SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Partagez

 

 one way ticket / ft. cassey

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




one way ticket / ft. cassey Empty
Message Sujet: one way ticket / ft. cassey   one way ticket / ft. cassey Empty Lun 28 Sep - 1:08



looking at a picture of you in chinatown, getting dizzy standing up for you when you're around. thought i liked you, i was busy biting my nails ;



***


À l’épilogue d’une nuit blanche trempée de grenat, l’hydre sanguinaire s’était retirée en son nichoir pour y expurger ses griffes assassines et faire couler le long de son corps vicié l’eau fiévreuse d’une douche matinale. Goûtant, en s’extirpant de l’étreinte des flots, au froid mordant de l’aube d’une fin de septembre, il avait poli les trente-deux poignards immaculés de ses mandibules et, penché au-dessus de l’évier pour mieux se voir dans le miroir, faisait courir sur ses joues la lame de son rasoir. Quand la porte d’entrée grince, et que soudain se font entendre dans la pièce annexe les voix grésillantes de la télévision, ses mains perdent leur contenance et manquent de greffer une entaille sous l’un de ses deux yeux. Il n’attendait personne, ce matin-là. Empoigner son revolver, qui pendait encore dans son holster jeté avec sa chemise sur le dossier d’une chaise, fut son premier réflexe. Mais à l’orée du couloir qu’il longeait à pas de fauve, prêt à chatouiller la gâchette, c’est sur le front de l’un de ses plus jeunes frères que se braque le bout de son arme. Ne tire pas! lui criaient les deux prunelles du jouvenceau tandis que seul un hoquet de stupeur contenu ne parvient à franchir ses lèvres.

Ta cervelle a bien failli redécorer mon salon, ne refais jamais ça.

Affalé sur le vieux sofa mille fois reprisé, les pieds encore chaussés, frottant leurs semelles insolentes contre le tissu en daim, et la commande en main, le jeune homme s’affaire à retourner de l’autre les tréfonds d’une de ses poches et en sort un trousseau qu’il fait tinter au dessus de son crâne. Tu m’as donné les clés, tu te rappelles? Qu’il pipe du bout de lippes arquées dans un rictus avant qu’un regard noir de son aîné n’étrangle dans la seconde son audace juvénile. Je me souviens avoir dit ‘en cas d’urgence’ [...], siffle l’autre en coinçant le canon de son arme entre la serviette nouée à l’entour de ses hanches et l’épiderme encore brûlant de son dos nu, le long duquel dévalaient toujours deux ou trois gouttes de ses ablutions, Qu’est-ce que tu fais là? Alors que le devancier d’un pas rogneux s’approche, son puîné bondit sur ses pilons, s’arrachant aux bras molletonnés du vieux divan pour esquiver une rouste, et lui tend, en bout de bras afin de se soustraire du mieux que possible au courroux du plus fort, un morceau de papier pincé entre deux de ses doigts. Sans prétention à la moindre caresse, il arrache la missive de la main de l’émissaire, la déplie et y lit quelque instruction crayonnée à l’envolée d’une patte aussi déchiffrable que la plume d’un généraliste. Couchés sur le billet, le numéro d’une commande à un antiquaire de l’autre bout du Queens et une adresse de livraison qu’il reconnaît être une des fastueuses maisons de luxe où officient les sulfureuses anémones. Je ne suis pas coursier, il lance sèchement à l’intention de son cadet qui, l’esprit voguant vers d’autres étendues, triturait d’un air songeur une babiole trônant sur un lourd guéridon de marbre et de chêne. À la grogne de l’aîné, le môme n’a cependant pour réponse qu’un haussement d’épaules boudeur et confus. C’est que, le convoyage, c’était habituellement son domaine, au petit. Par sa moue, Vadim le devinait insulté de devoir à autrui confier sa charge. Grisha a spécifiquement demandé que ce soit toi qui t’en occupes..

***

Un costume propre revêtu sur ses épaules, et son frère congédié hors de chez lui à coups de savate entre deux côtes, il avait descendu l’avenue et traqué l’adresse indiquée jusqu’au perron d’un antiquaire barbouillé de peinture ironiquement fraîche. Ses deux yeux fauves toisent l’enseigne trônant au-dessus de son crâne, puis viennent lorgner les insignes plaquées sur la devanture ; OUVERT. NE PAS FUMER. Avant de pousser la porte, il se fait agneau, le loup terrible, et par doucereuse complaisance laisse retomber sur le bitume son mégot de cigarette qui disparaît sous sa chaussure. Tandis qu’il franchit le seuil de la vieille bicoque, un carillon annonce son arrivée d’un grelot cristallin, les soupirs chauds d’un radiateur revigorent jusqu’à la moelle de ses os et la mécanique de ses yeux, par automatisme, scrute et dissèque la boutique en tous ses recoins. D’un pas certain, mais lent, il ausculte les bibelots et vieux mobiliers labyrinthiques qui saturaient la pièce entière. L’œil s’attarde sur quelque iconographie religieuse qui dans un coin posait sur ses péchés un regard austère. Il avait ces endroits en sainte horreur.

Quelqu’un s’affairait dans les cartons de la réserve, derrière la caisse. Lorsqu’il tendait l’oreille, en s’accoudant au comptoir vide, il pouvait entendre le crissement frénétique de coups de cutter éventrant des boîtes scellées par quelques morceaux de scotch. Humant le mélange des effluences de café, de vieux livres et de poussière, il se disait qu’il tremperait bien ses lèvres dans un corsé sans sucre pour remède à ses paupières qui, dans un tel cocon, reclus de tout et bercé par l’occasionnel vrombissement étouffé des automobiles dehors, étaient prises par l’irrésistible envie de fermer boutique. Il les gardait bien ouvertes, pourtant, stoïque comme une cariatide de roche, et rivées sur l’évasure de l’arrière-boutique, guettant patiemment, pour enfin boucler sa brève course, le retour à son poste d’une figure qu’il devinait féminine à l’écoute de son pas gracile.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




one way ticket / ft. cassey Empty
Message Sujet: Re: one way ticket / ft. cassey   one way ticket / ft. cassey Empty Ven 2 Oct - 21:31


☆ ☆ ☆
{ one way ticket }
crédit/ tumblr ☆ w/@Vadim Kolchak
Nuit sans étoiles,
nuit-cauchemar.

À l’épilogue d’une nuit blanche, teintée de mirages beaucoup trop obscurs, le réveil lui paraît bien trop matinal. La tête encore imprégnée de tous les maux infligés par celui qu’elle ne veut plus voir, l’astre solaire émerge tant bien que mal. À peine levée, les bouts de tissus vite retirés, la princesse laisse la chaleur diluvienne terminer de la réveiller en douceur. Elle s’efforce de noyer dans les flots cathartiques  les songes nébuleux qui ont pris possession de son esprit autant que de son cœur. Nouvelle journée, loin des trahisons passées ; nouvelle journée, l’occasion de s’évader. Drapée d’un chemisier au blanc épuré, l’ange simulée contraste la tenue d’une jupe en cuir noir qui met en valeur ses jambes interminables. Elle masque les demi-lunes sous ses prunelles d’un anticernes efficace ; puis se charge de maquiller impeccablement son minois. La chevelure dorée laissée relâchée, elle se prépare une dose de caféine à emporter ; et enfin, la voilà partie pour une nouvelle journée.

Une journée loin de ses tracas,
loin de ses idées noires,
c’est ce qu’elle croit.


La matinée débute comme toutes les autres. Les clients s’enchaînent, courtois, intéressés ; parfois désireux de la séduire mais c’est elle qui les ensorcelle. La sirène use de son charme pour mieux vendre ; pour mieux davantage les convaincre. Alors que le calme est retrouvé depuis plusieurs minutes, l’antiquaire en profite pour réceptionner de nouveaux colis. Elle admire avec une certaine fascination les trésors attendus impatiemment quand, soudain, le tintement cristallin à l’entrée lui indique qu’un client vient d’entrer dans le magasin. À pas léger, la nymphe quitte ses antiquités pour retrouver le potentiel acheteur tout juste arrivé. – Bonjour, bienv… elle ne terminera jamais cette phrase. Car elle vient de le voir, elle vient de reconnaître l’identité du mystérieux visiteur.

Vadim.
Vadim, l’ex petit-ami,
Vadim, parti trop vite.


Vadim, le mystère jamais élucidé ; celui qui s’est évaporé. Sans jamais s’expliquer, sans jamais se justifier. Le choc premier la laisse stupéfaite, les lippes béates devant ce revenant. Fantôme du passé, auquel elle a souvent songé, en se demandant ce qu’elle avait pu faire de travers ; ce qu’elle avait pu lui faire de mal, pour qu’il disparaisse. Mais les rancœurs du présent se joignent à celles d’hier pour la submerger de colère.

La vérité,
c’est qu’elle n’avait rien fait,
c’est lui, tout seul, qui a choisi de l’abandonner.

Les hommes,
ils sont tous les mêmes,
ils prennent ce qu’ils veulent prendre et puis, ils disparaissent.


Rancune exacerbée, les deux océans s’assombrissent devant les opales qui, autrefois, suffisaient à l’attirer. Il n’est pas arrivé un bon jour mais l’écho de sa colère, il est réel. Elle fulmine en elle depuis trop de temps pour qu’elle puisse la contenir derrière un sourire semi-professionnel. C’est le patronyme de l’amoureux démissionnaire qui s’échappe alors de ses lèvres. – Vadim. Le nom jamais oublié ; comme elle n’oserait croire qu’il ait pu omettre le sien de son côté. Ils se sont aimés, brièvement, mais non moins intensément. Follement. Elle, elle l’a aimée ; alors qu’il se fichait d’elle, à n’en point douter. Ils se fichent tous des cœurs féminins qu’ils bousillent d’un revers de la main. – Ravie de savoir que tu es toujours en vie. elle balance sans ménagement, la voix acerbe, le cynisme loin de lui réussir au teint. Oiseau lumineux, Cassey, elle devient ombrageuse ; elle devient ravageuse, quand ses ailes lui sont arrachées. Mais la stupéfaction est de taille, trop conséquente pour demeurer invisible. Elle est heureuse de le savoir en vie car il aurait pu tout aussi bien mourir. Plutôt que partir, aussi violemment, sans prévenir. Du jour au lendemain, il a fui. Du jour au lendemain, il s’est barré avec un petit fragment du cœur qui battait pour lui. Vadim, il l’a laissée au bord de l’abîme. Elle devrait s’en être remise. Mais, le myocarde qui bat la chamade, elle a la sensation désagréable d’être, toujours, devant le même précipice.
Revenir en haut Aller en bas
 
one way ticket / ft. cassey
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Je prend un ticket ou pas ?
» you got a fast car, i want a ticket to anywhere (teddy)
» ticket outta loserville ± Maddox
» can tell you anything. (cassey)
» you are my sunshine. (cassey)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: versions #19 et #20 :: rps
-
Sauter vers: