-hot- somewhere out there. (ismaël)

Lilith, c'était les palpitations qui ouvraient un gouffre de sentiments dans sa cage thoracique, c'était les papillons qui s'engouffraient dans le creux de son âme pour y faire ressurgir tout ce qu'elle ne disait pas, cette attention particulière qui se développait pour Ismaël, son parfum qui baignait dans ses veines, ses prunelles qu'elle avait trop appris à admirer et qui avaient eu le don d'éloigner les tempêtes dans sa tête. Lilith, elle s'offrait à lui, souriant en acquiesçant à sa question rhétorique alors qu'il s'exécuta sans aucune hésitation, sa peau frémissant sous l'effet de ses doigts qui la débarrassaient de son vêtement, de ses lèvres qui étaient venues grignoter les siennes, Lilith, elle perdait la tête dans la danse endiablée de sa langue qui rencontraient celle d'Ismaël, expirant son désir tandis qu'il brûlait son corps de ses baisers torrides, Lilith, elle se mordit la lippe en le regardant se dévêtir, la vision de ses courbes masculines sculptées la faisant déjà frémir alors qu'elle se voulait contre lui, ses cuisses s'enfermant entre son visage alors que sa bouche caressait fiévreusement son anatomie, le corps de Lilith se voyant bousculée par des spasmes de plaisir, la nuque renversée dans l'oreiller, sa main se logeant dans sa chevelure dorée pour l'inciter à continuer alors que ses soupirs s'ébruitaient dans la pièce réchauffée.

- Bébé... Laisse moi te faire crier.

Elle murmura, tirant sur son bras pour le faire revenir à sa hauteur, emprisonnant ses lippes, la respiration troublée par l'incendie qu'il avait instauré entre ses cuisses, Lilith le conduisant à s'allonger sur le dos pour venir sur lui de manière féline, ses lèvres glissant sur sa peau qu'elle dévorait avec avidité, affamée de son contact, jusqu'à glisser au niveau de son nombril, puis plus bas, s'affairant à prendre soin de son plaisir en laissant sa bouche caresser son anatomie, sa main s'y alliant pour faire augmenter son désir.

- T'as pas de problème avec moi en tout cas.

Qu'elle souffla contre sa peau, faisant référence à son désir qui se concrétisait sous ses yeux sans s'éteindre.

Il se complait dans le plaisir qu’il lui offre Ismaël,
Ses mains se voulant baladeuses, quand la sienne s’accrochait à ses cheveux. Ce qu’il voulait, c’était la dévorer toute entière, tout connaître de son être, ne rien lui laisser. Lui voler son souffle, malmener son cœur par des battements irréguliers. Il aurait voulu que cela dure des heures, qu’elle s’épuises sous ses caresses. Mais la belle en décidait autrement, le forçant à revenir à son niveau. Ils s’embrasèrent encore, avec une fougue non dissimulée, pour qu’il termine à son tour allongé contre le matelas. Il devenait statique, incapable de faire autre chose que d’observer la lionne glisser le long de son corps, parsemant celui-ci de baisers qui troublaient sa vision. C’est sur les draps qu’il se vengeait, les cramponnant avec force lorsqu’elle s’attaqua à sa virilité.
Elle prenait les rennes de son désir, accentuant celui-ci avec une douceur qui vrillait tous ses sens, , le blond laissait ses soupirs emplir l’espace. Quelques minutes de plus auraient suffit à l’emmener jusqu’au point de non-retour et à sa remarque il ne put s’empêcher un ricanement tant elle disait vrai. Ismaël ne tenait plus, il la ramena à lui avec vigueur. Cherchant une nouvelle fois ses lèvres, les paupières closes, haletant. Il la fit s’asseoir sur lui, ses cuisses à elle enserrant son bassin quand il s’immisça entre ses reins dans un râle de soulagement. Il avait les yeux ouverts à présent, se noyant dans ses pupilles embrasées par l’envie. Le contact de sa poitrine contre son torse l’électrisait, il l’englobait de ses bras entiers, les paumes de ses mains à plat dans son dos alors que leurs bassins dansaient à l’unisson. Il ne voulait rien rater du spectacle, pas même une seconde, écorchant ses lippes dans des morsures qu’il aurait aimé délicates.
Chacun de ses coups de reins le menottait un peu plus à son être, il avait la sensation qu’elle prenait possession de ses veines. Lilith glissait dans son sang, imprégnait le moindres de ses organes, jusqu’au fibres de ses neurones qui s’enflammaient sous l’effet de la dopamine., il s’accrochait à sa chair, sculptait de ses doigts les plus petits détails de ses courbes qui l’avaient tant fait fantasmer. Le sourire aux lèvres, son cœur qui cherchait le sien.

Son cœur s'emballait, s'envolait au travers de sa cage thoracique pour se réfugier contre celui d'Ismaël, ses caresses la faisant frémir d'envie, Lilith, elle perdait la tête. Elle n'avait plus mal à l'intérieur, son myocarde se vidant de sa noirceur pour se remplir de sa douceur, appelée contre son corps pour le faire rêver, stimulant son désir qui s'était révélé contre ses lèvres, et Lilith, elle faisait en sorte de faire durer ce moment pour leur donner ce sentiment d'éternité. Ses pupilles s'assombrirent sous l'effet de la passion, cette urgence qui avait donné du fil à retordre à sa patience, Lilith, elle prenait conscience qu'elle n'avait voulu que ça depuis le début, son palpitant sous ses lippes, la conscience haletante sous ses soupirs. Elle vint sur lui dans une allure féline, immisçant son bassin sur l'objet de tous ses désirs, expirant son soulagement contre ses lèvres qu'elle attrapait pour éteindre ses gémissements. Elle se sentait proche de lui comme jamais, son âme dansant avec la sienne, leurs souffles s'ébruitant dans la même symphonie. Lilith, elle récupérait son souffle de vie sur ses lippes, ses ongles accrochant son torse dans un acte passionné, ses dents venant mordiller son cou pour le faire décoller, pour laisser sa marque, le poison qui viendrait tôt ou tard l'abîmer.

Elle prit sa main sans lâcher son regard, la posant sur sa poitrine avant de la faire glisser le long de son buste, jusqu'à arriver entre ses cuisses.

- Touche moi...

Son murmure vint caresser ses lèvres, son regard le dévorant, l'admirant, comme s'il s'agissait de sa plus belle perle, et Lilith, elle devenait folle de lui, de son corps qui inscrivait son empreinte déjà bien ancrée dans son esprit. Elle ressentait trop d'émotions, et elle savait bien qu'il l'amènerait vers sa destruction.

Il pourrait se laisser mourrir contre ses lèvres. Ses sens étaient arrivés à un tel degrés d’ébullition qu’il ne parvenait plus à garder les idées claires. Plus son épiderme devenait brûlant contre le sien, plus son cœur battait la chamade, plus il perdait son souffle. S’accrochant à son regard pour ne pas perdre pieds tout de suite. Sans s’en rendre compte, il laissait une porte grande ouverte sur son âme, elle pouvait en feuilleter les pages, en déchirer quelques unes pour les emporter avec elle, en faire des confettis, ce que bon lui semblerait. Il laissait libre accès à ce qui le maintenait en vie, son myocarde agité qui ne désirait qu’une chose: rejoindre son homologue sous la peau ambrée de Lilith.
Sans le vouloir, elle devenait gardienne de ses secrets les plus enfouis. Cette partie de lui qu’il ne savait jamais offrir convenablement. C’était un miracle, qu’il ne soit pas en train de la sauter comme il en aurait sauté une autre. Par mécanisme, plus que par réelle désir. La brune, elle l’ensorcelait, rendait son envie exquise.
Ils étaient incapable de se lâcher des yeux, l’un comme l’autre. Il frissonna lorsqu’elle fit glisser sa main sur son sein, il quémandait, il exécutait le blond laissant ses doigts couvrir de caresses son intimité brûlante. Il était ivre d’elle Ismaël, se perdant au creux de son cou pour étouffer des soupirs irréguliers. Il finit par la faire s’allonger sur les draps de satin, s’éloigna quelques secondes de la chaleur de son bassin pour mieux y revenir. Dans un corps à corps plus sauvage, entièrement dicté par la passion qui coulait dans ses veines. Ils ne faisaient qu’un, jusqu’à leurs souffles qui s’affolaient au même rythme.
Il ne lui fallut que quelques minutes supplémentaires pour atteindre l’apogée de son plaisir Ismaël, le corps secoué de spasmes et un gémissement qu’il faisait taire dans un baiser maladroit. Rouge de honte, il cachait son visage contre l’épaule de sa belle, reprenant sa respiration alors qu’il était incapable de se séparait d’elle.

Elle s'arrachait le coeur sous leur danse, son organe s'extirpant de sa cage thoracique pour s'envoler dans ses battements anarchiques, rompant le vide qui siégeait à l'intérieur de ce gouffre sans vie pour s'allier au rythme de celui d'Ismaël, lui qui dans le plaisir qu'il était entrain de lui offrir s'imprégnait de tout ce qu'elle ne savait pas dire, cette attirance qui la faisait autant fuir que rester, ses yeux dans lesquels elle se perdait pour mieux se noyer, et pourtant Lilith, dans son apnée, elle se gorgeait de l'oxygène donnée dans ses baisers. A bout de souffle contre ses lèvres, elle caressait chaque parcelle de peau que sa vue captait, photographiant dans sa tête ce moment qui lui faisait presque faire un bond en arrière, tous deux se retrouvant dans cette liaison déchaînée pour laisser les mots de côté, ses cuisses s'enfermant autour de son bassin quand elle se coucha sur le dos, celui-ci se cambrant sous les va-et-viens, Lilith n'ayant qu'envie de l'embraser encore et encore, jusqu'à ce qu'elle ne vienne tapisser son cerveau du parfum qui flottait sur sa peau. Transportée par la transe, Lilith s'abandonna au nirvana dans ses bras, soupirant une dernière fois contre sa bouche, la respiration tourmentée par son plaisir qu'elle aurait voulu voir durer, appréciant la chaleur de son torse contre sa poitrine, des milliers de fleurs fleurissant à l'intérieur, ses doigts caressant doucement son dos, comme pour le rassurer, comme pour l'appeler à la regarder.

- T'es meilleur que toutes les rumeurs dites sur toi. C'était même mieux que dans mon souvenir.

Elle rit légèrement, laissant planer une ambiance plus légère alors que des pensées vinrent irriter les bordures de son esprit.

- D'ailleurs, pourquoi tu m'as jamais rappelé ? T'es vraiment allé en prison... ?

Il s’était abandonné à elle, complétement.
Son palpitant l’en remerciait. Réchauffé contre son corps, il se sentait bien Ismaël. Les pensées nécrosées qui l’habitaient sans cesse s’étaient fait la malle, à des années lumières de cette bulle de bien être qu’ils venaient de créer. Ses doigts caressaient son dos et des frissons parcouraient son épiderme. Il ne put s’empêcher de ricaner à sa réflexion, les rumeurs qui courraient sur lui étaient trop souvent véridique. Il n’avait jamais été un bon coup, du moins, n’avait que rarement fait l’effort d’être un amant à la hauteur. C’est parce qu’il était de nature purement égoïste le blond, ne se préoccupant que de son plaisir éphémère.
C’est le moment d’avouer que je n’ai fais que mentir. J’voulais pas te partager faut croire.
Qu’il affirma en se redressant légèrement, couvrant son épaule dénudée de baisers appuyés. Elle en valait la peine Lilith, il n’était plus le seul à le savoir. Vint la question à dix milles dollars, il se laissa tomber contre l’oreille dans un soupir las. Ses yeux clairs plongés dans ceux de la femme, ses doigts qui s’activaient contre sa peau, traçant des lignes imaginaires le long de son bras.
Oui. Je suis vraiment, allé en prison.
Il fronçait les sourcils, se concentrant pour ne pas détourner le regard. C’est que tout à coup, face à elle, il avait honte. Ca lui bouffait les entrailles, il n’appréciait pas alors se remit à parler.
C’est pour ça, que je ne t’ai pas rappelé. Ils ont du m’arrêter deux jours après, peut-être même le lendemain, je ne sais plus vraiment. Je suis resté derrière les barreaux pendant cinq ans, une punition à la hauteur selon mon père.
Il ricanait nerveusement. Il aurait pu passer plus de quinze en prison, mais les requins qu’avaient engagé son père avaient obtenu la peine minimale, mettant en avant son âge et la non-préméditation. Pourtant, l’animal aurait dû rester en cage. Avant de continuer dans sa lancée, il approcha son visage du siens pour récupérer ses lèvres, il l’embrassait avec douceur.
Je n’aurai été qu’une belle déception pour toi, crois moi. Je n’avais absolument rien à apporter à cette époque, j’suis pas certain d’avoir grand-chose à apporter aujourd’hui non plus. J’étais qu’un con, maintenant j’suis qu’un connard. Mais je t’ai jamais oublié. Comme quoi, les choses n’ont pas vraiment changé.
Il se redressa pour s’allumer une clope, avant de se laisser retomber dans les draps, les yeux rivés au plafond. Les pensées vagabondes.

Le temps de quelques minutes, elle s'était égarée contre son épiderme, y avait trouvé un refuge pour ses peines, un abri pour son âme déchue, comme si sa chaleur l'avait recouvert d'un voile sécurisant, laissant son cœur cicatriser ses plaies sanguinolentes qui avaient fini par creuser des sillons dans son organisme piegé dans son errance. Lilith, elle s'était retrouvée dans les cendres de leurs âmes emflammées par la passion, semée par son souffle comme une délicieuse tempête qui engrengeait silencieusement son addiction. À lui, à sa peau, à son être qui finirait sûrement en lambeaux sous les crocs de sa personnalité malade. Elle fronçait les sourcils, Ismaël captant l'attention de Lilith par le biais de sa réponse à sa question, pat la tendresse des baisers qui se déposaient sur son être. Elle se perdait Lilith, dans la profondeur de ses yeux clairs où régnaient déjà son plus bel Enfer, son regard sombre dessinant les contours de ses traits qui semblaient sincères dans ses regrets, son myocarde palpitant encore, lui qui savait lui déclencher des soubresauts sans le moindre effort. Malgré les questions qui se dechainaient de plus belle dans sa tête, Lilith accepta son baiser, apaisée par tant d'honnêté. Elle ne voulait plus jouer. Pas aujourd'hui, pas dans ses bras, pas dans le noir qui entourait son âme, Lilith, tanguant entre l'envie de plonger dans son mal et celui d'être sa seule échappatoire. Elle hocha doucement la tête, remettant ses idées aux claires.

- Pourquoi tu m'aurais déçu ? Tu me déçois pas là. T'es resté quand même longtemps en prison alors... C'était plutôt grave ce que t'as fait, nan ?

Elle captait son regard comme pour y sonder son âme, la fumée de sa cigarette les enveloppant dans le vacarme de ses pensées.

- Nan en fait... J'suis pas sûre de vouloir savoir. Je veux m'accrocher à ce que je connais de toi. À ce qu'on a là. Ça prendra fin à un moment mais... C'est sympa. D'être près de toi.

Elle avoua maladroitement son attirance, le bien être qui pulsait dans ses veines alors que son corps s'étendait près du sien, sa main venant caresser son torse.

- Je te demande rien de m'apporter. Tu me dois rien. J'suis pas un ange non plus. Je veux juste profiter de toi. J'veux continuer de voir que toi, même si ça durera peut être pas. Je veux juste qu'on vive l'instant présent. Toi et moi.

Elle s'empara de la coupe de champagne posée sur table de chevet avant de la boire d'une traite, le regard espiègle posé sur Ismaël pour détendre l'atmosphère.

- On peut continuer à s'amuser ensemble. On a des bouteilles et un tas de coke à taper.

Ses pensées s’apaisaient sous les paroles de Lilith.
Il ne la décevait pas, là, dans l’instant présent. L’avait fait auparavant, le ferait sans doute encore. C’était une machine bien huilée. Il passait plus de temps à prendre qu’à donner Ismaël. Une mauvaise habitude, une manière d’être qui en disait long sur le personnage. C’était son éducation de prince, pour sûr, on lui avait montré tout au long de sa vie qu’il ne manquerait de rien, que le monde entier était à ses pieds. Et bien que la prison lui ait prouvé le contraire, il n’en était pas ressorti grandit. Juste déchainé, ayant enfermé en lui des années de frustrations colossale. Il se vengerait sur le monde, un jour. Demain peut-être. Mais ce soir, il était avec elle. Le cœur plus léger et des envies de renouveau. Elle ne voulait pas savoir. Tant mieux. Il n’avait pas la force d’en parler et puis comment l’aurait-il annoncé sans la faire prendre ses jambes à son cou. « bébé, tu viens de coucher avec un meutrier, surprise ! »
Elle captait son regard, avouant à demi-mots des sentiments qu’il partageait. Il répondait seulement en souriant de peur de s’emmêler les pinceaux, de peur d’en dire beaucoup trop et que là aussi, elle prenne la fuite.
De toute façon, ce n’est pas si important. Une erreur de jeunesse. Rien de plus.
Comme s’il voulait ses mots rassurants, même pour lui.
Il buvait ses paroles, tirait sur sa clope sans la lâcher des yeux. Il acquiesçait d’un signe de tête. Ils ne se devaient rien. Absolument rien. Elle lui donnait envie de s’enfiler toute la bouteille de champagne et elle disait vrai, ils avaient de quoi s’amuser jusqu’au bout de la nuit. Jusqu’au lendemain soir s’ils le voulaient.
T’as bien raison.
A son tour de se pencher au bord du lit pour se saisir de la bouteille de Moët, des gorgées qu’il buvait au goulot tout en cherchant du bout d’ses doigts leur plateau en argent tapissé de coco. Après la première trace, il augmenta le volume sonore de la télévision sur laquelle défilé des clips musicaux plus crétins les uns que les autres. Sa tête bougeant lentement au rythme entrainant des musiques qu’il n’avait pas pour habitude d’écouter.
Entre deux rails, il lui raconte des blagues douteuses. Tente de la faire rire pour ne plus jamais la voir sans son sourire. Y’a l’alcool et le reste qui lui monte trop vite à la tête. Ils profitent ensemble comme des gamins, des adolescents qu’ils n’ont jamais pu être ensemble. A coup de baisers volés et de caresses frivoles. Ils cherchaient le contact perpétuel, cela aurait pu duré encore longtemps, une bonne heure jusqu’à ce qu’ils cèdent à nouveau l’un contre l’autre.
Il se pencha pour regarder l’heure sur le téléphone qui trônait sur la table de chevet. Ce ne fut pas les chiffres numériques qui le marquèrent, mais bien les quatre sms non-ouverts qui apparaissaient à l’écran. C’était le prénom d’Amaury qui s’affichait « bb j’arrête pas d’penser à toi », « j’voudrai qu’on se revoit. » « j’ai réservé un show avec toi cette semaine, » « amaury send you a pic ». Il serra les dents Ismaël, envoyant le téléphone en direction de Lilith.
Ton admirateur. qu’il souffla, avant de s’envoyer une nouvelle trace qui lui brula les sinus, tu donnes ton numéro à tous les clients, où ça aussi c’était pour me faire chier ?

Elle aurait jamais du accepter ce voyage en tête à tête avec lui. Parce qu'elle savait que quelque chose avait changé dans sa manière de le percevoir, Lilith, l'esprit en vrac devant son regard qui la déshabillait comme pour y lire l’entièreté de son âme. Elle aimait pas être à découvert, les plaies ouvertes, comme si à tout moment il pouvait appréhender la moindre de ses faiblesses, l'utiliser contre elle. C'était tout ce à quoi elle allait penser en revenant sur Terre, loin de ce rêve qu'il avait déployé autour d'elle, Ismaël. Elle n'aurait jamais pensé que cela lui ferait autant de bien de se retrouver juste là, avec lui, ses mains cherchant désespérément son contact comme pour l'empêcher de fuir, Lilith qui avait soudainement besoin de sa chaleur autour de son être troué et refroidi, son coeur qui n'était jamais rempli, Lilith, elle s'abreuvait de tous ses sourires comme pour s'enivrer un peu plus de vie, un peu plus de lui. C'était difficile pour elle d'imaginer qu'il puisse avoir commis l’irréparable, parce que là, au travers de leur complicité, de leur instabilité passionnelle et amicale, elle avait l'impression qu'ils se ressemblaient plus qu'ils n'auraient voulu l'admettre, Lilith disséminant quelques notes de tendresse dans l'air juste pour ne pas laisser son visage se teinter de ténèbres.

Elle but avec lui directement l'alcool à la bouteille, avalant des gorgées d'éthanol pour se rendre encore plus folle, dingue de lui, de leurs torts qu'ils bannissaient dans des rails de cocaïne, Lilith, l'esprit qui partait en vrille, le rire facile à chaque fois qu'elle revenait vers lui, la bouche en coeur, à deux doigts de sombrer pour son corps dans le lit. Elle l'écoutait, buvait ses mots avec passion, animée par la fusion de leurs peaux qui se cherchaient toujours, ses lèvres qui tentaient les siennes dans une proximité plus qu'agréable, la légèreté enveloppant leurs traits. Il y avait que lui qui perçait le vacarme autour d'eux, et il n'y avait que lui qui existait dans à l'intérieur de sa tête, aux abords des cieux qui s'effondreraient à leur départ. Les yeux vitreux, perdus dans les images qui défilaient à la télévision, Lilith se retourna à sa remarque, fronçant les sourcils, pas sûre de tout comprendre, surtout pas avec les grammes qui baignaient dans son sang. Elle prit son portable, captant que c'était Amaury, la connaissance d'Ismaël qui la harcelait de messages. Elle soupira, déjà ennuyée par la présence de ce gars qu'elle jugeait indésirable.

- J'avais besoin de thunes. Il revient tous les jours juste pour me payer un peu plus.

Lilith, elle se concentra soudainement sur les traits colériques d'Ismaël.

- Il est lourd ce gars, mais il paye trop bien pour que je lui refuse quoique ce soit, on pourrait me virer pour moins que ça.

Elle soupira. Ismaël, il se doutait pas forcément des règles qu'elle devait suivre pour accueillir quelques billets. Elle se redressa, venant vers lui, plantant ses iris dans ses saphirs.

- J'suis avec qui là ?

Son téléphone vibra encore une, puis deux, puis trois fois, le coeur de Lilith battant plus fort sous l'effet du stress de le voir exploser.

- On s'en fou de ce qu'il veut et de ce qu'il me dit. Il est pas toi.

C’est qu’il l’avait mauvaise le blond.
Une jalousie qui émerge lentement dans ses entrailles, un sentiment illégitime. Puisque Lilith et lui, ne se devaient absolument rien. Ils venaient de mettre les choses aux clairs, quelques minutes auparavant à peine. Mais le cerveau d’Ismaël faisait des nœuds. Il ne parvenait plus à discerner les limites qui devenaient floues et continueraient à le devenir s’ils s’évertuer à passer du temps ensemble. Ici, dans cet espace temps, il se sentait relié à elles. Des centaines de fils invisibles qui les forçaient à s’entrechoquer à un moment où un autre. Ici, il ne voyait plus qu’elle. Ne pensait plus qu’à sa peau qu’il voulait dévorer, à son cœur qu’il rêvait de disséquer. Ici, il tombait dans un gouffre sans fond, pour elle. Il n’en ressortirait pas indemne.
Portable balancé, phrases crachées. Il ruminait dans son coin, s’allumant une énième clope alors qu’il balançait la tête de gauche à droite en réponse à ses paroles.
Le fric, le fric, toujours le fric.
Le prince qui n’avait jamais eu à se soucier de l’état de son compte en banque commençait à comprendre, qu’ils n’étaient pas du même monde. Lilith travaillait pour garder la tête hors de l’eau, lui, pourrait se torcher le cul avec des billets verts. Il l’écoutait, bien qu’il semblât distrait, il emmagasiné chacune des informations, accepta même qu’elle plante son regard dans le sien. Ce qu’elle voulait elle, c’était lui remettre les idées en place. Qu’il ne gâche pas le moment qu’ils étaient en train de vivre, ce qu’il voulait lui, c’était balancer l’appareil qui n’avait de cesse de vibrer contre ce putain de mur.
Et tu pourrais te faire virer si j’lui envoyais une photo de ma queue, là tout de suite ?
Il avait un sourire en coin, mais un air beaucoup trop sérieux.
Parce que j’suppose que c’est ce qu’il est en train de t’envoyer ce fils de pute.
Il tira sur sa clope, serra les dents avant de prendre une grande inspiration pour faire redescendre la pression. Il se faisait violence pour garder le cap de sa tranquillité interne, alors que la rage remuait avec véhémence dans son bide, cherchant une échappatoire.
T’as raison, on en a rien à foutre de ce connard. Excuse-moi bébé.[/i]
Il embrassa son épaule, doucement. Puis son cou, sa gorge. S’imprégnant de son odeur.