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 Les enchères de la vertu (ft. Grisha)

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Message Sujet: Les enchères de la vertu (ft. Grisha)   Les enchères de la vertu (ft. Grisha) Empty Dim 18 Oct - 12:49

les enchères de la vertu
Grisha & Misha

« Ladies, just a little more virginity, if you don't mind. »

Les engeances sournoises déployées dans les veines, bleues de leurs ignominies et fardées des vilenies, il ne demeure pas de dessein plus crasse que celui qui s’accomplira ce soir. La veste en flanelle de laine sur les épaules, costume taillé dans l’ostentation d’un bleu nuit et dont le nom de l’illustre couturier côtoya les nazis, Misha bien engoncé dans son costume a la beauté du diable avalant les âmes pures. Le regard terre-de-sienne, de ces pupilles de carthame aux couleurs des géhennes, a glissé vers la lourde horloge de métal surplombant l’entrée fastueuse du Metropolitan Club. L’homme attend, serein et confiant, que le père ne passe le seuil en compagnie d’une jeune fille aux yeux de misère luisant du vert des tilleuls. La fille la moins aimée, celle qui choit le plus vite, celle que personne n’attend. La vestale offerte à la rue et aux mains des hommes, qu’ils lui pétrissent la chair et l’âme, qu’ils en extraient le suc de la jeunesse, la quintessence de la sexualité, et qu’ils livrent sa virginité à la tablée de charognards invités pour l’occasion. Tous demeurent puissants, intouchables, irrécusables dans leurs actions puisque le bras est long, que les dents rayent le parquet. Puisque le monde n’appartient qu’aux nantis et que les désargentés mendient les miettes, puisque la morale s’achète autant que l’impunité, des éclats de rire ricocheront ce soir entre les murs et sur les verres de cristal. Il s’agit de cristal de Baccarat, avait glissé l’un des convives hantant la salle de réception entre deux obscénités arguant son appétence charnelle pour le corps jeune, ferme et laiteux. Que l’on attelle bien la femme à sa laisse, pendant que l’homme, les bras ballants, s’égosille sur les actualités géopolitiques et les séants rebondis des nouvelles actrices hollywoodiennes. L’ascendance des âmes mâles damasquinées du sale patriarcat.

Lorsque Grisha passe la porte en compagnie de la mésange et qu'ils pénètrent la tranquillité du hall désert, Misha a braqué derechef son regard sur elle. Il a perçu le corps ensuqué des drogues douces, les yeux perclus d’une douleur qu’elle ne comprenait pas. Puis lui a tendu la main comme il a soufflé au père, la langue polie des consonances russes qu’ils affectionnent tant : “je prends la suite”. Missionné par Grisha d’apaiser la petite, Misha déploie les gestes doux, les lueurs amicales fleurissant dans la cornée. Et, lorsqu’il saisit la pâleur du visage faisant claquer les genoux, il la soulève alors, la love tout contre son torse d’une délicatesse inusitée, puis s’enferme avec elle dans un salon suintant l’opulence et les effluves de whisky. Au loin, tapant contre la boiserie de la porte, Misha a entendu quelques échos enjoués. Des oeillades curieuses se sont déjà posées sur la petite, précédant les exclamations : elle est magnifique, toute en porcelaine ! Elle est en femme, s’entend penser Misha comme il s’affaire à lui servir un verre de lait. Et cela suffit.

“Tiens”. Ce qu’il lui tend dans la douceur du geste, la postiche compassion dans le regard, Misha s’y attèle avec une précaution minutieuse. Les yeux mouillés de l’adolescente l’interpellent, mais ce n’est guère l’empathie qui le rabroue sinon la volonté de présenter un produit charmant aux joues fraîches et au regard mutin. Alors il s’emploie, mécaniquement, à abattre les derniers bastion de sa défiance comme il s’accroupit face à elle. Mollement assise sur son fauteuil de brocart gris, elle le toise apathique. «  T’en fais pas Omphale, ça va aller. Ce soir, ils ont pas l’droit de te toucher, t’entends ? Juste de te regarder. S’ils te touchent, j’les descends. » Bien sûr que le fils luciférien omet d’avouer que la vente aux enchères ne leur octroie le droit que de la considération de l’oeil, qu’ils la jugent sans la consommer, puisque les Orlov aimèrent à entretenir la frustration pour mieux faire monter les offres. T’es un trésor à toi toute seule, Omphale. Comment t’as pas idée,  de c’que l’innocence de tes cuisses toujours bien fermées peut les rendre dingues. C’que t’as pas idée de ce qu’ils pensent quand ils t’imaginent sous leurs corps suant, te modelant du dedans, à croire qu’à jamais tu leur appartiendras. C’que t’as pas idée de ce que tu vaux vraiment, mais de comment tu t’affales parce que t’as bien compris que t’as intérêt à chérir les monceaux de ton âme qu’on daigne bien te laisser si tu veux survivre.

Elle opine alors en reniflant, le regard bientôt captivé par les images défilant sur le téléphone du jeune homme. Il a les traits d’un ange, et c’est vrai, qu’il a pas l’air bien méchant. Comment il lui sourit, et la douceur dans sa gorge quand il lui parle. Omphale se raccroche à l’éclat d’humanité qu’il lui miroite, concède au myocarde une course ralentie, ouvre son gosier à des respirations moins confuses. «  Regarde. Ca c’est la maison où t’iras après. C’est beau, pas vrai ? Mieux qu’le taudis qui te servait d’chambre. » Les photos défilent à l’écran, de ces belles couleurs et de ces somptueux tissus, ces luxueuses façades, ces jolies fleurs. La jeune fille se détend, opine encore lorsque Misha déclame : « Avec nous, tu s’ras bien. Y aura plus ton daron pour te faire du mal. Y aura plus personne, pour te faire du mal. » Ment-il sans scrupules. « On va prendre soin de toi. Mais pour ça, faut que tu passes le test de ce soir. Que tu les laisses juste regarder, et qu’tu souris un peu. D’accord ? » La mésange approuve de sa nuque plus confiante. Et comme elle s’accroche à son regard, et comme elle l’espère fort, qu’il lui tiendra la main. Ce sourire qu’il a, pour elle, ça achève les derniers tremblements des lombaires. « Promis, j’reste avec toi. » La mécanique s’est enclenchée, elle a rossé les rouages oxydés, les a bien remises en marche. Satisfait de son travail des orfèvres salopards, Misha se lève alors, ouvre la porte du bureau. Sur le seuil, Rufus, impassible, enraciné dans le marbre, tend l’oreille au jeune parrain ; “elle est prête, préviens Grisha qu’on arrive”. L’homme de main acquiesce de son mutisme de glace comme il s’apprête sereinement à en aviser l’autre bourreau.


(c) DΛNDELION ; @grisha orlov
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Grisha Orlov;

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Grisha Orlov



Mads M.
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(Veuf) Agnieska la femme, l'unique. Tuée sauvagement par la loi du Talion, fameuse, cruelle, elle a laissé dans un dernier soupir les souhaits pour sa fille, mais de cette dernière le corps aussi retrouvé.
Il se présente psychiatre pour toutes personnes naïves, psychiatre à temps partiel, de l'autre côté du miroir l'homme poli se transforme en tyran, il gouverne de ses doigts meurtriers un vaste empire où règne désolation et despotisme. Père de la mafia Romashka, c'est à lui qu'on loue allégeance et qu'on ploie les genoux.

MISHA OKSANA BARBIE
MEDEE SAHEL JAMES

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Message Sujet: Re: Les enchères de la vertu (ft. Grisha)   Les enchères de la vertu (ft. Grisha) Empty Lun 19 Oct - 21:45


Les enchères de la vertu
Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

    Omphale avait les yeux verts desquels on admire une forêt vive ; de celles qui rafraîchissent les ténèbres, éclairent les vices, rend doux les pires ; Omphale avait la peau des délices, une porcelaine de chine, fragile, l’on décelait un sang bleu à la lumière des néons. Son esprit feuillu, sa douceur, Omphale possédait le miel de la simplicité, la candeur des fillettes. Quinze ans et demi, on l’avait trouvé dans la rue, encore une autre dans la rue, récupérée, tremblante près des poubelles et d’un immeuble de riches. Il s’était noyé dans ses yeux, avait perçu la beauté, entre les cloisons de l’hôpital, impersonnelles et clinique. On lui avait confié, spécialisé dans les soins aux victimes, les infirmiers ne se doutaient guère de l’ogre tapi dans le beau costume de coton, la veste de lin. Omphale avait la voix de cristal, franche et cristalline, murmures des ruisseaux. Je veux pas voir mon père, je veux pas le voir, elle avait tremblé en disant ces mots. Ni sa mère. Il me punit. Alors Grisha avait rempli les papiers, avait rassuré les gardes en uniforme blanc, je l’emmène avec moi. Il l’avait guidé dans la berline, la berline l’avait avalé. Vers son destin elle cheminait. La maison de Hyacinthe, dressée dans l’apparence pure des tromperies ; le jardin, les colonnes, le salon, deux chambres, le silence suait des murs peint en blanche colombe, un aspect lunaire dans la cuisine, de l’argenté pour les meubles. Tu seras mieux ici, nous prendrons soin de toi. Grisha, pour appâter la petite avait sorti la boite de monopoly, avait tendu le pion en appuyant fort sur les touches de son portable. Et Hyacinthe était arrivé, derrière elle s’était placé, avait planté l’aiguille sous l’oeil avisé du parrain, dans le cou pour l’effet immédiat. Ils l’ont porté dans la chambre, sur le lit, Hyacinthe avait regardé le jardin immaculé, quel dommage de la vendre, elle m’aurait bien plu, ils ont ri de la boutade. Grisha était parti, avait semé les mensonges quant à la disparition de la gosse. Il l’avait acheté, s’était présenté au père, avait tendu dix mille dollars en liquide.

 Ils sont arrivés vêtus d’un costume sculpté à leur taille, un costume Armani, luxueuse coupe, modernité tissée dans les couleurs grises des banquiers, de l’argent, des billets, de ce phallus symbole de pouvoir. Dans le hall, l’enfant semble émerveillée, mais apeurée, Hyacinthe n’a pas abusé des doses, ils la souhaitaient consciente, vivante, mouvante. Tu verras ma puce, c’est une soirée un peu spéciale, tout se passera bien. Misha s’est occupé de la suite, a pris la gamine dans ses bras, d’une douceur rare, qu’il n’utilisait qu’avec les Edelweiss.

 Grisha se dirige dans la grande salle des antiques, canapés de velours disposés autour d’un vide immense, le cognac et la vodka soigneusement mis à disposition des mains velues, les hommes discutent, partagent les réflexions rances du patriarcat, ils commentent déjà la beauté de cette enfant des dieux. On n’en voit plus des comme ça. Et vierge en plus ! Ça se serre les mains, se donnent des accolades, n’oublient pas cependant qu’ils sont en concurrence pour ce symbole transcendant : voler la vierge, dépuceler la fleur, la faire sienne pour la première fois, et se dire qu’il n’y en aura pas de deuxième. Ils viennent de pays lointains où les femmes sont encore monnaie de transaction, des valeurs gourmandes, parfois Grisha vend quelques unes de ses filles aux grands princes qataris, à ces comparses russes afin qu’elles deviennent de parfaites épouses, se taisent à jamais. Il sourit, les mains dans ses poches de pantalon détendu quand il accueille les derniers arrivants, leur propose l’apéritif. Hyacinthe se faufile dans les groupes, demande des nouvelles des filles de l’un, des garçons de l’autre. La musique s’estompe, les bourgeois s’installent. Les photos circulent de doigts en doigts, prennent la fumée des cigares acres. Quelques uns hochent la tête, d’autres sourient, rare sont les visages mutiques, les expressions fermées et Grisha sait que les audiences et la pluie de richesse tombera sur les comptes blancs. Cette fillette est un Graal.

  « Regardez bien ses yeux, deux perles d’émeraude dans un visage si doux, une ravissante poupée. » Le parrain attise la convoitise, aiguise le désir, entre les reins le dard se lève, les fantasmes gesticulent. Le bruit s’évanouit, il y a dans la pièce la tension du début des enchères. D’un regard de biais, il constate la présence de Rufus, d’un signe discret de tête autorise sa venue.  « Vous connaissez la règle, on ne touche pas. » Les lippes ne se réduisent pas en rictus, c’est la concentration qui auréole les vieux corps des loups asséchés.  « De plus Omphale est assez timide. » Car la timidité rime souvent avec soumission. Et Misha apparaît, près de lui, serrant bien fort sa main l’enfant frissonne encore un peu. Grisha ne l’a prévenu de rien. Il connaît l’effroi des petits chaperons, les ressentis, l’instinct, elle ne saurait pas expliquer ces gens tout autour d’elle. Il attrape la robe sur le dossier de la chaise tandis que le fils présente la gamine, lui fait faire le tour, s’arrête parfois devant quelques clients. Et, lorsque le rite est achevé, que les terribles ont bien observé les yeux et la peau, qu’Omphale se colle aux jambes de Misha.  « Misha que dirais-tu de la déshabiller. Un jogging et un sweat ne conviennent pas à une si belle personne. » Et, lorsque le vieux père professe ces paroles menaçantes, darde sur le chérubin un œil autoritaire ; les crises de paniques ne sont pas autorisée pour elle, elle, l’ange tombé des cieux pour l’enfer.  


(c) corvidae

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Message Sujet: Re: Les enchères de la vertu (ft. Grisha)   Les enchères de la vertu (ft. Grisha) Empty Dim 25 Oct - 10:51

les enchères de la vertu
Grisha & Misha

« Ladies, just a little more virginity, if you don't mind. »
La petite a serré fort sa main dans la sienne lorsque la musique s’est estompée. Le silence assourdissant lui arrachant les trop nombreux frissons de ses vertèbres, Omphale a usé de ses dernières forces pour se traîner dignement auprès du tutélaire des abysses. Elle s’est sentie trembler, le myocarde lui tombant dans les entrailles, lorsque n’osant relever la tête elle a compris que se greffaient toutes ces paires d’yeux, qu’elle a saisi les souffles courts et concupiscents, les nuques transpirantes des égrillards. Elle a perçu dans ce calme glacé les premières notes de la marche funèbre, des innocences que l’on enterre, et avec elles, les derniers monceaux de sa vie.

« Regardez bien ses yeux, deux perles d’émeraude dans un visage si doux, une ravissante poupée. » Les pleurs qu’elle jugule se coincent dans l’étroitesse de sa gorge lorsque son regard se lève vers Misha. Ce qu’il est laid, pense-t-elle enfin. Ce qu’il est laid, dans sa traîtrise, dans ses mensonges, dans sa séduction vomitive à lui confier que tout irait bien. Rien ne va, et elle lutte encore à tenir debout. Soulevée à bout de bras par cette seule main qui l’empoigne lorsqu’elle lui intime de se soumettre aux supplices des vices, et défiler devant les pontifes. De ceux qui pétrissent le monde et profitent impunément de tous les crimes qu’on leur offre. Je ne suis pas de la barbaque, et je ne suis pas un produit. Je ne suis ni un réceptacle ni la jeunesse que vous fantasmez. Je ne suis pas que cette peau ferme et ces cuisses blanches, ces yeux verts, cette beauté vierge. Je ne le suis pas, et pourtant, ma nuque se ploie sous la souillure de vos regards puants. Et je me tais, puisque ma survie en dépend.

Misha s’est arrogé le droit de réprimander les mauvais élèves tendant la main dans l’espoir de la toucher. Il a grogné quelques palabres leur intimant de se tenir. Pas bien diplomate face aux riches ténor de ce monde, Misha a pris sur lui et a ravalé le maximum de mots, bien enfouis dans sa gorge, sous peine de les insulter. Et lorsqu’il a regagné le devant de la scène auprès de la petite, son regard s’est noirci de la rage tue et du dégoût. A l’encontre de ces nantis usant grassement du système. Parce qu’il le sent, le saisit, le comprend. Que lui, gamin, aurait pu subir la crasse concupiscence de ces vieux mâles à la jeunesse atrophiée. Qu’il serait passé de mains en mains, pour un peu de beauté que l’on vampirise. "C’que t’es beau, petit". Qu’on lui soufflait souvent. Ces fausses mères caressant l’idée de l’adoption avant de s’en défaire comme l’on abandonne un labrador en bord de route. "Comme il est si beau, je pensais qu’il serait bien sage. Qu’il deviendrait joueur de football professionnel, qu’il aurait un avenir prometteur, vous voyez. Mais ce môme, y a que la fronde qui l’anime, le goût des sales mots, la crasse du bitume. Intenable, ce gamin. Pas bien fichu d'obéir vous savez. C'est parce qu'il est pas américain." Ce qu’elles confiaient pleines de dépit aux assistantes sociales opinant du chef dans leur commisération, Misha les écoutait sans bien comprendre ce que la beauté avait à faire avec le sport, et le succès, et la discipline.

Son regard a percuté celui du père, et il a saisi le conseil avisé. Reprends-toi, calme-toi, attend et observe. Qu’il serait malvenu d’entamer une crise diplomatique avec ces riches clients faisant office de pare-feu auprès de la police. C’est finalement silencieux que Misha s’avance vers la petite, laquelle accuse un pas en arrière. Et d’un regard, la rabrouer. Comme elle se fige, sous le noir de sa pupille. Et comme elle se laisse faire lorsqu’il la désape, revêt sur elle une robe de beaux ornements sous les échos des murmures gras. Doucement, le cerbère se penche à son oreille et lui susurre des secrets qu’ils n’entendront pas. De ces aveux qui ne concernent qu’eux deux, Omphale les avale mollement avant d’esquisser un fin sourire forcé. «  Les enchères s’ouvrent à trois cent mille. » Une broutille pécuniaire, pensée pour s’embraser. Qu’ils se persuadent pouvoir débattre fièrement, s’arracher sa beauté. Qu’ils la dévorent encore du regard lorsque Misha s’en éloigne, prend place aux côtés du père puis glisse à son oreille à la fois complice et renfrogné : «  Ils sauteraient tout c’qui bouge, pourvu qu’ce soit jeune et ferme*. » Des mômes comme ce qu'elle est, des mômes comme ce que je fus, et c'est bien pour ça que j'peux pas les voir, que toi, mon père, tu l'as bien compris. Son soupir de glace glisse sur ses lèvres comme il reçoit la tape amicale de Grisha. Puis ses yeux sombres glissent sur le faciès concentré de Youssoupov, comparse russe à la fortune proverbiale. «  Regarde, il la consomme déjà. Il mettra le prix*. » Sous les échanges, l’envol des enchères. S’arracher l’innocence d’une gamine et entériner sa vie pour un peu d’or pur.

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*paroles prononcées en russe

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Il se présente psychiatre pour toutes personnes naïves, psychiatre à temps partiel, de l'autre côté du miroir l'homme poli se transforme en tyran, il gouverne de ses doigts meurtriers un vaste empire où règne désolation et despotisme. Père de la mafia Romashka, c'est à lui qu'on loue allégeance et qu'on ploie les genoux.

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Message Sujet: Re: Les enchères de la vertu (ft. Grisha)   Les enchères de la vertu (ft. Grisha) Empty Mer 28 Oct - 9:38


Les enchères de la vertu
Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

    L’oeil de l’ogre dévore la figure de la fillette. Le fils a le geste lourd, svelte, rapide, quand il la déshabille et revêt le corps à vendre d’une robe pour elle, d’ocre et de beige pour rehausser ses yeux d’un vert sublime. Les deux émeraudes du chaperon fascinent le loup qui ne rugit pas ; toutefois l’on voit dans la carrure du parrain une raideur inhabituelle, un brin de colère jaillissant dans le maintien. Toujours il aiguise son dos rigide, bien droit, gainé des souffrances de la musculation et de la natation. Grisha observe ces comparses vieillis par les années de luxe et de cruauté, entourant une table où trônent les mets délicieux, la salle se remplit de silence cérémonieux et toutes les orbes se braquent sur la silhouette de la vestale. Plus qu’une nuit de sexe et de domination, ce qu’ils demandent, ce qu’ils payent, réside dans le symbole de la pureté ; la petite fille offre une saveur de divin. Quand ils la pénétreront, pénétreront sa chair, l’épée s’enfouira dans la douceur d’un Eden à jamais perdu. Ce qu’il préfère, le goût des larmes quand il les caresse pour les rassurer après les ébats. A ses enfants il ose les immondes mensonges ; il t’aime beaucoup c’est pour ça qu’il dort près de toi, tu ne voudrais pas être méchante avec lui n’est-ce pas. Et de sa main de miel apaise. Celle-ci n’est pas pour lui et il surveille déjà, provoque de son mutisme le candidat idéal afin que la gamine puisse elle aussi, dans le possible, passer un moment agréable. Grisha se fourvoie, il pense comme Bettelheim que les chérubins possède l’éveil des sens et du désir.

Misha chuchote à son oreille, désigne le client fidèle. Dans son amour pour ses racines, sa Russie, le vieux Orlov adresse un discret sourire de connivence à ce directeur d’agences de mannequins, il se souvient avoir prêter de l’argent que Youssopov lui a rendu depuis au centuple. Le sérieux sur sa face arbore une légère teinte de convoitise vite maîtrisée, l’expression neutre ; toutefois naît l’extase dans les pupilles dilatées. Omphale est assise sur les genoux de Hyacinthe, bien entourée de ses bras bruts et solides, des étaux de chairs, de fer. Tous les hommes suintent le terrible écho de l’Eros et gardent leurs regards voyeurs sur l’adolescente tentant de se cacher, ses manches recouvrent les joues, les lèvres, les larmes. Ses mèches de soleil, des boucles sur sa joliesse, ombrent la porcelaine de son visage. Et Grisha adresse à Dieu des remerciements de l’avoir mise sur son chemin. Son acuité demeure sous la posture placide, les mains dans les poches à feindre la détente, mais c’est qu’il l’est, détendu, bien roi dans son domaine, et ces jeux de cerclage, c’est qu’il est bien prêtre aussi, à vendre un produit rare presque sacré. De ce que son fils n’exhibe pas, le père ne constate pas, il répond cependant.  « C’est une fille Misha, elles sont nées pour ça, pour le désir de l’homme, pour le compléter et prendre soin de lui. » Grisha se vautre dans les mythes viriles, dans les apories de la domination masculine ; dans ces beaux lieux de la religion croulent les idéologies rassurant le phallus.

Des mains se lèvent, des voix proposent. L’accalmie disparaît au profit d’une énergie sirupeuse, partout dans la vaste salle aux ornements baroques se dévoilent des chiffres, ils grimpent sur les montagnes de la richesse, ces prix élevés pour cette dulcinée. L’un annonce un million, un beau prince le turban et la tenue traditionnelle des hauts du Qatar ; ceux là qui autorisent les mariages d’une enfant de onze ans à un homme de trente ans son aîné. Les autres se sont tus. Réfléchissent. Est-elle aussi belle qu’on le prétend ? Grisha récupère la marchandise, sur la nuque apeurée met sa main gantée afin de l’amener faire un deuxième tour. Il présente la séraphine éloignée de deux pas, mais cette-fois, les clients distinguent le corps bien souple, bien maigre, correspondant aux valeurs de beauté édictée depuis des décennies de pubs commerciales et de modèles à l’allure fragile. Ce qu’ils désirent dans la maigreur d’une femme : une disparition, une soumission. Omphale est anorexique lui a-t-on dit, elle a réussi à prendre du poids, et elle mangera, elle n’aura pas le choix. Les pas remontent sur l’estrade accompagnées de l’Edelweiss éreintée. Grisha s’autorise à sortir une aiguille se plantant directement dans le cou de l’égarée afin de l’endormir. Dans le geste, une tendresse. Grisha a toujours pris soin des filles qu’il possédait, particulièrement les plus jeunes, les enfants, elles le touchent dans leur vulnérabilité, réveillent le pouvoir grisant qu’il a sur elle.

Assis sur un fauteuil de velours, Omphale sur lui, il admire le fils ayant pris les directives de cette cérémonie.  « Imaginez bien la nuit que vous passerez avec elle ; c’est l’ouverture des possibles et de la fantaisie. » lance-t-il, un sourire de prédateur. Grisha connaît les fantasmes des pires. Youssopov, de sa voix de murmure achève la bataille d’un deux million cinq cent mille. Le silence pesant des trois secondes, personne ne bougent sur les sièges de brocart.

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Message Sujet: Re: Les enchères de la vertu (ft. Grisha)   Les enchères de la vertu (ft. Grisha) Empty Lun 9 Nov - 11:02

les enchères de la vertu
Grisha & Misha

« Ladies, just a little more virginity, if you don't mind. »
Les spéculations s’émoussent à peine sous les petits silences lorsqu’ils pensent à l’investissement ludique qu’ils opèrent. Les pupilles croisent le fer de leurs voisines, les interrogent, les suspectent d’autres appétences capables de dépocher des millions pour cette beauté cireuse. Et Misha les sents infaillibles en dépit de leurs hésitations, ça se voit, comme ils demeurent certains d’en savoir plus sur la petite, qu’elle-même ne daigne le clamer. Ces nantis rêvant de possession sont âprement résolus à jouir de leur bien futur que leur destine l’impunité. Sous ce fatras immonde des lois muselées et des enfants que l’on souille, un soupir glacé réchappe des lèvres de Misha à peine étouffé par la trachée dignitaire. Rabroué par la figure du père dont la fierté cruelle strie l’impassible faciès, le fils y fracasse toute son humanité qui s’éveille. Incapable qu’il est, ce soir, de dissocier les deux mondes, de ces géhennes suintant le souffre et de cette vie brodée de poncif. « C’est une fille Misha, elles sont nées pour ça, pour le désir de l’homme, pour le compléter et prendre soin de lui. » Quelle aberration le défend soudain de prévoir ce qui arrive lorsque la figure du mafieux s’effrite sous l’humanité qui survit. Puisque c’est pensif et perplexe que Misha lui livre ses tergiversations intérieures, et que le regard se fige sur la petite. «  Tu ne m’avais pas dit que tu avais une fille ? » Et elle, te complétait ? Ou la considérais-tu tel l’individu asexué qu’elle demandait et qu’on lui refusa en tant que sociétaire phallocrate, moi le premier. Je ne me prétends pas meilleur, peut-être suis-je moins pire, mais tout de même lorsque je toise cette petite c’est mon humanité qui surgit de la tourbière. Et comme c’est épuisant, si tu savais, de la sentir se débattre en moi.

Et le voici, le Parrain, d’un coup irréparablement pareil à la glace sibérienne lorsqu’il s’avance vers la petite, éhontément pareil au faciès rembruni qu’il miroita le jour où il daigna s’épancher sur sa fille, son trésor. Glacé et glaçant, la couleur des eaux troubles dans ses yeux, a-t-il entendu l’impudente réflexion du fils ? Lorsque Omphale tord ingénument ses mains devant le désastre, c’est son regard qui vocifère vers Misha. T’as la malchance d’être née femelle, et j’crois bien que dans l’histoire, de ce que mes souvenirs ont enterré si loin dans mon crâne et qui ressurgissent alors, c’est toi ou moi.

Les enchères ont pris fin lorsque leur comparse russe s’est arrogé le droit de la posséder. Et sous le glas fatidique de l’homme prééminent, les festivités reprennent. Comme on se lève, comme on se congratule et comme l’on boit. “La prochaine sera la bonne”, “dis-moi où en sont tes actions?”, sous les rires gras nourrissant l’agacement de Misha, sans qu’il ne s’entende feuler et sans qu’il ne comprenne où se trouve la fêlure de sa cuirasse, Youssopov s’approche du père et de la petite endormie. Les doigts fins ont glissé sur la porcelaine ingénue, et c’est ainsi que Misha s’avance, se saisit de la poupée comme il la love dans les bras. Un mouvement de la tête, signe de refus autoritaire, assigne l’acheteur à sa juste place : «  Niet. » Pas ce soir, qu’il siffle, sans trop savoir si la dénégation repose sur l’envie de nourrir habilement la frustration du consommateur, ou l’humanité qui s’ébroue dans le poitrail. C’est qu’il ne se reconnaît plus, à trop se farder d’empathie pour le produit, de cette fille qu’il emmène ailleurs, vers le vestibule puis vers le bureau. Misha a sommé au passage Rufus de le suivre et lui a intimé l’ordre de garder la porte lorsqu’il s'engouffre avec elle. Et lorsqu’il l’a déposée endormie sur le fauteuil, y a ce geste inespéré qui s’est déployé sur elle ; Misha a ôté sa veste afin de la border, geste inutile, geste pieux, geste absurde. C’est pas bien ce morceau d’étoffe qui te préservera de ta sale destinée. Et fais gaffe, petite, serre pas trop fort les cuisses le moment venu, parce que paraît qu’ça pique un peu.

Misha sort de l’antre où repose la vestale puis rejoint l’assemblée des hommes. De sa marche fière et de son dos droit, que l’humanité qui bataille en lui n’affaisse pas trop ses épaules lorsqu’il s’approche de Youssopov en plein conciliabule. «  Ah, Misha. » Une belle confiance dans les nerfs qui lui obéissent bien, le sourire de Youssopov est beau, magnétique. « C’est le directeur artistique en moi qui parle mais... » L’homme lui tend une carte, l’arrogance sur la paume. « As-tu déjà songé à être modèle ? » L’absurdité légère, de ces potins que l’on trace tout en gommant la destinée des vertueux, secoue soudain dans son crâne des monceaux de souvenirs. La mémoire d’un flash, puis deux, dans le tréfonds d’une cave aménagée. T’en fais pas petit, c’est juste artistique. Enlève ton pull pour voir, t’as pas trop chaud ? « Possible. » De ce qu’il répond, ce rictus infâme enfariné d’impudence. Ca se sent que Misha a la gorge nouée des horreurs en dépit de son faciès radieux. Envieux de déblayer les poussières étouffantes du passé, Misha s’en éloigne et s’adosse contre un mur. Dégaine le téléphone, amorce la conversation ; “hey miss sunshine, tu fais quoi ?”. Des espoirs en filigrane de réchapper des sales ornières, et sourire stupidement aux réponses que lui confère Orphée. Ce faciès lumineux, Grisha le remarque. Ainsi le père, d’une main libératrice sur l’épaule, lui accorde le droit de quitter le banquet, l’encourageant à franchir l’autre rivage du Styx.

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*paroles prononcées en russe

(c) DΛNDELION ; @grisha orlov
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