Un incessant
« bip bip » strident suraigu qui bourdonne et vrille tes tympans. La sensation que la guipure de Venise emmitoufle et embaume l’entièreté de ton frêle corps de chérubin. Les petits doigts ankylosés de ta dextre qui blanchissent sous l’étreinte d’un bouquet de fines phalanges.
La chaleur d’un souffle saccadé qui s’affaire à les réchauffer. La douceur de lèvres peinturlurées qui les choient et les maculent de taches carmins. Une voix de mezzo-soprano chevrotante qui susurre et rabâche inexorablement une litanie de Namaz. D’aqueuses perles qui se fracassent et désagrégeant sporadiquement sur tes cuticules. Un labile tressaillement de ta jambe droite. La douleur qui immerge de sa léthargie et corrode chaque fibre de ton gisant. Un térébrant gémissement qui fait vrombir tes cordes vocales. Les traits de ton petit faciès gorgé de soleil qui se meuvent en une grimace endolorie. Le voile des paupières qui se lève sur tes petites sphères hyalines.
Les ténèbres dévorantes. L’obscurité ardente. Les griffes lacérantes des abysses. Les crocs acérés des abîmes.
« Maman … ? Où es-tu maman ? C’est déjà la nuit ? », t’enquis-tu de savoir d’une petite voix étouffée, en fixant de tes orbes diaphanes et hagards la lueur criarde de l’applique rivée au plafond tout de blanc vêtu.
Une rétorque qui prend la forme d’un déchirant cri de résipiscence pourfendant le silence. Maman qui déverse entre deux sanglots éperdus un chapelet d’excuses, en apposant son front contre le tien. Se noie dans la fosse des blâmes. Se mutile à grands coups d’autoflagellation et fustigations. Qui prie dans un état de choc
« son bébé » de bien vouloir lui pardonner. Ne comprenant ce qui se passe, ta petite tête brune affolée dodeline de tous côtés.
Un quatuor de suaves filets de voix énonce une kyrielle de paroles lénifiantes, visant à calmer et rasséréner maman. Le matelas sur lequel tu reposes s’enfonce sous le poids d’une personne venant s’asseoir sur le rebord. Un médecin aux boucles café dégaine de la poche de sa blouse un stylet lumineux. Une large main rassurante alunit sur le sommet de ton crâne, au moment où le faisceau de lumière de l’instrument encercle l’arête de ton nez.
« Suis la lumière avec les yeux mon grand. », t’enjoint un chaud et amène timbre masculin. Le rai de clarté ondoie lentement tel un pendule et fait la navette de gauche à droite. Incapables de suivre la houle du minuscule halo, tes soucoupes de glace demeurent figées. Absence de réflexe pupillaire. Le praticien pivote en direction du quintette de femmes retenant leur souffle. Gravité et solennité peintes sur le visage, sa tête s’articule mollement de gauche à droite. Un hurlement fouaillant les entrailles. Maman qui pulvérise ses rotules sur le sol. Ses cris horrifiques. Ses pleurs insoutenables. Ses ongles qui scarifient son doux minois à la carnation olivâtre jusqu’au sang. Ses longues mèches de cheveux ébènes qu’elle arrache par poignées. Les affres d’un indicible chagrin. Les suppliques qui s’éloignent. S’atténuent. S’estompent et se taisent. Le silence. Le silence qui tient la main à la noirceur.
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En un battement de cils, le clan au fastueux lignage vit la robe en mousseline azure, drapant depuis des temps immémoriaux ses resplendissants cieux, se mâchurer d’indélébiles souillures fuligineuses. Les vicissitudes et les tribulations n’oublient personne. Pas même les nababs et les nantis. Tout l’or du monde ne suffit pas pour corrompre et contrecarrer les desseins, facéties et caprices du destin. La dynastie que l’on croyait toute puissante et invincible est touchée en son flanc. Ébranlée. Atteinte.
L’un de ses épigones n’est désormais plus qu’un poids mort. Une charge sans la moindre utilité, pour les colossaux intérêts de l’auguste coterie aux insatiables ambitions. Une tête de l’Hydre Kuhn est tombée ? Qu’importe. D’autres repousseront. Les auspices resteront favorables. Il en faudra plus pour entamer le caractère propice et clément des augures. Accroché à la dernière branche de cet illustre arbre généalogique séculaire, tu es un fruit blet bringuebalé au gré des mystifications de la vie. Les dieux soient loués, il reste, pour l’heure encore, une belle grappe de trois hoirs à même de faire prospérer l’empire au patronyme tenant en respect le monde entier. Nec plus ultra et incarnations dépassant toutes les espérances et les attentes paternelles enorgueillies les plus exigeantes.
Papa … . Papa qui n’aime pas les jérémiades. Papa qui n’aime pas la maladie. Papa qui voue un culte à la conception antique de l’homme. Fort, viril, vigoureux. Papa qui ne jure que par son image. Qui s’échine pour que rien n’écorne sa réputation ou ne ternisse son nom. Et un anaphtolme, ça fait tache dans le paysage lorsque l’on cultive l’obsessionnel souci de balancer à la face du monde, le cliché d’une famille parfaite, à qui tout réussit et que l’on envie. Dysharmonique anomalie au sein d’une fresque composée d’éléments ne souffrant d’aucune imperfection, tu es celui que l’on cache sous le tapis persan et dissimule derrière le paravent en laque japonais.
Lorsque toute la smala revêt ses plus beaux atours et se met sur son trente-et-un, en vue d’un gala de bienfaisance, d’un dîner de charité ou d’une quelconque représentation publique ; toi, tu dois rester dans le confinement de cette architecturale bâtisse aux allures de prison dorée, avec toute une nuée de nurses et gouvernantes en guise de geôliers. Mis au ban de la famille, on prend grand de soin de t’écarter des arcanes du pouvoir et des affaires assurant l’opulence financière de la tribu.
Tes frères ? Certains t'envient de ne plus avoir à fouler ce sentier de la gloire vous étant tout tracé et balisé. D'autres croulent sous les remords et culpabilisent. Convaincus que ce sont eux qui auraient dû se trouver dans la voiture ce jour là. Tout. Ils donneraient tout pour échanger vos places et porter le poids de la malédiction s'étant abattue sur toi. Devenu du jour au lendemain aux yeux de tous une pauvre petite chose, on te couve et protège jusqu’à l’overdose et l’anoxémie. Comme si ton statut de “
bébé” et petit dernier n’était déjà pas suffisant … . Tâche pour laquelle tes frères, sans exception, mettent la main à la pâte.
Idriss, qui en sa qualité d’aîné fait office de figure d’autorité masculine, pour pallier l’absence de papa retenu constamment pour affaires. Jade le protecteur zélé qui ne te lâche pas d’une semelle et te suit comme ton ombre. Même le fantasque et taciturne Nadim veille précautionneusement sur toi. Perçu par tous comme un corps de verre menaçant de voler en éclats, des kilomètres d’interdits te sont posés. "
Fais pas ci" ; "
Ne va pas là-bas" ; "
Reste ici" ; "
Tu vas te faire mal" ... . La liste des choses qui te sont autorisées de faire tient sur un post-it. Tel une fleur mise sous une cloche de verre, tu fanes et flétris à petit feu.
Toi le gamin avide de grands espaces, qui jadis galopait dans les jardins de la propriété familiale en habillant le silence de ton rire céleste. Maman ? Maman n'a plus jamais été la même depuis cette funeste journée de Novembre 2002. Cette femme solaire, rayonnante, pleine de vie et d'entrain que vous avez tant aimé ... . Cette femme est morte le jour où la lumière s'est éteinte sur ton monde. Ectoplasme tombée dans la dévotion, la piété et la religion. Afin d'expier l’irrémissible péché dont elle s'accuse, et qui s'apparente selon ses termes à un infanticide.
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Dans leur monde régit par l’excellence, tu es persona non grata. On n’admet ni ne tolère les travers. Les défectuosités. Les défauts. Tout ce qui te définit. Ton acuité disparaît, mais ton nom subsiste. Un nom qui te donne tout de même le droit à ce qu’il y a de meilleur, bien que tu n’en sois pas digne. Le meilleur a un prix. Pure bagatelle. Une distance aussi. Près de deux-mille cinq-cents kilomètres. Un bagne et une pénitence déguisée qui arrange bien papa. L’épine dans son pied ne sera bientôt plus qu’un lointain problème.
Tes frères vont enfin pouvoir commencer à vivre un tant soit peu pour eux. Dans la limite de l’austère cadre familial leur étant imposé et des ambitions placées sur leurs épaules. Maman … maman est dévastée à l’idée de voir son bébé ainsi ostracisé. Mais le meilleur t’appelle. New-York. Fleuron de la côte Est doté du must en terme de structures éducatives à destination des malvoyants. Incubateur du savoir où - en plus de l’enseignement classique dispensé à n’importe quel enfant américain - tu réapprends le b-a ba : lire et écrire. En braille. Sur ces machines étranges produisant des cliquetis saugrenues. Des curiosités aux airs de télégraphe.
On t’enseigne l’art de voir sans les yeux. De mettre à contribution tes autres sens pour saisir toute la beauté, la complexité et l’horreur du monde qui t’entoure. Tu aimes avec ton nez. Exècres avec les papilles. Rêves avec tes oreilles. T’étonnes grâce au toucher. Tu vis. Enfin ! Les interdits cèdent la place aux droits. Tu as le droit de folâtrer tout ton saoul avec les enfants de ton âge. De faire de la balançoire. Le droit de tomber. De te faire mal. Le droit de te relever. De te tromper. Le droit de recommencer. De réussir. Encore et encore.
Peut-être as-tu finalement un peu de chance dans ton malheur. Tes frères n’ont sans doute pas eu le loisir de peindre le canevas de leur adolescence, de couleurs aussi vives, chatoyantes et éclatantes que le tien. Nul doute que certains d’entre-eux auraient pourtant grandement appréciés. Tu passes des soirées avec des amis de conditions, origines et horizons hétéroclites. Tu bois, fumes, ris, te fabriques profusion de souvenirs. Heureux comme malheureux. Tu sors avec eux en boîte. Fermes les yeux et laisses ton corps voguer sur la piste au rythme d’une musique entraînante, et qui aurait été prohibée à tes oreilles à la “
Cour des Kuhn”.
Tu passes des après-midis à la plage. Les cristaux quartzeux de la chaude étendue sablonneuse opaline léchant tes orteils. Le soleil dardant ses flèches incandescentes sur ton enveloppe caramel. Les lames d’opale de l'Atlantique tannant ton cuir de bronze et le parant d’une constellation de perles salines. Un foisonnement de mignardises te faisant la vie plus douce et que tu as pourtant dû mettre sous scellés, lorsque tes frères, pour des raisons qui leurs sont propres et dont tu te contrefiches, ont tour à tour décidé de poser leurs valises dans la fourmilière humaine qui ne dort jamais, et que les autochtones surnomment “
la grosse pomme”.
Les retours au nid sont autant de corvées que tu ne peux hélas éluder. C’est en trainant des pieds tel un prisonnier lesté de son boulet que tu retournes sur tes terres. En sachant pertinemment ce qui t’attend. Oui, tu sais que tu vas redevenir cette pauvre petite chose fragile que l’on enrobe dans du papier de soie. Cloitré dans ta chambre et allongé sur ton lit en écoutant toute une pléiade de livres audios, tu attends. Tu attends qu’enfin sonne l’heure du départ. Hâtivement, tu montes excité et soulagé dans le dernier avion qui te ramène vers ce que tu appelles “
la vraie vie”. Les tiens ? Bien sûr que tu les aimes. Mais de loin.
Côté scolaire, tu es bien loin des premiers de la classe sans pour autant être en décrochage scolaire. Tu te qualifierais à posteriori d’élève moyen. Dans la moyenne haute. Ni cancre, ni enfant précoce et surdoué ; ta scolarité fut à l’image de celle de milliers d’autres américains : normale. Normale et sans heurt. Suffisamment correcte pour prétendre à poursuivre sur les bancs de Columbia des études en Langues étrangère. La matière où tu excelles le plus. Étant d’une parfaite inutilité pour la famille, papa n’a pas souffler de colère monumentale – comme pour Nadim – lorsque tu lui as fait part de ta volonté d’étudier autre chose que la finance. Un choix d’abord fait par dépit, afin de ne pas rentrer au bercail et devenir
ad vitam æternam une potiche.
Côté cœur ? Waterloo morne pleine. L’amour, le sexe, les filles – ou les garçons - : tu n’en veux pas. Tu veux profiter. Rattraper ces riches heures de bonheur que l’on t’a confisqué. Jouir d’une liberté fraîchement retrouvée. Sans avoir de chewing-gum collé à ta chaussure. La vie ? Ca va. Evidemment, c’est loin d’être la longue série rose, sirupeuse et mielleuse à souhait. Cependant, ce n’est plus pour autant constamment les ténèbres et l’obscurité dévorante.
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La vie ? C’est un camaïeu de gris. Plus ou moins foncé en fonction du temps, du vent, des moments. Du gris souris, de l’aluminium, de l’anthracite, du basalte … . En définitive, il n’y a pas grand chose qui change et c’est tout le temps pareil. Est-ce que ton handicap te vaut des avaros ? Oui, hélas. Le dernier en date remonte d’ailleurs à pas plus tard que la semaine dernière. Dans un nouveau bar du Queens effervescent. Tu étais venu retrouver tes frères à l’occasion de la soirée d’inauguration et entendre jouer Nadim ainsi que les autres membres de son groupe. Excepté Idriss, qui dut vous faire faux-bond au dernier moment pour dieu-sait-quelle histoire de la plus haute importance ne pouvant être remise à plus tard ; vous étiez tous là.
Et tout allait pour le mieux. Jusqu’à ce que tu reviennes des lieux d’aisance après avoir soulagé un besoin physiologique, et que tu entres malencontreusement en collision avec un client bien éméché et défoncé, baptisant ainsi abondamment sa veste avec la bière mollement tenue entre ses doigts gourds.
“Putain ! Tu ne peux pas regarder où tu vas, espèce d’enculé !?”, t’aboie-t-il en t’assenant un regard serti de rageuses étincelles. Tu n’as même pas le temps de formuler des excuses et de t’expliquer, que deux larges paumes calleuses s’abattent brutalement sur ta poitrine et te repoussent rudement.
Ta malhabile reculade prend fin lorsque tes vertèbres s’écrasent sur ce que tu supposes être l’arête saillante d’un pilier. Une douloureuse complainte se faufile entre tes lippes et un disgracieux rictus déforme ton faciès hâlé. Une poigne de fer t’agrippe par le col et un haineux flot de paroles déferle sur ton visage effaré. Un corset de puissantes phalanges se ligote autour de ton cou. Les pieds flottant à quelques centimètres du sol et les dents vissées, tu tentes pitoyablement de te débattre en t’emparant des poignets de ton agresseur et remuant les jambes. En vain.
Sur les rives de l’hypoxie, tu émets tel des fusées de détresses de faibles gémissements suffocants alors que tes yeux se révulsent. Un assourdissant bruit retentit lorsque ce que tu devines être un objet lourd s’abat violemment sur dos de ton assaillant. La prise se défait. L’air abreuve à nouveau tes poumons appauvris. Lourdement, tu tombes à genoux sur les lattes du plancher. Paumes épousant le revêtement et tête inclinée, tu te fends en une inarrêtable quinte de toux et expectores des glaviots ensanglantés maculant le parquet. Tes frères vocifèrent de concert une avalanche d’injures. Le chant du verre brisé. Le martellement du bois que l’on frappe jusqu’à ce qu’il se rompe.
Haletant et tremblotant, tes copeaux translucides embués se perdent dans le vague et tes mains tressaillantes alunissent sur tes voies respiratoires. Ta carcasse accuse un soubresaut lorsque le bras aimant et protecteur de Nadim s’enroule autour de tes épaules.
“Wally … !”, s’exclame-t-il en tentant de dissimuler au mieux la panique tapissant sa voix de basse. La fragrance épicée de l’eau de Cologne de Jade chatouille ton odorat. Délicatement, il s’empare de tes mains et te fait lever menton afin de constater toute l’étendue des marques violacées, contestant l’unicité pralinée du fin derme de ton cou.
Escorté et serré de près, ils te font évacuer le champ de bataille et hèlent le premier taxi crevant l’obscurité de la nuit. Le seuil de la maison franchi, tu te rues en direction de ta chambre. Dans la précipitation, tes tibias butent contre le rebord de la table basse du salon. Canines implantées dans ta lèvre inférieure pour garder museler un couinement de douleur, tu reprends clopin-clopant ton chemin. Allongé sur le lit. Dos à la porte. Les genoux recroquevillés sur la poitrine en position fœtale.
“Laissez-moi tranquille … .”, supplies-tu dans un murmure fluet en laissant s’entremêler tes cils, lorsque le crissement des gonds pique tes oreilles.
Une prière inexhaussée. Ils ne t’entendent pas. Ils ne t’ont jamais entendu. Les minutes s’égrainent jusqu’à ce que la porte se rouvre avec fracas. L’impérieuse voix d'Idriss – ayant certainement prétexté une excuse fumeuse pour se soustraire à son dîner d’affaire, sitôt la réception d’un texto l’informant de l'infortune accusée - somme ses cadets de lui relater dans le détail ce qu’il s’est passé. Âprement, tu déglutis ta salive, ravales tes larmes et harpes le tissu de la taie d’oreiller au fil de leur récit. Silence.
Le clapotis des talonnettes des richelieus
Gucci bat la mesure sur le sol. L’onctueux matelas s’affaisse. Des mains que tu ne connais que trop bien t’attirent vers un torse en acier trempé, vêtu d’un blazer et d’une chemise griffée.
“Non, arrête ! Lâche-moi, bordel ! Dégage !”, t’époumones-tu en gesticulant et boxant son muscle pectoral de tes petits poings bistrés. Joute qui tourne court. A bout de cris, de mots, de nerfs : tu cèdes et te répands en d’irréfrénables cataractes lacrymales. Comme le “
bébé” que tu es.
Tu te cramponnes et enfouis ton minois criblé des stigmates de la tristesse, dans la douceur du coton d’Égypte d’une chemise à plusieurs millions de dollars. Des bras aux muscles puissants et divinement dessinés te ceignent et bercent. Deux autres paires viennent t’emmitonner te part et d’autre. Parce que c’est aussi ça une famille. Que tu le veuilles ou non. Une meute. Une harde qui n’est jamais bien loin. Them. You. Us.