Sujet: je fous ma vie en l’air à chercher la lumière et des vrais sentiments. (Owen) Lun 4 Nov - 18:16
☆ ☆ ☆ { Je fous ma vie en l’air, à chercher la lumière, Et des vrais sentiments } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
Tout est rentré dans l’ordre. Tout devrait être rentré dans l’ordre. Tous ses problèmes d’argent, ses créanciers, et tout ce calvaire qu’elle vit depuis des mois. Tout est terminé pour de bon. Elle devrait se sentir bien, Cassey. Elle devrait se sentir délivrée. Et c’est le cas, un peu, tout du moins. Elle se sent libérée du poids qui pesait sur ses trop frêles épaules. Libérée de cette peur qui lui taraudait le ventre. Elle se sent mieux, oui, mais restent les souvenirs. Les souvenirs de ce corps sans vie, qui baignait dans son propre sang, sous ses yeux. Les souvenirs de ce corps furieux, allongé sur le sien. Lui qui la touchait là où il n’aurait jamais dû le faire, elle qui a été contrainte d’en faire de même. Les souvenirs, elle les repousse durant la journée. Quand elle est dans la boutique, auprès des clients ou en train de s’occuper de ses antiquités. Quand elle est avec sa fille, ou bien ses amis. Il y a Nikolaï, aussi, bien sûr, mais qu’elle a tendance à fuir sans s’en rendre compte. Fuir la culpabilité qu’elle éprouve chaque fois que son regard se pose sur lui. Fuir aussi le sien, de regard, trop inquiet, trop préoccupé, après tout ce qui a pu se passer.
Ce n’est pas la plus belle période de ta vie, Mais, au moins, le cauchemar est fini.
Elle s’en remettra. Elle sait qu’elle s’en remettra. Elle n’est pas de celles qui se laissent aller, Cassey. Après ce rendez-vous qui s’est si mal déroulé, elle était déjà dans son magasin. Dès le lendemain. Pas prête à mettre son existence entre parenthèses, car elle l’a déjà trop fait. Elle veut juste aller de l’avant. Elle veut juste tourner cette page terrible de sa vie, l’oublier, faire comme si elle n’avait jamais existé. Tu sais que ce n’est pas possible, pourtant. Mais t’as assez subi. T’as assez souffert. Elle veut juste profiter enfin de sa vie. En cette fin d’après-midi, justement, elle est en plein nettoyage de printemps. Elle fait le vide dans ses placards, elle qui n’a jamais voulu jeter quoi que ce soit. Cela ne lui ressemble pas, à Cassey. Elle est de celles qui gardent précieusement leur première tenue de pom-pom-girl.
Mais t’as envie de renouveau, t’as envie de couleurs, T’as envie de commencer une nouvelle page de ton histoire.
Musique à fond, elle vient de jeter dans un carton une robe achetée quelques mois plus tôt seulement quand elle entend sonner à la porte. Devant elle, c’est Owen. – Oh coucou toi. elle le salue, la voix chantante, son joli sourire sur les lèvres. Elle le laisse entrer, puis ferme la porte derrière lui. – J’étais en train de faire du tri, j’avais justement besoin d’un coup de main ! Un brin trop excitée, elle lui prend la main pour l’entraîner jusqu’à sa chambre. Elle agit presque trop normalement avec lui, comme s’il n’était pas Owen, et qu’elle n’était pas Cassey. Comme si leur relation n’était pas aussi intense que fragile. Comme si ce lien entre eux, il ne tenait pas qu’à un fil. Elle récupère dans son armoire un manteau rouge, comme neuf, qu’elle enfile pour se tourner vers lui. – Je garde ou je jette ? Non, elle ne va pas bien. Mais elle assurera le contraire. Qui pourrait le soupçonner, hein, avec ce beau sourire sur ses lèvres.
Sujet: Re: je fous ma vie en l’air à chercher la lumière et des vrais sentiments. (Owen) Lun 4 Nov - 22:07
☆ ☆ ☆ { Je fous ma vie en l’air, à chercher la lumière, Et des vrais sentiments } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
C’est une histoire terminée. Achevée. La page est tournée. Ce qui, dans le langage Cassey, signifie qu’elle ne reviendra plus dessus, plus jamais. Elle peut vite se laisser submerger par ses émotions. Elle peut vite craquer. Elle peut plus vite encore se laisser couler. Il suffit de voir combien elle était anéantie quand Owen l’a quittée. Combien elle l’a pleuré, lui, les hommes qui ont suivi. Elle a le cœur trop sensible, le cœur trop fragile. Mais elle a aussi une facilité déconcertante à se laisser plonger dans le déni. Devant les pires choses qui lui arrivent, c’est devenu son réflexe, quasi-instinctif. C’est ce qu’elle a fait quand ses problèmes d’argent ont commencé. Ce qu’elle a continué de faire devant les menaces de son créancier. Et c’est encore ce qu’elle fait, maintenant, alors que les souvenirs sont encore si frais.
Tu refuses de te laisser hanter, Tu refuses de les laisser tout gâcher,
Surtout pas maintenant que tu as retrouvé ta liberté.
Alors, non, évidemment, elle n’a rien dit à Owen. Elle ne veut pas l’inquiéter, elle ne veut pas l’effrayer. D’autant plus que, quand c’est arrivé, ils étaient encore en froid. Il ne lui est même pas venu à l’idée de le mettre au courant. Puis, ensuite, ils se sont réconciliés. Et elle n’a aucune envie de tout gâcher. D’autant plus que c’est inutile puisque, à présent, tout va bien. Elle, elle va bien. C’est ce qu’elle prétend à tous ceux qui lui posent la question. C’est ce dont elle se persuade avec tant de conviction. Ce n’est pas face à lui qu’elle prétendra le contraire. Heureuse de le voir à sa porte, la belle lui laisse à peine le temps de prononcer deux mots qu’elle l’entraîne déjà dans sa chambre. Emplie de cette énergie sans faille, elle le laisse observer tout le tri qu’elle est en train d’effectuer.
T’as le sourire pétillant, Aussi enivrant que vivant,
Mais, ton regard, il a quelque chose de différent.
C’est peut-être pour cela qu’elle ne le regarde pas dans les yeux. Qu’elle s’agite, un peu partout, pour mieux éviter de plonger ses prunelles dans les siennes. Parce qu’il la connaît trop bien, Owen. Il sait trop lire en elle, la faute à elle-même, qui s’est toujours beaucoup trop livrée à lui. Pour ce quelle y a gagné… Ses émotions masquées, elle le laisse observer le manteau qu’elle vient d’enfiler. Il semble plutôt enclin à le garder. Une petite grimace apparaît sur le minois de la jeune femme. – Hum, je suis pas sûre… Il est beaucoup trop rouge. affirme-t-elle très sérieusement avant de le balancer dans le carton sans cérémonie. Non pas qu’elle n’apprécie pas la couleur. Mais elle lui rappelle ce sang… Tout ce sang qu’elle veut chasser de son esprit. – Je me suis rendu compte que c’était nécessaire. elle explique en se plongeant à nouveau dans l’armoire. Cette fois, c’est une jupe datant de plusieurs années qu’elle se débarrasse. La jupe qu’elle portait lors de leur premier rencard. – Tu vois ça, je ne suis même pas sûre qu’elle m’aille encore. Elle la jette à son tour. Alors qu’elle l’a gardée, toutes ces années, juste pour cette première soirée. Elle va le regretter, Cassey. Mais, là tout de suite, elle n’y réfléchit pas.
Tu veux juste t’émanciper de tous ces souvenirs, Les oublier ou, au moins, pouvoir les enfouir.
Elle pourrait continuer longtemps ainsi. Elle qui maîtrise trop bien l’art du déni. Mais, à la place, elle entend la voix d’Owen. Quand elle entend, surtout, le nom de son frère. – Nik’ ? Nik’ mon frère ? Bien sûr que c’est lui. Mais, cela, elle ne s’y attendait pas. – Depuis quand tu l’appelles Nik’ ? Et depuis quand il passe chez toi ? Pas sûre d’être ravie de cette nouvelle, Cassey. Elle n’a aucune envie qu’ils se liguent contre elle. Ou pour elle. Au fond, c’est du pareil au même.
Sujet: Re: je fous ma vie en l’air à chercher la lumière et des vrais sentiments. (Owen) Mar 5 Nov - 12:42
☆ ☆ ☆ { Je fous ma vie en l’air, à chercher la lumière, Et des vrais sentiments } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
C’est le monde à l’envers. C’est elle qui veut se débarrasser de tout ce qui traîne dans son armoire, et Owen qui l’en empêche. D’ordinaire, entre les deux, c’est plutôt le contraire. Quand elle a tendance à accumuler les vieilleries, il est bien plus pragmatique. Mais c’est comme s’il sentait que ce besoin soudain de faire du vide n’était pas anodin. Comme s’il sentait que, à défaut de pouvoir effacer les souvenirs de son esprit, elle les retirait de sa vie. C’est un peu radical, certainement, car à ce rythme elle n’aura bientôt plus rien. Mais elle a toujours été extrême, Cassey. De nature excessive, avec elle, c’est tout ou rien. Et, en ce moment, visiblement, elle ne veut plus rien.
Tu veux juste prendre un nouveau départ, Oublier toutes ces sales histoires.
Mais il a raison, Owen. Cela ne lui ressemble pas de balancer sans aucune émotion des affaires à elle. Tous ses vêtements, chacun à sa manière, ils racontent une histoire. Parfois anodine, parfois anecdotique, parfois beaucoup plus solennelle. Tous ces objets devant lesquels elle s’émerveille. C’est certainement une déformation professionnelle, à moins que ce soit parce qu’elle soit ainsi, qu’elle a choisi d’en faire son métier. Mais, là tout de suite, elle a besoin de tout nettoyer. Tout vider. Elle commence avec sa garde-robe sans savoir jusqu’où cela ira. Pas très loin si Owen tente de tout sauver. – Elle pourra toujours jeter un coup d’œil avant que j’en fasse don. qu’elle lance, pragmatique, comme si c’était juste un détail. Une formalité aussitôt oubliée. La voilà en train de récupérer un autre vêtement, empli de souvenirs, celui-ci. Aux paroles de son premier amour, un petit sourire en coin vient se dessiner sur le coin de ses lèvres. Il s’en souvient.
C’est le genre de petits détails qui suffit à éveiller ton cœur, À te rendre un peu de ta chaleur.
– Tu t’en souviens ? elle lui demande, une petite lueur incontrôlée dans les yeux. Comme pour prouver que cela compte. Qu’elles comptent, toutes ses affaires. Plus qu’elle ne veut bien l’avouer. Parce qu’elle est là, Cassey. Elle est toujours la même. Elle a juste construit ce mur de protection, ce sourire de façade pour essayer d’oublier. Pour se forcer à oublier. Elle y arrive plutôt bien, en règle générale, mais elle n’est pas sûre d’y parvenir longtemps s’il reste trop longtemps. Parce qu’elle le sent, ce regard fixe posé sur elle, tandis qu’elle regarde partout ailleurs. Il n’est pas venu simplement pour la regarder ruiner tout son dressing, sûrement que non. Il sauve la jupe sans un mot alors qu’elle pose les yeux vers lui, presque décontenancée. – Tu sais, t’aurais eu le béguin pour moi avec ou sans cette jupe. elle affirme, avec toute son assurance, comme pour lui montrer que… Cela n’a pas d’importance.
Tu peux te mentir à toi tant que tu veux,
Mais il n’est pas dupe, Owen, Il te connaît trop bien.
Elle ne proteste pas, cela dit. Elle le laisse faire, déjà prête à reprendre ses petites affaires. Mais il l’en empêche en venant poser ses mains contre ses épaules délicates. Elle sent un léger frisson lui parcourir l’échine quand il descend le long de ses bras. Elle serait troublée par ses gestes, si elle n’était pas tant déstabilisée par ses paroles. Il a vu son frère, donc. Encore. – Je ne vois pas pourquoi vous vous inquiéterez pour moi. Non, elle ne voit pas. Elle ne comprend pas. Et cela commence à l’agacer qu’à chaque fois que l’un s’inquiète pour elle, il accourt chez l’autre. Elle a l’impression d’être une enfant sur laquelle il faut garder un œil en permanence.
Mais c’est un peu le cas, T’es comme une enfant qui fait des dégâts, Parfois plus gros que toi.
Elle laisse échapper un faible soupir sans pour autant chercher à le fuir. Elle ne comprend même pas ce qu’il est en train de lui dire. Ou peut-être qu’elle refuse de saisir. Il la prend dans ses bras, soudain, comme pour la protéger. Mais elle n’a pas besoin d’être protégée. – Je ne sais pas de quoi tu parles, Owen. Elle se recule lentement, interrompant leur étreinte. – Je ne sais pas ce qu’il t’a dit mais je vais bien. elle le dit, elle le répète. Elle s’entête. Et elle voudrait bien, qu’enfin, il l’entende. Plutôt que la forcer à se raviver des plaies qui sont encore loin d’être fermées.
Sujet: Re: je fous ma vie en l’air à chercher la lumière et des vrais sentiments. (Owen) Mer 6 Nov - 11:04
☆ ☆ ☆ { Je fous ma vie en l’air, à chercher la lumière, Et des vrais sentiments } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
Il y a comme une barrière qu’elle aurait installée, sans même s’en rendre compte, entre elle et le reste du monde. Ce n’est pourtant pas comme si elle était une personne si fière, Cassey. En tout cas, elle, elle ne se voit pas ainsi. Elle n’a jamais eu peur de s’effondrer devant ceux qu’elle aime. Elle n’a jamais eu peur de se réfugier dans les bras d’Owen. Aller réclamer l’aide de son frère. Ou même demander la présence continue de sa fille à côté d’elle. Elle n’est pas non plus de ceux qui gardent leurs émotions pour elle. Il y a ses amies, aussi, qui sont là pour l’écouter. Là pour l’épauler. Ils sont tous là, et elle le sait. Elle n’essaie pas d’affronter tout ce qui lui arrive seule, vraiment pas.
En vérité, tu n’essaies pas de l’affronter, Tu veux juste tout oublier.
Ce n’est pas aux autres qu’elle ment, en fin de compte, mais bien à elle-même. Elle se ment à elle-même en se persuadant qu’elle va bien. Que tout va bien. Car tout va bien, si elle est hors de danger, n’est-ce pas ? Elle a juste besoin de faire le vide. Cela peut arriver à tout le monde, même à elle. Mais Owen ne le voit pas du même œil. Après avoir tenté de conserver ce manteau dont elle ne supporte plus la couleur, le voilà en train d’évoquer cette jupe aux mille souvenirs. C’est plus difficile de rester insensible. Tout de suite, les prunelles océan de la belle viennent rencontrer les siennes, comme pour savoir ce dont il peut bien se rappeler.
Car t’as beau jouer la carte de l’indifférence, Tous ces souvenirs, ils ont tant d’importance.
Le sourire plus tendre qui apparaît devant le récit de son premier amour, elle l’écoute, envahie par une douce vague de nostalgie. Son rire léger vient envahir la pièce quand il évoque le tournant catastrophique qu’a pris leur première soirée. Et elle aurait pu être la dernière, si elle se fiait aux réactions d’Owen. Mais elle a su détendre l’atmosphère, elle a su trouver le plus beau. Juste, le fait d’être avec lui. Peu importe l’endroit, peu importe le moment. – Au moins, j’ai vu tout de suite ton mauvais caractère. elle affirme, comme pour le taquiner. Son regard, lui, est un peu plus amoureux. Un peu trop amoureux. Il aura réussi à l’amadouer. – Ok, je la garde celle-là. Elle cède, facilement en plus. Elle a peut-être juste besoin qu’il lui donne un petit coup de plus.
Mais tu n’es pas prête à ce qui arrive après, Pas prête à ce qu’il te confronte à la réalité.
Qu’il lui avoue avoir passé un moment en compagnie de Nikolaï ne lui fait clairement pas plaisir. Elle a de quoi, il s’agit de son frère. Son frère qui prétend le détester, arrive tout de même à aller lui parler d’elle, pour en plus lui raconter n’importe quoi. L’étreinte d’Owen, censée la rassurer, lui donne l’effet inverse à cet instant. Elle se sent juste étouffée, par lui, par eux, par leur inquiétude sans limite. – Il voulait ma peau, je ne vais pas le pleurer non plus. lâche-t-elle aussi sèchement que lui. Elle n’apprécie vraiment pas le fait qu’il pense savoir ce qu’elle est censée ressentir. Alors, peut-être qu’elle aurait préféré éviter d’en arriver là, c’est vrai. Peut-être qu’il y a une once d’elle qui ne peut s’empêcher de culpabiliser. Mais elle n’est pas prête à se l’avouer. Même pas à elle-même. Cet homme lui a fait beaucoup trop de mal pour qu’elle puisse s’en vouloir.
Elle ne peut pas s’en vouloir.
Elle sent son interlocuteur lui prendre subitement la main. Il l’oblige à s’installer sur le lit, ce qu’elle consent à faire, sans un mot. Elle se retient de lever les yeux au ciel quand il assure qu’elle a vécu une épreuve éprouvante. – Et je te dis que je vais bien. elle continue de répéter, alors qu’il fait tout pour lui prouver son soutien. Tout pour lui rappeler qu’elle n’est pas seule. Mais elle sait qu’elle n’est pas seule, Cassey. Elle est vraiment heureuse qu’il soit là mais… Pas pour ça. – Ah bon, je croyais que je serais une plaie si je réclamais de l’aide ? lance-t-elle sur la défensive. Là, ce sont ses propres mots qu’elle reprend. Des mots qu’elle n’a pas vraiment encaissés. Il ne peut pas la forcer à lui parler, de choses qui n’ont pas lieu d’être, quand lui refuse de le faire. Mais elle ne lui en veut pas, elle ne veut pas se mettre en colère. C’est même tout le contraire. – Écoute, ça me touche que tu t’inquiètes mais… je peux enfin tourner cette page. Je t’assure que je ne suis pas en train de me renfermer ou quoi. Comme pour le prouver, elle pose sa main contre la cuisse de son amant. – J’ai juste… Envie d’en profiter enfin, tu comprends... Elle laisse lentement sa main remonter contre sa cuisse. Procédé déloyal, assurément.
Sujet: Re: je fous ma vie en l’air à chercher la lumière et des vrais sentiments. (Owen) Mer 6 Nov - 23:35
☆ ☆ ☆ { Je fous ma vie en l’air, à chercher la lumière, Et des vrais sentiments } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
Tout ce qu’elle a vécu avec lui. Chaque seconde vécue avec lui lorsqu’ils étaient ensemble, elle a tout aimé, Cassey. Tout était si évident, si naturel avec lui. C’est, comme si, ils étaient faits l’un pour l’autre. Elle avait réellement la sensation qu’elle allait finir sa vie à ses côtés. L’impression de vivre un véritable conte de fées. C’est sans aucun doute pour cette raison que, lorsqu’il a subitement mis un terme à leur histoire, elle a eu la sensation de tomber de mille étages. Il a anéanti leur couple mais, en même temps, tous ces rêves en elle. Plus jamais, après lui, elle n’a eu le sentiment de connaître un amour aussi puissant. Un amour suffisamment fort pour qu’elle puisse croire qu’il soit éternel.
T’as fermé ton cœur à tous ceux d’après, Mais, lui, il en détient toujours les clés.
C’est si facilement qu’il parvient à faire renaître ces étoiles dans ses yeux. Comme s’il avait encore ce pouvoir sur elle, celui de la faire rêver, quand elle ne veut plus espérer. C’est en toute sincérité, quand elle entend ses mots, qu’elle lui confie. – Et elle l’était, puisque tu étais avec moi. Elle n’avait pas besoin de grands restaurants, de cadeaux à profusion et de tout ce luxe dans lequel elle vivait déjà. Elle peut avoir un côté frivole, Cassey. Elle peut même parfois paraître matérialiste. En vérité, ce ne sont pas les paillettes qui la font rêver. Elle, ce qui fait naître cette lueur dans ses prunelles, c’est l’aventure, c’est l’inconnu, c’est le danger, c’est la vie. Et elle était la même à cet âge-là, même avec la manière dont elle vivait. Surtout avec la manière dont elle vivait.
Elle ne rêvait que de liberté, Cassey, Et que de lui aussi.
À force de la plonger dans ses souvenirs, il a réussi peu à peu à la faire plier. La faire céder contrairement à ce qu’elle voulait. Elle accepte de garder cette jupe même si tout le reste ne suivra sans doute pas. Encore faut-il qu’il la laisse continuer. Il a bien d’autres idées en tête, Owen, des idées qui ne lui plaisent pas forcément. Elle se met, légèrement, sur la défensive quand il commence à évoquer l’homme qui l’a agressée par deux fois. – Et j’ai le droit de me sentir bien aussi ? Ou ça, c’est interdit ? Elle ne comprend pas ce qu’il cherche. Elle a l’impression qu’il voudrait qu’elle soit mal. Qu’elle soit en larmes. Comme si elle ne pouvait pas… Simplement reprendre sa vie. Elle ne veut pas penser à cet homme mort, elle veut juste… Tourner cette page et oublier. Faire comme s’il n’avait jamais existé. Mais il continue d’insister, il la pousse à dire ce qu’elle n’a aucune envie de confier. Quand il commence à évoquer le cadavre de cet homme, elle voit des images revenir dans son esprit. Comme des flashs qui l’envahissent. Elle détourne les yeux pour éviter qu’il y voit un quelconque trouble.
Tu ne veux pas en parler, Tu ne veux pas y penser,
Tu veux juste oublier.
Elle laisse un bref soupir s’échapper de ses lèvres sans répondre à ses paroles, choisissant plutôt de lui renvoyer ses propres mots au visage. Comme s’il avait le droit de l’obliger à s’ouvrir quand lui refuse obstinément de le faire. Comme si c’était à elle de lui faire confiance plutôt que le contraire. – Alors fais-moi confiance si je dis que je n’ai pas besoin d’être aidée… elle murmure finalement en relevant les yeux vers lui. Ses prunelles ancrées dans les siennes, la belle glisse lentement sa main contre la cuisse d’Owen. Il semble déjà troublé mais lui confie que ce n’est peut-être pas une bonne idée. – Ah oui… ? demande-t-elle, son sourire charmeur au coin des lèvres. Sa main arrive tout en haut, au niveau de son bassin, alors qu’elle se penche vers lui pour embrasser son cou. – Qu’est-ce qui n’est pas une bonne idée ? Ses baisers se font tendres. Envoûtants. Ravageurs. Elle espère, tout du moins, lui mettre la tête à l’envers, autant que son corps, autant que son cœur.