flame dancing in the rain - silvoy#3

- flame dancing in the rain -

— @joy stevenson

Un cauchemar. véritable cauchemar, alors qu’elle se devait de se rendre une fois de plus à l’hôtel pour l’une de ces soirées qu’elle ne pouvait apprécier, entourée de ces gens qui la regardaient de haut, comme si elle n’était plus rien, depuis son accident. Un trajet déjà difficile, pour une femme seule en fauteuil roulant, qui s’était dit qu’elle allait pouvoir retrouver sa lionne, belle consolation, pour un tel fardeau. parce qu’il y avait deux raisons qui t’empêchaient de rentrer chez toi, le soir. la première, c’était difficile, c’était loin, pour deux roues comme les tiennes, les graviers te faisaient mal aux bras, quand tu tentais désespérément de pousser ton tombeau sur roues. La seconde, elle. elle. joy. joy, qu’elle rêvait déjà de revoir, magnifique lionne qui travaillait à l’hôtel, et méritait tellement plus. magnifique reine, aux yeux d’un serpent qui se retrouvait étrangement dans le rôle de l’hypnotisé, oubliant d’hypnotiser à son tour. Elle, joy…
Une pensée qui lui donnait le sourire, tout au long de la soirée. alors que les regards de ces riches se posaient sur elle, comme si elle faisait pitié, alors que les sourires devenaient mesquins quand elle les rencontrait, alors que tout semblait avoir un goût de cendres, quand on lui proposait des amuses-bouches. Mais elle se devait d’y être, parce que c’était une réunion de charité. Les riches qui s’amusaient à se faire bien voir. Faisait-elle partie de ceux là ? par moments, tu avais cette impression ? celle de n’être qu’un rouage parmi tant d’autres, un rouage un peu abîmé, mais tout de même partie de ce système qui ne t’allait pas. qui t’allait peut-être, avant, quand tes jambes puissantes étaient connues pour battre des records de natations, ou envenimer les douces demoiselles que tu t’amusais à placer dans ton lit, pour quelques heures de détente. Quand tes crocs étaient encore aiguisés. mais ce n’était plus elle. elle ne se sentait plus à sa place, parmi ces réceptions. Et quand le soir sonna, et que chacun retourna à ses occupations, probablement cupides pour n’importe quel autre gus de cette assemblée, le serpent en fauteuil se dirigea vers sa chambre.
Avec une idée. Passer un mot, un message à la réception, pour demander à ce qu’on s’occupe d’elle. pour retrouver sa belle blonde, et l’accaparer. parce que tu la voulais, silver. Parce que tu la désirais, l’avoir près de toi te remontait toujours le moral. Mais tu ne pouvais pas non plus l’empêcher de travailler, et tu ne savais pas si elle accepterait que tu la paies. Et pourquoi le ferais-tu ? pour rembourser le temps que tu lui prenais ? mais tu ne voulais pas qu’elle pense que l’argent pouvait tout résoudre. Alors tu avais dans l’idée de la faire demander, qu’elle « travaille » tout en s’occupant de toi. Une belle pensée. sauf qu’une fois arrivée à sa chambre, elle eut la mauvaise surprise de trouver une femme de chambre en train de faire son lit. De préparer le tout pour elle, cliente de luxe. Quelque chose qui n’aurait jamais dû déclencher la colère de la vipère. Mais joy lui avait un jour promis de s’occuper d’elle, et ne pas la voir elle, mais une autre, la mit dans une colère sombre.
tu n’avais probablement jamais autant crié depuis ta rencontre avec la féline de tes songes. Tu n’avais plus incendié quiconque de cette façon, mis à part tes médecins. C’était un véritable carnage, la rage qui te prenait, l’injustice qui montait au cerveau. Tu voulais joy. Alors tu te défoulais sur celle qui la remplaçait, pauvre demoiselle qui tentait de se défendre sans parvenir à trouer, ni la carapace du reptile, ni les mots aussi durs que puissants qu’elle crachait, venin corrosif…
Elle n’était plus elle-même. ou peut-être l’était-elle redevenue, en l’absence de la seule qui avait pu la sauver ?

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— @joy stevenson

C’était inadmissible. Et le feu n’avait de cesse de crépiter sous les flammes incessantes de ses mots carnassiers, incapable d’être calmée, parce qu’elle ne la désirait qu’elle. elle, la femme qu’elle voulait, la reine qu’elle choisissait, la lionne qu’elle chérissait. Elle. et non pas cette petite autruche qui tentait tant bien que mal d’éviter les pots cassés tout en se décomposant face aux injures et aux cris. tu n’étais plus maitresse de toi-même, tu ne l’avais sans doute jamais été. Et la rage qui oscillait dans tes mots était totalement irrationnelle, et pourtant terriblement puissante. Tu ne comprenais pas comment joy avait pu te mentir à ce point, en te promettant de s’occuper de toi. tu ne comprenais pas comment tu avais pu être bernée, tandis que ton regard aurait pu tuer, si tes yeux étaient revolvers. et cela ne pouvait pas s’arrêter, le fauteuil qui se rapprochait du lit pour le défaire avec une puissance défaillante, tandis qu’elle hurlait qu’elle ne voulait pas d’elle, que c’était inadmissible, que c’était une insulte à son nom. Son putain de nom. t’étais perdue, totalement. Quand la rage s’en prenait à toi, rien ne savait l’arrêter. Rien, excepté… un mot. Un simple mot, une simple voix, et le visage qui s’arrête, et le regard qui se perd sur cette chevelure d’or. Un simple mot de sa part, et les cris qui se stoppèrent, pour que finalement son cœur se souvienne que la promesse n’avait pas été respectée. ce qu’il se passe ? ce qu’il se passe ?! sérieusement ? les roues de son tombeau vinrent à la rencontre de la lionne, tandis que le serpent persifflait lentement, le regard sombre. il se passe que tu n’as pas respecté ta promesse, putain de merde ! un regard noir, un regard empli de rage, mais dessous, ce que seule sa reine pouvait voir, si elle le désirait, la déception, la tristesse, la douleur. la douleur de ne pas avoir pu la trouver quand tu espérais de tout ton cœur la retrouver. la douleur de la savoir assez fourbe pour promettre sans être capable de tenir cette promesse. La douleur d’avoir fait tout ce chemin dans le seul but de la voir – car la réunion, elle n’en avait que faire – pour se retrouver seule. La douleur d’avoir été abandonnée, cachée dans la rage d’avoir été trompée. tu avais promis ! mais à la place, j’ai cette putain de cruche qui ose me sortir qu’elle est désolée !! la pauvre femme de chambre, autruche. Comparée à sa belle reine, lionne. Comparée à elle-même, vipère. Trois animaux, deux dangereux, l’un peureux. N’était-ce pas une bonne comparaison ? t’avais promis, putain ! t’avais promis que tu serais celle qui s’occuperait de moi. et tu n’es pas là !! et tu oses demander ce qu’il se passe ?! la rage qui coulait en elle, c’était comme le sang qui alimentait ses muscles et ses organes. C’était comme le souffle qui insufflait la vie, alors qu’elle ne voulait pas crier. Elle en était obligée, s’en pensait forcée, tout du moins. Forcée de se défendre contre les saletés qui lui voulaient du mal, contre ces personnes qui se permettaient d’abuser de sa confiance, de sa faible confiance, pour lui faire plus mal encore. et en ce moment, t’arrivais pas à croire que joy était différente de tous ces menteurs. Tu étais aveuglée par la colère, alors qu’elle avait sans doute oublié, alors qu’elle n’était peut-être même pas au courant que tu étais là, à l’hôtel, ce soir. il y avait tout un tas de raisons valables pour expliquer sa précédente absence, mais la fureur ne savait en voir qu’une, que la plus mauvaise, vision dévastatrice pour ton cœur qui ne tendait plus qu’à se refermer.
Et elle avait mal. Tellement mal. Camouflée sous sa colère, la souffrance ne faisait que grandir, il y avait un trou dans son cœur, qui s’agrandissait. Il y avait un trou dans son cœur, signe que la lionne comptait plus que tout pour elle. il y avait un trou dans son cœur.

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— @joy stevenson

Le cœur qui souffrait, qui ne s’arrêtait pas de pleurer, alors que le corps, lui, se défendait, ne montrait en aucun cas cette faiblesse, cette douleur qui prenait tout son palpitant, qui se répandait dans ses membres. Son âme, blessée, qui hurlait à l’agonie, son être, épuisé, qui ne cessait pourtant pas de crier. Elle était un démon, vipère apparemment sans cœur qui ne voulait pas être exposée qui se recroquevillait et crachait son venin pour que personne ne voit ses larmes… pourtant, avec elle, t’aurais pu. Avec celle que tu voyais comme une reine, la reine qui brandissait sa crinière et rugissait comme si le monde lui appartenait, t’aurais pu. La laisser venir en ton cœur, la laisser venir pour toi… mais elle avait le sentiment d’avoir été trahie. Parce que si son corps la faisait souffrir, pour son cœur, c’était différent. Pour son cœur, c’était la peur de souffrir davantage, qu’elle se refermait immédiatement. Elle était peut-être serpent, mais son cœur était huître, à se refermer aussitôt que sa perle était menacée, tant elle était fragile. Cœur de pierre en apparence, cœur de verre en réalité. Elle craignait, tout simplement, de retrouver la solitude dans laquelle elle ne voulait plus sombre, de laquelle joy aurait dû la sauver. Elle craignait, elle savait que tout pouvait s’écrouler en un instant. Comme ce corps qui allait bien un jour, et se faisait renverser un autre jour. fatale, pouvait être une journée, fatale, elle ne voulait plus s’exposer, envenimait son environnement pour ne pas avoir à souffrir. Si seulement elle pouvait oublier ses peines, si seulement elle pouvait s’ouvrir…
Mais chaque mot était une arme, chaque mot était blessant. Jusqu’à ce qu’elle entende le rugissement de la lionne, et se taise un moment, l’écoutant. tes mots étaient venin, mais les siens étaient ordres. Peut-être parce que tu le souhaitais, au fond de toi-même. tu souhaitais lui obéir, parce qu’elle avait pu, par deux fois déjà, apporter le bonheur là où la solitude régnait. Parce qu’elle avait su te transformer, au-delà de toute espérance. Le temps d’un moment, le temps de deux soirs…
Et d’un mouvement, la reine ordonna à la pauvre victime de s’en aller, tandis que les mains de la nageuse faisaient tourner les roues jusqu’à la blonde, comme pour la défier du regard, comme pour lui dire autrement que par ses mots. tes mots, tes paroles, venin, poison. Mais ton regard, lui. ton regard disait la vérité, montrait tes plaies à celle qui savait te faire du bien. comment ça ?! répondait-elle, ne comprenant pas qu’elle n’ait pas été informée. une partie de toi était soulagée, soulagée qu’elle ne t’ait pas abandonnée, qu’elle ne l’ait pas voulu, tout du moins. Une autre, plus méfiante, se demandait si ce n’était pas une simple excuse, sortie pour se déculpabiliser de t’avoir abandonnée. tu as bien dit à ton patron que si j’étais là, c’était à toi de t’occuper de moi, n’est-ce pas ? mais elle n’y connaissait rien, silver. Elle vivait dans le luxe, elle ne voyait pas les aléas que pouvait connaître joy, elle ne pensait pas que tout pouvait être plus compliqué que ce qu’elle pouvait imaginer. et non, je n’allais pas te demander ! bon sang, mais c’était… c’était supposé être une bonne surprise ! je… une bonne surprise… malheureusement, le destin était fourbe. je suis venue ici pour toi ! je… j’espérais que tu sois contente, que tu viennes t’occuper de moi, puis qu’on passe la soirée ensemble ! je n’allais pas tout gâcher en te prévenant. Tu aurais dû voir mon nom parmi les clients, tu aurais dû sourire, et venir à moi ! un scénario bien potassé dans sa tête, qui ne semblait pas exister dans la réalité. Et désormais, elle avait les mots tranchants qui s’évanouissaient, mais le ton explosif qui reprenait. mais t’avais mal. T’espérais juste passer du temps avec elle. mais tu détruisais tout, serpent, persifflant encore et encore, mots qui s’apaisaient sur un ton qui ne voulait pas en faire autant. Colère qui n’avait pas lieu d’être, tandis que tu ne parvenais plus à retrouver ta bonne humeur. colère qu’elle voulait effacer, juste pour elle.

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— @joy stevenson

Il y avait la déception, il y avait la tristesse, il y avait la souffrance. Elle était divisée en trois, et laissait parler sa rage, alors qu’elle ne comprenait pas comment sa surprise avait pu tourner ainsi, alors qu’elle était sûre que joy viendrait s’occuper d’elle, et qu’elles pourraient passer une soirée ensemble. parce que cette lionne t’hypnotisait, silver. T’étais inlassablement attirée par elle, son regard océan qui semblait noyer les flammes de tes yeux… t’étais incapable de ne pas penser à elle, reine qui ne méritait pas sa position. et elle ne voulait que lui faire plaisir. Elle ne voulait que la surprendre. Son scénario idéal : que la blonde arrive dans sa chambre avec un sourire, qu’elle la retrouve, et qu’elles regardent un film, allongées dans le lit. Comment tout ceci avait pu aussi mal tourner ? pourquoi une autre femme de chambre était venue s’occuper d’elle ? t’avais mal, silver. T’étais mal, déçue. Et tu aurais pu parler calmement, mais tu avais ce tempérament, les flammes de ton existence qui semblaient ne jamais s’éteindre, et s’embraser à chaque instant. alors elle criait. Serpent persifflant, elle ne se retenait pas, elle exprimait sa douleur par ses mots difficiles. Et lorsque sa reine répondit, ce fut une claque. Une claque qui lui fit si mal qu’elle en perdit ses mots. parce que tu avais pu voir en elle, comme elle avait pu voir en toi. parce que tu savais qu’elle aspirait à mieux, qu’elle ne voulait pas finir sa vie en tant que femme de chambre, qu’elle rêvait de plus, et que tu voulais lui offrir plus. elle était reine pour la simple et bonne raison qu’elle avait le tempérament pour ériger un royaume, et la voir se rabaisser au rang de la réalité te coupa dans ton élan. incapable de parler, le feu comme éteint au premier abord, comme si on l’avait arrosé en un instant, qu’une chute d’eau froide était venu calmer ses ardeurs. Elle ne sut quoi dire, tandis que la blonde continuait, la ramenait, elle aussi, à la réalité. m… bien sûr que si ! il n’y avait plus de flammes, il y avait seulement les dernières braises qui chauffaient toujours intensément, tandis qu’elle bougeait son fauteuil pour arriver à son niveau. il faut bien que je crie, je ne peux faire que ça ! une fenêtre sur son âme, qui se reflétait dans le regard de joy. Elle lui montrait ce que la lionne avait déjà vu, la souffrance, celle d’être coincée, de ne pas pouvoir agir, bouger comme elle le voudrait. et bon sang ! tu n’es pas qu’une femme de chambre ! je t’interdis de redire ça !! la furie ne criait plus réellement contre joy, plus vraiment. Elle avait toujours son ton échauffé, mais ce n’était plus de la colère, puisque son âme avait été mise à nu, encore une fois, par cette blonde hypnotisante. tu es une reine ! tu avais beau avoir ton caractère, tu ne supportais pas de la voir ainsi, de la voir se rabaisser, de la voir perdre la flamme que tu avais… au fond, tu ne supportais pas de la voir triste. écoute… je suis désolée… c’était… c’était une surprise, quoi… j’avais imaginé que tu arriverais, et que tu me verrais, et qu’ensuite, j’appellerais la réception pour dire que je te réquisitionnais pour la soirée ! elle ne cachait jamais qu’elle la séduisait, qu’elle lui plaisait. je ne supporte pas… que ce soit quelqu’un d’autre, qui s’occupe de moi. je veux que ce soit toi. une vérité, un regard vers son cœur.
Le serpent et la lionne.

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— @joy stevenson

Reine…
Sa reine… celle qui ne voulait pas d’elle, dans ses pensées. Celle qui ne voulait peut-être plus d’elle, dans ses cauchemars. Celle qui ne voulait peut-être plus jamais l’approcher, ses pires craintes.
Reine.
Sa reine à elle, celle de son cœur, celle de son âme, celle de sa vie. peut-être les délires d’une femme tombant peu à peu amoureuse, peut-être les cachoteries d’une éternelle séductrice qui ne se serait pourtant jamais donné autant de mal pour une demoiselle ? parce que tu savais comment séduire, comment draguer, comment donner envie, autrefois, silver. Tu savais, tu avais les atouts, tu avais le charme, tu avais le regard, les mots, et l’attitude correspondante pour entrer en chasse, et finir chaque soir dans le lit d’une étrangère… mais… jamais, ô grand jamais, n’avais-tu persévéré aussi longtemps. Parce que lorsqu’une gazelle se refusait à toi, tu allais en voir une autre, avant. Serpent, tu ne l’étais pas, tu étais requin, chasseresse des mers qui ne s’arrêtait jamais… et pourtant. Pourtant, un seul regard envers cette lionne, et ton cœur avait vacillé, un battement s’était égaré, dans l’antre de tes sentiments, celle que tu avais pourtant verrouillé, caché au sein de ton cœur de pierre, pour ne plus jamais te retrouver blessée. Toi qui étais en fauteuil, tu aurais tant voulu garder ce cœur intact… vierge… et pourtant… et pourtant, elle était là, souffle d’une majesté dans les pensées d’une chasseresse repentie, qui ne voyait plus personne, hormis cette crinière d’or qui hantait ses rêves. était-ce de l’amour, était-ce de l’attirance, était-ce malsain, ou magnifique ? elle n’en savait rien, sifflant entre ses dents les mots les plus horribles, comme les plus beaux, qu’elle puisse. Elle n’en savait rien, requin devenu vipère, qui oscillait entre la rage et la bonté. Mais ce qu’elle savait, en revanche, c’était cette puissance, dans le regard de sa lionne, qui semblait la dominer, qui la menait à se révolter, qui l’emmenait dans des lieux où jamais encore elle n’avait mis les pieds, cette satisfaction, cette chaleur, cette douceur qu’elle n’avait jamais connue.
Qu’elle le soit, ou qu’elle le devienne lentement, elle savait sans se l’avouer que le mot « amoureuse » n’était pas si loin. et cela te faisait un peu peur. tout comme cela pouvait aussi te donner envie de continuer. Ce mélange frissonnant, cet effroi fascinant, tu ne pouvais tout simplement pas t’éloigner, maintenant qu’elle avait touché ton palpitant, qu’elle avait dévoilé la face cachée de la sorcière, qu’elle avait vu les blessures qui hantait ton esprit, ton âme, ton cœur.
Et avec elle, auprès d’elle, elle n’était pas capable de se cacher, ne le voulait même pas. alors sa déception transparaissait, alors ses excuses survenaient… elle n’était plus la même, silver, lorsqu’elle aimait, lorsqu’elle avait de l’affection. Elle n’était plus la même, elle était enfin elle-même, et dans un maigre sourire, elle lui souffla tendrement tu sais que tu t’excuses auprès d’une horrible sorcière ? d’une foutue mégère ? un regard qu’elle tint, un rire qui sonna, doucement. parce que tu savais comment on te voyait. Parce que tu imaginais bien que parfois, joy semblait être sur le point de te gratifier de ces surnoms. Sans doute sans le penser, sans doute lorsqu’elle ne voyait pas ta peine. ça marche… je ferais la demande, officiellement… je leur imposerai, même… ils n’auront pas d’autres choix que de t’envoyer à moi, s’ils ne veulent pas finir sur la paille. elle rit un peu, avant de doucement attraper la main tendue de sa belle, pour la garder dans les siennes, pour sentir cette chaleur qui lui faisait défaut, pour sentir le toucher d’une véritable reine.
Une reine qui voulait d’elle, une reine qui l’acceptait. Qui acceptait ses défauts, qui acceptait sa présence, qui acceptait de l’avoir près d’elle, malgré les humeurs massacrantes et les mots tranchants.
Une reine qui l’acceptait près d’elle.