taking chances (arya)

f e b r u a r y 2 0 1 9
un instant furtif.
une nuit en dehors du temps.
quelques heures déconnectées de toute affabulation.
se laissant guider par le vent et les effluves de la plage, elle s'est oubliée lali. elle a mis à l'écart celle qu'elle se fabriquait chaque soir. sur le bas côté, elle a laissé la menteuse. celle qui se brode mille-et-une vies parallèles pour avoir ne serait-ce que la sensation de les vivre un peu. et dans la bataille, elle a baissé les armes. face à un regard innocent, face à un regard neuf. pourtant, elle n'a pas su ajouter un mot. pas su énoncer les justifications qui auraient dû être de rigueur quand arya l'a interrogé. à raison. simplement éluder à la perfection pour se protéger encore quelques heures. quelques jours. quelques mois sans doute.

a p r i l 2 0 1 9
et après ta quiétude retrouvée, tes secrets préservés, c'est encore toi qui fait le premier pas. qui tend une main à l'amie d'une nuit. bien loin de totalement se mettre à nu devant la jeune femme, elle amorce leurs retrouvailles. enclenche le point de départ de ce que l'avenir leur réservera.
alors elle s'en remet aux réseaux sociaux. la jeunesse et son nouveau mode de communication. parce que le reste est presque has been et qu'il faut vivre avec son temps. lali, elle a compris comment être dans le vent. c'est une invitation qui est glissé. la proposition d'un week-end tout frais payés dans un hôtel de luxe. son hôtel, son lieu de travail. pourtant, elle se la jouera seulement cliente cette fois. s'enlisera à nouveau dans une comédie de sa composition. quand tout aurait pu être plus simple, quand elle aurait pu surfer sur la vague de la sincérité. il paraît que c'est plus facile de se confier à une inconnue. à croire que ce n'est pas la direction qu'elle souhaite prendre, pas aussi rapidement.

de lali à arya, à 9h03.
rejoins-moi au playa dès que tu peux.
on a une chambre pour le week-end taking chances (arya) 1f618

elle n'est pas peu fière de son effet la jeune morales. espérant que sa nouvelle amie montrerait autant d'entrain qu'elle. parce qu'elle avait envie de profiter de tous les avantages qu'offrait l'établissement. d'user la carte de crédit qu'elle avait réussi à s'approprier, d'aller draguer d'autres riches au bras d'arya pour avoir la sensation de vivre encore plus. c'était l'univers qu'elle aspirait à intégrer, telle l'une de leurs héroïnes principales, qu'elle voulait partager avec la jeune femme. lui faire découvrir un monde qui leur était étranger à l'une comme à l'autre, pour y prendre goût ensemble. et peut-être que ça l'aiderait à s'ouvrir encore, peut-être que ça l'aiderait à accepter de se confier à quelqu'un. pour de vrai cette fois. pas seulement à moitié, pas seulement pour s'y essayer. l'extase la prend quand elle pénètre dans ce qui serait leur lieu de vie pour les prochaines quarante-huit heures. elle en tremblerait presque de plaisir lali. parce que c'est comme ça qu'elle a envie d'exister. c'est dans un environnement comme ça qu'elle se voit évoluer. chambre 402, elle se sent délicieusement à sa place. entourée du luxe qui faisait briller ses yeux. la carte du room-service sur laquelle elle lorgnait déjà. ce sont mille-et-un plans qui prennent forme dans son esprit. parce qu'elle s'imagine dans la peau de ceux pour qui elle se plie en quatre chaque jour que dieu fait. et elle compte bien en faire baver tout autant à celles qui seront à ses soins. t'es pas correcte lali, et le pire, c'est que tu t'en fiches totalement. t'es pas du genre à culpabiliser pour les autres, trop centrée sur ton petit nombril pour ne serait-ce qu'envisager de compatir un quart de seconde. elle est née seule lali, et elle mourra seule. elle est là sa seule vérité. même si dans un coin reculé de son coeur, elle porte ses frères et soeurs. c'est dans le dressing xxl qu'elle se perd, quand elle entend toquer à la porte. le sourire radieux est déjà peint sur ses lèvres alors qu'elle ouvre à son invitée. si madame veut bien se donner la peine... elle échappe en effaçant le battant. tu veux qu'elle rêve avec toi arya, peu importe le temps que ça durera. t'es prête à user ces instants jusqu'à la lie, pour ne vous laisser aucun répit. j'me suis dit que t'aimerais l'idée de se la jouer héritière le temps d'un week-end. peut-être qu'elle se plante sur toute la ligne la jeune morales. ce sont ses propres aspirations qu'elle pointe du doigt, dans l'espoir que sa nouvelle amie se joigne à sa folie. et quand ses iris entrent en collision avec la bouteille de champagne, encadrée de deux coupes, joliment posées sur la table, c'est un regard entendu et un sourire en coin qu'elle adresse à arya. persuadée qu'elle comprendrait l'idée, persuadée qu'elle serait prête à jouer.

Spoiler:

_________________

--- c'est une question d'angle, d'envers et d'endroits. comment tu nous vois. comme dans un triangle, il faut être trois. toi, le désir et moi. quand est-ce qu'on se consume, qu'on se console d'en être arrivé là. quand est-ce qu'on se consume, une dernière fois.

ce monde m'étrangle, m'écrase et me brûle, me détruit, m'empêche de vivre dans ma bulle, alors, j'voudrais partir, loin de tout, juste m'enfuir, laisse-moi courir loin, et laissons ce monde à bannir. -- @lali morales

a p r i l 2 0 1 9

L’âme égarée, l’envie d’oublier. Prière pour un échappatoire, prière pour un remède, pour quelque chose qui l’emportera loin de son mal-être. Le remède à un nom, quatre petites lettres et un océan de mystères, de paillettes. Lali. Lali, le souvenir d’une première amie. Lali, le souvenir d’une soirée qui se voulait ennuyeuse, transformée par le plus beau des mirages. Lali. C’est assez particulier entre elles. Elles se connaissent sans vraiment se connaître, s’apprécient sans trop se découvrir, passent des moments intenses pourtant beaucoup trop rare. C’est particulier, c’est différent, comme tout ce qu’elle entreprend depuis son arrivée à New-York. Parce que tu cherches désespérément ce putain de remède, Arya. La pilule magique, capable d’ôter tous tes maux. La potion enchanteresse pouvant effacer de ton esprit tes plus vilaines souffrances. Tu cherches, désespérément, et c’est peut-être de cette façon que tu t’es retrouvée à passer la nuit avec une femme, quelques jours plus tôt. A l’hôtel, avec une femme de plus du double de ton âge. Et cela ne lui ressemble pas, à Arya. Ce comportement est même l’opposé du sien, l’opposé de celui qu’elle avait à Los Angeles. Un comportement qu’elle ne reconnaît pas, qu’elle ne cherche pas à reconnaître, peut-être bien parce qu’elle ressent au fond d’elle ce désir, cette envie, de changer. De ne plus être cette fille qui a été brisée. Celle qui y croyait. Celle qui a souffert. Le besoin fou de sortir de sa peau pour se glisser dans celle d’une autre. Celle d’une fille plus épanouie. Celle d’une fille qui n’aurait pas tous ces soucis bloqués dans son esprit.

Avec Lali, tout lui semble possible. Tout lui semble envisageable. Comme si elle pouvait être quelqu’un d’autre, avec elle. Quelqu’un d’autre ou simplement trouver son nouveau elle-même. L’invitation sonnant comme un joli coup du destin, elle n’hésite pas une seule seconde avant d’accepter de rejoindre Lali à l’hôtel pour le week-end. Proposition aussi alléchante qu’intriguante. Tu le connais, l’hôtel, Arya. Tu le connais parce qu’elle t’a déjà attirée là-bas, le soir de votre rencontre. Mais aujourd’hui, les choses semblent différentes, parce qu’elle t’invite comme cliente. Et t’as cette étrange impression qu’elle ne colle pas totalement à l’image qu’elle renvoie, Lali. Qu’elle est beaucoup plus complexe, beaucoup plus spéciale qu’elle ne veut bien le montrer. Un nouveau point commun entre elles, certainement, reines des apparences. L’une de glace, l’autre de l’indifférence. L’intuition qu’à ses côtés, il n’y aura jamais de jugements, jamais d’entourloupe, que de la sincérité entre deux filles qui sont bien loin de l’être. Faible coup contre la morte, elle n’attend que quelques secondes avant de voir le joli minois de sa brune apparaître. - Et coucou toi… Qu’elle lâche, dans un rire, entrant dans la pièce pour contempler l’immensité de la chambre, la beauté de chaque meuble, l’éclat de toutes les petites choses installées. - Tu as eu totalement raison. Je pense que cela me fera le plus grand bien. Et la brune semble avoir pensé à tout, champagnes, coupes, de quoi commencer cette soirée, ce week-end, en beauté. Et ce n’est pas tant le rêve de te la jouer héritière, qui te rend heureuse, Arya. Mais bien le fait d’être quelqu’un d’autre l’espace de quarante-huit heures. Quelqu’un d’autre et avec Lali. - Alors ? Tu m’expliques pour cette chambre ? Sourire malicieux alors qu’elle se laisse tomber sur le lit. L’envie de comprendre, l’envie de savoir, l’envie de la connaître un peu plus, tout simplement.

(c) calaveras.

a p r i l 2 0 1 9
elle court lali.
toute sa vie, elle court. depuis toujours.
après l'amour, après l'argent, après la reconnaissance. après la sensation euphorisante d'être quelqu'un.
quelqu'un d'important, plus que quelqu'un de bien.
alors elle s'écorche, amoche les autres dans la manoeuvre. mais le prix n'est jamais assez cher payé pour obtenir ce dont elle a toujours rêvé.
elle ment comme une dératée, s'invente mille-et-un contes de fées dont elle éclabousse ceux qui osent l'approcher. elle s'imagine tant, qu'elle se perd parfois entre ce qui est réel et ce qui est fabriqué.
avec arya, elle a accepté de baisser les armes. un instant, juste un court moment. pour se donner l'illusion de ne pas toujours frauder, pour s'essayer à la réalité. sauf que l'exercice n'a pas dû avoir l'effet escompté puisqu'elle en était encore là.
pauvre femme de chambre qui s'affiche telle une cliente de luxe. telle la détentrice privilégiée des clés d'une suite, qu'elle n'avait entrevue jusqu'à maintenant, que dans ses rêves les plus fous.
qu'importe le pourquoi du comment, elle se plaît bien trop dans le scénario qu'elle voyait se dérouler. le message est envoyé, ne demandant pas même une réponse. la seule qu'elle espérait étant la résonance contre la porte. celle qui la rend encore plus ivre de folie quand elle se déclenche.
et coucou toi... le sourire est brillant, encore plus qu'avant. parce qu'elle lui ouvre le chemin. parce qu'elle s'est donné les moyens de parvenir à ses fins, de leur offrir tout ça. les moyens qu'elle n'avait pas, mais que l'intelligence aiguisée compensait. elle a trop souvent appris à se jouer de l'être humain lali. ceux qui n'entraient pas forcément dans la même catégorie. ceux à qui elle n'octroyait aucun répit.
tu as eu totalement raison. je pense que cela me fera le plus grand bien. les sous-entendus sont forcément là, quelque part. devant celle qui ne s'y attarde jamais. qui, par-dessus tout, ne sait pas les entendre. encore moins les comprendre. alors peut-être qu'à l'image de la brune, la blonde avait besoin de s'oublier. dans une comédie, dans une autre vie.
ça la rassure de voir arya s'émerveiller autant qu'elle, face à ce qui les entoure. ça la conforte dans l'idée que même sans l'avoir côtoyée des jours entiers, elle avait su toucher juste. l'amener à partager avec elle, ce qui la faisait le plus vibrer. parce que sans forcément s'en rendre compte, c'est la partie la plus intime d'elle-même qu'elle livre sur un plateau. c'est son plus lourd secret, comme son désir le plus refoulé. c'est toi dans ton entièreté, lali. toi et tes délits. toi et tes envies. tes aspirations face à tes démons.
les coupes de champagne sur la table basse leur font déjà les yeux doux. les draps de soie leur promettent une nuit des plus divine. et le room-service cinq étoiles achèvera de parfaire le tableau idyllique de ce week-end déconnecté du reste du monde. tu l'observes arya et tu remarques bien vite qu'elle se questionne, s'interroge. sur le pourquoi du comment de ta disparition puis de ta ré-apparition soudaine. mais surtout sur ce qui vous a mené ici, dans cette chambre. dans cet hôtel où tu travaillais, celui que tu lui avais déjà fait entrevoir en passant par la porte de service cette nuit-là. votre première escapade nocturne.
alors ? tu m'expliques pour cette chambre ? les lippes s'étirent en un sourire. de fierté et d'impatience. si elle savait combien tu ne pouvais pas encore tout lui dire. comme des bouteilles que tu jetais à la mer, des bouts de toi qu'elle saurait peut-être récupérer pour les rassembler. et enfin te révéler. j'voulais te faire découvrir un autre aspect de new york. et j'ai trouvé que celui-là était bien plus attirant. elle rit, ne comprend pas très bien dans quel rôle elle se place à travers ces mots. mais elle s'en moque, elle veut simplement profiter. et quoi de mieux que de le faire en une compagnie qui ne la jugerait pas. parce qu'elle ne sait encore rien de toi arya. du moins pas la partie qui crie que tu mens à tour de bras. ose me dire que t'as jamais voulu passer une nuit dans un endroit comme le plaza. autrement dit un hôtel cinq étoiles. un établissement qui brille du sol au plafond. la lueur de défi dans le regard.
les deux coupes qu'elle remplit du liquide pétillant et doré. en tendant une à sa partenaire de crime. doublure l'une de l'autre dans un film à budget. à nous, à notre week-end. à vos drames intérieurs qui n'en sortiront pas vainqueurs.

_________________

--- c'est une question d'angle, d'envers et d'endroits. comment tu nous vois. comme dans un triangle, il faut être trois. toi, le désir et moi. quand est-ce qu'on se consume, qu'on se console d'en être arrivé là. quand est-ce qu'on se consume, une dernière fois.

ce monde m'étrangle, m'écrase et me brûle, me détruit, m'empêche de vivre dans ma bulle, alors, j'voudrais partir, loin de tout, juste m'enfuir, laisse-moi courir loin, et laissons ce monde à bannir. -- @lali morales

Personne pour partager sa peine, pour l’emmener loin de tout, l’emmener loin de se monde de fous qui détruit, qui consume, qui brise au fil des relations humaines les plus destructrices. Détruite par les autres. Détruite par ceux qu’elle aime. Détruite par son image désastreuse, celle qu’elle a d’elle-même, fade, sans la moindre saveur, qu’une belle coquille qu’on aime un instant et dont on se délaisse en suivant. Personne pour l’emmener, pour la faire rêver, pour l’entraîner dans un autre monde bien loin de la pénombre. Personne, à part Lali. Brune énigmatique qu’elle veut découvrir, qu’elle veut déguster, encore et encore. Parce que rien ne semble banal, avec elle. Et c’est toi qu’elle choisit, Arya. C’est avec toi qu’elle oublie ses propres malheurs, ses propres faiblesses, ses galères, le bordel qu’est la vie. Tout simplement. Une partie d’elle s’en sent flattée, la remercie de cette solitude chassée, et l’autre est bousculée par la montagne de questions initiées par son esprit trop réfléchi. Pas du genre à se laisser aller. A perdre le contrôle. Pas du genre à se lâcher. C’est elle qui distribue les cartes, c’est elle qui dirige, mais pas avec Lali. Et c’est ce feu qui l’attire, irrémédiablement. Le besoin d’avoir une personne comme elle dans sa vie, capable de transformer sa vie, de bouleverser son quotidien, de réveiller son cœur. C’est ce dont elle a besoin, elle, qui se sent perdre pied tout en s’accrochant à la belle illusion qu’elle est hors d’atteinte. Un nouvel univers, dans lequel elle ne serait plus si faible. Une putain de belle planète qui serait sienne, avec un cœur qui ne se retrouve pas brisé. Qui ne se retrouve pas abandonné. Les pensées les plus noires s’évanouissent, lorsque ses yeux glissent sur chaque recoins de cette chambre, lorsqu’ils se posent de nouveau son sur son binôme et sur son sourire incroyablement pétillant. Communicatif. - Décidemment, tu ne fais rien comme tout le monde. Mais j’aime ta manière de me faire visiter la ville. Petite moue, le sourire en coin, le charme à peine caché derrière son regard soutenu. Celui qui ne lâche pas des yeux la belle, alors qu’elle s’installe avec elle. Mais elle ne répond pas réellement à ta question, Arya. Ce que tu voulais savoir, c’est comment elle avait pu avoir cette chambre. Comment elle peut passer de façon si simple d’employée à cliente. - La question est plutôt : qui ne voudrait pas passer une nuit dans un hôtel comme celui-ci ? Pensée rêveuse, évaporée dans un rire, sa main délicate se saisissant du verre que lui tend Lali, prête à trinquer avec elle. Prête à savourer de ce moment, de ce week-end aux pays des merveilles. T’es pas comme ça, toi, Arya, t’as pas de grands rêves de richesse. T’es pas spécialement attirée par le matériel. Mais tu veux une belle vie, tu veux pouvoir choisir, tu veux l’amour, tu veux avoir cette sensation magique d’être le centre du monde, pour au moins une personne. Une seule. Sensation un brin malsaine, que procure la jolie Lali, ce soir, en un seul regard. - A nous. Comme une promesse, douce, légère, de construire quelque chose de sérieux, de durable. Et elle devrait pourtant prendre peur, Arya, face à une fille comme Lali. Parce qu’elle ne supporterait pas d’être abandonnée, une fois de plus. Parce qu’elle ne supporterait pas de s’attacher dans le vent, une fois de plus. - Ils sont sympas au Plaza, de prêter des chambres aux employés… Qu’elle lâche, sirotant sa coupe, bulles pétillantes venant éveiller ses sens. Elle tire, prêche le faux pour savoir le vrai, cherche le moindre indice que la déesse Lali aurait pu égarer, laisser sur son passage.

(c) calaveras.

a p r i l 2 0 1 9
que ce soit toi ou pas, t'as bien l'impression qu'elle s'en fiche arya. parce qu'elle ne sait pas encore ce qui se trame tout au fond, ne sait pas combien tu fais illusion.
et c'est sans doute ce qui la pousse à continuer, ce qui la pousse à ne pas tout arrêter maintenant. il n'est peut-être pas si incroyable son cinéma. peut-être que finalement, elle y ressemble plus qu'elle ne croit à celle qu'elle voudrait tant être. à l'image idéalisée qu'elle expose au reste du monde. à ces hommes qui, trop contents de faire valser les coeurs, ne remarquent pas l'erreur.
et à cet univers doré qui ne cesse de l'émerveiller, elle s'y frotte sans discontinuer. espérant qu'à force d'essayer d'y entrer, elle s'y ferait une place de choix. et elle force le destin, y invite même arya pour se croire encore davantage chez elle. sauf qu'elle ne mesure pas toutes les fausses notes. les bouts d'elle, lâchés un peu partout, au bon vouloir des gens qui naviguent dans son cercle rapproché. elle ne mesure pas qu'elle pourrait bien finir par percer la carapace. par pénétrer à l'intérieur, pour y découvrir la véritable lali. la véritable toi.
celle pour laquelle personne ne se bat. parce qu'elle n'est jamais assez bien pour ça.
décidément, tu ne fais rien comme tout le monde. mais j’aime ta manière de me faire visiter la ville. les plages étaient toutes les mêmes. les soirées se ressemblaient trop souvent. et la population des côtes n'était définitivement pas celle qu'elles côtoieraient ce week-end là. au plaza, tout était haut-de-gamme. des services proposés aux résidents rencontrés. et chacun méritait d'appartenir à ce monde-là au moins une fois. dans toute une vie.
même si le compliment est détourné, il fait son petit effet. ça la touche de ne pas être relégué au rang de tous, au rang de n'importe qui. parce que tu veux exister par toi-même lali, ne jamais te calquer à un modèle vu et revu. ta vision de l'univers, t'as envie de la partager pour prouver que tu ne te contentes pas t'exister. que bien plus fort que ça, tu es.
ça, c'est ce que la ville a de plus beau. et à travers ses paroles, elle cible le luxe qui recouvre l'endroit. les simples gens qui se plient en quatre, à votre bon vouloir. les simples gens, ceux dont elle ne fait plus partie maintenant. parce qu'elle s'est offert l'illusion d'appartenir au grand monde. juste le temps d'un week-end, juste le temps d'exposer à arya qu'elle était pleine de surprises. et c'est excitant de voir à quel point la nouvelle amie est emballée par l'idée, au moins autant qu'elle. la question est plutôt : qui ne voudrait pas passer une nuit dans un hôtel comme celui-ci ? et la réponse était déjà toute trouvée. sûrement pas vous. les éclats de rire volent et s'entremêlent, tandis que les mains se parent d'une coupe au liquide dorée. le tableau est si parfait qu'on pourrait presque y croire. à deux héritières à la recherche de sensations, à deux héritières venant déchaîner les passions. à nous. les verres se choquent et les bulles disparaissent. avalées par l'appétit de deux gosses évadées de leur milieu de vie habituel.
ils sont sympas au plaza, de prêter des chambres aux employés… à l'entente de ces mots, la surprise la prend. et la manière idéale de se sortir de ce faux pas, ne lui apparaît pas immédiatement.
tu n'as pas encore envie d'être toi. tu n'as jamais envie d'être toi. pas comme ça, pas déjà.
alors la manoeuvre est distinguée, presque imperceptible. pour échapper au fossé trop près de ses pieds. mais pour garder l'avantage. j'ai des amis haut placés. le fil de l'échange qu'elle dérive, en même temps que ses iris. non, tu ne lui diras pas que tu n'es qu'une vulgaire employée. non, tu ne te rabaisseras pas à ça. parce que tant que tu ne l'as pas laisser filtrer de tes lèvres, ça reste une illusion. une douce abomination.
t'as déjà essayé une robe de créateur ? l'attention qu'elle reporte sur arya. les pupilles qui brillent de mille éclats. ça respire l'envie, le plaisir, l'euphorie. et ça vient mourir dans la gorgée d'alcool qu'elle avale.
tu lui feras goûter à tous les avantages de cet univers-là. comme si elle était ton cobaye, comme si elle était toi. parce qu'à travers tout ça, ce n'est personne d'autre que toi que tu cherches à rassasier.

_________________

--- c'est une question d'angle, d'envers et d'endroits. comment tu nous vois. comme dans un triangle, il faut être trois. toi, le désir et moi. quand est-ce qu'on se consume, qu'on se console d'en être arrivé là. quand est-ce qu'on se consume, une dernière fois.

ce monde m'étrangle, m'écrase et me brûle, me détruit, m'empêche de vivre dans ma bulle, alors, j'voudrais partir, loin de tout, juste m'enfuir, laisse-moi courir loin, et laissons ce monde à bannir. -- @lali morales

Dans les étoiles. Un instant hors du temps. Une nuit surnaturelle. Une autre dimension qui s’offre à elle. Celle de Lali, celle de son univers, celle de ce qui semble tant compter pour elle. Lali, elle a des diamants dans les yeux. Lali, elle a le luxe qui transpire de tout son épiderme. Et l’étudiante ne saurait encore distinguer s’il s’agit du rêve ou d’une réalité. Parce qu’elle est particulièrement douée, dans le rôle du funambule, Lali. Elle oscille, vacille, entre sous-entendus et les brindilles qu’elle accepte de lui dévoiler. Elle est bien meilleure équilibriste que toi, Arya. Tu maintiens le cap des apparences, mais ton cœur n'est plus qu’une vague de lave éclaboussant ton âme. Et avec Lali, la chaleur de la lave semble plus agréable, plus supportable. A chacun ses tares, à chacun ses blessures, et quelle importance, si Lali est attirée par la luxure ? Arya, elle, c’est la souffrance qui l’attire. A l’inverse de tout ce qu’elle a toujours aimé. A l‘inverse de tout ce dont elle rêvait. La réussite professionnelle. Un prince charmant. Une famille. Tout ce dont elle rêvait, désormais oublié, l’espoir éteint, la confiance brisée. Elle ne croit plus en rien. Elle ne croit plus en rien ni personne. Peut-être que c’est pour cette raison que tu te réfugies avec elle, que tu préfères t’évader de cette réalité, de ce qui t’attaches encore à ton ancienne vie. Peut-être que tu te sens plus rassurée par la nouveauté. Lèvres trempées dans les bulles acidulées, elle est titillée par cette passion en elle, titillée par ce que la belle parvient à faire sortir en elle. - Vraiment ? Je pensais que c’était toi, ce que la ville a de plus beau. Un peu de malice dans le regard mais une belle sincérité dans le cœur. Lali est sa première rencontre, Lali est une belle rencontre, qui ne semble pas vouloir l’abandonner, elle. Elle tient bon, tient à créer un lien avec elle, à lui faire découvrir ce qu’elle aime, ce qu’elle désire. Et ça te fait un bien fou de ne pas te sentir complètement seule ici, Arya. De ne pas te sentir complètement abandonnée, comme tu l’étais à Los Angeles. Seule, sans repères, incapable de te livrer, incapable d’admettre ta vulnérabilité. Peut-être que tu n’es pas plus prête, aujourd’hui, mais à ses côtés, tu n’as pas la sensation de devoir le faire. T’as le sentiment qu’elle perçoit ce que tu caches sans même chercher à le comprendre. Comme Arya sent ce que Lali ne dit pas, ce qu’elle n’admet pas. Elle ne croit pas à cette théorie, à celle des amis hauts placés. Elle ne croit pas à cette théorie, Lali, proche des plus grands de New-York. - Tes amis ont de la chance de t’avoir. Comme elle. Elle a de la chance de l’avoir. De la chance d’être tombée sur elle, à cette soirée. Elle, si différente des autres. Prête à lui offrir le monde. A lui faire découvrir le monde et ses merveilles. - Une robe de créateur ? Non, et toi ? Intriguée par le mystère qui se dégage de ses pupilles, elle reprend bien rapidement. - Dis-moi, tu as encore beaucoup de belles choses à me montrer ? Ce n’est pas ce qui l’attire, Arya, le luxe. Ce qui l’attire, c’est de voir quelqu’un se plier en quatre pour elle. Comme le fait Lali. Comme le fait Lali à présent. Peut-être parce que finalement, tout le monde se désintéresse de toi, à la fin.

(c) calaveras.

a p r i l 2 0 1 9
tu n'sais pas pourquoi tu fais ça. tu n'sais pas pourquoi t'es comme ça. à mille lieux de toi.
pourtant, elle s'y noierait bien volontiers dans ce rôle de composition. un rôle qu'elle souhaiterait voir faire peau avec elle-même. fusionner deux êtres et renaître. n'être plus que lali, nouvellement couronnée reine du bal.
à ses côtés, celle qu'elle souhaitait initier. lui dévoiler les dessous de sa prétendue identité. l'inviter à partager les privilèges qu'elle s'était octroyé.
et elle a de la chance arya, qu'à elle, elle se sente connectée. parce qu'elles sont rares les âmes à savoir la toucher. lali, la jeune femme aux mille-et-unes facettes. lali, la jeune femme capable de porter toutes les casquettes.
parce qu'à force de se ré-inventer, jour après jour, soir après soir, nuit après nuit, elle ne construit jamais rien de concret. au mieux, un semblant de quelque chose d'indéfinissable, qui s'envolera au réveil, dans la brise du petit matin. un lien artificiel, qui disparaîtra aussitôt la véritable morales retrouvée.
alors elle s'attache à ce monde qu'elle se créé pour l'impressionner, pour la faire rêver. pour lui donner envie de rester. parce que c'est peut-être de ça qu'il s'agit dans le fond. l'abandon qu'elle cherche à repousser, l'intérêt qu'elle essaie de susciter.
tu te dis que si elle tombe amoureuse de tout ce qui t'entoure arya, elle aura, mieux que la simple envie, le besoin irrépressible d'y revenir. de replonger tête baissée dans tout ce que tu lui avais fait miroiter.
vraiment ? je pensais que c'était toi, ce que la ville a de plus beau.
la malice dans ses yeux est en quête de celle que cache lali. et il ne faut pas bien longtemps pour l'attiser. elle lui plaît beaucoup arya, elle sent avec elle un contact inédit, une approche qu'elle a envie de voir évoluer. en laissant opérer les années. perdurer pour mieux exister.
toi, tu sais parler aux gens. si je t'emmenais avec moi dans toutes les soirées huppées où j'traîne, tu ferais sensation à coup sûr.
il ne fait aucun doute sur cette intuition qu'elle a. les mots qu'elle sait choisir, les compliments qu'elle sait poser là où il faut, juste quand il faut. exactement comme à cet instant précis, où elle venait de marquer des points face à une lali trop facilement satisfaite.
tu fais quoi dans la vie d'ailleurs ? t'as jamais pensé à te reconvertir ?
en politique par exemple. grâce à cette qualité essentielle qu'elle semblait déjà posséder. c'est qu'ils sont douées les politiciens pour captiver un auditoire, pour jeter de la poudre aux yeux, pour faire croire à leurs pires incongruités. bien loin pourtant de dresser un tel portrait d'arya, elle se contentait d'imaginer, de lui inventer une toute autre personnalité, une toute autre destinée, sans même savoir encore de quoi la sienne était faîte. mais lali ne serait pas lali si elle ne prétendait pas la majeure partie du temps.
tes amis ont de la chance de t'avoir.
un haussement d'épaules lui répond, avant même qu'elle ne mise sur les paroles. je n'ai pas énormément d'amis.
comment le pourrais-tu lali, alors que tu n'étais jamais la même ? jamais égale. alors que tu ne t'intéressais qu'à ton propre nombril, que tu ne cherchais qu'à parader au lieu de t'impliquer. si elle savait combien elle se trompe sur ton compte arya.
mais à nouveau, elle ne veut pas la faire fuir, alors elle se contentera de le dire tout bas. de garder pour elle seule le secret de sa solitude. quand bien même elle en connaissait les causes.
des vrais j'veux dire. t'es pas à plaindre lali, tu vis bien comme ça. parce que tu vis pour toi et que t'as pas besoin d'être entourée de gens que tu ne peux pas admirer.
et les confidences deviennent trop facilement oppressantes pour une fille comme elle. pas habituée le moins du monde à s'épancher, pas habituée le moins du monde à ressentir, sauf le pire.
c'est dans son monde tout en paillettes et en fascination qu'elle replonge, sans manquer d'y entraîner arya. et si elle espérait briller à ses côtés ce soir, elle devait compter sur la mise en beauté. et les robes de créateurs étaient sa première priorité.
une robe de créateur ? non, et toi ? un sourire conquis vient maquiller ses lippes. j'en ai déjà porté plusieurs oui. lors de ces soirées où tu paradais au bras des clients que t'avais fait craquer. tu t'en es même fait offrir plusieurs. et elle était bien là ta plus grande fierté.
dis-moi, tu as encore beaucoup de belles choses à me montrer ? ça dépend de c'que t'espères encore que j'te fasse découvrir.
le verre presque vidé qu'elle dépose à même la table basse, pour ramener à elles, un portant où était entreposé une dizaine de robes, toutes plus somptueuses les unes que les autres.
honneur à toi. pas besoin d'une boutique quand tout était déjà à votre portée.
pretty women, version moderne.

_________________

--- c'est une question d'angle, d'envers et d'endroits. comment tu nous vois. comme dans un triangle, il faut être trois. toi, le désir et moi. quand est-ce qu'on se consume, qu'on se console d'en être arrivé là. quand est-ce qu'on se consume, une dernière fois.

ce monde m'étrangle, m'écrase et me brûle, me détruit, m'empêche de vivre dans ma bulle, alors, j'voudrais partir, loin de tout, juste m'enfuir, laisse-moi courir loin, et laissons ce monde à bannir. -- @lali morales

C’est devenu trop facile, aujourd’hui, de se cacher derrière des artifices, derrière des millions d’apparences, des belles tenues, de beaux objets, derrière une fausse maîtrise de soi et un air éternellement insatisfait. Ce qu’elles font, toutes les deux, chacune à leur manière. Elles ne l’assumeront pourtant jamais, préservant les carapaces, préservant les derniers morceaux qui restent à sauver. Lali, elle semble à l’aise, plus que jamais, dans ses subterfuges. Lali, elle semble se complaire dans les manèges et les tromperies. Tu ne juges pas, Arya. Tu ne juges pas, parce que tu sais ce que c’est, de vouloir fuir les souffrances à tel point que prétendre que tout va bien devient plus rassurant, plus sécurisant. Profiter de millions de petites étincelles, qui scintillent, qui brillent, qui illuminent. Qui guident dans l’obscurité, durant de brefs moments, des moments un peu trop courts. Et celui-ci, elle aimerait le voir durer pour des heures, des jours, des semaines et des mois. Celui-ci, elle aimerait qu’il ne s’arrête jamais, qu’il ne s’efface jamais. Parce qu’il est hors du temps. Parce qu’elle a ce don extraordinaire, Lali, celui de transformer ce qu’elle touche en or. Celui de transformer le monde en merveille, en un seul regard. - Oui, je suis assez douée pour ça. Le rire cristallise l’instant, laissant croire qu’elle dit vrai alors que la vérité est toute autre. T’es peut-être attirante, Arya, peut-être intrigante, mais pas de celles avec qui on reste. Pas de celles qui marquent. C’est ce que tu crois, à cause d’eux. A cause de ceux qui t’abandonnent encore et encore. - Me reconvertir ? Non, je suis étudiante en médecine, c’est vraiment ce que je veux. Et je fais du théâtre depuis longtemps. Le détail qui possède son importance, qui recouvre les mystères, parce qu’elle n’est bonne qu’à ça, au fond, jouer la comédie. Être elle-même ne paye jamais. Être elle-même ne lui permet pas de gagner. Un point supplémentaire que vous semblez avoir en commun, Arya, la difficulté à se lier avec les autres, à se lier sans peur, sans crainte. - J’espère avoir la chance de pouvoir intégrer ce cercle. La blonde n’a pas la prétention d’y parvenir, parce qu’elle devine sans mal que pour la connaître, il lui reste une multitude de couches à faire disparaître, à creuser pour retrouver l’essentiel. Et c’est ce qu’il faut faire avec toi aussi, Arya. Creuser, encore et toujours pour découvrir ce qu’il y a de bon en toi. Ce que tu es capable d’offrir. Ce que tu es capable de donner. Bien plus que le matériel. Bien plus que cet endroit luxueux. Bien plus que cette bouteille de champagne. Bien plus que ces belles robes dévoilées par son amie. - Wah. Elles sont… magnifiques. Un bond jusqu’au portant, les yeux étoilés qui se posent sur les robes, toutes plus belles les unes que les autres, avant d’en sortir deux. - La rouge ou la brillante ? Curieuse de connaître l’avis de son amie, son choix, la plus sexy, la plus élégante, ce qu’elle préfère, ce dans quoi elle aimerait la voir. Une envie de devenir sa poupée, l’espace d’un instant. De se laisser guider pour oublier le temps.

(c) calaveras.

a p r i l 2 0 1 9
le plaza comme terrain de jeu pour le week-end.
sous ce toit où habituellement elle était celle que l'on faisait gambader, au bon vouloir des clients.
cachée sous une toute nouvelle identité, elle devenait ceux qu'elle exécrait.
t'aimes pas celle que t'es. t'aimes pas celle qu'on te force à exposer. t'aimes pas cette enfance que t'as eu, t'aimes pas l'avenir qui se dessine sous tes yeux. t'aimes rien de ta vie.
elle préfère de loin se ré-inventer telle qu'elle se voudrait. pour enfin afficher une personnalité qui les ferait tous vibrer. un pedigree qui les forcerait à l'envier. et quand la jalousie pointerait, elle jubilerait devant ce bonheur d'être.
d'être cette personne qui fait rêver.
le portrait tout juste dressé, c'est arya la première à en bénéficier. la première à la découvrir sous les traits d'une riche héritière. de quelqu'un qui ne manque pas de moyens pour satisfaire tous ses besoins.
ça paraîtrait presque flippant si on la regardait s'y essayer. la comédie était si bien rodée, le rôle si bien effectué. à tel point qu'elle pourrait s'y perdre.
alors la nouvelle lali écoute son amie. accepte les compliments qui s'échappent de sa bouche. contentant son égo et ses lippes qui esquissent un sourire trop heureux de percer.
t'aurais presque envie de prendre exemple sur elle et sa façon de s'exprimer. si aisément. de t'en faire une nouvelle corde à ajouter à ton arc. pour parfaire l'enveloppe tout juste amorcée.
parce qu'elle ne cesse de piocher ici et là. s'accaparant ce qu'elle juge bon à prendre chez les gens autour. à défaut d'être uniquement lali, elle devient un mix de tous ceux qui auraient pavé sa route.
me reconvertir ? non, je suis étudiante en médecine, c'est vraiment ce que je veux. et je fais du théâtre depuis longtemps.
c'est un beau projet.
ces mot sont sincères. parce qu'il faut énormément donner de soi pour soigner les autres. pour se forcer à porter, en plus des siens, les maux d'une centaine d'inconnus.
elle n'est pas assez altruiste pour ça lali. jamais elle ne pourrait se résoudre à faire passer les intérêts des autres, avant les siens.
l'égoïsme dans son plus simple appareil.
bien plus intéressée par l'évocation du jeu, elle rebondit sur l'aveu. à la recherche d'un je-ne-sais-quoi. d'un semblant d'explication sur ce qu'elle faisait sûrement chaque jour durant. sans cesse en représentation, dans une salle où le public ne se bousculait pas.
dis-moi... comment on en vient à faire du théâtre ?
tu veux qu'elle te dise pourquoi tu t'es lancée là-dedans. pourquoi tu te plais davantage à jouer ce que tu n'es pas. pourquoi tu détestes celle que tu es, quand tu adores celles qui ne vivent que dans ta tête. pourquoi tu préfères jouer ta vie plutôt que te contenter de la vivre.
elle est étrangement attentive lali. d'une manière totalement inédite. comme quelqu'un qui attendrait qu'on lui apporte le nom de sa maladie. qu'on nomme le syndrome qui la rendait ainsi.
sans pour autant négliger de lâcher quelques bribes d'elle. au gré d'une conversation qui allait et venait, surfant sur des sujets si différents. et des pans de vie qui l'étaient tout autant.
j'espère avoir la chance de pouvoir intégrer ce cercle.
presque émue d'entendre des mots qui n'avaient jamais toqué à son oreille. elle est si douce la sensation d'être désirée par un être qui nous touche. et le coeur est enrobé d'une douce couverture qui réchauffe à la simple idée de ne plus être seule. ça te donnerait presque envie de stopper là ta mascarade. sauf que la partie était si jouissive que tu peinais encore à y mettre un point final. pas maintenant, pas tout de suite.
et cette fragilité qui semble venir l'étreindre la fait vriller. parce qu'elle n'aime pas cette version d'elle-même.
lali est forte. lali n'est pas faible.
ce n'est pas quelle qui encaisse les coups, c'est elle qui les donne.
l'apparence de deux princesses qu'elle veut leur donner, lui sert d'échappatoire.
parce qu'elle a tout prévu. après le champagne, ce sont les robes de créateurs qui viennent compléter le tableau.
alors ce sont les deux paires d'yeux qui brillent. et ça lui fait du bien de reconnaître en arya, une petite partie d'elle-même. ça la rassure de savoir qu'elle n'est pas la seule à s'émerveiller devant le luxe et les paillettes.
wah. elles sont… magnifiques.
la partenaire s'avance et caresse du regard les nombreux tissus. quand lali fait de même, en quête de celle qui fera chavirer son coeur d'amoureuse des grands créateurs.
la rouge ou la brillante ?
son attention est de nouveau happée par le choix qu'on lui demande de faire. celui qui lui paraît pourtant évident.
la rouge évidemment.
parce qu'elle est blonde arya et qu'il n'y avait rien de tel pour faire ressortir son teint. parce qu'il n'y avait rien de tel pour être aussi élégante que sexy.
à son tour, elle s'en va frôler les robes. attirée par le jaune plus que par le rose. et c'est le regard dans le vague que sa question est formulée.
qui est-ce que t'aimerais voir ce soir ?
t'as envie de savoir. t'as envie qu'elle se confie à toi. qu'elle t'avoue que si on lui offrait un voeu réalisable sur le champ, qui était cette personne avec qui elle aimerait partager l'instant.

_________________

--- c'est une question d'angle, d'envers et d'endroits. comment tu nous vois. comme dans un triangle, il faut être trois. toi, le désir et moi. quand est-ce qu'on se consume, qu'on se console d'en être arrivé là. quand est-ce qu'on se consume, une dernière fois.

ce monde m'étrangle, m'écrase et me brûle, me détruit, m'empêche de vivre dans ma bulle, alors, j'voudrais partir, loin de tout, juste m'enfuir, laisse-moi courir loin, et laissons ce monde à bannir. -- @lali morales

Petit être en terre inconnue, Lali s’avance, peu à peu, sur le champ de ruine qu’est la vie d’Arya. Lali s’impose, peu à peu, prend de la place dans sa vie et dans son cœur. Le sentiment passion de découvrir une amie, de découvrir quelqu’un qui l’aimera et l’aidera quoi qu’il advienne. L’envie d’en savoir plus, d’en découvrir plus et le cœur ravi parce qu’elle entrevoit au plus profond de la jolie rousse. T’as décelé l’importance de l’image, à ses yeux, Arya. L’importance de l’apparence et de ce que le monde pourra bien penser d’elle, à défaut de se rassurer avec un peu d’amour propre. Et tu sais ce que c’est, peut-être bien mieux que personne, parce que toi aussi, t’as cette peur enfouie en toi de ne pas plaire au monde. De te retrouver sur le côté, finalement abandonnée, une fois l’attrait de la nouveauté passé. Lali, elle ne semble pas se lasser. Au contraire, elle cherche, gratte, fouille, s’interroge et s’intéresse à elle, à sa vie, à ses activités quand elle ne passe pas le temps dans les soirées New-Yorkaises. Et c’est sans artifice, que la blonde se révèle bien plus profonde que ce qu’il n’y parait. T’évoques ton projet, Arya. Sauver des vies, guérir des cœurs. Ton quotidien, ce que t’espères être ton quotidien. Parce que t’as cette aspiration, en toi, de faire quelque chose d’important. De donner un peu d’affection à ceux qui en ont le plus besoin. Elles s’arrêtent pourtant sur la comédie, fantasque, opposée à la vocation choisie. - Mon grand-père est réalisateur. Ma mère elle-même a tourné dans quelques films lorsqu’elle était jeune. Je crois que la passion est familiale, mais j’aime pouvoir me réinventer quand je monte sur scène. Petit sourire, presque intimidé alors qu’elle reprend. - Tu sais, c’est comme… Sentir le temps s’arrêter quelques instants et ne plus penser. Et ne plus ressentir, surtout. Ne plus avoir mal, surtout. Mais peut-être bien que l’initiatrice de cette soirée est bien plus au point qu’elle avec cette technique. Peut-être même qu’elle en est la reine, à en croire l’agilité avec laquelle elle se faufile, passe d’employée à cliente comme bon lui semble. Inventive et culottée, ton opposée, Arya, quand t’es plutôt dans la retenue et l’apparence glacée. - D’accord pour la rouge. Robe attrapée, prête à partir se changer, sa seconde question titille son esprit. Et dans un rare moment de spontanéité, elle se laisse aller. - Toi, cela compte ? J’aimerai voir ce que tu aimes. Et me faire ma place à tes côtés pour ne plus jamais avoir à te quitter.

(c) calaveras.

» taking care of each other (cosemy)
» high up in the hollywood hills taking violet pills.
» art is everything (arya)
» don't ask me why (arya)
» going bad (arya)