Sujet: Re: La bonne étoile (ft. Orphée) Mar 8 Sep - 15:16
la bonne étoile
Orphée & Misha
« A star falls from the sky and into your hands. »
Avalé derechef par le tourbillon léger, de ces bras frêles qui l’enserrent, si fort à vouloir s’en briser les os. Il a retenu son souffle sous l’embrassade, pas bien fichu de lui rendre pareillement la douceur de ces mains qui caressent sans jamais rien prendre. Misha a rentré le ventre comme elle l’a encerclé de ses bras de coton, sans trop savoir pourquoi. Se déloger d’elle, puis se repaître de l’instant. L’embrassade se colore pourtant de teintes familières et doucereuses, point de tumultes, point de luxure. Le moment vertueux, lové dans la candeur d’Orphée, dont la poitrine vocifère en silence les larmes qu’elle ravale et emporte avec elle à mesure qu’elle hume le parfum de l’homme. Misha salue sa brutalité de nymphe dans le sourcil qui s’arque d’abord d’offense, puis d’étonnement. Puis se rabat mollement, pris au dépourvu, résigné de cette tendresse qu’elle lui martèle. Il n’a pas osé glisser ses mains à sa joue fraîche et essuyer les sillons humides. Lui pourtant qui domine, assène, violente, lorsque le soleil se couche, éveillant les engeances. Il n’a pas osé. Dérober la candeur, l’endormir de son fiel. “Je ne dors plus” Son souffle tranquille et clair, supporte la clameur de ses tourments. Enracinés dans la pupille, de cet iris qu’elle dévore. Mais Misha n’a pas su soutenir le regard de la martyr, il a tourné la tête, rendu coupable du délit. Myocarde assermenté à ses ignominies. Le russe pourtant, n’a de remords pour rien. Il aurait simplement souhaité que cet assaut crasse, celui qu’il connaît si bien, n’arrive à une autre qu’elle. N’importe quelle femme, fille, catin. N’importe quel pauvre hère victime de la soumission du sexe, pourvu qu’il s’en tape, pourvu qu’elle ne porte pas son nom. Orphée. Orphée ravalant les larmes comme le dépit, forte d’une résilience farouche. « J’suis désolé, tu sais. Pour ce qui t’es arrivé. » Et ce n’est pas grand chose, ce qui glisse sous sa langue. Ces mots creux, de gouffre lisse. « J’veux pas te dire que ça va aller. » Parce que j’en sais trop rien. Et cette hypocrisie latente, collante et poisseuse, j’en veux pas. J’vois bien, comment ça les détruit et que ça les broie. « Mais j’vais trouver une solution pour que tu puisses dormir à nouveau. » Et il n’y avait plus rien à dire, plus rien à soupirer. Misha se retranche dans ses réflexions, la pupille accrochée à ce dais, ce ventre d’étoiles. Ce pour quoi Orphée a troqué sa vie d’avant.