Sujet: When I met you I was blown to pieces. (Cahal) Lun 2 Mar - 18:06
When I met you I was blown to pieces
Heart all over the floor. Ever since you put me back together.
Cahal & Nina. - New Orleans
Les oiseaux se sont envolés. Ont migré vers une contrée où personne ne pourra les déranger. À passer le temps en flânant dans les rues animées. À s’aimer plus qu’ils ne puissent l’imaginer. Dans une simplicité que le roi n’avait encore jusque-là jamais rencontrée. Suffit qu’elle croise ton regard pour que tu la fasses irradier. Pas besoin d’or lorsque vos cœurs sont béants. Vous avez pour simple trésor la sincérité de vos sentiments. Et toi Nina, tu lui prends la main avec fierté. Tu te noies dans ses yeux et dans ces sourires échangés. Tu sais qu’il fait tous ces efforts pour vous, pour toi. Alors tu graves dans ta mémoire chaque instant, en espérant que le temps s’arrêtera. Bonheur fragile qui ce soir pourrait bien s’effriter. Oh Nina, tu portes le fruit de votre amour. Et d’un coup, la terre sous tes pieds se met à trembler.
La fleur suffoque, dans cette salle de bain où depuis une heure, elle s’est réfugiée. Les yeux rivés sur ce test de grossesse acheté lorsque son fiancé avait le dos tourné. Il y a ces nausées qui ont éveillé ses soupçons. Ce retard auquel Nina n'avait pas prêté attention. Instinctivement, ses mains se posent sur son ventre et sur sa poitrine emplit d’émotions. Elle vogue dangereusement entre la joie et la peur. L’angoisse la submerge en imaginant déjà sa réaction. Son regard troublé par l’annonce de ce bébé arrivé involontairement. Faut croire que vous ne faites rien comme personne. Singularité qui jamais ne vous abandonne. Tu sens ton cœur qui s’affole. T’as pas encore la bague au doigt que te voilà enceinte de son enfant. Mais tu pries déjà pour qu’il ait ses yeux océan. Sa voix la fait presque sursauter. « Une petite minute, j’arrive. » Nina essaye de garder son calme tout en cachant la preuve de ce secret pas encore révélé. Ses prunelles tournées vers son reflet. Robe maintenant cintrée, carmin qui orne maintenant ses lèvres. Elle ne s'imagine toujours pas devenir mère. Porte maintenant déverrouillée, la reine pose sur lui ses prunelles amusées. Pas un instant son roi pourrait se douter de ce qu’elle veut pour l’instant protéger. « Vous allez au tribunal ou au restaurant Mr McGrath ? » Ses cils papillonnent avec impertinence, alors que ses doigts entortillent sa cravate afin de l’embrasser. « Enlève-moi ça, je veux te voir dans cette veste en jean que je t’ai achetée. » La rose noue tendrement ses bras autour de son cou, en espérant qu'il accepte le moindre de ses caprices. « Je suis sûre que tu seras d’autant plus sexy et tu paraîtras bien moins coincé. » Elle a son petit rire cristallin. Son front qu’elle pose contre le sien en s’enivrant de son parfum. Les yeux fermés, Nina se laisse bercer dans les bras de son aimé. Tu profites de chacune de ses tendresses dont tu connais si bien la rareté. Et t’aimerais rester ici, dans cette chambre pour l’éternité. Oublier vos projets et vous enfermez dans votre bulle dorée. Tu le regardes, comme hypnotisée par cette attraction qui entre vous ne cessera jamais de graviter. Par ces iris qui t’envoûtent depuis toujours. Oh Cahal, c'est pour toi qu'elle déborde d’amour.
***
Installés dans une pièce un brin isolée, il n’y a que les lueurs des flammes pour les illuminer. Nina caresse sa main tout en le dévorant des yeux. Avec ce sourire un brin malicieux et toujours aussi gracieux. Et il y a cette femme enceinte qui derrière Cahal vient de rentrer. Qui fige la fleur et la renvoie violemment à sa réalité. Elle pianote nerveusement sur le tissu de table, tout en baissant le regard. Nina n’arrive plus à se concentrer sur la voix de son aimé. Obnubilée par cette pensée qui ne la quitte pas. Par ce bébé qui est en toi. Les interrogations qui défilent sans jamais s’arrêter. La danseuse se sent à nouveau tomber. Mais Cahal finit par capter les opales sa dévouée. « Pardonne-moi je... » Elle n’arrive plus à faire semblant et il y a presque du dégoût dans ses yeux à l’arrivée des plats. « Je ne me sens pas très bien. » Tu le dévisages un instant, t’imaginant quel père il ferait. S’il y avait une place dans son cœur pour cet enfant qui pourrait naître. Tu ne sais pas quoi lui dire, ni comment lui avouer. Tu tentes de ne pas paniquer, mais t’as l’impression de suffoquer. Nina, t’es sur le point d’imploser.
Sujet: Re: When I met you I was blown to pieces. (Cahal) Lun 2 Mar - 23:57
ce que tu ne saurais dévoiler.
nina & cahal ☽ mars deux mille vingt.
tu comptes me laisser y aller seul ? au-dessus de la commode, y'a ce miroir qui avale les traits de mcgrath. le monstre contemple la pâleur de ses traits. il se délecte de son reflet, de cette couleur qui disparaît : du bleu qui peu à peu se dissolve, de cette invulnérabilité qu'il revêt. cahal retrouve ce linceul fait de pénombre qui annihile la moindre de ses émotions. puisqu'il y a aujourd'hui entre ses côtes humanité à étouffer. au bord de ses lippes, ses rétines se sont arrêtées. ses serres se sont perdues dans leur activité ; cette cravate qu'il ne nouera jamais. mcgrath accuse le rictus qu'il se surprend d'arborer. c'est imperceptible. c'est pudique. pourtant c'est la sincérité qu'il intercepte sur sa bouche tordue par l'affection qu'il peut lui porter. trouble chassé par ses sourcils qui viennent à se froncer ; cahal, depuis quand te fais-tu satire de la vacuité ?
dans les striures de ton armure, tu sens que le vent s'est épris d'une autre direction, qu'il s'immisce dans tes plaies pour les galvaniser. nina ? presque un appel à l'aide, un appel à l'air. deux pas te rapprochent de la porte qui tient prisonnière ta chimère. nina, tu écartes les questions pour trancher ce silence abscons de toute l'autorité qui t'incombe. qu'elle te revienne, la créature qui hante tes songes. tu ne prêtes pas attention au brouhaha qu'elle laisse derrière elle lorsque la porte s'ouvre à la volée sur une nina qui se hâte, qui semble préoccupée par c'que tu n'saurais désigner. qui veut noyer dans ses mots l'effroyable vérité, noyer dans ses yeux cette manie que t'as d'écorcher ses secrets. coincé ? tu t'offusques avec l'hypocrisie d'un menteur en passant autour de son coeur tes ailes trop sombres pour la fleur, tu me trouves coincé ? tu asphyxies dans ses boucles les seules notes que tu sais rire avant de mordre de tes lèvres la porcelaine qui l'habille même la nuit. t'as les mâchoires qui remontent dans son cou lorsqu'elle se tortille entre tes doigts, c'est pas ce que tu disais cette nuit, que tu souffles contre sa joue, arrogant. puis un baiser s'écrase sur la poudre, tes paumes s'éloignent de ce corps qui te tend.
alors guidé de ses rétines mutines, tu te changes. parce que c'est elles qui t'assassinent. parce que c'est elles l'infarctus dans ta poitrine. parce que si elles sont tes lois, son amour est roi.
☾☾☾
t'as même pas remarqué, cahal. t'as pas remarqué la peur dans ses yeux. t'as pas remarqué cet air nerveux. tu t'es pas insurgé de l'ivresse qui manque à son verre, ni du mutisme dans lequel elle se terre. aveugle à tout ce qu'elle enterre, à ce qu'elle voudrait bien t'avouer sans y parvenir. parce qu'elle te sait égoïste dans ton empire.
mcgrath s'interrompt brutalement. elle est ailleurs. nina s'est égarée quelque part au-dessus de son épaule. alors il abat lourdement dans le cendrier la mort qui s'évapore dans une épaisse fumée. la blonde tressaille, elle revient. elle porte au bord des lèvres l'amer dégoût d'une vie qui se révèle. une main qu'elle plaque contre sa poitrine ; l'irlandais réagi, fait ruser la chaise sur le parquet, attrape l'autre paume trop lourde pour être levée. tout va bien madame ? un frisson dans l'échine du monstre au buste qui pivote lentement, dégage, mcgrath grogne entre ses dents serrées tandis que dans son bras se love la blonde étourdie, j'ai dit dégage, qu'il aboie une dernière fois.
tes pas la guide sur le sable, éloignés. la pénombre qui enveloppe sa fragilité, la mer qui couvre les cris de ses blessures. elle s'assoit, fébrile, enfin tu vois le trouble dans ses rétines. alors tu ploies l'échine à ton tour, les avant-bras vissés dans tes genoux pliés. derrière elle, l'imposante silhouette des rochers qui supportent son corps meurtri. derrière toi, l'écume, loin, qui aimerait venir lécher ta vésanie. l'allumette craque dans le silence, la flamme embrase la nuit puis il n'y a que la lune pour dévoiler à quel point elle peut-être belle lorsqu'elle est blessée. il n'y a que la braise pendue à tes lèvres pour dévoiler à quel point tu peux être dur lorsqu'elle est blessée. qu'est-ce qu'il t'arrive ? que tu craches dans un nuage de fumée. quelque chose t'échappe. quelque chose dérape. elle porte l'apanage, le cygne, de sortir de sa cage.