une fleur plus commune. Des roses peut-être ? » Léger haussement d’épaules, Josepha se pinça les lèvres mues par la réflexion. « C’est commun, les roses. Pas assez singulier pour qu’on s’en émeuve, mais suffisamment beau pour qu’on les apprécie. » Pause involontaire. Des éclats de souvenirs se brisant dans son crâne, Josepha usa de sa langue pour les soumettre à Grisha. Jamais dépouillée de sa joliesse, ni de sa lumière.  « C’est peut-être pour cela que ma mère me surnommait Rosebud parfois. Tiens, que dis-tu de celles-ci là-bas ? » L’émulation des parfums, l’ivresse de la nouveauté, firent monter en elle une excitation discrète rehaussant ses joues d’un pourpre ravissant. Elle pointa un stand de roses rouges du doigt, tirant sur le bras de son ami pour le mener à ses desseins.

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Il se présente psychiatre pour toutes personnes naïves, psychiatre à temps partiel, de l'autre côté du miroir l'homme poli se transforme en tyran, il gouverne de ses doigts meurtriers un vaste empire où règne désolation et despotisme. Père de la mafia Romashka, c'est à lui qu'on loue allégeance et qu'on ploie les genoux.

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Message Sujet: Re: Le roi se meurt (ft. Grisha)   Le roi se meurt (ft. Grisha) Empty Dim 1 Nov - 9:52


le roi se meurt
La cité des mâles veille sur le quartier des lunes
Elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume

      Agnieska l’emmena une unique fois ; dans ce lieu parfumé des embruns éphémères, ce jardin des saveurs d’absolu et de paradis perdu, pour décorer leur nid, y mettre de la couleur, déposer de la douceur. Il avait admiré sa femme dans les pétales, ses cheveux de soleil ravissant la lumière. Il revoit son ombre, ressent l’émotion de la tristesse lui serrant le myocarde ; l’homme admire maintenant une double, plus juvénile que sa défunte, ses yeux d’émeraudes se mirent dans le spectacle de ces branches et de ces formes. Arabesques et géométries, exotisme et baroque, partout les évanescence de sa mort pénètrent sa chair mais aujourd’hui nul poing se serrent à s’en éclater le sang ni l’expression fermée ne s’arbore sur le visage, il contemple la vivante. L’image de son visage, de son corps avalé par les fleurs rares, monumentales, cette princesse de tragédie grec ou slave, cette figure des rêves ; Grisha a pu apprécier la conversation de quelques uniques sylphides, bien vite vendues à ces amis des neiges. Ils désiraient tous la beauté soumise, le mélange souverain de la femme intelligente mais inférieure à la leur, de mâle. Josepha a la conversation prompte et rapide, la candeur et l’innocence de l’enfant femme, la douceur de l’ange. Toute cette essence se berçait dans la voix de son ancienne femme, elle ne sut pas se défendre contre la horde enragée qui l’emmena de force. Grisha n’entend plus les joies, l’incandescence de cet événement, il imagine ce moment d’effroi, qu’elle a du souffrir ma femme, pense-t-il et, dans les orbes rouge grésillent le dessein de la protéger elle, Josepha. Comme une revanche sur un passé qui ne fut pas dominé.  « Il n’est pas pour moi l’appartement que je viens d’acquérir, en réalité je le possède depuis longtemps mais j’ai laissé la pièce vide. » Il distille les informations, en omet d’autre, de cette pièce que je viens de rouvrir, elle se destine à ta divinité. Il est vrai que certaines femmes possédaient la grâce, cette sensation de contempler l’éternité en embrassent leur lèvre.  « C’est un très beau surnom. Mais je préfère Aglaya. » La teinte autoritaire ne se remarque pas pour les oreilles indiscrètes, cependant l’expression se voile d’un mystère ; Aglaya sera son nom de baptême.

Quand elle l’entraîne vers le stand convoité, Grisha s’arrête, par jeu, par tendresse ; il la veut face à lui, s’abreuver de son visage. Dans ses orbes, il confond la morte et la vivante, les deux s’imbriquent, proposent à son déni un futur apaisé ; avec elle, peut-être, oublierai-je, l’oubli, la force de surmonter à coup de verres ambrés, tu bois de plus en plus lui jetait au visage Hyacinthe quand il l’examinait, tu ne mourras pas d’une balle dans la tronche mais d’un ulcère à l’estomac ou d’une cirrhose, j’ose même pas imaginer l’état de ton foi. Les doigts se glissent sur la joue, d’une caresse intime où s’ébattent les promesses d’une sensualité dramatique, les joues de lait et le menton qu’il caresse puis s’arrête. Josepha est fiancée. Il ne souhaite pas l’effrayer.

Il quémande à l’homme de lui préparer des bouquets, et des sachets de pétales, de branches séchées. Sa femme, dans cet environnement de flore et de faune semblait assurée de son autorité, il se laisse bercer par sa voix, sa politesse, et que penses-tu d’une chambre aux ornements de vie, puisque les fleurs sont les femmes dans l’inconscient collectif, je désirerai que notre fille grandisse dans la beauté des corolles luminescentes. Elle avait le visage radieux de la mère. Hosanna. Elle ne se soumit pas, cette fois-ci, à ses désirs, son prénom sera Hosanna.  « Il est vrai que le bleu éveille ton teint si blanc. Trop blanc. » Les sourcils se froncent, les mains chargées de sac, le regard examine le contraste de cette fleur des champs près des tempes de sa compagne. Il voit des éclats de désespoir noyés dans les ténèbres de ses tourments. Enoch ne lui donna pas de libertés ni d’amour.  « Quitte le Josepha. » Afin que je puisse prendre soin de toi.  


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Message Sujet: Re: Le roi se meurt (ft. Grisha)   Le roi se meurt (ft. Grisha) Empty Mar 10 Nov - 15:51

le roi se meurt
Grisha & Josepha

« J’ai assez lutté, j’ai assez souffert, je me suis assez dévoré le coeur. Il est temps que le jour se lève; j’ai assez vécu dans la nuit »
Elle le suivait, dans son pays, dans son monde efflorescent gommant son ombre des Balkans, et comme elle croyait sillonner le chemin bouleversant la menant hors de sa vie des routines, Josepha ne se méfia de rien. Pas même de l’insolence outrancière arrimant à ses lèvres son nouveau prénom ; “Aglaya, que c’est beau” songea-t-elle dans un sourire volubile. Ainsi l’escortant par amitié vers le stand des roses fraîches, elle fut saisie de surprise lorsque Grisha l’intima d’arrêter, d’une clémence se serrant sur le bras. Troublée, elle se fia à cette douce mansuétude puis se retourna, plongeant la fraîche primeur de ses yeux verts dans les eaux troublantes du russe et dont le regard - oh ce regard - lui arracha un frisson semblable aux premières neiges. Et comme l’on put lire dans l’iris de la jeune fille, et les émois tristes, et les pensées chastes, et les chagrins, et les fiertés, et les belles corolles se miroitant dans les orbes. Comme elle put deviner sous la paupière de l’homme quelque tendresse furibonde, bien logée sous une nostalgie qu’il révéla à peine et qui, pourtant, lui confiait comme un secret les murmures des fantômes passés. Trahie par la déroute, quelques mots se frayèrent un chemin dans la trachée avant de mourir sur la langue tant Josepha ne se sentit ni la force de braver ses interrogations ni d’oser les souffler. Mais elle se sentit troublée, en prise avec le charme de cet homme qu’elle affectionnait particulièrement sans pour autant le connaître. Si ce n’étaient ses goûts prononcés pour le théâtre et son mépris de l’inculture, la contenance de gentilhomme lorsqu’il s’adressait à elle - sans jamais prendre ni exiger -, leurs échanges littéraires faisant parfois rosir ses joues de lys lorsqu’ils usaient de vers érotiques. Josepha frémit sans discernement, de malaise comme d’excitation, et ces tourments trouvèrent écho dans ses élans coupables, honteuse de se découvrir pécheresse. Grisha avait, pourtant, dans le sillage des belles caresses apposées à sa joue, la douceur qu’elle ne connaissait plus. Le geste en appela aux souvenirs de son fiancé, figure austère mais aimante, et dont les mains ne glissaient sur la peau qu’en guise de récrimination et non de tendresse. Alors elle recula d’un pas, ou du moins l’intima-t-elle à ce corps réfractaire, ce corps captivé par les mains du galant, et ne parvint à se détacher de lui que lorsqu’il le décida alors.

Josepha demeura figée au centre de ces halles marchandes, l’esprit troublé par les vices éveillés et les interrogations mordantes. Ce qu’elle crut voir en ses yeux, lire en ses gestes, ce qu’il lui offrit gracieusement et ce que Enoch ne lui accorda jamais, elle ne put le comprendre. Puisque de sa vie de misère, de son lavage de cerveau, Josepha ne put se saisir d’aucune normalité attenante à son existence. Et comme un badaud la bouscula soudain, d’un large mouvement d’épaules suintant l’agressivité douteuse, la demoiselle s’éveilla au milieu du bruit, des odeurs, des mouvements. Elle se sentit trembler, avalée par le tumulte assourdissant lui assaillant le crâne. C’est ainsi fébrile qu’elle pressa le pas vers son ami, posant à son bras la main des importuns. « Grisha, je ne me sens pas très bien. On peut y aller ? »

Josepha semblait plonger son enfantin visage tout entier dans les bleuets, bien heureuse de se réfugier dans ce parfum, tandis que ses joues amaigries portaient les traces d’une fatigue sans bonheur. Grisha lui en fit sobrement la remarque ; comme ton teint est blanc, si blanc, trop blanc. Et le soleil, tu le fuis ? Vis-tu cloîtrée entre les murs opaques d’une triste masure ? Elle se contenta de sourire brièvement tant sa pudeur la rappela à ses invectives de tout à l’heure ; la politesse aurait voulu qu’elle ne livre pas à son ami les maux qui l'assaillaient alors. En procession vers la voiture, elle huma avec soulagement l’air frais du dehors, et accueillit le calme alentour d’un soupir ravivant les couleurs de ses pommettes. La franchise de Grisha se jeta de nouveau au travers de sa vie des poncifs et la prit soudain de court. « Quitte le Josepha. » « Je ne peux pas. » Elle leva grand les yeux sur lui, sa voix bercée par les inquiétudes perverses l’animant soudain. Et si sa moitié demeurait dans les parages, et s’il les épiait, entendait leurs conversations éhontées ? Josepha se sentit blêmir, en proie à une peur qu’elle ne sut museler correctement tant sa voix semblait se briser en dépit de ses efforts de contenance. « Je ne veux pas. » Reprit-elle dans un murmure, les lèvres pincées de confusion. « Et quand bien même je le voulais, je n’aurais nul part où aller. Je n’ai que lui. » Inlassablement, toujours, cette même sentence matraquant son crâne et sa langue. Impitoyable embrigadement. Mais de ses yeux grands ouverts et des tristes lueurs striant ses iris, Josepha osa quelques palabres nébuleuses : « Tu ne pourrais pas comprendre Grisha. Il est partout. » Ici, ailleurs et dans mon crâne. Bientôt en moi lorsque je serai sa femme. Quoi que, n’y réside-t-il pas déjà ? En moi, en mon âme, en mes viscères et en ma chair ? Tu le vois, n'est-ce pas ? Ce regard lorsqu’elle le toise, ne cillant jamais sous la paupière lourde de culpabilité, Josepha espère pourtant que Grisha comprenne les allusions, les détresses comme les réserves.

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