parenthèse lumineuse. (arya)

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{ parenthèse lumineuse }
crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren  

Elle s’est réveillée aux aurores ce matin.
C’est plutôt surprenant quand on la connaît bien. Loin d’être dans les habitudes de la princesse, elle qui aime beaucoup trop dormir pour s’infliger souvent ce supplice, plus encore lorsqu’il s’agit de ses deux seuls jours de repos de la semaine. Mais, aux grands maux, les grands remèdes. Après un café très fort, la jeune femme a commencé à préparer leurs affaires. Les siennes et celles d’Arya. Elle n’a pas eu besoin de réfléchir longuement pour savoir quelles tenues emporter. Elle connaît trop bien sa fille pour hésiter. Quelques vêtements estivaux, maillots de bain, lunettes de soleil, et tout l’attirail pour un séjour parfait. Il ne reste plus qu’à aller récupérer la voiture de location qu’elle a commandée la veille au soir. Quand elle revient, il est déjà huit heures. C’est encore relativement tôt mais, si elles veulent profiter de ce séjour au maximum, elle ne peut pas attendre plus longtemps. C’est dans cette idée que la jeune femme décide de pénétrer dans la chambre d’Arya. Elle approche sans un bruit de son lit avant de s’y installer doucement. Elle la contemple, quelques secondes, sans bouger. Elle a l’air si tranquille, à cet instant, si apaisée. Sa mère le sait, pourtant, c’est malheureusement bien loin de la vérité. Depuis qu’elle a découvert les secrets de Quinn, son cœur semble – à nouveau – s’être brisé. Et celui de sa mère aussi, comme une évidence, un réflexe instinctif. Car sa douleur est la tienne, ses peines de cœur sont aussi les tiennes. T’as besoin, plus que quiconque, qu’Arya soit bien. Elle ne l’embête pas beaucoup, elle essaie de discuter avec elle, lui change les idées comme elle peut. Elle fait tout pour la faire sourire, Cassey. Mais elle voit bien que sa fille est malheureuse, elle voit bien qu’elle souffre… et ça la tue de ne rien pouvoir faire pour l’aider. C’est précisément pour cette raison qu’elle a eu cette idée d’un petit voyage, rien que toutes les deux, entre mère et fille. Elles ne partent pas longtemps, juste assez pour se déconnecter de leur quotidien. Juste assez pour respirer l’air frais, profiter de la mer, d’un bel hôtel, des vacances de reine comme Arya aime si bien. Prenant une brève inspiration, l’antiquaire finit par relever sa main jusqu’à la chevelure dorée tellement similaire à la sienne. Elle caresse ses cheveux de blé quelques secondes, comme pour la réveiller en douceur, avant de murmurer enfin. – Arya, mon ange… elle la voit légèrement remuer, ce qui la fait sourire de cet air attendri. Elle l’aime tellement, sa fille. – C’est l’heure de te réveiller ma grande. Sa voix se fait déjà plus forte car il n’est plus question de se montrer patiente. Le soleil, la plage, et un beau séjour idyllique les attendent. Les prunelles de sa fille à peine ouvertes, Cassey se relève déjà et reprend la parole d’un ton enjoué, beaucoup trop enthousiaste pour quelqu’un qui vient de se réveiller. – Allez, tu te réveilles, tu t’habilles et tu viens dans le salon. Tu as dix minutes. précise-t-elle avant de partir. Et elle est bien gentille, de lui accorder dix minutes. Elle aurait eu envie de ne lui en donner qu’une. T’as hâte, Cassey. Hâte de voir le sourire revenir sur le visage de ta fille. Mais, hâte aussi, de partager des moments magiques en sa compagnie. Elle est, Arya, l’amour de ta vie.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren  

Doucement, elle se réveille, la princesse. Les paupières s’ouvrent avec la délicatesse d’un battement de papillon pour laisser apparaître les magnifiques émeraudes que sa mère aime tant. Elle la contemple, un bref instant, avec dévotion, avec autant d’émerveillement que le jour de sa naissance. Elle sera toujours la plus grande admiratrice de sa fille, Cassey. Mais ce n’est pas le moment de s’extasier sur son bébé, elle aura tout le loisir de le faire durant le séjour qu’elles vont partager. Ni une ni deux, elle donne ses exigences à Arya avant de la laisser seule dans sa chambre, le temps de leur préparer un petit en-cas. À peine neuf minutes plus tard, elle la voit arriver dans le salon, le maquillage impeccable, même si sa mère reconnaît son minois encore mal réveillé. Mais, déjà, elle paraît se douter que sa mère a bien une idée derrière la tête. C’est l’une des choses que tu aimes le plus dans votre relation. Arya, elle n’est pas seulement ta fille, elle est aussi ta meilleure amie ; ta plus grande alliée, ta partenaire dans tes folies. Et celle qui suit, toujours, tes envies. Moins extravagante que sa mère, la blondinette a hérité, plus qu’elle n’en a l’air, de son tempérament téméraire. Elle sait, Cassey, mieux que personne éveiller la pointe de folie chez sa fille. Elle sait, aussi, qu’elle la suivra, peu importe où elle ira ; la fille cédant avec patience aux caprices de sa mère, bien plus que n’arrive le contraire. Alors, devant sa question, l’antiquaire se contente de lui adresser un sourire empli de mystère. – Non, tu ne sauras qu’en venant avec moi. Et, prenant son sac d’une main, elle saisit celle de sa fille de l’autre pour l’attirer jusqu’à l’extérieur de l’appartement. Elles quittent l’immeuble ensemble, leurs affaires déjà dans le coffre de la voiture, pour éviter que sa fille n’en sache trop. – Bon, j’ai conduit la voiture d’Owen il n’y a pas longtemps, alors je crois qu’on va réussir à éviter l’accident. et elle révèle, sans se rendre compte, une information pas si anodine. Mais, le sourire sur les lippes, elle s’installe derrière le volant et attend que son acolyte en fasse de même, avant d’entamer le trajet. – Alors, essaie de deviner, où on va d’après toi ? elle lui propose, loin pourtant de vouloir lui donner la véritable réponse. Car, tant qu’elle l’intriguera, l’esprit torturé de sa fille se reposera… et elle en a besoin, Arya. Besoin de se déconnecter, du monde, et de se reconnecter qu’avec elle.
Car cela a toujours été ainsi, après tout, vous deux contre le reste de l’univers.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren  

Il y a comme une connexion impossible à décrire. Un lien immuable, extraordinaire, indivisible. Elle a toujours eu énormément d’amis, des garçons, des filles ; des histoires d’amour aussi, passionnelles, compliquées, ou anodines ; elle rencontre des personnes constamment chaque jour de sa vie. Parce qu’elle est ainsi, Cassey, elle devient très vite indispensable aux autres ; faisant d’une rencontre d’un jour un lien bien plus fort. Pourtant, malgré tout, rien ni personne ne pourrait remplacer sa fille. Arya, elle est à la fois ta fille et ta meilleure amie. Ta confidente, celle qui écoute tes soucis, même celle qui t’aide à les réparer quand c’est possible. Elle est ton plus grand pilier. Sans elle, tu sens que tu n’es plus qu’une moitié. Sa fille, le prolongement d’elle-même. Les tempéraments opposés, parfois, si similaires quand c’est plus attentivement qu’on les observe. Elle lui a inculqué ses valeurs, sa manière de concevoir le monde et ceux qui le composent. C’est sûrement pour cette raison que, mieux que personne, la mère peut voir en la fille toutes les souffrances inavouées ; tous les besoins insoupçonnés ; toutes les envies réfrénées. C’est sans doute pour cette raison que, sans que sa fille ne lui ait rien demandé, elle a préparé seule ce voyage improvisé. Parce que tu le sais, Cassey, sûrement mieux qu’elle-même. C’est exactement ce dont ta fille a besoin. Oublier son cœur abîmé, oublier celle qui l’a brisée, oublier tout pour se concentrer sur ce qui a toujours compté… elles. Si décidée à lui changer les idées, l’antiquaire fait ce qu’elle a trop tendance à faire. Elle parle sans réfléchir, spontanément, laissant échapper une information non sans importance. Retenant une grimace devant la question de sa fille, elle fait mine de se concentrer en quittant l’allée pour prendre la route. – Hum oui… c’était un soir où tu n’étais pas là, je crois. elle élude la question, seulement pour éviter qu’Arya ne commence à se laisser emporter par son imagination. Ou peut-être que tu as trop peur qu’elle soit dans le vrai ; qu’elle se rapproche trop près de la réalité. Toi et Owen, c’est une histoire compliquée. Et tant qu’elle le demeurera, tu préfères l’en préserver. Il lui est bien plus facile d’évoquer leur petit voyage au paradis. Arya la connaît trop bien pour ne pas deviner quelle sorte de séjour l’attend mais sa mère choisit de la taquiner pour de bon. – Moi qui voulais te dépayser dans la nature. elle lui adresse un petit clin d’œil malicieux avant de se pencher légèrement – très imprudemment - pour récupérer dans son sac à main un petit sac qu’elle dépose sur les genoux de sa fille. – Tiens, c’est pour toi. Viennoiseries françaises et brique de jus d’orange, elle a pris suffisamment à manger pour les occuper tout au long du trajet.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren  

Il y a comme un vent d’air qui vient directement s’installer. Une bouffée d’air frais venue tout de suite les requinquer. Mais, plus que la perspective de leur séjour, c’est seulement leur présence. Leur présence, à toutes les deux, ensemble. Car elles n’ont pas besoin de vacances, pas besoin d’hôtel de luxe ou de plage paradisiaque. En réalité, elles n’ont besoin de rien, toutes les deux, si ce n’est d’elles-mêmes. Tout au long de sa vie, Cassey a vécu bien des histoires tumultueuses, bien des complications dans son existence chaotiques. Mais, de la naissance d’Arya jusqu’à aujourd’hui, tu ne t’es plus jamais sentie seule grâce à ta fille. C’est une drôle de sensation ; un sentiment difficile à expliquer, pourtant bien ancré en toi. C’est comme si, peu importe tout ce qui peut t’arriver, il y a cette constante, ce pilier. Cet équilibre que tu garderas toujours, ne serait-ce que pour ta fille. Et pourtant, imprévisible Cassey, elle est loin d’être la personne la plus stable qui soit. Besoin permanent de nouveauté, besoin assoiffé de liberté ; besoin de suivre ses envies sans prendre en considération les risques. Elle frôle les interdits, constamment ; mais s’il y a une chose précieuse dans sa vie, c’est bien elle, sa fille. Néanmoins, le papillon virevoltant n’a pas tenu bon de lui raconter les derniers déboires de sa vie sentimentale. Cette valse sans fin avec le premier homme qu’elle a aimé, le père de son bébé. Devant ses interrogations, Cassey est d’abord embarrassée. Puis, carrément mal à l’aise, alors qu’elle se rend compte de l’ambiguïté des paroles de sa princesse. – Mais non, Arya… pourquoi je ferais ça. elle s’enfonce toute seule ; elle ment à sa fille ou peut-être qu’elle se leurre. Elle ne sait plus très bien, la sulfureuse, elle sait seulement qu’elle est incapable de lui mentir. Pas à sa fille. – Il a subi… un décès. L’une de ses collègues de travail. Il était invité à ce pot en son hommage et… il n’allait pas bien. C’est tout. Elle lui dévoile un bout de la vérité ; elle lui raconte même en vérité tous les faits. Mais c’est sur la complexité de ses sentiments qu’elle se tait. Parce que tu redoutes sa réaction ; ou peut-être tes propres sentiments. Parce qu’elle te demanderait des explications et te mettrait, mieux que quiconque, face à tes propres contradictions. Elle te connaît, Arya, bien mieux que toi. Tu peux te mentir à toi-même mais tu n’y arriveras pas avec elle. Un petit soupir qui se transforme en rire quand elle entend son interlocutrice réfuter de quelques mots toute possibilité qu’elle l’ait entraînée ailleurs que dans un hôtel luxueux. – Je t’ai bien trop mal élevée. Tu as des goûts beaucoup trop luxueux. elle affirme pour la taquiner, avant de lui adresser un sourire amusé. Elle la contemple un instant, les opales emplies de tendresse, pendant qu’Arya découvre son petit-déjeuner. Elle la contemple, toujours, comme son bébé. C’est ce qu’elle sera toujours pour toi. Peu importe les années, peu importe tout ce qui peut arriver, elle sera toujours, toujours, ton bébé. Alors qu’elle se concentre à nouveau sur la route, la jolie blonde ne peut s’empêcher de lui jeter un coup d’œil de temps à autre. Elle se demande comment Arya vivrait… un rapprochement avec son père. Après une brève inspiration, un dernier regard en sa direction, elle reprend enfin. – Dis, Arya… Ça te ferait quelque chose si je me rapprochais d’Owen ? Et la question est posée. Cassey, tu ne peux plus reculer.

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{ parenthèse lumineuse }
crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren  

Le cœur prêt à s'arrêter,
elle attend le verdict, le souffle un peu trop coupé.
Arya, elle est un parfait baromètre pour connaître l'importance d'une relation dans l'existence de sa mère. Tant qu'elle n'évoque pas l'existence d'un homme avec sa fille, c'est qu'elle n'est pas prête à le faire réellement entrer dans sa vie. C'est plus vrai, encore, avec Owen. Owen, le premier amour, mais surtout le père. Il est le père d'Arya et, pour cette unique raison, l'antiquaire est plus effrayée encore par ses sentiments. Car tu ne seras pas la seule touchée, si tu risquais tout avec Owen, tu ne serais pas la seule blessée. Il y aurait aussi elle, ton bébé, tout juste prête à se lier. Tu te trouverais égoïste, Cassey, si tu prenais un tel risque avec son père, seulement pour assouvir un caprice personnel. C'est pour elle, au fond, qu'elle se pose autant de questions depuis tout ce temps... alors il est peut-être venu celui de l'interroger, elle. La principale intéressée paraît surprise, troublée même, devant une vérité qu'elle ne semblait aucunement envisager. Pour cause, Cassey a tout fait pour la maintenir loin de ce secret. Si elle lui en parle, aujourd'hui, c'est bien plus significatif qu'elle ne le laisse supposer. Même plus encore qu'elle n'est prête à se l'avouer. «  Nous n'étions pas vraiment en contact, enfin, nous... » elle cherche ses mots, ceux qui éviteront de froisser la sensibilité mal voilée de sa fille. Ceux qui, aussi, tairont la vérité sans qu'elle ne doive réellement lui mentir. «  Nous ne nous sommes pas réellement parlés depuis Noël mais... c'est assez difficile à expliquer. Je sais qu'il n'est jamais bien loin. » pas loin de sa vie, pas loin de son esprit,
pas loin de son cœur aussi.
Mais c'est cette réalité-là que le papillon trop habituée à virevolter a encore du mal à révéler. « Il est mon premier amour, Arya... et c'est grâce à lui que tu es là. Je ressentirai toujours quelque chose pour lui. » elle ne saurait seulement pas dire, s'il s'agit d'un amour inoublié, ou bien, d'un attachement indélébile, de ces affections impossibles à effacer. «  Je n'ai jamais songé à ce dont j'avais envie parce que je lui en voulais, et parce qu'il y a toi aussi. Je sais que tu ne veux pas m'empêcher de quoi que ce soit mais... tu comprends, ce que tu ressens, pour moi, passe avant n'importe quoi. » avant ce qu'elle peut éprouver pour son père. Avant Owen. Et, même, avant elle. Cassey, elle pense trop souvent à elle mais on ne lui enlèvera jamais une chose, c'est qu'Arya demeure malgré tout sa priorité absolue,
maintenant et pour toujours.