fire meet gasoline. (silver)

flame and candle meet, fire meet gasoline, fire meet gasoline, i'm burning alive. -- @silver slytherin

Le monstre de rage et de cruauté s'évanouit, laissant place aux larmes, aux sanglots, au désespoir, à la peur. Réaction instinctive de la bête, dès lors qu'elle la pense partie. Elle pense que tu t'es sauvée, Joy. Elle pense que tu t'es sauvée, la laissant ici toute seule, incapable de se mettre au lit. La vérité, c'est que t'en aurais été incapable. Tu aurais pris la fuite sans te retourner, lorsqu'elle te crachait son venin au visage, mais tu te sens comme attachée, lorsqu'elle te regarde aussi souffrante, pleurant, implorant. Elle a l'air épuisée, au fond. Épuisée et effrayée. L'un engendrant l'autre. L'un aggravant l'autre. Et elle oublie tout, la blonde. Elle efface tout, la princesse. Comme si elle avait ce pouvoir, cette capacité. Elle le fait, pour cette femme qui semble tellement malheureuse. Tellement abîmée. Et lorsqu'elle réalise qu'elle est restée, qu'elle est là, près d'elle, l'espoir renaît de ses cendres. L'espoir renaît entre les larmes. Et elle s'approche un peu, Joy, glissant doucement l'une de ses mains sur la joue de la riche écorchée, essuyant une larme toujours en train de couler. Tendresse qu'elle lui offre, reprenant la parole pour appuyer son geste. - On recommence à zéro, je m'appelle Joy... Une nouvelle chance. Une seconde chance qu'elle lui laisse. Sincèrement prête à l'aider si elle le demande. Et tu sens que ta présence la soulage, Joy. Ta présence la rassure. Peut-être que c'est tout ce dont elle avait besoin, depuis le départ. La brune la remercie d'être encore là, s'excusant une nouvelle fois pour son comportement par la même occasion. Et elle sent la sincérité, Joy. Elle sent combien cette femme est dévastée. Elle ne veut pas la mettre à genoux devant elle, elle ne cherche pas à la voir ramper pour se faire pardonner. Ses excuses sont entendues et accepter, sourire bienveillant sur le visage pour en témoigner. Et puis elle lui propose de rester, elle lui demande de rester, d'une façon qui semble honorable à Joy. - D'accord, oui... Je vais rester un peu. Comme elle l'aurait fait, si elle avait été capable de le lui demander. Installant correctement un des oreillers du lit pour lui faire un dossier, elle se rapproche à nouveau d'elle, avec beaucoup de douceur. - Je vous aide. Je ne veux pas vous faire mal, n'hésitez pas à me guider s'il le faut. Elle ne jamais eu à porter une femme en fauteuil. Elle n'a jamais eu à en déplacer une. Et inévitablement, elle a peur de mal faire. Mais elle doit l'aider alors elle n'hésite pas. Les bras de la bête s'accroche fermement à elle, tandis que Joy la sécurise en plaçant l'un de ses bras contre le bas de son dos et l'autre plus en haut. Elle la porte finalement avec douceur, hors de son fauteuil, pour venir l'installer sur le lit. - Voila... Elle libère son corps, mais se permet de soulever avec précaution les jambes de l'handicapée pour les allonger sur lit également. L'installant correctement et lui évitant ainsi cet effort. - Ça va ? Tu t'assures qu'elle soit bien, enfin sur son lit. Tu t'assures de ne pas lui avoir fait de mal.

(c) calaveras.

- nothing can stop the flames -

— @joy stevenson

il y avait comme un nouvel espoir, lorsqu'elle la sentit, sentit sa présence, sentit qu'elle restait, sentit qu'elle ne l'abandonnait pas. il y eut un nouvel espoir, alors que, le visage tâché de larmes, elle voyait la douce venir llui en essuyer une, sa main, si chaude, contre sa joue, contre son visage. et un battement de coeur en trop, silver ne put s'empêcher de sentir qu'elle avait de la chance. de la chance, qu'elle reste, de la chance, qu'elle ne la rejette pas, de la chance, qu'elle ne l'abandonne pas. alors elle renifla, ce fut sans doute aussi disgracieux que dans son imagination, pour finalement sourire, et lui dire oui... merci... je... je m'appelle silver. c'est un très joli prénom, joy... elle la voit, cette belle lionne, qui s'occupe d'elle. elle la voit, elle se sent en sécurité. et c'était étrange. parce que cette femme, tu l'insultais, sans raison, tu l'insultais, à tort, la vipère crachait son venin, comme si la sécurité auprès d'elle ne pouvait pas exister. mais là, alors qu'elle était proche de toi, qu'elle essuyait une larme, te souriait, parlait d'une voix si douce que tu avais l'impression d'être dans du coton, qu'elle te réchauffait avec chaque aspect de sa personnalité, t'avais cette impression qu'elle pouvait te protéger. qu'elle oubliait, même, à quel point tu avais été odieuse. et ça, c'était l'une des plus belles choses que tu avais vues. de toute ta vie. parce que le pardon, c'était plus compliqué que tout. parce qu'elle même, elle ne savait pas le donner. pas vraiment. elle ne savait pas comment faire. pour passer outre les souffrances endurées. pour donner une seconde chance. mais joy... joy, elle semblait le faire avec tant de facilités. c'était beau. l'une des plus belles qualités, selon elle. l'une des plus belles qualités, pour une personne.
et en plus, elle accepta de rester. merci... merci infiniment... parce qu'elle ne savait plus quoi dire, elle ne savait plus comment se comporter, elle voyait un véritable ange qui lui pardonnait, qui l'aidait, qui lui faisait du bien, et acceptait de rester. c'était un véritable miracle, pour silver. un miracle qu'elle aimait tant. si jamais vous perdez de l'argent parce que vous restez, sachez que... que je paierais... je ne veux surtout pas vous mettre dans une situation difficile. elle tentait de se reprendre, et de reprendre contenance. mais que pouvait-elle faire de plus, pour cette belle lionne ? t'avais l'impression de devenir un poids, d'être la victime, et tu n'aimais pas cela. mais avec elle, tu sentais qu'elle ne te jugerait pas. et cela te faisait un bien fou, encore plus lorsqu'elle accepta de t'aider. d'accord. et elle s'agrippa à la belle la serrant, ne la lâchant pas, tandis que son corps était soulevé. et elle avait l'impression d'être si légère, lorsqu'elle était dans ses bras. pourtant, elle lui demanda tout de même je ne suis pas trop lourde ? puisqu'elle ne voulait pas la blesser. elle ne voulait surtout pas que la belle joy se fasse mal en l'aidant, elle ne le supporterait pas. heureusement, ce n'était pas le cas, et une fois installée, elle grimaça, en sentant ses jambes se faire soulever. n... attendez... elle avait honte. honte de ses jambes. mais joy ne fut pas dégoûtée, et s'en occupa avec grande douceur. vous... vous les touchez ? sans fuir ? parce qu'elle savait, silver. elle savait à quel point ses jambes étaient horribles. elle savait à quel point ses jambes étaient sensibles, aussi. et pourtant, elle n'avait pas eu mal non plus. oui, ça va... est ce que... est-ce que vous voulez bien venir à côté de moi ? elle tapota la place à ses côtés, sur le lit, comme pour l'inviter. parce qu'elle se sentait bien, en sa présence. et une fois que joy fut à ses côtés, elle lui demanda que puis-je faire, pour vous remercier ? pour me faire pardonner ? je ferais tout ce que vous voudrez... parce qu'elle ne voulait surtout pas la voir partir. et qu'elle voulait lui montrer combien cela lui faisait plaisir, qu'elle reste. qu'elle la sauve.
son ange.

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Reconnaissante. Elle semble tellement reconnaissante, tellement douce, soudainement. Comme si au fond, elle n’avait pas l’habitude qu’on l’aide. Comme si au fond, elle n’avait pas l’habitude d’être en présence de quelqu’un dans un contexte si doux. Si tendre. Peut-être parce qu’elle a pris pour habitude de crier sur toutes les personnes qui croisent son chemin, peut-être parce qu’elle a pour habitude d’insulter les personnes qu’elle voit. Ou peut-être bien qu’il s’agît du parfait contraire. Peut-être que c’est parce qu’elle est si seule, abandonnée, qu’elle est aussi amère et agressive, aujourd’hui. Seule façon de se protéger. Seule façon de ne pas s’effondrer. Cette supposition s’insère dans l’esprit de la blonde, lorsqu’elle sent Silver s’apaiser. Faisant même un compliment sur son prénom. Et elle lui offre un sourire en retour, beau sourire, sincère, pour la remercier. Un sourire, sincère, pour signifier qu’elle est heureuse de la rencontrer, plus posément. La brune la remercie, une fois de plus, confirmant un peu son intuition sur cette solitude qui semble palpable. Et ça ne peut que te faire de la peine, Joy. Parce que tu t’imagines sa situation, maintenant qu’elle est plus calme. T’imagines comme ça doit être difficile pour elle, de devoir vivre de cette façon. Parce que t’as vu, qu’elle n’est pas parvenue à se porter jusque son lit. Et si tu n’avais pas été là, si personne n’avait été là, que ce serait-il passé ? - De rien. Qu’elle répond, avec bienveillance, reprenant rapidement. - Ne vous en faîtes pas. Normalement, j’ai terminé mon service. Alors je n’aurai pas de problèmes. Elle était sa dernière chambre, dernière cliente à aller voir. Et qui pourrait bien lui en vouloir de faire des heures supplémentaires. Qui pourrait bien lui reprocher de rester, à la demande d’une riche cliente.
D’autant plus lorsque la cliente en question lui demande de l’aide. Aide primordiale, qu’elle n’aurait pas pu imaginer refuser. Portant la trentenaire jusqu’à son lit, elle s’assure de l’envelopper correctement, de façon à ce qu’il n’y ait aucun risque de chute. - Oh, non, vous n’êtes pas lourde. Tu veux la rassurer, Joy. Qu’elle ne se sente surtout pas mal de t’avoir demandé de l’aide. Et c’est pour cette raison que tu es la plus douce qui soit, avec elle, avec son corps. Relevant par la suite ses jambes pour lui éviter de devoir accomplir un effort supplémentaire. Mais cette action semble susciter l’intérêt de la brune, la surprise, aussi. Et cette question interpelle Joy, répondant immédiatement. - Non, non… Pas du tout… Elle lui offre un faible sourire, touchée à l’idée que quelqu’un puisse lui faire cela. Touchée à l’idée que quelqu’un puisse fuir en touchant ses jambes. Parce que t’imagines bien que si elle réagit de cette façon, il ne peut y avoir que de raisons, Joy. Soit, cela lui est déjà arrivé. Soit, il s’agit là d’une peur qui la terrorise. Deux raisons aussi triste l’une que l’autre. Alors elle secoue la tête positivement, lorsque Silver lui demande de venir près d’elle. Et elle exécute, s’installant à ses côtés sur le lit, mais face à elle, pour qu’elles puissent se voir. - Vous n’aurez qu’à dire du bien de moi à mon patron, lorsque vous rendrez la chambre. Ce sera amplement suffisant. Qu’elle répond, doux rire échappant de ses lèvres. Parce qu’elle l’a tellement menacée du contraire, parce qu’elle ne veut pas qu’elle fasse quoi que ce soit de plus, parce que ce qu’elle a fait c’est ce que n’importe qui aurait dû faire. La seule différence, c’est qu’entre vous, tout a plutôt très mal commencé, Joy. Mais tu restes pourtant près d’elle, lui souriant, tentant de l’apaiser. - Et ne criez plus sur les femmes de chambre... Un brin malicieuse, elle essaie surtout de lui montrer que tout va bien. Que la colère est passée, qu’elle ne souhaite pas la voir se torturer davantage. T’as l’impression qu’elle est déjà bien assez torturée comme cela, Joy.

(c) calaveras.

- nothing can stop the flames -

— @joy stevenson

Cette femme existait-elle réellement ? Cette femme était-elle aussi vraie que cette querelle qu’elles avaient essuyée ? Que cette rencontre aussi difficile était elle qu’elles avaient endurée ? Que cette présence que Silver espérait tant qu’elle était prête à l’imaginer, la rêver ? Cette femme était elle réellement aussi angélique que ce que voyait désormais la vipère, apeurée, face à la longue crinière de la lionne, à la sublime chevelure de la féline ? Elle lui demandait de l’aide, l’espoir retrouvé, l’impression de pouvoir enfin s’en sortir, l’impression de pouvoir enfin se libérer des chaînes qui la tenaient à son fauteuil, ce maudit tombeau qui la gardait clouée au sol. Elle lui demandait de l’aide, et on la lui apportait. Un sourire qui ravivait chaque bon souvenir en la vipère, alors que chaque portion de venin disparaissait, et que les yeux se mettaient à pleurer plus encore en voyant la bonté de ce chat qui se décidait à la porter. à la secourir. merci... merci... elle laissait les mots sortir d’entre ses lèvres, elle laissait les âmes se réveiller sous ses paroles, et jamais elle ne laissait son esprit contredire ses mots. tu ne te contrôlais plus, en réalité. Tu ne savais plus le faire, face à elle. Tu ne savais plus comment t’en sortir, tu ne savais que dire la vérité, et n’était-ce pas là le plus beau des cadeaux ? elle ne pouvait que dire ce que son cœur lui commandait de dire, il n’y avait plus de faux semblant, plus de mensonges, plus de haine. Il n’y avait plus que son âme, qui s’exprimait. Il n’y avait plus de carapace, il y avait seulement elle. Elle, à qui elle était si reconnaissante, elle, qui lui apportait le seul cadeau dont elle avait besoin, cette aide, l’absence de solitude, le réconfort d’un accompagnement. sachez que... je vous en suis vraiment reconnaissante. Vraiment. elle devait le lui dire. Son cœur était à nu, devant elle. Son âme lui était dévoilée. mais... ne voulez vous pas passer votre soirée... toute votre soirée, là où vous le désirez ? parce qu’elle savait, Silver. Elle savait qu’aider les gens n’étaient malheureusement pas de bonté d’âme, dans la plupart des cas. Elle savait que personne ne voulait se salir les mains, pour une personne dont les jambes ne fonctionnaient plus. Elle savait que personne ne la regardait plus, depuis qu’elle avait eu son accident. et t’étais passée d’une championne olympique à cette pauvre handicapée qui avait beau être riche, ne retrouvait plus ni le bonheur, ni le regard que l’on pouvait lui accorder par le passé. parce que personne ne voulait se retrouver pris dans les mésaventures d’une âme perdue. Une âme dans un corps échancré qui ne parvenait même pas à se hisser sur un lit, pour retrouver le repos. Et pourtant, elle, elle était là. Elle, la belle lionne à la crinière dorée qui se laissa tenter par la bonne action et la souleva doucement, lui assurant qu’elle n’était pas lourde. c’était un mensonge, mais dit avec tendresse, comme pour t’éviter de laisser la culpabilité te ronger. Et bien que tu le saches, cela marchait à merveilles, parce qu’un sourire venant sur tes lèvres vint t’aider à le lui dire. vous ne savez pas mentir... mais merci. Je ne veux pas vous fatiguer par contre... parce que Silver savait à quel point son corps pouvait être lourd. à force de tentatives toujours vaines de se lever. à force de saccager ses membres déjà bien abîmés. Ses membres qui faisaient fuir tout le monde. Presque tout le monde. pourquoi ? pourquoi ne fuyait-elle pas ? Pourquoi l’aidait-elle autant ? Pourquoi lui pardonnait-elle ainsi ? tu voulais comprendre. Parce que dans les beaux yeux de cette fée se trouvait quelque chose que tu n’avais encore jamais vu. Une douceur inégalable. pourquoi ? Elle voulait savoir. Ce qui la rendait si différente. Ce qui attirait tant son regard. Parce que même alors que son venin était craché sans aucun mérite, elle sentait qu’elle s’attachait. Elle avait après tout paniqué lorsque la belle avait menacé de partir. Mais pourquoi ? Comment cela se faisait-il qu’elle se retrouve attachée à celle qu’elle considérait comme un démon ? Un démon, tiré de la mythologie grecque. Un démon, source de magie, de divin. Une créature capable tant de cracher des flammes que de réchauffer les cœurs. et pourtant, t’aurais voulu penser à ange. Mais l’ange ne se défendait pas aussi ardemment qu’elle l’avait fait. Non, cette lionne était définitivement quelqu’un à part, et même toi, sous tes airs de serpent, le voyais, le sentais. et elle ne voulait pas la décevoir à nouveau, Silver, elle voulait lui faire plaisir et laissa échapper un sourire quant aux recommandations de Joy, promis. Je vous ferais le meilleur commentaire possible... mais... puis-je apposer ma requête ? Vous avoir comme femme de chambre quand je viens dans cet hôtel ? elle sourit, avant de continuer je vais vous révéler un secret. Je suis sure que vous savez déjà... je.:. Ne fais pas confiance. Je ne veux pas avoir à faire à un autre... alors... je... s’il vous plaît... soyez celle qui... s’occupe de ma chambre à chaque fois que je viendrais ici... c’était une requête présomptueuse, elle le savait bien. Mais elle ne pouvait s’empêcher de le lui demander, tout en ajoutant promis, aucune femme de chambre ne subira mon venin. laissant un doux rire passer la porte de ses lèvres.
Parce qu’elle pouvait se le permettre, avec Joy. Elle pouvait rire.
et... je... je dois aussi vous demander pardon pour autre chose. t’avais un peu peur de ce que tu allais dire. Mais tu ne voulais pas lui mentir, pas lui manquer de respect. Cette femme t’aidait alors que rien ne l’y obligeait, te pardonnait, alors tu te devais de tout lui dire. je n’aurais pas dû parler de votre mère comme je l’ai fait. J’ai bien senti que je touchais une corde sensible, et... je suis mauvaise. Je suis horrible. Je ne voulais pas... pas réellement. Je n’aurais pas dû dire tout cela. Je suis sure qu’elle vous a donné beaucoup d’amour, une bonne éducation, ou en tout cas, la meilleure qu’elle a pu. En voyant la femme que vous êtes aujourd’hui, quelqu’un qui est capable de me pardonner... je sais qu’elle est une bonne personne. Comme vous. Et pas comme moi.
Parce qu’elle ne pouvait plus se voir comme bonne, Silver.
Elle n’était que blessée.
Elle n’était que blessure.
Elle n’était qu’abominable.
Et pourtant, Joy était là.

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Des remerciements, des remerciements tellement puissants, des remerciements qui semblent venir du cœur. Des remerciements qui ne cessent plus, et un tel soulagement. Un tel soulagement dans sa voix, dans ses yeux, même dans son corps, lorsqu’elle se retrouve finalement dans ses bras. Elle sent une gratitude immense qui en dit long que ce que doit être sa vie. Qui en dit long sur ce que doit être son quotidien. Une lutte, sûrement. Une lutte pour se glisser dans son lit. Une lutte pour les mouvements les plus simples. Pour les actions les plus simples. Et ce soulagement, il est triste, pour toi, Joy. Parce que tu sens que ce n’est pas habituel. Parce que tu sens qu’elle manque cruellement de cette aide. Et t’es contente d’avoir pu le faire, ce soir, pour elle. Contente d’avoir pu la soulager lorsqu’elle ne pouvait pas le faire elle-même. Désormais assise à ses côtés, elle maintient ce petit sourire sur les lèvres, chaud et rassurant. - A cette heure-ci, je pense que la soirée est déjà bien entamée, voir même terminée… Alors ne vous en faites pas, je ne perds rien. Ses horaires sont variables, elle a l’habitude de finir plus tard certains jours que d’autres. Mais cette soirée est bien particulière, puisqu’elle se retrouve en compagnie de cette femme qui semble aussi piquante que fragile. Un petit rire s’échappe de ses lèvres, lorsque Silver lui affirme qu’elle ne sait pas mentir. Evidemment, elle est toute fine, Joy. Lorsque la brune semble avoir un corps beaucoup plus musclé que le sien, ou du moins, qui était autrefois bien plus musclé que le sien. Et tendrement, elle reprend. - Je vous assure ! Ce n’est pas grand-chose, vraiment ! Elle n’est pas fatiguée parce qu’elle l’a portée. Pas fatiguée par ce petit geste. Petit geste qui, pour elle, n’est pas franchement éreintant, mais qui doit l’être terriblement pour Silver. Et elle ne veut pas la voir culpabiliser de s’être laissée aider, parce qu’elle en avait vraisemblablement grand besoin. T’es pourtant confrontée à cette question, Joy. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu ne fuis pas ? Pourquoi est-ce que tu n’as pas fuis en portant ses jambes ? Si seulement elle savait, que ce n’est certainement pas cela qui aurait pu te faire fuir. Son venin bien plus que ses jambes. Mais t’es encore là. - Je n’ai pas de raison de le faire… Qu’elle lâche, simplement et doucement. Mais ce qui l’interpelle bien plus encore, c’est cette requête. Celle de la revoir chaque fois qu’elle reviendra dans cet hôtel. Celle de s’occuper de sa chambre, elle et elle seule. Et quelques instants plus tôt, tu n’aurais jamais pu imaginer qu’elle te ferait une telle demande, Joy. Quelques instants plus tôt, tu t’imaginais déjà l’étriper alors qu’elle t’insultait dans retenue. Mais c’est différent désormais, une preuve que rien n’est jamais figé. - Je pense que ce ne sera pas un problème. Vous n’aurez qu’à faire la demande en quittant la chambre, ce sera écrit sur vos prochaines réservations. Et je serais là. Clin d’œil envoyé en sa direction, persuadée que ce sera possible, dans un hôtel aussi luxueux que celui-ci, le client est roi. La cliente, en l’occurrence. Et cette cliente, elle lui présente ses excuses, une nouvelle fois. Pour la façon dont elle lui a parlé. Pour la façon dont elle a parlé de sa mère. Expliquant qu’elle est mauvaise, qu’elle n'est horrible, qu’elle n’est pas une bonne personne. - C’est oublié. Mais ne dîtes pas ça. Chaque personne a plusieurs facettes. Vous aussi. T’es la mieux placée pour le dire, Joy. Toi qui a un million de facettes. Toi qui sais te montrer sauvage comme douce, superficielle comme bouleversante, profiteuse comme généreuse. T’es la mieux placée, et tu vois bien de quelle façon elle s’est transformée aussi, l’animal blessé. Elle accepte ses excuses sans hésiter. Parce qu’elle l’a bien élevée, oui, sa mère. Sa mère adoptive. Quant à celle qu’elle n’a jamais pu connaître, elle a certainement fait de son mieux. - Vous étiez à la réception dans la grande salle, ce soir ? Cette soirée mondaine, des personnes friquées, toutes ici pour se montrer, pour réseauter. Et elle s’intéresse à elle à son tour. Cherchant à en apprendre un peu plus. Faisant la discussion pour rester près d’elle, comme la brune le souhaitait. Parce que tu sens bien que ta présence lui fait du bien, Joy. Parce qu’elle est beaucoup plus appréciable que tu n’aurais pu l’imaginer.

(c) calaveras.

- nothing can stop the flames -

— @joy stevenson

la savoir avec elle, c'était comme oublier la solitude. c'était comme réapprendre à avoir quelqu'un à ses côtés, quelqu'un qui lui avait tenu tête, quelqu'un qui lui proposait son aide, quelqu'un pour qui elle semblait compter, enfin. pour qui elle semblait être importante, au moins un peu. pour qui elle n'était pas l'abîmée, mais une femme. une femme, peut-être handicapée, peut-être anéantie, mais une femme. avec des sentiments, avec des craintes, avec la peur de ne jamais se relever et l'illusion qu'un jour elle aurait la force de reprendre la natation. alors que lorsque joy n'était pas avec elle, un peu plus tôt dans la soirée, ou tout simplement dans sa vie de tous les jours, elle n'était plus que celle qu'on regardait en travers, qu'on oubliait aussitôt. et si parfois une âme charitable se proposait à l'aider, ce n'était que pour avoir une bonne conscience, de quoi mettre le coeur de la trentenaire dans un trou noir.
mais elle. elle, elle restait. elle, elle restait, malgré les insultes, malgré le combat, le feu qui s'était propagé entre elles, qui les avait sans doute détruite, un instant, avant de les rapprocher. et la vipère ne s'était jamais sentie aussi bien qu'avec la lionne à ses côtés.
cependant, elle n'était pas dupe, silver. parce que toi aussi, tu avais été jeune comme elle. parce que toi aussi, tu avais voulu vivre chaque jour avec passion, chaque soirée avec la détresse que le lendemain te retire toute joie. alors elle savait, silver. elle savait que joy n'était probablement pas joyeuse, d'être ici, avec elle. oh, elle était sûrement contente de lui venir en aide, après tout ce qu'il s'était passé, après ce coeur mis à nu pour cette blonde. mais elle devait bien avoir envie de s'amuser ailleurs... et c'était pour cette raison qu'elle lui posa la question, tout ça pour avoir un grand sourire en l'entendant répondre. dans ce cas... peut-être... peut-être que je peux être autre chose qu'un poids lourd et mort ? parce qu'elle ne se voyait qu'ainsi, silver. comme un poids, un fardeau. après tout, elle ne pouvait plus se débrouiller seule, et même si elle persistait à y croire, elle se détruisait chaque fois un peu plus, lorsqu'elle ne parvenait pas à faire quelque chose d'aussi essentiel que de se mettre au lit. si vous voulez faire quelque chose... si vous voulez bien rester... nous pourrions... je ne sais pas... passer le temps ? je ne veux pas que vous ayez l'impression de travailler, ce soir. déjà parce qu'elle lui avait fait faire plus que ce qu'il ne fallait, le regard encore plongé vers la porte, alors qu'elle savait que les draps que joy avait changé étaient propres. mais aussi parce qu'elle lui donnait de son temps, parce qu'elle la soulevait, tout en mentant sur son poids, parce qu'elle acceptait sa présence, acceptait d'être là pour elle. mouais... on va dire que vous mentez mieux là et elle rit. doucement. elle rit, avant de sentir ses jambes se faire soulever, et de s'arrêter. parce que tu avais peur, silver. peur de ce qu'elle pourrait penser, de tes jambes mortes, de tes jambes détruites, de tes jambes qui ne cessaient de te dégoûter. pourtant la belle lionne ne se sentit ni écoeurée, ni fuyante, et elle le lui assura. mais... elles sont... hideuses... détruites... il y avait une petite larme, qui coulait. parce qu'elle ne savait pas comment s'accepter, parce qu'elle ne s'acceptait tout simplement plus, depuis l'accident. et si la belle ne lui avait pas assuré que c'était possible qu'elle soit la seule à s'occuper d'elle, les larmes auraient coulé, bien plus. vous avez raison... je l'indiquerais. merci. je... je ne veux pas de quelqu'un d'autre... et... même si je ne vous connais pas encore, vous... vous êtes restée... et ça veut tout dire, pour moi. parce que personne ne restait jamais. qui pourrait endurer les cris et la situation de silver ? qui pourrait supporter de rester à ses côtés, à part une âme plus que bienveillante, et aussi belle ? elle était si belle. si pure. tu n'étais que pourrie. et ce fut pour cette raison que tu te permis de t'excuser à nouveau. pour les paroles plus qu'horribles à l'intention de sa mère. et elle sourit, en entendant sa réponse. et vous aussi ? elle se doutait qu'elle avait plusieurs facettes, la belle féline. après tout, elle avait eu devant elle la lionne enragée et le chat adorable. peut-être y avait-il autre chose. et pourtant, cela ne lui faisait pas peur. elle voulait, au contraire, apprendre à la découvrir, cette belle fleur. et c'était apparemment réciproque, vu sa question. malheureusement... je ne supporte pas ce genre de réception... mais... si je veux espérer être vue autrement qu'en... ça... dit-elle en désignant son corps tout entier, et ses jambes, surtout alors je me dois d'y être... de donner de l'argent, de me montrer forte... mais croyez moi. ce genre de soirée, c'est une horreur. seul les personnes aimant parader s'y plaisent... et j'ai beau vouloir qu'on me regarde autrement, je... ne peux pas m'y résoudre. ils ont tous gagné leur sale fric de façon soit malhonnête, soit chiante. moi... moi, j'étais une sportive... je ne mérite sans doute pas mon argent, mais... je ne suis pas comme eux. elle était sincère, silver. très sincère. et elle se permit par la suite de demander la prochaine fois... voudriez vous m'accompagner ? cela rendrait le moment plus agréable. et puis... enfin... je ne sais pas si cela irait avec vos heures, mais... je vous paierais. le double de ce que vous auriez gagné. et tu te rendais bien compte que tu l'achetais. tu n'aimais pas cela. enfin... je ne dis pas cela pour... je... ce n'est pas ce que vous croyez... je ne me dis pas que je peux vous acheter ou... non, je veux juste... je vous apprécie. j'aimerais juste passer un peu de temps avec vous, sans vous causer du tort. elle ne voulait pas que joy la voit comme une de ces connasses qui jetaient de l'argent par terre dans l'espoir qu'on se soumette. c'est... c'est comme vous voulez... elle s'attachait, en fait.
elle s'attachait à elle, cette belle lionne...

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Elle commence à comprendre, vraiment, Joy. Elle commence à comprendre que cette agressivité, cette hargne, cette méchanceté, ne sont que les fruits d’une souffrance immense. Souffrance causée par sa condition, certainement. Souffrance causée par ce corps qu’elle ne semble pas supporter, utilisant des termes toujours plus durs pour le désigner. Poids lourd, poids mort, tu ne peux même pas imaginer à quel point cela doit être douloureux, de se sentir ainsi dans son propre corps, Joy. Tu ne peux même pas imaginer à quel point cela doit être blessant de ne pas réussir à monter sur ton lit. Et t’imagines bien que chez elle, les choses doivent être différentes. Que sa maison doit être aménagée pour l’aider au quotidien. T’imagines, du moins. Mais dehors, elle est à la merci de tous, de tout, et ça te touche. Tellement, que sans hésitation, elle dépose sa main contre la sienne. Contre celle de Silver. Comme pour appuyer les propos qu’elle s’apprête à tenir. - Je n’ai pas l’impression de travailler, et vous n’êtes pas un poids lourd et mort, j’aime discuter avec vous. Et ça suffit de dire que je mens ! Qu’elle rétorque, en riant. Parce qu’elle est sincère, parce que ce qui s’est passé lorsqu’elles se sont rencontrées ne définit pas nécessairement la suite de leur relation. Et sa main serre légèrement la sienne, lorsque Silver confie à quel point ses jambes sont horribles. - Alors ça, c’est complètement faux. La vipère est une très belle femme. Très séduisante. Et ce fauteuil n’y change rien. Ce fauteuil ne la transforme pas complètement. Elle reste la femme qu’elle est, simplement plus fragile, plus fébrile, plus dépendante. Et tu ne peux pas la laisser se dévaloriser, Joy. Tu ne peux pas la laisser dans une si grande douleur, pas alors que tu as vu combien elle était mal, après sa menace de s’en aller. Pas alors que tu as vu combien elle était mal, lorsqu’elle peinait à se hisser sur son lit. Les paroles suivantes de la brune la font sourire, immédiatement. Un beau sourire, sincère. Parce qu’elle est touchée qu’elle lui offre sa confiance. Touchée qu’elle ne veuille qu’elle pour sa chambre. Et elle ne peut que lui sourire, plongeant son regard bleuté dans les ébènes de la brune. Avec puissance. Avec profondeur. Oui, tu es restée avec elle, Joy. Et tu restes encore à ses côtés, malgré la façon dont elle t’a traité. Parce que tu sens qu’il y a autre chose, derrière cette carapace. Parce que tu sens qu’elle ne faisait que se protéger, qu’elle doit passer sa vie à essayer de se protéger. - Oui, moi aussi. Je pense que vous avez pu le voir. C’est malicieux, parce que oui, elle a plusieurs facettes. Mais c’est bien la plus belle, qu’elle lui montre, là tout de suite. La plus belle facette, la Joy capable de tous les sacrifices. La Joy douce, aimante, qui sait donner. Ecoutant son récit au sujet de cette soirée. Paroles qui l’intéressent réellement, parce qu’elle prend conscience de toute la complexité de Silver. Le besoin d’y assister pour se donner l’impression de ne pas être qu’une handicapée, et la douleur d’être pourtant confrontée à ce même reflet. - Je comprends, je vois ce que vous voulez dire… Les soirées de petits riches… Mais vous ne devriez pas vous forcer... Après tout, elle fait bien ce qu'elle veut. L'avantage d'être riche. - Quel sport est-ce que vous faisiez ? Petit sourire sur les lèvres, impatiente d’en savoir plus sur elle. Parce qu’elle ne les connait que trop bien, les personnes de ce genre de soirées, pour les chasser, les prédater. Mais Silver, elle est indéniablement différente. De par sa condition, déjà. Mais ses paroles suivantes t’interpellent, Joy. Parce qu’elle te demande de l’accompagner, proposant même de te payer pour remplacer ce que tu pourrais perdre. Et tu sens l’occasion. L’occasion de pouvoir approcher plus encore ce monde dont tu profites. La seule différence, c’est que ce sont des hommes, que tu accompagnes d’habitude. Des hommes, avec qui tu te laisses séduire, acceptant sans mal leurs cadeaux. Pour la taquiner, elle demande. - Ah oui ? Vous souhaitez passer du temps avec une petite femme de chambre ? Ce serait plus agréable ? En référence à ce qu’elle lui a craché au visage plus tôt dans la soirée. Mais elle plaisante, uniquement, car elle a déjà oublié. Car elle l’apprécie, cette vipère blessée. Elle apprécie ce qu’elle voit, ce qu’elle découvre, de plus en plus.

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— @joy stevenson

Il y avait comme une aura.
Une belle aura, autour d’elle, de cette lionne à la crinière d’or, qui semblait vouloir lui donner tant, qui semblait l’avoir oubliée sous ses aspect empoisonnée, qui semblait avoir trouvé l’antidote pour ne plus avoir à subir les morsures effrénées de la vipère, qui voulait même l’adoucir, la rendre docile. Et cela marchait. t’en étais la première étonnée, Silver. Et pourtant, tu te laissais faire, cette douceur n’avait pas de prix, surtout lorsque tu te rappelais les horreurs qui avaient été dites, lorsque tu te rappelais que ce n’était pas juste de la bonté, mais un pardon au coeur d’or.
Il y avait comme une aura.
Chaleureuse, capable de tout, même de lui tirer un sourire, à la serpentard, à la mauvaise, l’horrible qui écoutait la belle parler, justifier, et surtout, rassurer. vous êtes bien la seule à me voir ainsi. capable de laisser un rire envahir les lèvres de l’handicapée alors que la douce dorée lui rappelait qu’elle était sincère. pardon pardon. C’est juste... vous êtes toute fine, j’ai peur de vous écraser. et il y eut un autre rire. en vrai, t’écraserais pas une mouche dans ton état. Des muscles qui ne servaient plus, un appétit qui se perdait, tu n’avais plus ta force d’avant, tu n’avais plus le même poids. Et si toutes les minettes se voulaient maigres, toi, tu voulais être en pleine forme, et te savoir avec plus de dix kilos en moins te faisait toujours un peu peur. il y avait tellement de choses qui lui faisaient peur. La panique était monnaie courante, et l’horreur était une sœur qui ne lui voulait que du mal. En particulier lorsque Silver s’attardait sur ses horribles jambes. Ce qui lui faisait tellement honte, les cicatrices encore visibles, les marques de brûlures dues à la chaleur du moteur de l’engin qui l’avait privée de sa vie. Elles étaient horribles, et pourtant, Joy tentait de lui dire le contraire, de la convaincre pour l’apaiser, sans doute. ah oui ? Parce que vous les trouvez belles ? répondît-elle dans un réflexe, avant de sentir son ton devenir plus violent, mécanisme de défense. Elle s’excusa immédiatement. je suis désolée... c’est juste que... avant... elles étaient belles. et elle serrait les mains, y compris la douce de la lionne qui s’était posée sur elle. Et elle se montrait de plus en plus brisée, de plus en plus elle. Sans barrières. Parce qu’elle s’ouvrait, parce qu’elle se sentait bien, avec elle. sans barrière, une facette de toi rien que pour elle, une facette de toi tout comme elle t’en montrait une à son tour. Une belle. Très belle. j’aime beaucoup votre facette actuelle, je dois l’admettre. Sourit-elle. C’était malicieux de sa part, tout comme joy l’était avec elle, elle n’hésitait pas à lui dire combien elle appréciait ce moment, elle n’hésitait pas à lui dire cela sur un ton doux, plaisantin, comme pour lui assurer qu’elle ne voulait pas qu’elle change, comme pour lui assurer qu’elle appréciait ce petit climat de malice. Ce même climat qui la poussait à répondre le plus naturellement du monde, alors que la belle se livrait, et voulait en savoir plus. Le plus naturellement du monde, les soirées qu’elle n’aimait pas. Le besoin que le regard change, sans qu’il ne se passe jamais vraiment quelque chose. Tout le monde qui la regardait toujours de la même façon, qui lui crevait le coeur. si je ne me force pas, je resterais, pour toujours, la femme en fauteuil... elle répondait, un soupir qui en disait long sur son état. Un soupir qui semblait la prendre au plus profond. Parce qu’elle désirait ardemment retrouver une image plus forte. Si seulement. mais le temps où tu étais une nageuse de compétition était fini. Et ça te faisait toujours aussi mal de l’accepter. Parce que c’était une horreur, de se retrouver ainsi privée. Parce que c’était toute ta vie, auparavant. la nage. Quelque chose que Joy ne savait pas encore, mais il y eut un nouveau petit sourire lorsque Silver l’entendit poser sa question. je nageais. J’étais nageuse olympique. Et... le contact avec l’eau, c’était... c’était tellement bon. Il y avait de la douceur, il y avait de la force, dans chaque foulée. Il y avait cette sensation de pouvoir ressentir toute la fureur de l’eau. t’avais toujours été passionnée. L’eau. L’eau. Cet élément qui gouvernait la terre. Qui gouvernait le monde. mais... je ne peux plus tenir... je ne peux même plus me maintenir à la surface... elle n’avait pas le droit de nager. Elle n’avait plus le droit. C’était trop dangereux. Et le fait d’être une nageuse expérimentée incapable d’aller dans l’eau sans risque lui faisait du mal au coeur. Sans doute était-ce pour cette raison que Joy se permit de plaisanter, lorsqu’elle lui parla de l’accompagner. et sa malice te fit vraiment rire. Cela te faisait du bien, et tu la regardas intensément avant de lui montrer que tu savais manier l’humour, toi aussi. seulement si cette femme de chambre accepte une vieille conne aigrie et frustrée à ses côtés. elle lui fit un clin d’œil, jolie référence à ce que la lionne avait employé précédemment pour la designer. mais vous pouvez toujours refuser... elle laissa sa main passer sur celle de Joy. je ne veux pas vous corrompre... elle tenait à elle. pourquoi ? Pourquoi tenais tu tant à elle ? maintenant, c’est à vous de me parler de vous... s’il vous plaît... vous avez des passions ? parce qu’après tout, Joy voulait en savoir plus sur elle. C’était normal que l’inverse soit vrai.

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La passion qui éveille ses sens. Attire son attention. Le feu qui se dégage de cette femme, accoutumé à la noirceur non sans charme qui touche un peu plus son cœur. Qui touche un peu plus son cœur, lorsque la discussion s’approfondie. Lorsque les mots ne sont plus si violents, lorsque le contrôle ne cherche pas à être maintenu, lorsque la domination n’est plus l’objectif premier. Et tu te surprends à lui sourire, Joy. A rire, installer là, avec nonchalance, sur ce lit qui n’est pas le tiens. Faisant la discussion à cette femme qui semble avoir, plus que jamais, besoin de quelqu’un pour l’épauler. Et peut-être que tu outrepasses les limites, en t’attardant à ses côtés, mais c’est déjà bien ce que tu fais. C’est ce qu’elle fait, chaque fois qu’elle laisse ses charmes opérer auprès des riches clients de l’hôtel. C’est ce qu’elle fait, chaque fois qu’elle se laisse entraîner à des soirées. Chaque fois qu’elle accepte les beaux cadeaux et les billets glissés. Mais cette fois, c’est différent. Elle a cette sensation de faire quelque chose de bien. Quelque chose qui ne lui profitera pas à elle et elle seule. Quelque chose qui aide cette femme. Qui lui fait du bien. Et Silver lui arrache un rire, un rire puissant, en affirmant avoir peur de l’écraser. - Hey ! J’ai plus de force que j’en ai l’air ! Il ne faut pas me sous-estimer ! Et sa voix est taquine, encore. Tu apprécies ce petit jeu, avec elle, Joy. Tu apprécies cette façon de vous taquiner mutuellement. L’alchimie naissante, survenue après les cris. Survenue après le chaos. Preuve que dans les pires choses, une petite étincelle peut toujours briller. Le côté sombre de la brune menace pourtant de revenir, à chaque instant. Elle le sent, Joy, lorsque la cliente lui répond avec plus de sécheresse dans la voix. Mais elle n’est pas dupe, la lionne. Elle comprend que ce n’est pas envers elle, que Silver est en colère, mais bien envers elle-même. Alors elle ne s’en formalise pas, serre sa main dans la sienne en retour, avec la force qu’il faut pour la rassurer, mais également la tendresse qu’il faut pour l’apaiser. Tout ton paradoxe, Joy. Forte et douce à la fois. - Vous êtes une très belle femme, et ça ne change pas, ça. Ce ne sont pas quelques marques sur ses jambes ou la présence d’un fauteuil roulant qui vont lui ôter toute beauté. Et elle imagine ce qu’elle peut bien ressentir, Joy. La sensation d’être coincée, vieillie, de perdre tout intérêt. Par sa présence, elle tente de lui prouver le contraire. Par sa présence, elle lui prouve qu’elle n’est pas qu’un poids qu’on laisse dans un coin. Ce qui semble fonctionner, car la belle handicapée la complimente, révélant qu’elle apprécie ce qu’elle voit d’elle, actuellement. Provoquant un sourire plus que sincère sur le visage de la blonde. Sourire réel. Qui s’étiole légèrement à l’entente de ses paroles suivantes. La femme en fauteuil. Elle aimerait tellement qu’elle puisse se voir autrement, Silver. Elle aimerait pouvoir l’aider à se voir autrement. Mais elle a parfaitement conscience qu’une soirée ne suffira pas. Alors, elle s’intéresse à elle. Elle s’intéresse à ce qu’elle aime. La natation. Une passion qu’elle ressent. Une passion qui la transperce en plein cœur. Provoquant des étincelles dans ce sourire qu’elle ne laisse pas faiblir. Tu sens combien elle aime nager, combien elle aime l’eau, et entendre qu’elle ne peut plus le faire te crève le cœur, Joy. Entendre qu’elle ne peut même plus se baigner lui crève le cœur. Mais bon sang, n’a-t-elle pas quelqu’un pour l’aider ? - Je vais peut-être dire une bêtise mais… On ne vous a pas proposé un accompagnement pour pouvoir vous baigner ? J’ai entendu dire que l’eau est très thérapeutique… Qu’elle répond, doucement. La sensation de marcher sur des œufs, parce qu’elle ne connait pas la situation de la brune. Parce qu’elle ne connait pas son handicap, ni même ce qui lui est arrivé. Tout ce qu’elle sait, c’est ce qu’elle a pu deviner en l’écoutant : elle n’a pas toujours été dans ce fauteuil, mais elle n’a pas l’air d’avoir l’espoir de pouvoir en sortir un jour. Ne détachant pas sa main des siennes, Joy laisse Silver en prendre possession, caressant un peu celles de la brune à son tour. Ne pouvant qu’esquisser une moue adorablement désolée, à l’entente de ses paroles, petit sourire sur les lèvres. - Je suis désolée pour ça… Même si ce n’est pas elle qui a commencé, elle est désolée. Désolée de l’avoir certainement grandement blessée. - Et j’accepte. Avec plaisir. Je ne vais quand même pas refuser une telle proposition. La sensation d’avoir une chance supplémentaire de parvenir à ses fins, de s’approcher du beau monde, grâce à elle. Et l’envie de la revoir, de l’aider à passer de meilleurs moments. Parce que tu l’apprécies, tu l’apprécies vraiment, avec une grande sincérité, Joy. - Je vous laisserais mon numéro avant de partir, vous n’aurez qu’à me contacter quand vous le voudrez. Et elle répondra présente, si elle le peut, lorsque l’ancienne sportive devra se rendre à l’une de ces soirées. A son tour, elle accepte de se livrer. Après tout, Silver l’a déjà tellement fait, face à elle, que ce n’est que le juste retour des choses. D’un oui de la tête, elle répond naturellement. - La peinture. Je pourrais passer des heures, des jours, à peindre. C’est comme si… Je me retrouvais dans un autre monde. Un sourire aux lèvres, les yeux qui brillent et la passion qui coule dans ses veines. Passion qui transparaît dans sa voix. Elle n’est pas une sportive, elle est une artiste, mais au fond, le seul maître mot est passion. Et mieux que personne, elles peuvent se comprendre à ce sujet.

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— @joy stevenson

il y avait un petit rire, qui s’échappait d'entre ses lèvres, qui se répandait dans l'air, qui accompagnait celui de la douce lionne, alors qu'elle l’entendait se défendre, vantant sa force, et proclamant qu'il ne fallait pas la sous-estimer. c'était taquin, et cela plaisait. silver aimait, elle adorait, même, elle avait, à ses côtés, l'impression d'être normale, l'impression de ne plus être ce monstre crachant le venin, de ne plus être ce monstre attaché à sa chaise, telle une pierre qu'elle traînait, tel un fardeau, pour toujours. et rire te faisait du bien, silver. rire avec elle, cette belle féline, qui semblait lire en toi, trouver en ton coeur tout ce que tu désirais cacher, pour finalement adorer ce que tu renfermais. c'était comme si tu était un trésor, et qu'elle ouvrait le coffre. tu devais avouer ne pas comprendre, cependant, ce qu'elle voyait en toi, mais tu avais ce sourire que tu avais pourtant tant perdu, depuis l'accident. tu avais ce sourire, et pour rien au monde tu ne voulais le perdre. sauf qu'évidemment, il fallut qu'elle parle de ses jambes, et sa main serra celle de joy, tandis qu'elle répondait sèchement, ne voulait pas voir la beauté qui existait encore en elle, ne voulait pas comprendre qu'on puisse encore l'apprécier. vile flatteuse. répondit-elle dans un sourire plus terne, qui cachait plus de ressentiments, plus de problèmes. parce que cela lui pesait, parce que cela faisait bien une éternité qu'elle ne s'était plus trouvée jolie, dans le miroir. parce que tu n'avais plus rien. et que tu te sentais sombrer dans les eaux dégoulinantes de ton esprit. des raz-de-marée dans ses pensées, elle ne savait plus comment vivre, elle ne savait plus comment apprécier les moments de la vie, n'avait plus rien à aimer, plus personne, plus de passion. juste des souvenirs, qui ne faisaient que s'accumuler, qui ne faisaient que la faire souffrir davantage. juste des souvenirs. et l'assurance difficile de ne plus jamais pouvoir marcher. et même si tu gardais espoir, parfois, comment pouvais-tu espérer, réellement, retrouver l'usage de tes jambes, et courir à nouveau, et marcher à nouveau ? sentant sans aucun doute sa peine, la belle reine de la savane vint s'intéresser à son ancienne elle, son sport, sa vie. et devant un tel élan de passion, elle sentait, silver. elle sentait les mains de joy, qui se resserraient, elle sentait les caresses, elle se laissait faire, larmes à l’œil, larmes aux yeux. et une question. ce n'est pas une bêtise. et si si... juste... je... ce n'est pas pareil. une personne que je ne connais pas, qui me soutient... je... je ne peux pas. parce qu'elle ne faisait plus confiance, parcequ'elle ne voulait plus que ses faiblesses soient dévoilées, parce qu'elle était l'exemple typique de la femme forte, et que pour rien au monde elle ne voulait s'accrocher à quelqu'un. une décision qui te rongeait, mais à laquelle tu te tenais. parce que si l'eau était ta véritable maison, ainsi te dévoiler ne faisait que te détruire un peu plus. et elle ne voulait pas. elle ne voulait pas que l'eau, que son élément, ne devienne un rappel constant de sa situation. elle ne voulait pas n'importe qui à ses côtés. preuve, lorsqu'elle demanda à joy de l'accompagner, la prochaine fois. avec malice, cette dernière répondit avec un trait d'esprit, insulte piochée dans leur confrontation précédente, trait d'esprit récupéré par silver. ne vous en faites pas, je l'ai bien cherché. totalement. et alors qu'elle finissaitpar la remercier de cette délicate attention, d'accepter, et qu'elle lui assurait que son numéro de téléphone serait enregistré dans son portable, la serpentard selaissa aller à un plus grand sourire, un merci, et une question plus intime, les passions de la demoiselle. parce que tu voulais savoir. parce que tu voulais comprendre. parce que tu l'aimais bien, et que tu voulais te rapprocher, toujours plus. je comprends... je connais l'autre monde. et... c'est merveilleux. vous peignez l'imaginaire ? ou les portraits ? les paysages ? un abstrait qui vous appartient ? elle avait beau ne pas s'y connaitre en langage artistique, elle voulait comprendre, et plus en détails. et vous n'avez pas... envie d'en faire votre métier ? pardonnez moi, si cela ne me regarde pas, c'est juste que... vivre de sa passion peut être difficile, mais tellement bon. je peux vous l'assurer. enfin. je pouvais. etelle le pouvait encore, avec ses souvenirs. mais ils étaient trop douloureux. bien trop.

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