T’es encore allé trop loin. Beaucoup trop loin. Tu as complètement oublié de t’arrêter. Alors que tes poings déjà en sang, cognaient encore. Qu’ils fendaient des lèvres, éclataient des arcades et brisaient des mâchoires. T’es un animal sauvage. Enragé au possible. Et maintenant que tu as rejoint les rangs des Hell’s, il te semble que c’est pire encore. Tu as perdu l’idée même de garder ta violence sous contrôle. Tu es tout bonnement encouragé à laisser parler le monstre de violence installé au plus profond de tes entrailles. Sans parler du fait que tu te sentes presque tout puissant avec tout ça. Parce qu’un corps, ça peut disparaître. Une conscience qui ne t’empêche pas, tout de même, de rester sage à ce niveau-là. Tu n’es pas un tueur. Pas tout à fait. Tu n’as fait ça qu’une fois et c’était pour défendre quelqu’un. Une personne à qui tu ne devais rien et que tu aurais sans doute mieux fait de laisser crever sur le trottoir la gueule ouverte. Tu n’as rien fait de tel. Et aujourd’hui tu bosses pour elle. Ce soir, comme trop souvent, tu t’es encore mis dans de sales draps. Tu as dû quitter le bar en courant, après avoir provoqué une bagarre incroyable à l’intérieur. Tu as pris ton pied, bien sûr. Tu prends toujours ton pied à voir les chaises voler et les verres se briser. T’en es sorti dans un sale état, comme ça t’arrives également parfois. Et tu adores ça. Ce que tu vas bien moins adorer, c’est la tête que fera Amy quand elle te verra rentrer, en sang et avec certainement un os ou deux bien esquinté. Mais avant d’en arriver là, il te faut prendre la fuite et te planquer des flics qui n’ont évidemment pas manquer d’arriver pour calmer les choses et embarquer deux trois personnes. Raison pour laquelle tu as suivi la première personne que tu as vu entrer dans un immeuble. Quitte à la bousculer un peu pour te planquer et refermer la porte derrière vous. Quitte à passer pour un fou dangereux sur le point d’agresser quelqu’un. Tu en as largement l’apparence avec ta gueule recouverte de sang et une partie de tes fringues en lambeaux.
Sujet: Re: Bloody boy {réservé} Dim 12 Avr - 17:05
Carmin brûlant a fendu la surface lacérée par la lame J’suis l’poupon au faciès constellé d’son drame Pauvre démente qui a laissé échapper ses viscères Les débris de sa cervelle suintent sur le bitume S’est attaquée au maitre, à vider toute l’amertume Coupé le doigt qui a frôlé la couronne Des envies meurtrières culminées Elle l’a touchée plus près qu’j’ai jamais pu l’faire J’l’ai laissé inviolable l’chef, perçant l’hérétique, arrachant les entrailles Enragée
« Vaughn! » qu’il a crié à multiples reprises J’ai pas entendu les premières fois, préoccupée par l’ouvrage À découdre les tissus de chair pour qu’il ait l’air fier, patron On m’a jeté à l’autre bout du cadavre « Rentre chez toi » il a marmonné, sans un regard, loin d’être fier finalement.
J’me suis taillée, baragouinant les ordres J’me suis taillée, l’sang nappé dans la nuit Même la lune m’a tourné l’dos.
Près d’l’immeuble J’sens ma vie comme rayée La rengaine rébarbative d’quelqu’un comme un autre
Puis y a c’souffle trop près d’moi Bien plus désagréable encore que le vent C’souffle qui m’fait basculer à l’intérieur du vestibule, serrure tout juste enclenchée, l’regard dévié « Putain » sur le carrelage, les insolentes dardent le bougre « Pauvre type, dégage ou j’te fais la peau » Pas d’humeur, l’visage encore tâché d’la dernière épopée La vision embuée par la chute
L'assurance d'faire l'poids J'me redresse devant l'animal, immobile, essoufflé, « J't'ai d'mandé d'te barrer » L'ombre a le dos tourné, semble attendre que la putain d'foudre s'abatte
Sujet: Re: Bloody boy {réservé} Lun 13 Avr - 11:07
Bloody boy.
T’as couru comme un dératé. T’as foncé tête baissée sans même voir où tu allais. Tu t’es contenté de fuir. Parce que la dernière chose que tu désires, c’est te faire pincer par les flics et retrouver la place qui n’attend que toi derrière les barreaux. T’as couru sans regarder derrière toi. Et t’as profité d’une petite ouverture pour t’enfoncer dans un immeuble encore plongé dans l’obscurité. Et la jeune femme que tu as poussé pour ce faire, est allée à la rencontre du sol. Tu ne lui prêtes pas plus attention que ça pourtant. Tu te contentes de rester face à la porte, tes mains en appuie dessus et ton visage tout prêt pour écouter ce qui se passe au dehors. Tu entends bien sa voix. Pourtant, tu ne réagis pas. T’es encore à bout de souffle de ta course effrénée et ce ne sont pas ses mots durs qui te convaincront de partir tout de suite.
Et finalement tu l’entends qui se relève et qui crache de nouveaux mots à ton adresse. Alors tu daignes pivoter pour lui faire face. Le dos contre la porte. Les cheveux en pagaille que tu rabats sur le sommet de ton crâne. Ils sont déjà trempés du sang qui macule ton visage. T’as l’air d’un fou, ça ne fait aucun doute. Toi dégage. Rentre chez toi. J’fais que passer. Que tu grognes, agacé par son ton. Agacé par son emportement. Agacé par le bruit qu’elle fait. Et tant pis si c’est toi qui es en tort. Toi qui devrais être partout ailleurs plutôt que dans un immeuble dans lequel tu ne vis pas. Et avec une dégaine qui montre clairement que t’es rien d’autre qu’un fauteur de troubles. J’te veux aucun mal ok ? J’suis pas là pour toi. Que tu précises quand même. Pour le cas où elle prendrait peur et passerait un coup de fil à ceux que tu tentes de fuir.
Sujet: Re: Bloody boy {réservé} Mar 28 Avr - 11:41
Dehors, l’grésillement des pourritures assoupies, le souffle saccadé des bleus gorgés d’leur propre suffisance pour les créatures de bas-fond, certainement comme ce type J’comprends vite qu’l’animal leur a arraché l’air des poumons, ce molosse à la gueule cassée a fauché l’herbe sous l’pied des condés Il paye pas d’mine, cet air trop con plaqué sur le faciès, même quand j’parle d’le flinguer Le tempérament froid gèle probablement ses ardeurs Y a qu’les secousses de mes pieds sur le carrelage qui l’met aux aguets
J’raille le culot qu’a la tronche fêlée d’répondre à mes menaces Et les issues défilent dans ma caboche : J’pourrais disparaître derrière les murs d’mon appart, m’confondre amèrement avec cette putain d’oisiveté J’pourrais l’jeter en pâture, pousser l’cri d’orfraie qu’alerterait tout l’quartier Plus en posture d’laisser passer un prodige, d’le jeter aux chiens Tout à coup sa gueule me r’vient
« T’es là pour qui? » comme une épine, une écharde plantée du talon à la cervelle J’me plante dans l’décor, j’attends qu’les commères fassent leur tissu d’boulot Qu’l’oeil déborde du Judah, la pointe du nez des planches de bois, qu’les langues se délient « J’peux p’t’être te filer un coup d’main » parce que j’néglige pas les atouts croisés sur ma route et t’as tout l’air d’en avoir rien à foutre tant qu’tu sors d’ce bourbier « Dehors c’est les flics, dans ce hall c’est la sirène des concierges » Et j’crois entendre les verrous qu’on dégoupille, les yeux fixés sur c’type trop paumé. J't'ai coincé.