from my black and yellow heart. (lio)

you're gonna feel the sting from my black and yellow heart, and the walls are caving in. -- @lio stevenson

Tout semble bien plus réel, maintenant qu’elle a parlé. Tout semble bien plus réel, maintenant que ces quelques mots ont été prononcés. Sa maman. Sa maman qu’elle cherche. Celle dont elle ne peut plus se passer, sans savoir si elle pourra la retrouver. Sans savoir si ce sentiment sera partagé. Après tout, peut-être qu’elle l’a oublié. Peut-être qu’elle a une nouvelle vie, une nouvelle famille, loin d’elle et de tous les souvenirs atroces qui doivent l’entourer. Parce que tu sais, Joy. Tu sais qu’elle se prostituait, qu’elle devait te laisser pour te protéger. T’imagines sans mal quelle vie atroce elle menait, et cet amour qu’elle n’a pas pu te donner. Celui que tu as trouvé, dans cette lettre. Celui que tu as trouvé, mais qui n’existe peut-être plus. Peut-être qu’elle-même, n’existe plus. Mais puisque Lio sait, désormais, elle ne peut plus rien lui cacher. Ni des démarches pour la retrouver, ni de ce qu’elle peut bien éprouver. Il ne semble pas choqué, ni même fâche, comme elle l’imaginait. Parce que Lio, il est peut-être le seul de la famille à ne pas se sentir Stevenson. Le seul qui n’aura pas peur d’être abandonné, au profit de cette femme qui n'est encore qu'une inconnue. - Heu… Je… Non, enfin, j’ai des pistes… Mais rien de très construit, pour le moment… Elle ne va jamais au bout des choses. Jamais. Elle ne se plonge pas réellement dedans, apeurée par ce qu’elle pourrait trouver ou ne pas trouver. - Je… Crois que j’ai peur, en réalité. Qu’elle souffle, essayant de contenir un maximum ce qu’elle ressent. Essayant de ne pas montrer combien elle se sent mal, combien elle souffre de cette situation. Parce qu’il est bien plus facile de maintenir cette image fofolle et superficielle, plutôt que d’avouer qu’elle a peur pour cette femme qui l’a mise au monde. Plutôt que d’avouer qu’elle a peur d’être rejetée.

(c) calaveras.

from my black and yellow heart

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ça lui fait peur, à joy, et il croit bien sentir le même sentiment en lui aussi. parce que c'est un nouvel inconnu qui s'ouvre à eux, parce que les attentes pourraient être trop pleines d'espoir, et que la boîte de pandore ne demande peut-être pas à être ouverte. au fond, il le sait, que c'est son cas. que maman était malade et qu'elle ne s'en occupait pas, ou très mal, il l'a vu dans tous les touillons qu'il avait dans ses cheveux, dans ses vêtements trop petits, quand il en avait. et ça lui rappelle nerveusement que les parents biologiques ne sont pas nécessairement parfaits, même s'il continue de les préférer ; pas d'explication logique à sa méfiance des stevenson, juste qu'il n'avait rien à faire avec eux si ce n'était pas pour les autres qui avaient constitué son accueil en étant pas ses parents.

tant que tu sais que tu vas dans la bonne direction, ça va, qu'il narre, pas sûr de ce qu'il avance, juste parce que ça sonne juste, et qu'il l'espère tout autant. sans doute qu'elle va tomber sur des parents fantastiques qui ont juste fait un malheureux choix, peut-être qu'elle apprendra que ce n'était pas leur faute mais celle des médecins, qu'il espère pour elle, parce que le pire ne peut pas se réaliser. déjà c'est beaucoup d'en parler, qu'il affirme, déjà plus certain de son sentiment. ce n'est pas quelque chose que tu fais toute seule dans le dos des gens. déjà parce que c'est dangereux, tu ne sais jamais sur qui tu peux tomber, si elle a des dettes, des choses comme ça. peut-être qu'elle a cherché à se faire oublier pour de bonnes raisons aussi. perso c'est la seule raison pour laquelle j'abandonnerais, avant de se ressaisir, piqué au vif, quoi que non, moi j'abandonnerais jamais. parce que c'est trop douloureux de grandir en se sachant le poids de quelqu'un qui n'a pas voulu les reconnaître, voir qui ils deviendraient, que c'est la porte à n'importe quoi pour lui, qu'il le sait. il faut définitivement que tu préviennes les gens, pour un truc gros comme ça, joy. la voix douce mais presque mature, bref élan qui ne durera pas longtemps.

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Elle entend les paroles de son frère, un frère qui ne lui veut que du bien. Elle entend les paroles de son frères, sensées, bien plus que ce qu’elle aurait pu imaginer. Et au fond, elle est terrorisée. Terrorisée et elle peine à l’avouer. Peine à savoir, comprendre, pourquoi elle ressent à ce point ce besoin de la retrouver. Ce besoin de la contacter. Peut-être qu’elle n’a rien de ce qu’elle imagine, peut-être qu’elle n’a rien d’une bonne mère, rien d’une mère tout court, pourtant, depuis qu’elle sait, elle se sent étrangement liée à cette femme. C’est comme si t’étais connectée à elle, Joy. Comme si t’étais capable de de la sentir, partout autour de toi. Il n’en est pourtant rien. Elle n’est pas là. Elle n’est pas là et elle ne le sera peut-être jamais. Secouant la tête négativement aux propos de son frère, elle répond presque machinalement. - Non, je sais pourquoi elle… Elle m’a abandonnée. Les parents l’ont toujours su. Les Stevenson savaient, ce qui était arrivé à sa mère biologique. Les Stevenson ont toujours su, gardant le secret. Gardant ce secret, désiré par sa maman. Désiré par une mère qui ne voulait pas que sa fille découvre qu’elle devait vendre son corps. - Elle… Elle est… C’est une prostituée. Enfin, à l’époque, elle l’était, en tout cas… C’est ce qu’elle explique dans la lettre qu’elle a laissée… Des mots qui ne s’effacent pas de son esprit. Des mots qui la hantent. Et des questions. Et si… Et si elle se prostituait toujours… Et si elle n’était plus de ce monde… - Je t’en parle, à toi. Mais ce n’est pas évident. Ne le dis pas aux autres, s’il te plait. Pas l’envie d’affronter les questions, les potentiels jugements, et la culpabilisation. Culpabilisation qu’elle ressent déjà. Celle de rechercher la femme qui ne l’a jamais élevée, vis-à-vis des Stevenson. Celle ne pas l’avoir cherché plus tôt, vis-à-vis de sa maman.

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les yeux qui roulent à peine au ciel quand il apprend que les stevenson sont dans le coup, lui qui ne veut pas reconnaître que ce serait éventuellement de bonnes intentions, juste un rejet de tout ce qu'ils feront ; qu'ils auraient pu tout lui balancer comme tout le cacher, aucune différence de la part de celui qui leur ferait toujours affront. j'en reviens pas qu'ils savaient et qu'ils aient rien dit, quand même, parce que lui il aurait aimé savoir tout de suite d'où il venait, parce que c'est toujours un mystère, entre sa peau trop blanche et ses cheveux trop frisés, parce qu'il n'a quasiment aucune information sur ses origines et qu'il ne peut plus le tolérer ; que rien qu'un petit élément, ce serait déjà ça, pour se reconstruire, faire la paix avec son passé. ok tu étais petite, mais juste un ta maman faisait un travail qui faisait qu'elle ne pouvait pas te garder c'était gratuit, pourtant. la mauvaise foi à l'état brut, et la banalisation d'un métier qu'il exerce depuis qu'il a quitté le lycée. pas tant d'urgence que ça dans la situation de sa mère d'après son opinion, mis à part en cas de grosses dettes, ou d'un proxénète très malsain, ce qui pourrait tout à fait arriver.

enfin je veux dire, imagine savoir mais se taire tout le temps, quand même. j'espère que petite tu ne pleurais pas autant que moi parce que ta mère me manquait. lio qui n'a jamais pardonné, l'âge qui aurait pu l'assagir, mais qui ne l'a pas encore fait ; trop immature émotionnellement, trop superficiel, toujours dans le ressenti pur, dur de la feuille quand il s'agissait de rendre compte de situations aussi précaires que la sienne, toujours à les banaliser pour ne pas réaliser qu'il ne dépasserait pas les vingt ans sans changer absolument. en tous cas, je te promets que je ne dirais rien. ce ne sont pas mes histoires, même si je trouve toujours un moyen de me fourrer dedans, et ce n'est pas le secret que je garde, je te le promets en dévoilant presque celui d'odaleen, sans le faire exprès.

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Une part d’elle en veut aux Stevenson, évidemment. Une part d’elle ne peut se résoudre à imaginer qu’ils savent, depuis toujours, qui est sa maman et qu’ils ne disent rien. Qu’ils savent qu’elle est peut-être dans une situation terrible et qu’ils n’essaient pas de l’aider. Qu’ils n’aient pas donné, à Joy, l’opportunité d’aider elle-même sa mère. T’étais pourtant qu’une enfant, qu’une adolescente, t’aurais rien pu faire pour elle. T’aurais rien pu faire pour sortir ta mère de cette vie misérable. Rien. Mais l’apprendre à travers une lettre, alors que tu n’avais que dix-huit ans, c’est quelque chose de bien trop douloureux pour que tu puisses l’oublier un jour. C’est pourtant celle qui l’a mise au monde, qui a souhaité la préserver, lui offrir une vie sans elle, sans cette noirceur. Une vie saine. Une vie sans inquiétudes. - C’est elle qui leur a demandé de ne rien me dire… De ne jamais rien me dire. Mais j’aurais aimé qu’ils le fassent quand même. Qu’ils me donnent juste l’opportunité de… Je ne sais pas… De choisir. Elle sait pourtant qu’elle ne peut pas être trop dure avec ceux qui ont toujours tout fait pour elle, pour qu’elle soit heureuse, pour qu’elle ne manque de rien. Avec ceux qui l’aiment comme si elle était leur propre fille. Preuve qu’elle est bien plus mature que Lio, sur ce sujet. Mais ce n’est peut-être pas étonnant, après tout, il est le petit dernier. L’habitude d’être préservé. Les caprices du cadet. - J’ai été adoptée lorsque je n’étais encore qu’un bébé. Alors je n’avais pas de souvenirs de ma mère. Mais depuis quelques temps c’est comme si… J’étais incapable de penser à autre chose. L’âme qui s’efface peu à peu pour ne faite plus qu’un avec celle d’une parfaite inconnue. Celle d’une femme qui ne pense peut-être plus à elle depuis des années désormais. Et cette envie persiste, pourtant, celle de la trouver, celle de découvrir la femme qu’elle est. - Merci Lio. Qu’elle répond, d’une faible voix, rassurée de l’entendre. - J’espère qu’à moi, tu ne me caches rien. Le ton est plus malicieux, plus joueur, pour détendre un peu cette atmosphère bien trop morbide. Peut-être que désormais, les choses sont différentes, maintenant qu’il sait. Peut-être qu’elle ne se sentira plus obligée de s’en éloigner.

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» I look inside myself and see my heart is black (alia)
» Rose ∾ A heart that hurts is a heart that works.
» (EVENT) / COLOЯROOMS - YELLOW.
» (tw) pale yellow ft. misha
» paint it black. (ana)