tw / bloody rain

bloody rain

TW/ viol, harcèlement, violence psychologique

La musique pleure et les pattes aiguilles trébuchent sur les flaques, les carcasses en balancement sur le rythme de psaumes fatalistes. Son calme transgresse les plaisirs vulgaires de vertèbres que l’on brise pour se cambrer davantage sous les délices nimbés dans le textile. Et les culs les plus agiles prennent racines sur les reins qui fourmillent l’avide. Ça finira le travail en beauté plus loin, claquant le bassin sur un mur imprégné du parfum salace des précédents semeurs. Ce soir, c’est qu’Amour a besoin d’horreur pour ne pas se prêter aux vifs écorchements des dignités. L’épaule contre le mur, le verre au bord des lippes, la jambe chevrote aux pensées déferlantes du macabre suspendu derrière ses paupières. Elle est bâtie de toutes les colères du monde, des risques qu’elle pressent parmi les visages familiers à la dérobée et qui ne fauchent qu’elle dans sa monstruosité. Aussi possède-t-elle le désir d’éclater son coeur chétif, portant cette ruine qui la submerge dans les bras cotons de qui n’a rien à supporter. La furie tremble de la gambette sous l’excitation des orgies sépulcrales en couverture de ses songes, s’apprête à bondir sur le premier hors-d’oeuvre qui ravira l’inconscient.
On regrette d’avoir un jour jugé qu’Amour ait été affaiblie par la floraison sentimentale, trahie par ses silencieux discours que chacun réclamait pour disparaître peu après les avoir reçu. Ils savent que blondie de son amour condamne, et que foutus ils le sont dès qu’elle s’éprend. Les sentiments malpropres, les caresses tranchantes, les baisers bruts et les gémissements féroces. Et elle se coupe enfin sur tout ce qu’elle a l’audace de briser, parce que c’est bien ça que d’aimer d’un battant insalubre.
Du doigt l’on pointe ses impulsions, les crânes qui se tiennent, se balancent en réprobation; un beau jour, sa dépouille tiendra dans une benne entre les cartons. Mais tiens, ton cacheton. Ses grolles bon marché frottent contre le carrelage, allure foutrement répulsive de celle qui n’est venue que pour sévir. Le geste agile au-dessus du verre, la boisson mousse un peu tandis que le faciès s’est détourné de désintérêt. Amour vise cette croupe un peu pâlotte qui n’a pas encore trouvé preneur. “Hé”, poupon de lait se tourne enfin, elle a le regard transparent et le rictus survient à l’agacement que la blonde hume. “T’es trop bien sapée même pour un endroit pareil et t’as l’air de t’faire chier avec tes copines, ça t’dit d’t’éclater mieux qu’ça?”, vulgairement, l’oeil gravite de ses yeux à ses lèvres, à ce corps bien moulé dans le vêtement et, qu’elle devine, ne la rendra pas plus clémente.

(c) élissan. @loreleï blais