i promise you (india)

traits de caractère / une certaine dualité fait rage dans tout son être. un mélange de froideur et de réserve, de contrôle et d'impulsivité, de fierté et de manque de confiance, de timidité et d'effronterie, de lâcher prise et d'autoritarisme. des opposés qui entrainent des contradictions dans sa personnalité. capable de passer d'un extrême à l'autre en moins d'une minute, elle est de celles qui surprennent, avec qui l'on ne s'ennuie jamais parce qu'on n'est jamais à l'abri d'un nouveau coup de folie. cette force de la nature, aussi courageuse et déterminée, cache difficilement un caractère bien affirmé. gaie et optimiste, elle sait toujours voir la beauté des choses avant de se morfondre. sentimentalement secrète et mystérieuse, elle se laisse facilement emporter quand elle se sent à sa place. les épreuves de la vie lui ont définitivement appris à avancer plutôt qu'à reculer.

maman actrice. maman qui crevait les écrans dans les années 90. maman qu'on adulait. maman que les réalisateurs s'arrachaient. maman avait le vent en poupe. et les billets s'accumulaient sur le compte en banque. maman avait la chance de vivre exactement la vie qu'elle s'était imaginée. et pourtant, les succès se sont atténués. les projets sont devenus moins nombreux. maman a rejoint la si longue liste des artistes oubliés. les stars d'une autre époque. la déprime n'a pas touché maman pour autant. elle avait fait son temps. elle en avait profité autant que ça avait duré. une page se tournait et elle avait hâte de démarrer un nouveau chapitre. dans l'année, maman a donné la vie. india a ouvert les yeux sur le monde pour la première fois. et si elle fût la bonne nouvelle, l'autre le fût beaucoup moins. cancer du sein. maman a refusé de se laisser enterrer par le diagnostic. sa gamine sous le bras, elle est partie pour un tour du monde.



hello les amis,
que diriez-vous d'un petit récap' de mon passage à vegas ?
quelques mois passés dans la ville du péché, celle qui brille de mille lumières entre casinos, hôtels luxueux et salles de spectacles. le mot "vice" n'a jamais pris autant sens que là-bas. après des petits détours au caesars palace, au bellagio, à la tour eiffel paris-las vegas et à travers les plus grands centres commerciaux de la ville, je reste émerveillée de tout ce qui m'est donné de voir chaque jour que dieu fait. et la belle vegas n'est jamais aussi éblouissante que la nuit qui laisse entrevoir tous ses joyaux. des images qui resteront gravées pour longtemps parce qu'on ne choisit pas délibérément de s'en aller quand on y a posé un pied.
conclusion... what happens in vegas, stays in vegas!



qui n'a jamais rêvé de la côte d'azur ? de ses si jolies plages et de ses paysages envoûtants. deux mois de vacances d'été, deux mois à profiter du soleil. il n'en fallait pas plus pour combler une fille comme moi. les coups de soleil n'en furent même pas, plutôt des coups d'amour. les cocktails n'étaient jamais assez originaux et je crois pouvoir dire que j'en ai fait baver au serveur du bar de la plage. il gardera sûrement de bons souvenirs de mes folies. est-ce que vous me penserez encore objective si je vous dis que les soirées plage là-bas sont les meilleures de toutes celles auxquelles j'ai pu participer ? ok je ne suis pas crédible mais je le pense.
et puis, j'ai surtout fait la plus belle des rencontres. l'été des premières fois comme j'aime déjà le surnommer. pour la première fois que je m'étais autant attaché à quelqu'un. pour la première fois que j'avais autant profité d'une ville. pour la première fois que j'avais autant ri. pour la première fois que j'avais autant délaissé maman aussi (haha!). pour la première fois des sentiments qu'on ne comprend pas, un peu également. le mec de la plage (oui c'est comme ça que je veux l'appeler), je sais pas ce qu'il m'a réellement fait. tout ce que je sais, c'est qu'il m'a retourné. vous me croyez encore si je vous dit que la france est le plus beau de tous les pays ? (ok je plaide coupable)
il a suffit d'une plage, de lui, de moi, d'un baiser (chut) pour une promesse. celle à laquelle je vais m'accrocher toute l'année, en attendant le prochain été.



hey les amis,
quand j'ai créé ce blog, je m'étais promis d'être sans filtres et de tout partager avec vous. les belles choses comme les mauvaises. alors je vais m'y plier.
il y a quelques mois, j'ai retrouvé une amie qui n'a pas échappé à la célèbre bataille de polochons parce que c'est notre truc. et après ça, j'ai senti une masse étrange dans mon sein gauche. quelque chose d'anormal, quelque chose qui n'avait pas à se trouver là. j'ai immédiatement pensé au cancer, j'y étais prédisposée par ma maman qui en souffre également. mon gynécologue m'a rassuré en m'assurant que j'étais bien trop jeune pour ça. pourtant, j'avais comme un mauvais pressentiment alors j'ai insisté pour passer des examens. même si aucun médecin ne voulait me croire, j'avais besoin d'en être certaine, d'en avoir le coeur net, quitte à me ridiculiser face à eux. mon intuition fût la bonne et malgré le fait que je m'y étais en quelque sorte préparée, le choc fût grand. j'avais officiellement la confirmation de ce que je ressentais déjà.
depuis quelques jours, j'essaie d'apprendre à vivre avec ça. à me dire que ce n'est pas une fatalité et que je m'en sortirais sûrement. grâce à ma maman, je ne m'effondre pas. mieux, je relève la tête, je bombe le torse et j'ai envie de crier à ce foutu cancer : "maintenant, c'est entre toi et moi. alors viens me chercher !"



kéziah,
j'ai tellement de choses à te dire mais si peu de mots pour le faire.
j'imagine que je dois commencer par te demander de me pardonner. pour ce que j'ai fait, pour ce que je n'ai pas fait. je ne sais plus. peut-être as-tu encore la force de m'en vouloir. ou peut-être que tu m'as simplement oubliée. comme je l'ai fait avant toi, c'est sûrement ce que tu as dû penser. et je n'oserais pas te le reprocher.
tu te fiches sûrement de ce que j'ai à te dire, tu en aurais toutes les raisons du monde. je voulais seulement que tu saches que je n'avais pas choisi d'envoyer valser notre promesse. c'est la vie qui s'en est chargé pour moi. trop de choses ont changé, moi avec. et je ne me sentais plus capable de l'imposer à qui que ce soit, surtout pas à toi.
quoiqu'il arrive, promets-moi que tu n'oublieras pas ce qu'on a partagé. parce que pour moi, c'est gravé.
india.

une lettre de plus qui rejoindra la haute pile de celles qu'elle lui a déjà adressé et de celles qu'elle lui adressera encore, sans jamais oser les poster.



l'histoire n'était pas encore finie...
après des séances de chimiothérapie, c'est sur mes cheveux que j'ai dû faire une croix. j'ai pris sur moi mais j'ai eu du mal à accepter la perruque dans un premier temps. ça fait beaucoup de changement, pas forcément pour le bien. et ça n'a pas suffit. la tumeur était trop étendue pour la laisser évoluer. on m'a parlé de mastectomie, je n'ai pas tout compris. et j'ai subi l'ablation de mon sein gauche. sûrement la pire des épreuves à l'heure actuelle. l'impression de perdre une part de ma féminité m'a éprouvé. même si je me suis accroché, de toutes mes forces. ne jamais baisser les bras, je l'avais juré.
pourtant, sur mon lit d'hôpital, ce n'était même pas à la suite que je pensais. je n'imaginais que l'endroit où j'aurais dû être, sans tous ces obstacles qui jalonnaient ma route. monaco, kéziah, mes deux mois en dehors du temps. et ses sms ont achevé de briser mon coeur en des milliers de grain de sable. cent fois, j'ai voulu lui répondre, composer un message d'excuses, lui expliquer ce qui m'arrivait. mes doigts ont tremblé et je n'ai jamais pu y arriver. je ne voulais pas tout gâcher, je ne voulais rien lui imposer non plus. j'ai pris la décision la meilleure pour lui, mais la pire pour moi. parce que je n'étais plus la india insouciante de la plage. j'étais désormais la india amputée d'un sein et qui se bat de toutes ses forces pour accepter son nouveau corps.
un cadeau pour personne. ni pour lui. ni pour moi.



hello les amis,
je sais... vous allez me dire que les vacances sont déjà finies. deux mois de reprise et on a l'impression de n'être jamais parti.
adios les soirées sur la plage et les tenues estivales. bye bye les petits shorts, les robes à fleurs, les paréos et les sandales. bonjour les tenues de ville de la rentrée !
pour ce premier look, je voulais faire appel à vos souvenirs. et si on remontait le temps pour les années 90 ? rien de mieux qu'un pantalon de jogging orné de petits pressions sur le côté. du adidas tout droit sorti de chez zara. avec lequel il ne vous reste plus qu'à adopter la démarche de la reine de la cour de récré. inutile de nier, on l'a toutes déjà fait (moi la première).
on y ajoute une touche de féminité (parce qu'on est une femme et qu'on se plait à le revendiquer) en misant sur un top au joli décolleté et au ventre apparent. pour parfaire le tout, on opte pour la veste en cuir rouge.
pas un jogging sans ses baskets dernier cri pour accentuer le discret côté sport de la tenue.
je vous envoie de bonnes ondes pour la suite puisqu'il ne nous reste plus qu'à arrêter de compter, les prochaines vacances semblent déjà si loin... xx


et puis il y a eu la coupe du monde. elle s'est vu offrir des tickets india. des billets d'avion et des sièges réservés pour la russie, dans tous les stades de l'évènement. le football et kéziah en équipe de france. c'est tout ce qu'elle a vu elle. c'est la seule chose à laquelle elle a pensé. elle n'a jamais été particulièrement fervente de ce sport mais elle a su y trouver un nouvel intérêt. si elle ne pouvait plus faire partie de sa vie officiellement, elle ne comptait pas s'effacer définitivement. elle se contenterait de le regarder de loin, de l'admirer, d'être fière de lui et de veiller sur lui.
elle était de tous les rendez-vous, de tous les matches. jusqu'au bout. parce qu'il a franchi les étapes une à une, au bras de son équipe. et ils ont décroché le plus beau des trophées ensemble. elle n'est pas française india, mais elle sait ce que ça peut représenter une telle victoire. à cet instant, peut-être que quelques larmes ont perlé sur ses joues. à cet instant, elle aurait tout donné pour partager ça avec lui. malheureusement, elle avait passé son tour quelques années plus tôt.