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 MAUX DOUX (L O A N)

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Message Sujet: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Mer 11 Juil - 14:54





ON SE LASSE DES MOTS DOUX,  DE BOUCHES À OREILLES ON SE LAISSE DES MAUX TROUBLES.


☁️
Encore une de ces nuits où ils ne seraient pas à l’abri, de leurs coeurs en ébullition, de leur tête en fraction, d’leur amour mâché et d’leurs espoirs avortés.
Loup ce soir, il a traqué les étoiles dans le ciel mais il ne les as pas trouvées. Elles ont sûrement lâcher l’affaire parce qu’elles n’ont plus rien à faire. Peut-être qu’elles aussi, elles observent Océan et elles sont tristes pour elle. Peut-être qu’elles aussi, elles ont compris qu’Océan, elle suffoque dans sa vie alors qu’elle est belle, Océan, avec ses lèvres en coeur même si elle fait le tapin toutes les heures. Océan, elle vient pas vraiment d’la mer même si elle en a vécu les tempêtes, comme si elle avait pris perpette par le tribunal de la vie. Alors maintenant elle est comme un oiseau cagé Océan, elle a des chaînes autour des pieds qui sont coulérs dans l’asphalte mais n’a pourtant pas perdu le bleu cobalt de son océan d’antan.
Il aimerait bien lui dire à Océan,
qu’elle est belle maintenant,
qu’elle sera belle dans dix ans.
Qu’elle était belle quand elle a perdu sa première dent
(sûrement)
qu’elle est belle encore plus que toute la galaxie
qu’elle sera belle toute sa vie.
Il aimerait bien lui dire à Océan,
qu’il aimerait l’entourer de ses bras
pour lui servir de couverture (comme un roi)
qu’elle se sente enfin en sécurité
pour qu’elle se sente enfin aimée.
Il aimerait bien être médecin pour lui guérir le myocarde, il s’est mis à battre au quart de tours. Même si parfois, il fait des loopings. Des grands 8 aussi, certainement.
Carcasse famélique, regard angélique. Lui manque un pull de protection, à Océan.
Un pull avec plein de papier bulle. T'sais, pour encercler son petit coeur tout mou, d'ses rêves qui piquent comme du houx.
Alors comme à l'accoutumée, Loup cherche sa prostituée, pour quelques mots à échanger, pour quelques sourires à s'délecter. Il la cherche, là, sur son trottoir, dans l'noir, après avoir passé la journée à mendier, pour s'payer une soirée avec sa bien-aimée.


Meredith sur le bar accueille les fêtards,
ses cuisses se séparent, se filent ses bas...
Confesse, fesse, fesse qu'on la laisse, laisse, laisse.
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Message Sujet: Re: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Jeu 12 Juil - 1:03

Ses yeux brillent ce soir (comme brille l’étoile quand le soleil disparait au crépuscule).
Ses yeux brillent, bousillés par l’éclairage nocturne, soleil des couche-tard et veilleuse menteuse de son enfance (comme disparait l’étoile derrière la brume et les hauts immeubles prisons).
Océan elle n’y voit plus rien dans les rues de la ville, le corps raidi et la fatigue devenue silencieuse entre ses lippes carmin. Ce soir encore il n’y a pas de comètes filantes derrière les persiennes. Ce soir encore Océan elle sent l’amertume rester au fond de sa gorge, reconnait le goût salé de la larme qui glisse sur sa joue avant de disparaitre à la commissure de ses lèvres abîmées. Ce soir encore Océan récupère les billets à la dérobée dans une tristesse muette. Meurt pour quelques soupirs menteurs. Se noie pour quelques dollars rendus sales. Sa veste, elle, n’est plus qu’un tissu défait entre ses doigts quand elle sort dans la rue déserte, ses cheveux bruns lui tombant sur le visage sans qu’elle n’ose observer son reflet dans la devanture de la bâtisse d’en face.
Alors Océan elle le confesse parfois aux oreilles de solitude, lui avoue dans un murmure timide qu’elle aimerait bien s’enfuir un jour, s’échapper sur son radeau bancal. Océan elle ne lui dit pas pourtant qu’elle aimerait surtout que quelqu’un l’accompagne, ne fait pas l’aveu d'un vœu qu’elle a répété trop de fois gamine au passage de l’étoile filante.
Océan elle ne voulait pas être seule.
Océan elle voulait seulement être aimée. (Mais elle a poussé la mauvaise porte).
Océan elle a rencontré les ombres aux détours d'une rue et s'est laissée prendre, a cru trouver une amie avant de déchanter. Elle a appris à mentir à leurs côtés, ment quand elle se persuade qu’aujourd’hui elle n’a plus peur, ni du noir, ni du monstre qui vit entre les briques des maisons. Pourtant c’est son corps qui se recroqueville chaque fois qu’une silhouette apparait à quelques mètres de là, se rapproche d’elle trop vite. Soupir file entre ses lèvres, mécanique habituée, Océan elle ne veut plus ce soir. Océan elle veut seulement faire disparaitre les marques laissées sur son corps, les empreintes que les inconnues laissent sur sa peau pour la faire sienne.
Océan rêve d’une douche, de l’eau pour que tout s’efface.
Puis vient le temps où ses muscles se détendent, un soulagement étrange dans le cœur.
C’est toi. Océan elle a la voix éraillée et sûrement qu’un bout de son cœur fait sonner l’écho dans sa voix, fait trembler ses cordes vocales au rythme de la tristesse.  
Loup.
Océan elle reste immobile et honteuse, regarde ailleurs pour ne pas qu’il lise dans ses yeux.
Loup.

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Message Sujet: Re: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Jeu 12 Juil - 2:13





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☁️
Océan, quand on la regarde de loin, on pourrait croire à un ange éteint. À qui on aurait coupé les ailes pour éviter qu’elle s’envole mais Loup il aurait bien voulu être magicien pour lui rafistoler mais il aurait eu peur qu’elle s’en aille loin de lui après. Peut-être dans l’ciel, rejoindre la lune parce qu’Ocean elle aussi, elle a une face cachée d’enfant meurtri. Quelques cicatrices sur son cœur et sur son corps de maux inavoués, l’acide de ses pleurs qui a fini par ronger son épiderme à force de trop couler. Océan elle possède un virus dont elle ne guérit pas (c’est comme ça) et même si Loup espère un jour pouvoir être son médicament, il sait qu’il a trop d’effets secondaires.
Pourtant Océan, elle sent toujours les roses et le printemps, elle laisse une odeur sucrée sur les vêtements de Loup quand il s’en va tard la nuit retrouver sa cave où il s’est fait clandestin. Pourtant Océan, il sent bien que dans sa voix couteau se cache aussi des lames où s’atrophient des sentiments délirants. Démence dans la tête de cette liberté enfermée, clémence dans l’être de cette visite qui l’assainit pour éviter d’vomir ces pressions quotidiennes, cette dépression dont la pluie diluvienne a fait coulé son cœur. Bête en cage.
Pour ça, ils se ressemblent.
S’assemble leur puzzle de maudit effroi, où leur crâne devient étroit de ces tourments amers et leurs situations précaires.
En attendant, ils l’ont maintenant leur échappée-belle, leur pause dans le palpitant en dentelle, le soupir dans leur monde déchiré, d’leur âme brûlée. Les fissures du temps qui s’écartèlent entre leurs maux silencieux, s’insufflant douloureusement dans leurs veines, des écorchures en forme de pellicules de poussières, signe des vestiges du temps passé qui s’est écroulé.
Loup aimerait bien construire des barrières de sécurité pour essayer de solidifier leur univers mais il n’a pas les bons matériaux, il sait qu’en peu de temps tout prendra l’eau.
Et toutes ces pensées s’effacent lorsque son regard croise le sien, drogue acidulée sous le palpitant fou qui dansera bientôt sous ses phalanges.

- Sois pas si heureuse, ça risquerait de rendre jaloux les autres.

Mots corrosifs qui grignotent un peu l’air refroidi, de cette lune qui a avalé le soleil pour la nuit. Il sourit, taquin, pour essayer de lui offrir ce dernier disparu afin qu’elle l’arbore sur son faciès de poupée désinhibée.

- Tu m’accordes une heure ?


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Message Sujet: Re: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Jeu 12 Juil - 8:38

Elle erre dans les rues désertes, les jambes tremblantes depuis que la fatigue a décidé de la guider dans le queens silencieux (l'abîme). Filent les minutes autour de l'aiguille brodée, se défile la broderie protectrice autour de son palpitant. Océan elle a essayé pourtant de s’en aller, de s’échapper pour rejoindre la rive d’en face, là où le temps (les heures et la météo sûrement) semble plus clément. Elle n’a jamais réussi seulement.
La première fois les vagues ont détruit le radeau fragile.
La deuxième fois elle n’a pas trouvé le chemin (parce que personne ne lui a montré sur la carte, parce qu’elle n’a rien vu dans le ciel, ni étoiles, ni indices).
Toutes les autres fois le radeau a chaviré, son cœur avec.
Alors elle s’est lassée.
Océan elle n’avait plus beaucoup d’espoir quand elle a croisé Loup pour la première fois, au détour d’une rue plongée dans l’obscurité. Océan elle n’a pas tout de suite cru à l’espoir qui renait quand ils se sont enfermés comme à l’accoutumée (pour elle) pour la première nuit (à deux). Pourtant Loup n’est pas totalement comme les autres. Loup ne laisse rien de visible sur son corps quand il repart, Loup ne joue pas avec son corps comme les autres le temps de quelques heures. Lui ne lui fait pas de mal. Lui ne fait rien. Elle, elle a peur quelques fois de s’y habituer, d’y prendre trop goût.
Mais peut-être que c’est déjà trop tard parce que si le sourire qui nait sur ses lèvres semble si léger qu’elle ne le sent pas, lui reste bien réel.
Parce que dès que son regard croise le sien c’est la poussière entassée sur son cœur qui se soulève quand les battements reprennent et ça elle le sent, ne le comprend pas bien d’ailleurs.
Loup est une pause dans l’espace-temps, Loup réchauffe son cœur mais Océan elle crève de l’admettre. Si t’as ce qu’il faut alors oui, j’veux pas risquer de rendre les autres jaloux.  Ce soir encore elle ment, rigole faussement de ce qui ne l’a fait plus rire depuis longtemps, n’avoue pas non plus qu’elle a besoin de lui. De la douceur qui l’accompagne quand il pousse la porte. Loup. Ce soir encore elle n'ose pas admettre ce qui lui fait peur. Alors peut-être qu'une fois l'heure arrivée à son terme elle se persuadera Océan, essayera de se défaire en se répétant le mensonge (Celui qui dit que Loup joue et ne vaut pas mieux que les autres). Océan elle a peur d'avoir mal au fond, pas au corps (elle ne ressent plus rien), au cœur (à vif). Océan a peur de Loup, peur que le   l o u p   s'amuse d'elle, peur de trop s'attacher. Mais peut-être que c'est trop tard. j'te suis. Pourtant Océan elle a peur que le temps soit encore contre elle ce soir, redoute déjà le moment où Loup partira et la laissera à nouveau seule dans l'ombre.



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Message Sujet: Re: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Ven 13 Juil - 2:59





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☁️
Il y a toujours une palette d’envies qui se dessinent dans sa tête, synesthésie qui dégouline de ses phalanges inertes (quand il l’observe). Les supplications dans ses yeux enfouis d’un néant crochu aux contours cinglants, saignent les abysses de ses émotions lacérées qui croupissent au fond de sa cage thoracique. Boulimique d’amour, il voudrait polir sa carne de ses fiévreux baisers mais il n’ose pas Loup, il n’ose pas se ranger auprès de tous ces prétendants déchus qui chutent leur désespoir saupoudré sur quelques billets au soir bien réveillé, pour juste tremper leur peine dans des escapades moribondes. Escalade dans un demi-monde au ciel ouvert vers des folies fantasques, Loup n’a pas pied, Loup a coulé alors qu’il aurait aimé apprendre à nager. Le monde chavire, ou serait-ce son coeur quand Océan lui tend sa main pour qu’il l’accompagne dans son navire saturnien. Des mots encore ébranlés en guise de couverture quand on la laisse seule, nervures qui sillonnent les murs de plaintes arrachées sous les draps qui se transforment en voie-lactée quand Loup y met les pieds.

Il voudrait lui bâtir un empire pour effacer les misères qui s’empilent sur son faciès,
il voudrait trouver un balais pour enlever les ridules qui s’entassent sous ses yeux fatigués
pour enfin vider les tiroirs de tous ses chagrins qui s’amoncèlent dans ses cernes irritées.


- Si t’as ce qu’il faut alors oui, j’veux pas risquer de rendre les autres jaloux.

Erratique est le silence qui s’insinue entre eux, qui se fraie un chemin sinueux, anarchique est l’envie oppressante de l’étreindre dans l’ombre du cercueil de leurs émotions, recueil de leurs complaintes réunies dans un cri qui se meurent tard chaque nuit.

- J'te suis.

Tumulte dans sa caboche, danger brûlant qui s’approche de son palpitant, tant attendu, toutes les étoiles qu’il a admirées ce soir, espérant secrètement pouvoir les voler au ciel pour les offrir à Océan, il fait quelques pas avant d’ouvrir la porte (de ses désirs refoulés). Presque un soupir s’échappe de ses lippes lorsqu’il observe la pièce, préférant brouiller le parfum de la fraicheur désespérée des vices cramés, il se pose simplement sur le lit, préfère regarder le plafond en attendant de sentir la présence de sa dulcinée à ses côtés.
Parfois, il ferme les yeux et il imagine tous les baisers qu’il pourrait lui voler. Des baisers-papillons, des baisers-coccinelles. Des baisers sur les yeux, sur les joues, sur le front, sur la bouche mais surtout pas sur le nez parce que ça porte malheur, il le sait. Il s’imagine la texture de ses lèvres, le goût sucré qu’elles laissent en suspens, intégré dans son âme. Des baisers-pansements, des baisers-échappatoires et des baisers pour oublier tristesse.
Alors quand c’est comme ça, il sent que tout une fanfare est rentrée dans son coeur.

- Tu penses qu’un jour, tu te rendras compte que t’es un soleil ? Même si parfois, c'est vrai, t'es p't'être un peu plus la lune… ou un p’tit arc-en-ciel sur fond… sur fond mauve (j’aime bien le mauve, ça ressemble aux ecchymoses et au cosmos), un joli pot de paillettes multicolores voire même une pierre précieuse qu'on veut chérir pour ses propriétés bénéfiques…. un sourire qui s’étire jusqu’à ne plus en fi…

Puis il s’arrête. Brutalement. Parce que dans le fond, il ne sait même pas pourquoi il est parti là-dessus, parce que dans l’fond, Loup, il sait même pas si Océan elle l’aime bien.


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Message Sujet: Re: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Ven 13 Juil - 22:02

Océan elle a les maux bleus tatoués sur la peau. Un peu sur ses bras. Beaucoup sur ses cuisses. Là, sur son corps tout entier. Sa carcasse, elle, n’est plus qu’un simple reflet amer dans les vitrines quand vient le jour en souvenir du chiffon usé devenu sale tard dans la nuit. Pyramide d’os bouffés par le temps corrosif, s’effritent si vite qu’elle a peur de la poussière. Océan elle a dessiné les anneaux de saturne pour rendre les marques moins honteuses et enfin créer sa propre galaxie. Pourtant elle suffoque d’une solitude acerbe, le sentiment d’être enfermée dans le néant (vide et froid) qui sépare deux planètes, spectatrice abandonnée du big bang. Mais il y a Loup. Loup qui gravite comme un satellite, s’invite dans son monde et traverse l’atmosphère en poussières d’étoiles jusqu’à illuminer la voie lactée de son passage. Juste avant que le sablier ne crache son dernier grain de sable et expulse les pensées du garçon au corps inconnu, l’éloigne d’elle le temps de lui faire reprendre sa marche dans l’écho de sa propre voix (celui que fait naitre le vide, les syllabes rebondissant contre les murs sans couleurs). Alors Océan elle aimerait bien redevenir enfant pour un temps, dessiner sur le papier blanc l’azur de la mer et le bleu du ciel, le brun des cheveux du loup qui ne souffle pas sur sa maison fragile comme la paille.
Elle les a perdus il y a longtemps.
Les crayons de couleurs se sont cassés dans les tonneaux sur le macadam. L’été de ses deux ans.
Océan elle rêve parfois que le dessin ne soit plus si fade. Ne soit plus la pale répétition d’un spectacle déjà trop joué. Mais elle ne décide de rien elle, pantin entre les mains du metteur en scène, de cet homme de l’ombre qui récupère les pourboires. Les draps ne glissent plus comme de la soie sur son corps, lui brûlent seulement l’épiderme. Mais pas quand c’est Loup qui s’installe sur le lit, pas quand elle s’assoit de l’autre côté (sûrement un peu confuse, sans doute bouffée par le rouge honteux sur ses joues).

- Tu penses qu’un jour, tu te rendras compte que t’es un soleil ? Même si parfois, c'est vrai, t'es p't'être un peu plus la lune… ou un p’tit arc-en-ciel sur fond… sur fond mauve (j’aime bien le mauve, ça ressemble aux ecchymoses et au cosmos), un joli pot de paillettes multicolores voire même une pierre précieuse qu'on veut chérir pour ses propriétés bénéfiques…. un sourire qui s’étire jusqu’à ne plus en fi…

Océan elle aimerait bien prendre la main de Loup pour essayer. Voir ce que ça fait.
Océan elle voudrait prendre sa main et la déposer sur son cœur pour que Loup soit son docteur. Elle doit être malade elle parce qu’à l’intérieur c’est comme si ses organes se réveillaient d’une trop longue léthargie, comme si la machine qui pompe son sang était prête à exploser dans la frénésie des battements.
T’arrête pas… Elle l’avoue à demi-mot, les lèvres pincées quand son regard croise timidement le sien. Ce soir elle voudrait que jamais rien ne s’arrête, que les mots nettoient la saleté qui s’est imprégné dans les murs et dans son sang. Que Loup jamais ne s’arrête. Même si j’vois pas pourquoi tu me vois comme ça toi… T’es le seul à penser ça, tu sais ? Moi j’me sens plus jolie depuis longtemps. Tu sais, c’est comme si j’avais pris les couleurs du mur et ce n’est ni le jaune éclatant du soleil, ni le mauve du cosmos… seulement le gris du blanc qui est devenu sale… Elle le confesse tout bas, les yeux rivés sur ses mains, les doigts écorchés comme tout le reste.

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Message Sujet: Re: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Sam 14 Juil - 1:42





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☁️
Les néons de ses pensées se reflètent sur l’enveloppe d’Océan, son visage se met à danser dans cette chambre sombre. Ses sentiments s’encombrent de souvenirs rapiécés tandis qu’il lâche un soupir à peine audible en soupesant la tristesse de sa nymphe bientôt avachie à côté de lui. Douce sylphide qu’il aimerait lover à ses côtés, pour entortiller les phalanges autour de ses cheveux d’anges, ses boucles en cascade qui cachent la mascarade de sa crasse sur le visage. Crasse de tous ses amants d’une nuit envolés à l’aube. Entache sa personnalité de diva oubliée, de danseuse déchue dans ses rêves désarmés. Charnue sont ses lippes qui veulent s’ouvrir pour laisser s’échapper des maux qui s’éparpillent avec l’inertie sous le règne de la lune.

- T’arrête pas…

Océan est comme criblée d’ecchymoses, ça déteint comme une psychose de souffrances incertaines dans son cerveau, ça ankylose son coeur de trop de malheurs et il souhaite du plus profond de lui que le plafond de leur peur finisse par se dégager de tous les nuages qui menacent d’éclater, que petit à petit, ce sont les étoiles qui vont s’allumer, jusqu’à ce qu’elles fassent une invasion. Faire taire par des éclairs brutaux, d’amour lancé incognito…
Pourtant, il ne dit plus rien. A perdu les mots. Quelque part. Peut-être qu’ils se sont cassés, (sûrement la figure) ou peut-être qu’ils sont paralysés dans sa gorge. Ils stagnent. Se sont fait une grotte. En attendant d’pouvoir éclater au grand jour.

- Même si j’vois pas pourquoi tu me vois comme ça toi… T’es le seul à penser ça, tu sais ? Moi j’me sens plus jolie depuis longtemps. Tu sais, c’est comme si j’avais pris les couleurs du mur et ce n’est ni le jaune éclatant du soleil, ni le mauve du cosmos… seulement le gris du blanc qui est devenu sale…

Il aimerait bien lui dire qu’ils pourraient être de ces gens qui tombent souvent mais qui se relèvent tout l’temps, surtout s’ils ne se lâchent jamais la main. Ils auront longtemps des cicatrices, il faudra certainement beaucoup de mercurochrome pour les guérir, ces tâches bleutés au goût d’été. Le coeur qui tambourine entre les omoplates, entre cette cage thoracique parfois qui serre vraiment trop fort, qu’empêche un peu de respirer aussi… Qu’ils auront toujours les mêmes genoux égratignés mais qu’au moins, ils seraient deux. Qu’les gens, en les regardant ils s’diraient ah ben tiens, ils sont encore là, eux.

- Tu sais Océan, un jour j’te promets, tu t’aimeras. Et même si ce sera jamais autant que moi j’le fais, au moins y a un des deux qui met la barre assez haute pour que ton barême d’amour soit continuellement dans le positif. D’accord ? Parce que moi, j’comprends pas pourquoi tu penses ça d’toi… mais à côté, j’en pense pas mieux d’moi. Alors ça veut p’t’être dire qu’on s’ressemble plus qu’on l’pense.

J’te promets, tu t’aimeras.
Il espère qu’elle arrive à entendre tous ses non-dits, qu’elle arrive à démêler dans sa tête tous les noeuds de ses mots, tous ceux qui restent dans la grotte. Il sait qu’elle est un peu magicienne Océan, alors il se doute qu’elle y parvienne, elle n’a même pas besoin de baguette magique ou encore de sortilèges, tout doit s’afficher comme sur un tableau dans son coeur (n’est-ce pas ?)


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Message Sujet: Re: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Sam 14 Juil - 15:49

Il y a longtemps que ses pieds ont glissé dans la jetée, longtemps que ses poumons se sont remplis du bleu de l’o c é a n et qu’elle observe dans l’attente le rivage d'à côté. Longtemps qu’elle observe les corps aveugles rire au loin, -ceux pour qui elle est invisible, ceux pour qui elle n’est rien.
Puis il y a Loup qui reste debout au milieu de la (f)houle, regarde dans sa direction, mais Océan elle n’a plus la force de lever les bras pour s’assurer qu’il la voit.
Océan elle est tombée (enfant) en voulant jeter une bouteille pleine d’espoirs à la mer comme dans les histoires, pourtant depuis elle attend, le cœur à la dérive. Attend qu’une main s’empare de son corps, que la main la sorte de l’eau et ne la rejette pas quand elle comprendra qu'elle elle est comme un jouet cassé (à cause des turbulences enfantines), le jeu dont l’enfant se lasse. Elle attend Océan, celui qui viendra récupérer ses pleurs, celui qui y trouvera ses souvenirs et ses rêves. Alors, elle aimerait lui demander, à Loup, s’il sait nager lui, s’il veut bien, lui, la sortir de cette eau qui ankylose son corps fatigué.
Et si Loup ne sait pas nager peut-être qu’elle glissera à son oreille l’adresse de sa cachette pour qu’il la rejoigne, l’aide à construire le radeau liberté. Il acceptera, pas vrai ?
Elle aimerait bien Océan, que Loup reste encore un peu. Pour l’éternité d’une pause mélancolique dans leurs yeux.
Parce que la mer finira par comprendre qu’elle a menti, que ces quelques lettres ne sont qu’une réalité déformée dans le reflet du miroir brisé. Parce qu’elle a peur elle, de ce jour où les vagues se vengeront de la tromperie. Peut-être que Loup l’aidera.
Sa main dans la sienne, bouée fragile.

- Tu sais Océan, un jour j’te promets, tu t’aimeras. Et même si ce sera jamais autant que moi j’le fais, au moins y a un des deux qui met la barre assez haute pour que ton barême d’amour soit continuellement dans le positif. D’accord ? Parce que moi, j’comprends pas pourquoi tu penses ça d’toi… mais à côté, j’en pense pas mieux d’moi. Alors ça veut p’t’être dire qu’on s’ressemble plus qu’on l’pense.

Bat toujours plus vite la mesure sur son palpitant, les lèvres abimées qui se pincent quand ce n’est plus le rouge honteux qui maquille ses pommettes. Océan jeune fille timide, Océan aux rougeurs adolescentes quand les mots passent en boucle (comme le refrain d’une chanson adorée). Ce soir elle s’autorise à ne plus avoir peur, funambule sur le fil de la confiance pour retrouver Loup sur l’autre toit.
Pourtant Océan elle n’y connait rien à l’amour.
Mais si j’sais pas comment faire ? Personne m’a appris, tu sais. Son regard dérive, s’arrête sur le miroir du mur d’en face. J’ai regardé des tutos une fois (c’est un peu idiot j’sais), ils disent qu’il faut se regarder suffisamment longtemps dans un miroir, voir son reflet pour apprendre à s’aimer. Mais moi quand j’me regarde tu sais ce que je vois ? J’vois tous les autres, dans mes yeux, sur ma peau, ils sont toujours là, dans cette pièce, sur mon corps et sans doute aussi dans mon âme. C’est ce qu’elle voit ce soir encore Océan, là dans le miroir.
Mais ce soir il y a Loup aussi.
Loup et pour la première fois y’a ce truc qui se produit.
Tu veux bien m’apprendre ? Son visage se détourne après un silence, ses pupilles cherchant celles de Loup avant que la commissure de ses lèvres ne se relève timidement. Océan elle aimerait bien avoir compris juste (elle l’espère parce que pour une fois elle n’a plus froid). J’veux dire on pourrait s’aider… que tu m’apprennes à aimer pour que sache comment t’aimer. J’sais pas, on pourrait être maladroit à deux plutôt que chacun de notre côté ? Toi tu seras mon miroir et moi… moi j’pourrai essayer d’être le tien. J’crois que j’aimerai bien. Comme j'aimerai bien te montrer que t'es pas comme les autres... Océan elle ne sait pas le dire, espère seulement que Loup comprendra ses propres non-dits.
Parce qu’Océan elle n’est pas capable de plus.
Parce qu’Océan elle ne comprend pas ce qu’il se passe.

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Message Sujet: Re: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Dim 15 Juil - 15:47





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☁️


- Mais si j’sais pas comment faire ? Personne m’a appris, tu sais.

C’est sûr, c’est plus simple. D’apprendre à coudre (même si lui c’est plutôt avec la vie qu’il en découd). D’apprendre à lacer ses chaussures (même si lui c’est plutôt les gens dont il se lasse). D’apprendre à repasser, plier, laver ses vêtements. D’apprendre à envoyer, timbrer, formuler une lettre.
C’est sûr, tout ça, c’est plus simple.

- Si jamais j’avais eu un manuel de la vie, j’te promets, j’te l’aurai prêté.

Un manuel où on apprend aux adultes comment se comporter. Avec des tests à compléter. Comme pour savoir s’ils peuvent vivre ensemble sans que leur partenaire ne tremble chaque soir à l’orée des coups portés. Un manuel où les adolescents peuvent apprendre à la fluorescence, de réutiliser plutôt que de jeter, de trouver des compromis plutôt que de lancer des promis à la volée qu’on oublie une fois la tête posée sur l’oreiller.
Peut-être qu’ils devraient l’écrire eux-même, leur manuel du bonheur. Après tout, ils sont bien bricoleur de leur propre sort.

- J’ai regardé des tutos une fois (c’est un peu idiot j’sais), ils disent qu’il faut se regarder suffisamment longtemps dans un miroir, voir son reflet pour apprendre à s’aimer. mais moi quand j’me regarde tu sais ce que je vois ? J’vois tous les autres, dans mes yeux, sur ma peau, ils sont toujours là, dans cette pièce, sur mon corps et sans doute aussi dans mon âme.

Leur temps est soluble, comme le cachet effervescent de leur douleur qui au contact de l’eau, se dissipe, limpide dans l’océan de leur tourment. Prince des nuées, l’albatros perdu au milieu des décombres de son enthousiasme brûlant, palpite dans ses phalanges l’envie d’arracher chaque parcelle de sa peau tachée de honte pour ne former qu’une ataraxie prompte.
Sa salive a l’air d’être aussi lourde que toutes les pierres que les autres devaient lui jeter…
et quelque part, là, son coeur éclate dans son enveloppe charnel, se répandant sur chacun de ses organes qui criaient abandon…
il n’a pas eu la rapidité de le rattraper en plein vol afin de le conserver, marqué de combats célestes avec des ennemis invisibles...


- Pars avec moi. Pourquoi tu continues à travailler pour eux, Océan ? ça s’voit que ça te bousille… A chaque pas que tu fais, tu perds un morceau de toi, de ton âme, de ton être… J’dois tout le temps m’abaisser, pour les ramasser. J’ai dû acheter la superglue la plus fonctionnelle du monde et même avec ça, ça s’échappe encore...

…ça glisse même entre ses doigts. Comme de l’eau. Océan porte bien son prénom. Puis Loup il le voit bien, qu’Océan a un corps bien trop petit pour accueillir son palpitant, il prend beaucoup trop de place, il est trop grand. Il bat trop vite aussi souvent, il se renverse de ses lippes d’ailleurs quand elle parle, ça forme des engelures et il a l’impression qu’elles aussi, elles vont se briser. Tomber à terre. Shooté par toute la poussière de sa misère. Il vibre à travers tous les maux, il fissure à travers tous les gestes emprunts de tristesse. Toutes les mains portées sur elle, de ses ailes qui se brisent à chaque nouvelle passe. Il sait que ce n’est pas passager et que de ce monde là, on n’en réchappe jamais.

- Tu veux bien m’apprendre ? J’veux dire on pourrait s’aider… J’sais pas, on pourrait être maladroit à deux plutôt que chacun de notre côté ? toi tu seras mon miroir et moi… Moi j’pourrai essayer d’être le tien. j’crois que j’aimerai bien. Comme j'aimerai bien te montrer que t'es pas comme les autres...

t u / n ' e s / p a s / c o m m e / l e s / a u t r e s
Ca résonne, ça se déforme. Chaque lettre inscrite au rouge carmin de ses lèvres dans son esprit fuyant, Loup reste bloqué sur ces quelques mots dont il a rêvé ces derniers temps. Ca s’affiche comme des facettes réfléchissantes, ça sort de ses pores, propulse les faisceaux lumineux à travers ses membres néons… Constellations amères qui pour la première fois vaccinent le coeur sauvageon.

- J’suis d’accord. A condition que tu me laisses raviver ta lueur enfantine. A condition que tu me fasses confiance, j’te lâcherai pas la main Océan. J’te promets. Tu pourras toujours compter sur moi.

(Pour t'aimer. Pour te montrer combien t'es belle. Pour te montrer combien t'es cruelle avec toi-même.)


Meredith sur le bar accueille les fêtards,
ses cuisses se séparent, se filent ses bas...
Confesse, fesse, fesse qu'on la laisse, laisse, laisse.
©️ SIAL ; icon kwnkj


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Message Sujet: Re: MAUX DOUX (L O A N)   MAUX DOUX (L O A N) Empty Dim 15 Juil - 23:31

Océan aurait aimé savoir coudre pour relier les mots douceurs entre eux, pour faire se réunir les pages aux écrits brouillons et les ratures prises dans le brouillard. Brouillon comme les mots qui sortent de ses lippes et résonnent en un écho dans la chambre sombre. Brouillard comme le drap qui flotte dans la pièce et enveloppe son palpitant pour soigner ses pleurs (et les souffrances de Loup). Elle ce qu’elle veut ce soir c’est construire un château de leurs maux troubles, une forteresse infranchissable, un royaume à deux. Océan elle voudrait apprendre à coudre pour faire danser le fil autour du poignet de Loup, faire que jamais il ne s’en aille (mais Loup repartira, funambule sur le fil des minutes qui s’égrènent et de l’heure qui disparait dans les souvenirs).
Tu crois que tout s’effacera après ça ?
Moi j’veux pas.


- Si jamais j’avais eu un manuel de la vie, j’te promets, j’te l’aurai prêté.

Peut-être qu’ils en ont besoin tous les deux alors, de ce guide de survie, de ces quelques lignes détaillées en première page pour apprendre à retirer les chaines trop serrées (celles-là même qui se resserrent autour de ses chevilles, la relient au macadam de la ville, relient loup à cette chose inconnue). Océan elle se laisse porter dans l’accalmie que Loup lui offre, attrape du bout des doigts les pansements pour soigner les écorchures sur sa peau et sur son âme, pour profiter d’une pause avant que la tempête n’entame ce bonheur éphémère, avant que l’effet de la mer ne s’abatte sur elle. Sur eux.

- Pars avec moi. Pourquoi tu continues à travailler pour eux, Océan ? ça s’voit que ça te bousille… À chaque pas que tu fais, tu perds un morceau de toi, de ton âme, de ton être… J’dois tout le temps m’abaisser, pour les ramasser. J’ai dû acheter la superglue la plus fonctionnelle du monde et même avec ça, ça s’échappe encore...

Océan elle entend les promesses derrière les mots, sent les syllabes s’accrocher pour balayer les maux. Océan c’est l’espoir qui se meurt pourtant, parce qu’elle sait, elle, qu’elle n’a pas la clé. Ils l’ont caché quelque part, peut-être même sous un autre corps las, dans le cœur d’une autre fille qui attend comme elle que tombe le glas.  Parce que j’ai pas le choix… j’peux pas arrêter parce qu’il n’voudra jamais que je parte et moi j’ai pas la force de m’enfuir, j’sais pas si je suis assez forte pour ça. Pas encore... Dans son cœur elle sent la déchirure se produire, voit l’espoir se répandre sur les draps et c’est le regard de Loup qu’elle n’ose plus affronter (parce qu’il les verra, les perles qui naissent, la pluie qui brouille sa vision dans la buée). En attendant tu m’promets que tu les garderas dans une boite bien cachée, à l’abri des démons ? Parce que moi j’te promets qu’un jour j’essayerai, promis que ce jour là je sonnerai à ta porte. J’ai besoin que tu les gardes en attendant, t’es le seul à pouvoir faire ça… t’es le seul Loup.
T’es le seul à ne pas être comme les autres, t’es le seul à voir autre chose que les oreillers sales.
T’es le seul que je pourrais aimer si j’avais pas si peur.
Océan elle s’en veut et peut-être qu’il l’entend Loup, s’en veut du temps passé dans la méfiance, s’en veut d’avoir attendu aussi longtemps pour enfin voir. Voir au-delà de la chambre sombre, voir au-delà de la honte qui imprègne les murs. Pour enfin voir Loup.

- J’suis d’accord. À condition que tu me laisses raviver ta lueur enfantine. À condition que tu me fasses confiance, j’te lâcherai pas la main Océan. J’te promets. Tu pourras toujours compter sur moi.

Les lèvres se pincent, la peur de la chute au cœur alors qu’elle avance sur le fil tendu à plusieurs mètres du sol, le reflet de la main de Loup dans ses pupilles. Océan elle a laissé tomber les protections sur le sol, a retiré ses genouillères et son gilet par balle. Ce soir Océan elle s’élance sans trop savoir pourquoi, poussée par une force invisible dans son dos, poussée par l’espoir qui fait le yoyo dans son cœur.
D’accord. Alors Océan elle se promet d’apprendre à aimer, le manuel planqué sous son oreiller, le manuel qu’elle écrira en se remémorant les promesses indélébiles et les silences rassurants. J’suis partante, ce sont ses épaules qui se haussent timidement et un sourire un peu perdu qui étire ses lèvres, j'te promets que je vais essayer, j'te promets que j'y arriverai.
T’es le seul avec lequel j’ai envie d’essayer.
T'es le seul que j'veux aimer.


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