CEUX QUI SONT EN LAISSE (N A H I A)

Survie nécessaire de cette vie de calvaire. Échafaud de son coeur damné, ça fait des lustres qu’il aurait dû s’tirer. Loin de ce Queens où il ne peut même pas être roi, où il ne fait que transgresser les lois, ce bandit aux bonbons acidulés qui meurtrissent l'innocence des anges. Acide qui ronge son intérieur avec ses travers atroces et ses allures féroces. Il se voudrait Éros, Loup, avec ses sylphides aux courbes mortelles, mais ne provoque que des érosions dans leur vie de poupées dénuées d'étincelles. Juste des artifices de plaisir aux manèges vicieux teintés de mots palabres, qu’est-ce que ça en devient macabre à force de se complaire dans des jeux mortuaires.
Il souhaiterait une pause même si ça inspire ses proses.
Toutes ces conneries, tous ces dérapages incessants, ces tapages abondants. Il voudrait une trêve Loup dans son monde de rêve qu'il se crée dans son esprit tous les soirs, pourtant continue à s'imaginer des rasoirs courant sur son épiderme déjà bien trop éraflée d'ces démons passés. Il n'a pas le choix pourtant Loup, quand il croise son regard dans le miroir, lorsqu'il cherche ses fichus anti-inflammatoires pour calmer son coeur qui veut s'barrer tout droit à l'abattoir, il n'a pas l'choix que d'maintenir son masque sur son faciès d'angelot salaud, pour éviter d'dégueuler de tous ses déboires passés. Il se trouve toujours sur cette foutue échelle placée dans le vide entre le building de ses espoirs, plongé dans le noir, il aimerait s'envoler aux Seychelles et...
Il entend un bruit d'pas Loup, un bruit las qui provient des escaliers, ça secoue son moteur déraillé, son intérieur défoncé aux mile saveurs de médocs qui s'enrayent dans ses veines. Il ne sait pas quoi faire Loup, n'a pas d'sortie de secours, qu'un sens interdit (dans son myocarde meurtri), n'sait pas comment cacher son lit de fortune qui trône entre la farine et les vieux fours depuis des mois, ton matelas miteux fabriqué en laine douteuse. Et ses yeux qui n'ont même plus la force de combattre les orages, juste à s'barrer sur d'autres rivages.
P a n i q u e.
Loup il sait, qu'c'est la p'tite Nahia sûrement, que c'est la p'tite nana qui tient cette boulangerie, il a cent fois voulu goûter ses sucreries, des jours où il n'avait rien à se mettre sous les crocs, alors qu'il n'avait qu'à monter là-haut, pour se rassasier mais il savait que ça n'aurait rien réparé. Alors il attend, que son heure arrive, au bord du précipice, où Nahia découvrira sa présence, plus le temps de son échappée belle, l'horloge a parlé, il est temps d'assumer.