Lost. Broken. Invisible. But when that light gets low, he's invincible.

traits de caractère / placide. l'amertume collée sous les paupières alourdies, le désintérêt feint qui masque l'absence, le silence qui récolte plus que les mots, tapage assourdissant de pensées néfastes qui butent contre l'infime volonté de vivre. séditieux. la révolte qui gronde et soulève la cage thoracique, rêves acrimonieux et désirs acariâtres donnant du rythme à un myocarde désabusé, usé, violé. inachevé. partie manquante, cruel néant, comblée par les trouvailles incertaines, fluctuantes. le besoin de reconnaissance anéanti par l'abandon, qui résiste pourtant. hostile. la haine portée envers celles dont il recherche l'affection, mépris affiché dans les sourires charmeurs, instants précieux de gloire éphémère qui disparaissent aux premières lueurs du jour. opportuniste. réflexe de survie solidement ancré, par nécessité. la solitude drapée autour du corps qui emprisonne un cœur innocent. le besoin de s'entourer, constamment, pour prendre ce qui manque cruellement. assujetti. l'alcool, la drogue pour apaiser les tourments, faire taire les voix qu'il exècre, basculer dans une réalité nébuleuse qui ne l'attaque pas frontalement. la mort qui se dessine au loin, attirante, sécurisante. masochiste. la douleur comme repère, constance dans une vie remplie de tragédie. la douleur comme argument pour vivre. les larmes qui tracent des sillons sur la peau foncée, creusent, rivières de désillusions, exubérantes, elles déversent la peine et offrent un sursis. ignare. l'innocence mal dissimulée derrière les traits enfantins. la lueur qui s'anime brusquement au fond du regard, le désir d'apprendre toujours présent, porteur, salvateur et destructeur à la fois. pragmatique. la simplicité prisée pour répondre à un concept de réalité auquel il a toujours été confronté. les besoins primaires avant tout. le reste vaniteux n'a pas besoin d'être satisfait pour avancer. charmeur. la douceur qui transparaît dans les mots, dans le toucher. besoin chimérique, le mirage de l'amour dans lequel il se noie avec délice. il les déteste, mais elles le rendent vivant. le besoin de plaire qui tire sur les traits désabusés, donne de l'élan au corps meurtri et excite le palpitant en quête de sensation. anxieux. la peur inscrite au plus profond de lui, soudée à ses os, servie comme excuse pour ses inaptitudes. le besoin de protection qui prédomine, jamais comblé, toujours apeuré. désireux. de vivre, d'aimer, de l'être, d'exister, de se réaliser, de ne plus être effrayé. le désir futile, prétentieux, puéril qui s'oppose à l'abnégation vertueuse. méfiant. violent. peureux. agité. perdu. abandonné. souffrant. paradoxal. tumultueux. viscéral. condamné.  

TW : prostitution, propos injurieux, suicide...

Vapeurs cendrées qui s'échappent de ses lèvres entrouvertes, les gerçures qui recueillent l'humilité en un sombre rappel à la mort, il enfume la pièce, se laisse aller au sentiment doucereux de perdition procuré par la drogue qu'il inhale et quitte le monde terrestre pour se perdre dans les méandres tortueux de son imaginaire. Orgueilleux jusqu'à croire qu'ainsi il échappe à la fatalité, il demeure toutefois lié au destin sordide autour duquel sa vie s'est construite. Et s'il se repasse le film parfois, il n'y cherche pour autant aucune échappatoire, subis encore et toujours les mêmes fléaux, piégé dans un schéma destructeur engendré par elle, la mère. Elle est au centre de tout, responsable de sa folie, du moindre de ses maux, de la torture parcimonieuse qui s'étale partout en lui, cage imaginaire, plus épaisse que n'importe quelle prison, dont il ne peut s'évader.

burden of a child /
des cris, des pleurs, des absences, des carences. il ignore s'il a été désiré un jour, Kenny, mais n'a jamais osé le lui demander. à quoi bon ? elle gardera le silence ou pire, lui mentira. alors il s'abstient, se demande parfois pourquoi elle l'a gardé, pourquoi s'est-elle imposée ce fardeau en plus de sa vie misérable, vie de dure labeur à offrir son corps, toutes les nuits, vacarme incessant, lattes qui grincent au rythme des bassins qui s'entrechoquent, obscénités prononcées à voix haute, parfois criées tandis que lui, prostré, dans un coin de la cuisine, dans la cage d'escalier, dans la rue animée, il attendait. il l'a toujours attendu, le regard scrutateur entre admiration et besoin d'affection, sans savoir comment il devait réagir face à elle. autoritaire parfois, d'un laxisme extrême à d'autres moments, il a jonglé avec ses humeurs, excessive et angoissée, voulant bien faire sans jamais y arriver. silencieux, ralenti, il a mis du temps pour analyser, comprendre et s'adapter à ce monde ; lui qui vient d'un milieu défavorisé ; lui dont la maman est prostituée. pris en pitié parfois, la voisine qui le nourrissait par charité avant d'accabler de reproches sa mère. elle fait ce qu'elle peut, maman, c'est dur son métier, elle se donne beaucoup. phrases entendues, répétées et brandies comme des arguments, sans comprendre pourquoi elles engendraient des moqueries.

chaos/
le gosse peut rester, il gêne pas. . le client exige, le client est roi. qu'il dégage ! j'veux pas le voir. c'est lui qui détient un porte-monnaie rempli, c'est lui à qui, toujours, elle obéit. kenny suit les directives, comprends que c'est leur seul moyen de survie, alors il s'exécute, le coeur vide et le regard absent, trouve des occupations ou tout simplement, attend. ta mère, la pute. insulte courante, torrents de larmes coincés derrière la rage qui gronde au niveau du ventre, les poings serrés et la hargne qui augmente tandis qu'il grandit. la révolte s'annonce, elle frappe et casse, détruit. kenny se bat, il lutte, contre le système, contre les préjugés, contre cette société qui préfère écraser ceux déjà allongés sur le bitume en train de crever. la colère, elle ronge, bousille, domine, violente. elle empire, n'aide aucunement, n'apporte qu'un répit de trop courte durée, un leurre. et elle se multiplie lorsqu'elle se confronte constamment aux mêmes réalités. l'épuisement le guette, il se détourne des combats, perdus d'avance de toute évidence, le quartier dicte sa propre loi et il décide de la suivre, ignorant le discours moralisateur de la mère désarmée face au seul choix qu'il fait. la rue, faire le guet, appartenir à une organisation rondement menée, la discipline borderline, en marge de tout, esprits libres, avides de vivre. et la drogue qui débarque et s'installe, avec précaution, doucement. presque tendrement.

ninety /
elle ne pouvait pas être la seule, à régir toute sa vie. il y en a eu d'autres, beaucoup d'autres. toujours une en cours, parfois plusieurs, kenny est un dragueur, en quête constante d'amour, le besoin d'être aimé qui transpire de partout, sur sa peau luisante, sur ses lèvres ourlées, dans ses gestes doux et assurés. gourmand, insatisfait, excessif, possessif, toxique. il l'a rendu folle, a joué avec ses sentiments et plus elle lui criait dessus, plus il insistait, aimant démesurément la confrontation, car plus il la détestait et plus il l'aimait, le mélange explosif des sentiments contraires qui s'attaquent, s'amourachent, se lovent et se détruisent. elle s'est glissée sous sa peau, a dévoré son cœur sans pitié, s'est nourrie de tous ses travers dans l'excès jusqu'à en crever. overdose. suicide dissimulé. elle connaissait les doses, les avait toujours respectés. elle voulait partir, le quitter. elle a buté son cœur, dernier acte sanglant d'une relation chaotique, vouée à la perte. échec sentimental qui vient renforcer toutes les insécurités, la peur d'être seul plus que jamais fortifiée dans sa cage, l'abandon et le rejet consolidés.

watch me /
l'errance, depuis toujours, agitée avec bravoure, drapeau signalant la trêve d'une guerre muette contre la patrie où il est né. la liberté en est le gain, il reste malheureusement toujours esclave de quelqu'un. l'argent, principalement. pour s'en sortir, pour survivre, pour subsister. tous les moyens sont bons pour y arriver, les lois ne sont faites que pour être contourner, celles de la rue sont variées mais kenny les connait. il sait qui il ne faut pas faire chier, et qui il peut allègrement emmerder. elle, il l'a sorti du bronx, l'a amené dans le queens. elle divague, s'éteins, reçoit toujours quelques clients lorsque sa folie part en vadrouille, s'arrête de vivre lorsque celle-ci revient. il n'a pas le courage de la quitter, kenny, n'en éprouve pas l'envie ô combien même il la hait. elle s'est donnée, de tout son corps, toutes ces années et il lui doit la vie. une vie de misère, une vie délabrée, une vie souillée dès la première seconde. il persiste pourtant, sans y croire vraiment, se contente de vivre tel qu'il a toujours vécu, en quête de sensations, aussi fugaces et éphémères soient-elles... encore et toujours coincé avec la mère.

others facts /
skateur - rappeur - dealer - tagueur - voleur - négociateur - réseaux sociaux - iphone volé - fait des vidéos (rap/skate) - tinder boy - consommateur de cannabis - vodka sunrise - gamin - menteur - mémoire de poisson rouge - bon sens de l'orientation - se déplace en skate ou à pieds.