bathroom box (feat. dambi)

la tête posée sur les genoux d'une jeune femme il regarde le plafond avec un sourire béat. ô si seulement vous pouviez voir ce qu'il voit. très certainement aimerait-il que ses yeux deviennent des appareils photo. la conversation qu'il a avec cette femme aux cheveux bruns est un peu trop superficielle pour un visage aussi attrayant, quelle déception. amaury éteint le feu de passion dans les yeux de la concernée disant tout simplement « j’dois aller pisser » s’il avait voulu être poli il aurait dit « vidanger » ou aurait trouvé d’autres manières de tourner la chose joliment. mais il n’y a rien de tout ça dans l’instant et visiblement prise de court face à cette silhouette qui se redresse et disparait dans le couloir, aucun mot ne saurait s’échapper de ses lèvres. d’un pas incertain il se dirige donc dans la salle de bain pour conclure son affaire, se lave les mains avec un peu trop d’insistance, hypnotisé un instant par le flot de l’eau du robinet assez particulier sous les effets des pilules. il remarque dambi à travers le miroir et cette expression un peu trop sérieuse se brise dans un léger sourire. « mademoiselle lin venez observer le specta- putain, je gaspille l’eau » son sourire s’estompe à cette pensée durant cet instant de lucidité et il coupe l’eau, pas de spectacle malheureusement. il se tourne vers elle demandant « tu t’amuses bien ? » par curiosité, pour voir si l’herbe est plus verte de l’autre côté, il ne l’a d’ailleurs pas vue de la soirée, il avait certainement les yeux autre part au début de toutes façons. et maintenant il se retrouve à s’ennuyer d’elle. comme bien souvent d’ailleurs. et au moment où il comptait couper court à la conversation pour libérer la salle de bain sa main tente d’enclencher la poignet mais la porte ne s’ouvre pas. la porte est pourtant déverrouillée. il se retrouve même à forcer un peu et entend le bruit de quelque chose assez lourd tomber de l’autre côté. la porte ne s’ouvre toujours pas. « putain » il souffle appuyant son front contre la porte. il ferme doucement ses yeux de désespoir et constate à haute voix « on est bloqués à l’intérieur » quand quelqu’un essaie d’entrer et frappe à la porte il dit d’ailleurs la même chose et la personne de l’autre côté lui dit qu’il reviendra les aider. et connaissant les personnes qui sont venue à cette soirée amaury devrait se douter que les choses ne seront pas aussi rapide. mais il se tourne vers dambi, une aubaine que la salle de bain soit aussi grande, car soudainement il a besoin d’espace, soudainement il regarde l’heure à sa montre, soudainement il doit aller quelque part. ô il aurait aimé être enfermé ici avec quelqu’un d’autre. de toutes les personnes présentes à cette soirée, franchement, pourquoi elle ? ce n’est même pas drôle à quel point il n’a rien à lui dire « bon, je tiens juste à te dire que nous allons crever ici »

@dambi lin

et ses yeux la maudissent, ses silences en injures.
grognasse!
dambi est appelée en cuisine, résignée elle y disparaît. sa colère toujours s'incarne -sa peine un peu aussi. faut les ignorer du mieux qu'on peut, prétendre n'être que constellations et perdition... pour se faire, y a ce gentil garçon et ses lignes poudreuses. d'un rire elles s'évanouissent, désintègrent de leur magie toute sa négativité; toute pensée. dambi rit, rit! son corps entre des bras inconnus, des bras qui deviennent ombres, et des ombres qui deviennent supplice.
rêve t-elle où cet abruti à les doigts qui glissent?

-"putain tu me lâche, et.. rentre chez ta mère okay? t'es viré de la soirée, si je te revois je lui donnerais de quoi te consoler!"

y a la rage de nouveau sur son minois, une seconde seulement. y a le trip qui la reprend... la tête lui tourne, la joie lui revient. l'énergie aussi, celles des promenades sans sens. là voilà qui vagabonde, finit son parcours près d'un lavabo.

-"wha gamine, t'as l'air arrachée!"

qui lui susurre son reflet. ouais bah ouais. seul argument qui lui vient face à son double, le débat se meurt donc sur ses lèvres. d'un soupir, dambi se recule. s'allume un joint préalablement préparé par ses soins...

et là, devinez qui vient!
le prince de tous les tchoins.

-"mademoiselle lin venez observer le specta- putain, je gaspille l’eau."

pas de réponse, mine sans expression observe l'âme au moins aussi perdu qu'elle. plus, certainement... ouais, elle le toise longuement, le regarde se tourner vers elle. dambi songe, se dit qu'il est bizarre ce gosse. qu'il a pas l'air véritablement à l'aise.

-"tu t’amuses bien ?"

j'irais peut-être un peu mieux;
si tu me prenais la main.

-"plus que ça. je m'éclate, je jubile. ça ne se voit pas?"

rire s'échappe des lippes, volubile. il essaye de s'éclipser, mais la lune ne semble guère d'humeur à lui offrir d'échappatoire.

-"putain. on est bloqués à l’intérieur."

peut-être qu'elle devrait lui dire un truc réconfortant, lui dire que y a pire dans la vie. du genre, perdre ses jambes dans un accident de voiture! mais ça lui vient pas, ça reste enfermé dans sa caboche, c'est comme ça. y a que le silence en berceau; leurs regards en canot de sauvetage qui coule avant d'avoir été lancé à l'eau. et sa bouille qui change pas, l'sourire délicat. et la fumée qui s'échappe parfois.

-"bon, je tiens juste à te dire que nous allons crever ici."

"eh bien.. tant pis. enfin, je présume que toi tu aurais préféré décéder en meilleure compagnie!"

les propos sont crus, sans doute vrai; faut dire qu'elle le sent, qu'elle le voit. tout ce qui entre eux ne va pas.
sauf qu'elle voit aussi,
un tout petit peu plus que ça.

ses doigts lui tendent le joint, interdite.
elle, elle en a des mots à lui dire!
à la pelle, à la mort, à la vie.

-"une liste de dernière volonté peut-être, cher faux frère?"

@amaury ahn

bien qu'il parle couramment le sarcasme il est incapable de savoir si elle plaisante ou si tout ça est véridique. elle accompagne sa phrase d'un rire comme pour donner de l'air à ses idées tristes, amaury n'y voit que du feu ; peu importe, il n'a jamais été de ceux à lire entre les lignes. adossé contre la porte un souffle silencieusement « tout à fait...- j'étais prêt à parier que j'allais finir ma vie dans des chiottes avec une model de victoria secret » il affiche un air tout autant déçu alors qu'il n'en pense pas autant, qu'il est incapable de citer ne serait-ce qu'un nom de mannequin et qu'il s'en fiche totalement. il a apprit aujourd'hui que si à travers toute cette peau, tous ces os alignés qui donnent un visage aussi beau il n'y a rien de plus alors ça ne vallait rien du tout. « arrêtes de m'appeler comme ça » il dit en passant sa main sur son visage avant de se décider à attraper le joint. « qui t'as vendu cette merdouille ? j'suis presque sûr que ça te fout dans un état hyper sombre » il examine la marchandise la faisant tournoyer entre son pouce et son index avant de doucement tirer là-dessus « dernière volonté, dernière volonté... » il considère sérieusement la chose tandis qu'un silence vient étreindre la pièce. amaury se retrouve seul avec ses reflexions l'espace d'un instant alors qu'il ose dire « ce serait cool qu'ils remettent en vente les céréales Oreos » très profond, en effet « ce serait cool si t'étais...un peu moins ce que t'étais- si l'art était moins compliqué à vendre et moins vu de façon technique » il prend une grand inspiration et continue « ce serait cool si des p'tit cons venaient pas vendre leur merde ici, si t'achetais pas leur merdes- si t'étais un peu moins souriante quand ça va pas, si on changeait de président, si...- »

@dambi lin

-"tout à fait...- j'étais prêt à parier que j'allais finir ma vie dans des chiottes avec une model de victoria secret."

horrible qu'est cette sensation de confiance en soi qui s'effrite, cette blague mal amenée qui l'a fait se questionner. pourquoi? pour lui? dambi, elle n'a attendu personne pour s'aimer; et son esprit lui hurle de continuer! mais le palpitant rongé ose murmurer, que peut-être qu'avec un peu plus de charme et de beauté;
il pourrait l'aimer.

les yeux entre le vague et le vide, le menton qui se redresse. à son tour de fixer le plafond, sans rien y voir c'est con! les étoiles sont peut-être morte derrière le toit; qui sait! est-ce que demain le soleil se lèvera?

-"arrête de m'appeler comme ça."

dambi, elle ne l'écoute pas; ça vaut pas le coup, voilà! néanmoins quand il lui subtilise l'objet de ses délires, ses sombres pupilles de rouge sublimées se tournent vers lui.

-"qui t'as vendu cette merdouille ? j'suis presque sûr que ça te fout dans un état hyper sombre."

-"putain.. tu dis merdouille? mais sortez moi de là nom de dieu!"

sourire de travers en regardant son drôle de frère;
tendresse ~~fraternelle~~.
amour passager;
il pourrait lâcher swag qu'elle ne cesserait de le regarder.

-"dernière volonté, dernière volonté..."

réfléchis gamin!
comme le soleil
seras tu demain?

-"ce serait cool qu'ils remettent en vente les céréales oreos."

mon dieu, c'est vraiment trop trop bon. c'est ce qu'elle veut sur sa langue, le goût qu'elle fantasme. la faim une seconde la tiraille! et s'en va aussitôt.

-"ce serait cool si t'étais...un peu moins ce que t'étais- si l'art était moins compliqué à vendre et moins vu de façon technique."

trop
quel salaud
quel sale mot
mais dambi ne s'effarouche pas
parce qu'elle croit qu'il dit ça
pour contrebalancer le fait de ne pas se sentir assez.
qui sait? elle a sans doute trop fumer.

-"ce serait cool si des p'tit cons venaient pas vendre leur merde ici, si t'achetais pas leur merdes- si t'étais un peu moins souriante quand ça va pas, si on changeait de président, si...-"

oh!
mince!
les doigts de dambi sont sur la bouche d'amauray, étouffant ses complaintes sans fin.

-"j'ai dit liste, pas manuscrit..."

toujours lunaire et solitaire, elle sourit.

-"la bonne nouvelle, c'est que t'es pas prêt de clamser!" la main se décale, glisse sournoisement un instant sur le menton avant de revenir le long de son corps. "t'as encore trop de choses à réaliser."

d'un geste habile le joint est récupéré, et la fumée de sa bouche vient s'extirper.

-"à ta place, je m'y prendrais vite. t'en as des lettres de réclamations à écrire, et des manifestations à organiser."

@amaury ahn

amaury hausse légèrement un sourcil avant de finalement lâcher "ben ouais, un problème avec ça la môme ?" il oubliait bien trop souvent la différence d'âge -bien que minime- qui les séparait. même si les paroles du jeune homme semblaient un peu froide c'était presque habituel entre eux. la liste des revendications du jeune homme s'étale au fur et à mesure si bien qu'il pourrait ne pas en voir la fin. finalement les doigts de la jeune femme viennent maladroitement sur poser sur ses lèvres. dans la surprise il demeure assez silencieux mais reste tout de même conscient de tout. sa main malhabile est aussi douce qu'un nuage fibreux. même si les paroles de la jeune femme n'ont pas de sens il ne se sent pas la force de répondre quoi que ce soit. sa peau de porcelaine prend des couleurs azurées et puis rosées et il se retrouve là, à fixer son visage "c'est marrant..." il commence avant de se rapprocher un peu plus "sous un angle t'es sacrément laide, et sous cet angle tu passes" il s'esclaffe tentant à peine de se protéger des coups de dambi, bien trop occupé à rire. "j'peux avoir une autre taffe...- de toutes façons on est coincés ici alors" il hausse doucement les épaules accentuant sa phrase avant de rajouter "aller dam'..." tirant doucement sur son poignet "en plus, j'suis triste comme un trou du cul" se pense t-il obligé d'ajouter. "ça compte pour rien du tout j'imagine ?" quel égoïste. quel égoïste de service, il ne pensait définitivement qu'à lui. pour ce qu'il a connu de ce monde s'il ne pensait pas à lui personne ne le ferait, il en est presque certain. il se laisse doucement glisser le long de la porte et passe sa main dans ses cheveux avant de relever les yeux vers la jeune femme. il tend à nouveau sa main pour attraper son poignet l'incitant à s'asseoir à côté de lui. sa main réussi à attraper le joint sans trop d'effort et il tire une longue taffe avant de la remercier dans un silencieux hochement de la tête. sa tête accablée de pensées qui s'appuie sur l'épaule de la jeune femme.
"je te demandes pas ta dernière liste de volonté, je suis sûr que tu dois adorer passer tes derniers moments d'existence avec un enfoiré comme moi"

@dambi lin

-''bah ouais, un problème avec ça la môme ?''

le terme est aussi familier qu'insultant ; ça lui va pourtant. dambi, elle a l'habitude de s'accrocher à rien ; alors quelques poussières, ça lui va bien. le reste de ses paroles bourrasque de néant. ! de ses doigts triomphants elle fait mourir le vent. son point de vue exposé elle écarte sa main, se tourne vers lui et décèle une drôle de palette venant s'ajouter à ses joues.

-''c'est marrant...''

ouais ;
bof.
déjà elle le sent :
que ça va pas l'être vraiment.

-''sous un angle t'es sacrément laide, et sous cet angle tu passes.''

sourcils froncés
mais
c'est qu'elle va se le faire, ce décérébré !
à défaut de le frapper d'un contact trop frontale, là voilà qui lui lance tout ce qui s'offre à sa vision : au revoir, pauvre savon ! vole, serviette ! plus de munition... la gamine cesse ses assauts, d'un air renfrogné qui disparaît sans même qu'elle ne parvienne à le contrôler. faut dire que tout ce qu'elle a consommé l'empêche d'être réelle maîtresse de ses pensées...
chose étant exactement le but escompté.

-''j'peux avoir une autre taffe..-de toute façon on est coincés ici alors.''

non de la tête ;
faussement froissée.
pourquoi déjà devrait-elle être énervée ?

-''aller dam...''

soupir, yeux qui fuient.

-''en plus j'suis triste comme un trou de cul. ça compte pour rien du tout j'imagine ?'

pas le droit de la nommer comme ça
de se confier ainsi.
d'une tendresse factice !
pas le droit, pas le droit...
car évidemment, l'illuminée ne résiste pas.

dambi d'un geste résigné lui tend le joint, mais amaury ne semble pas remarquer l'offrande à son chagrin. il lui tire le poignet, docile d'un instant elle se retrouve à ses côtés, sur la porte adossée. les secondes s'écoulent, les enfants tirent sur l'un des poisons de leur existence.

-''je te demande pas ta dernière liste de volontés, je suis sûr que tu dois adorer passer tes derniers moments d'existence avec un enfoiré comme moi.''

le revoilà, le rire délicat !
si il savait.

-''si tu savais.''

sa tête se pose doucement sur l'épaule de son faux frère, le menton contre lui. ce traître à la vie.

-''je voudrais pas grand-chose. juste toi et la puce de bart vous auriez tout mon argent, ça c'est important... tu snifferas de la coke sur les fesses de putains en célébration de ma mort tiens ! et puis, … rien.''

soupir ; rire.

-''c'est peut-être pour ça que je vais pas si bien ; parce que j'ai envie de rien.''

presque rien ;
juste d'impossible ; d'inatteignable...
d'un fantasme sans fin.

-''si je meurs ici, bart va me tuer... j'ai un concert demain''

@amaury ahn

ce n'est pas une tristesse aussi véridique et poignante que celle qui l'avait poussé à commettre l'irréparable ; celle-ci était plus douce et il s'en accoutumait presque d'une certaine façon -bien qu'on ne puisse vraiment s'accoutumer de telles choses. la tête de la jeune femme s'appuie contre son épaule à son tour. il ne sent absolument pas le poids de sa tête. "l'argent c'est important ? ça affecte vraiment les gens comme de la bonne poésie alors que c'est juste du papier" il marque une pause et ajoute "pas n'importe quelle tapin, une pute de luxe déconnes pas" le sarcasme du jeune homme expire quand une partie d'elle expire. il passe son bras autours de ses épaules et l'incite à s'allonger sur ses genoux. il n'est pas particulièrement doué pour réconforter les gens. il n'est pas particulièrement doué pour tout ça. un léger soupir s'échappe de ses lèvres alors qu'il demande "comment est-ce qu'il pourrait te tuer si tu meurs ici ?" il décide de prendre sa main et y dessiner des traits imaginaire du bout de son index. "c'est pas parce que t'as envie de rien que t'es aussi mal" il hoche doucement la tête ajoutant "t'auras beau avoir toute la thune du monde, les dernières sapes, le dernier iPhone du moment c'est pas ce qui définit le bonheur" il s'éclaircit la gorge avant de doucement relâcher sa main la regardant finalement "tu vis dans une bulle de confort depuis tellement longtemps que tu ne sais même plus à quoi le bonheur ressemble- juste parce que tu flippes" un faible rire s'échappe de ses lèvres alors qu'il tire une autre latte. "prends un avion dam, éteins ton téléphone et tailles toi en france, tailles toi où tu veux- acceptes un rendez-vous spontané, s'il a l'air louche prends un putain de tazer avec toi ; va au restaurant toute seule, passe la journée à rien branler du tout, maquillage-pas maquillage, mal habillée-bien habillée ; fais quelque chose qui te rends heureuse pauvre conne parce que si tu laisses la mélancolie et toutes ces merdes te bouffer tu finiras par le regretter" il ébourriffe doucement les cheveux de la jeune femme ajoutant "on s'en branle du concert, si t'as envie d'être morte juste pour vingt-quatre heures, tu peux, mais pas plus de vingt-quatre heures compris ?" il pince légèrement sa joue répétant "compris ?"

@dambi lin

-"l'argent c'est important ? ça affecte vraiment les gens comme de la bonne poésie alors que c'est juste du papier."

drôle de papier dans ce cas;
celui qui motive les bas instincts
qui vous remplit les intestins.
capable de pervertir les sages, d'accabler les innocents
jamais dambi n'a entendu parler d'un papier aussi puissant.

-"pas n'importe quelle tapin, une pute de luxe déconnes pas."

connard jusqu'au bout; dambi survole les dires d'un air dédaigneux, se demandant bien... se doute-il des flammes de son être? sait-il pour ses insidieux sentiments qu'il lui inflige? si ce n'est pas du hasard, de l'humour de couillu désemparé.. est ce logique cruauté pour simplement lui intimer de cesser d'espérer?
si c'est le cas!
il a tort. dambi, elle espère pas,
elle espère plus.
elle a eu trop mal;
le jour où elle a cru qu'elle ne le verrait plus.

glissade charnelle, douceur volubile. enfant redevenu, dans sa jeunesse dambi avait rêvé de cette fraternité; de voir en ses yeux le reflet d'une sœur sur qui il pourrait compter.
mais y a jamais rien eu
et aujourd'hui c'est aussi pour son amour qu'elle se tue.

-"comment est-ce qu'il pourrait te tuer si tu meurs ici ?"

parce que la vie n'est faite que de petites morts,
une de plus
une de moins
jusqu'à la fin...
wha
ça y est
c'est pas cool la fumette
y a trop de tristesse qui lui monte à la tête.

et puis y a le palpitant qui s'échauffe un peu
l'impression d'avoir le cœur au bord des lèvres
--presque il lui tient la main;
lui qui de ses doigts inventent simplement des dessins.

-"c'est pas parce que t'as envie de rien que t'es aussi mal."

ah ouais?
envie de rien;
du vide entre ses mains
personne pour enserrer son cœur
jamais eu l'amour de bambin
jamais eu l'unicité d'une adoration
jamais eu des souvenirs qui lui feraient dire
'je m'en fous pas de mourir demain!'
'car aujourd'hui, tout va bien.'

-"t'auras beau avoir toute la thune du monde, les dernières sapes, le dernier iPhone du moment c'est pas ce qui définit le bonheur."

là, elle rit dambi. richesse nouvelle qui fut la sienne, elle a le droit désormais aux maximes de vie d'un sage à la con.

-"tu vis dans une bulle de confort depuis tellement longtemps que tu ne sais même plus à quoi le bonheur ressemble- juste parce que tu flippes."

?
les sourcils se froncent
'confort'
la certitude qu'il a tort
'confort'
la petite chambre de sa solitude
les quelques jouets s'y battant en duel
et l'ignorance de tous les autrui
y a pas eu de maman
pas eu de papa
y avait même pas de thunes au départ;
vingt-et un ans à se serrer la ceinture
à pas pouvoir les voir en peinture.
y avait juste la peine tapisserie
et ce terrible ennui.

-"prends un avion dam, éteins ton téléphone et tailles toi en france, tailles toi où tu veux- acceptes un rendez-vous spontané, s'il a l'air louche prends un putain de tazer avec toi ; va au restaurant toute seule, passe la journée à rien branler du tout, maquillage-pas maquillage, mal habillée-bien habillée ; fais quelque chose qui te rends heureuse pauvre conne parce que si tu laisses la mélancolie et toutes ces merdes te bouffer tu finiras par le regretter."

dans ses yeux, sans doute amaury ne voit-il pas l'effroi.
quel con
mais quel con celui là!
de tous, fallait que de lui elle s'amourache.
de celui qui croyait tout savoir;
d'un monde qu'il avait voulu quitter.

la main dans ses cheveux n'ont rien de réconfortant
c'est presque dégoutant
il ne l'a jamais compris
sans doute n'a t-il jamais essayé
y avait trop de sa peine à lui
pour qu'il vienne à vraiment la regarder.

-"on s'en branle du concert, si t'as envie d'être morte juste pour vingt-quatre heures, tu peux, mais pas plus de vingt-quatre heures compris ?"

-"je-"

-"compris?"

le contact sur sa joue, brutalement elle le repousse. en une seconde la voilà relevée, en train de le regarder.
l'a t-il seulement regardé?
simplement essayé?
n'a t-il jamais saisi sa solitude?
que dans cette fausse confiance, dambi n'a jamais ressenti une once de plénitude?

sobriété de stupeur
droguée d'énervement
incompréhension
des yeux, dambi ne l'a jamais quitté.

-"amaury...
tu te prends pour qui?"

ne rien faire de ses journées
les passer à regarder le plafond
ne plus répondre à ses textos pendant des jours
ne plus rencontrer la lumière du jour
prétendre n'être que faisceau de vie, sortir s'amuser à rencontrer quiconque oserait lui parler
vivre plus fort
dans l'espoir
dans le désespoir
sans savoir;
elle a déjà tout fait.

-"tu crois que tu me connais si bien? juste parce que c'est ensemble qu'on a grandi?"

pas la force d'en rire.
pas la foi de sourire;
y a ses émotions qui jonchent le sol.
ne l'a t-il jamais vu souffrir?
à petit feu, croyait-il être le seul à mourir?

-"tu me sors des phrases bateau, tu fais mine de t'y connaître. de pouvoir me conseiller! sérieusement amaury. putain..."

la colère montée d'un rien.

-"repasse moi le joint."

@amaury ahn

un peu trop silencieuse la môme, elle qui a toujours quelque chose à dire c'est un peu trop de silence soudainement. mais il ne se débine pas et dit tout ce qu'il a à dire. de toutes façons ça a toujours été comme ça. certainement n'avait-il pas vu venir l'éloignement de la jeune femme. déconcerté il lève les yeux vers elle demeurant assis et passe sa main sur son visage soupirant silencieusement. "comment ça je me prend pour qui ?" il demande tirant une autre latte, plus longue cette fois-ci ; il ne peut s'empêcher de s'esclaffer "qu'est-ce que tu m'fais dam ?" si dans cet infime moment de lucidité il la regarde sans pouvoir comprendre la raison de sa colère il et un sourire qui n'en est pas vraiment un étire ses lèvres l'espace d'un instant "si je prétendais te connaître, je dirais que je ne te reconnais pas dans tout ça et que tu te comportes comme une véritable connasse...-" amaury a t-il déjà écouté quelqu'un docilement ? il fait mine de ne pas l'avoir entendue, écrase le joint tout en se relevant pour le jeter dans la cuvette des toilettes avant de s'adosser contre la porte à nouveau, croisant les bras la regardant avant de lui demander "pourquoi est-ce que t'es aussi surprise ? est-ce que tu ne viens pas de prendre mes paroles et en faire la même chose ?" seulement ils étaient condamnés à rester ici avec leur conscience incessamment sous peu probablement. "j'm'en branle... fais c'que tu veux-" il souffle avant de détourner le regard. la pièce tombe soudainement dans un silence plutôt froid qu'il ne souhaite pas particulièrement briser. la musique à l'extérieur de la pièce s'imisce à travers les murs, à travers la porte.

@dambi lin

-"comment ça je me prend pour qui ?"

le culot des connards, de ce qui font mine de ne pas savoir. dambi ne sait plus comment le regarder, préfère faire fuir son regard vers l'évier. elle veut pas être là, elle veut plus. pas comme ça. pas avec lui. putain, faut qu'elle s'en aille d'ici!

-"qu'est-ce que tu m'fais dam ?"

le rire qui la fouette, rappel à la réalité: c'est maintenant que la scène est en train de se dérouler, et la gamine le sait au fond. pas question de se débiner.

-"si je prétendais te connaître, je dirais que je ne te reconnais pas dans tout ça et que tu te comportes comme une véritable connasse..."

-"j'en ai rien à foutre de ton opinion. d'ailleurs, heureusement que tu ne me connais pas. que tu ne me comprends pas... tu serais surpris. crois moi."

y a le regard qui brûle d'une étincelle, qui s'enflamme peut-être de toute cette fumée avalée; d'un air sacrément plus agacé, elle le regarde muette éteindre son joint, qu'elle lui avait trop généreusement passé... on ne l'y reprendra pas.

-"pourquoi est-ce que t'es aussi surprise ? est-ce que tu ne viens pas de prendre mes paroles et en faire la même chose ?"

-"y a un monde entre ce que je fais, et ce que toi tu fais. toi, tu te prends pour je sais pas quoi justement. un martyr? un sage? un pantin? tu vois, j'en sais rien. mais je me permets pas de te conseiller, d'oser prétendre savoir ce que t'as ou pas déjà essayé. pendant des années, tu m'as ignoré. pourquoi maintenant hein amaury? "

-"j'm'en branle... fais c'que tu veux-"

y a le silence
le froid qui plane
presque comme cette première rencontre, enfants
celle où encore, leur destin était guidé par leurs parents.
quand est-il maintenant?

-"ce que je veux?
tout ce que je veux?
vraiment amaury?"

les yeux se plongent dans sa pupille, à son tour de se rapprocher. d'un pas, de deux. les bras croisés.

-"là, si je veux
je peux te tuer?"

@amaury ahn

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