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 and the snakes start to sing ± mikhaïl

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Message Sujet: and the snakes start to sing ± mikhaïl   and the snakes start to sing ± mikhaïl Empty Dim 3 Nov - 20:20



and the snakes start to sing
Siém - Tri

«Le prodige et le monstre ont les mêmes racines.» victor hugo
Une soirée comme une autre, enfin t'aurais aimé. T'perds tes repères les uns après les autres, tout c'que tu semblais avoir construit à New-York se désagrège. Il y a d'abord eu la fuite forcée de ta sœur d'armes, celle que tu traitais en égal et ce depuis plus de dix ans. Celle à qui t'as sauvé la vie, pour qui tu t'es mangée une balle. Les hells angels t'ont ouverts les bras, te permettant de t'affilier à eux. De faire partie de leur communauté de biker mal léchés terrorisants les rues américaines. T'es restée quelques années sur le continent, t'as magouillé par ci et par là pour la petite mafia bien organisée des Barger. T'as appris tout c'que t'avais à savoir sur les bandes de ce genre, la façon de les gérer. Une poigne de fer, pas de sentiments. Pas la place ni l'temps pour ça. Ton allégeance s'est vue changer de camp petit à petit, délaissant les russes pour les américains promettant de t'adopter. Une décennie plus tard, la princesse des enfers s'est r'trouvée chassée par son vice président ayant lui même disparu. Il ne reste plus rien de l'empire si ce n'est que des membres déboussolés, ignorant quoi faire. T'as plus envie de ça, d'offrir ta loyauté à des gens ne le méritant aucunement. Tu t'es perdue Tri, t'as oublié qui tu étais alors qu'ils ont tranquillement replacé la muselière.

Tu t'es pas débattue, t'avais besoin d'un but. D'une raison d'tenir. Aujourd'hui tu l'as, ton obsession. Détruire ceux qui ont fait des faux ce qu'elles sont. Créatures impitoyables régnant dans la nuit. Monstres assoiffés d'horreurs à se mettre sous les canines. Détruire ceux t'ayant instruite, mordre la main t'ayant nourrie pour la déchiqueter une bonne fois pour toute. Pour qu'aucun autre gosse ne doive passer par là. Adulte inhumaine, violente à souhait qu'ils ont fait de toi. Tu t'régales d'la vue du sang qu'tu fais couler de tes poings rageurs. Ces dernières nuits t'es plus sauvage que jamais. Désorientée, en pleine remise en question. T'as la coke sous l'nez, blanche dont ils t'ont gavée pendant des années. Pour le courage, qu'ils disaient. Cette poudre de fée effaçant toutes vos peurs. Droguée jusqu'à la moelle, l'cul vissé sur ta Victory tu files à travers l'ombre de la nuit. Le rugissement du moteur que tu fais vrombir avec colère déchire le calme de la nuitée humide en cette période d'Halloween. T'as même pas besoin de déguisement Houna, ton seul visage vient faire pâlir bien des caïds tout comme l'évocation de ton prénom au pays suffit à lui seul à terroriser toute une partie de la Russie. Adin, Tri, Chést et Siém, chiffres que l'on vous apprend tout jeunes alors que les écoliers comptent encore sur leurs doigts. Vous inspirez terreur aux plus grands, alors que les plus jeunes eux pensent à vérifier sous leurs lits afin de voir que vous ne vous y trouvez pas. Mythe alimenté par les nouvelles fournées de soldats. Plus agressifs, lobotomisés. Ayant perdu tout libre arbitre. La moto penche nerveusement alors que ton corps lui en intime le mouvement, tu tentes la mort à chaque coin d'rue alors qu'ta tignasse rousse s'échappant d'ton casque virevolte au vent. Pas d'cassages d'Irlandais ce soir, ta dernière petite rixe à dix contre une pour huit contre deux t'as laissé quelques traces et c'est tes côtes violacées qui peuvent en témoigner. La fracture peine encore à s'remettre, mais c'est plus fort que l'os s'reconstruira. C'est pas qu'ils disaient vos putains d'supérieurs alors qu'ils vous battaient inlassablement?

Nouvelle accélération, tu slalomes entre les voitures en grillant un feu ou deux au passage. T'en as connu des chutes, tu pourras t'en r'mettre va. Avec le temps tu t'es persuadée qu'la seule pouvant t'éteindre étant Siém. Siém pour sept autant que Tri pour trois. Identités multiples, schizophrénie mal assumée grignotant vos êtres. T'l'as protégé pendant longtemps, t'as essuyé les coups pour lui et reposer son corps fragilisé par un tu n'sais quoi que tout le monde semblait vouloir lui faire payer. T'as pas hésité à buter l'un de vos frères qui s'en prenait constamment à Mikhaïl. Ton tout premier meurtre, t'étais pas peu fière à l'époque même si aujourd'hui tu pourrais éventuellement peut-être demander pardon. Ou quelque chose qui puisse y ressembler, faut pas abuser. Vous n'avez rien demandé. Vous n'avez pas décidé de vous faire adopter par les services de renseignement militaires alors qu'vous étiez encore qu'une bande de chiards, encore moins à faire partie de ce projet encore chaud visant à créer une escouade de soldats parfaits. Surentraînés, à la condition parfaite. Malgré tout, ils n'y sont pas allés assez fort pas vrai? Pas assez pour détruire ton âme bien au contraire ils n'ont eu de cesses que d'alimenter ce feu dévorant des entrailles, grondant à l'intérieur de toi pour continuer de te laisser t'embraser. T'es devenue la meilleure dans ce que tu fais et c'est en les faisant imploser qu'tu sauras les remercier pour cette vie volée. La femme qu'tu ne deviendras jamais car t'es trop pourrie pour ça. Tu t'marres à l'intérieur de ton casque alors qu'tu r'penses à un truc que l'agent Cohle t'as balancé lors de votre petite entrevue. "Je ne vous laisserais pas vivre en paix. Vous ne l'avez pas encore mérité." Tu n'l'auras jamais ce droit, tes mains sont bien trop ensanglantées pour ça. Tu f'ras au moins d'ta mort un truc grandiose. Quelque chose qui restera dans les mémoires.

L'deux roues sur la béquille, l'casque sous le bras et l'air mauvais t'pénètres dans l'un des bars de nuit où t'as l'habitude d'aller noyer ta couenne jusqu'à l'ivresse morbide. La vodka rapidement en ta possession, ton esprit s'égare dans la pénombre laissant tes prunelles noires et vitreuses se perdre dans l'vide. Tes sens sont en alertes, ton sang bat dans tes tempes. L'endroit est bien trop calme, manque clairement d'animation à ton goût. T'attends l'moindre prétexte, la moindre petite chose pour bondir tel un puma sur sa proie. T'as boîte à seringues fidèle à ta ceinture ne demande qu'à servir. T'aimes que trop voir la bave à la bouche de ces bâtards alors qu'ils s'mettent à convulser sur le sol l'aiguille toujours plantée dans la veine que tu choisis avec un goût toujours très fin. Le poison? Une arme de femme? Peut-être, mais ça ne serait que reconnaître encore une fois votre supériorité. Tes poisons sont cruels, infaillibles, sophistiqués. Tu es la seule à posséder les antidotes à connaître leur composition. T'as eu tellement de temps pour apprendre, t'améliorer toujours plus. Tu pourrais intoxiquer une bonne partie du queens si tu le désirais vraiment. Au lieu d'ça tu t'contentes de semer la pagaille dans les clubs ou les pubs, tu fais pas vraiment de distinction. Repères à connards dans lesquels ton âme errante vient punir ici ou là les imbéciles ayant prit l'risque de se frotter à toi. Longues sont les minutes qui passent, qui défilent plus rapidement qu'tes shooters alors que la bouteille; elle, se vide à vue d’œil. C'est dans un grognement qu'tu t'tires de ton siège pour gagner l'bar et menacer l'gringalet pour qu'il te dégote une vodka fraîche et non cette merde tempérée qu'il a pu t'servir plus tôt. Enfoiré.

C'est bredouille, qu'il s'en revient après quelques minutes d'absences. Tu feules de façon sonore, couvrant presque le brouhaha environnant. L'voilà le grand gagnant d'ta soirée, il en fallait pas moins pour t'contrarier. Ton poing s'abat contre la poitrine du barman mal-assuré alors que ta force suffit à le faire valdinguer par dessus le bar vous séparant. T'aurais pu t'en prendre à c'pauvre gamin et lui refaire le portrait façon pablo picasso. Au lieu d'ça t'as un coup qui fuse en ta direction et qu't'esquives de peu. Tu lâches ta première proie pour une bien plus intéressante et décidée d'en découdre avec toi apparemment Tri. Occasion d'te défoulée servie sur un plateau d'argent, c'est sans réfléchir que le déclic se fait en toi. Le quart de seconde plus tard c'est ton corps qui vient choquer avec élan l'fils de chien t'ayant arrêté dans ta punition. Coude contre son arcade sourcilière qu'tu peux sentir craquer peu à peu l'animation prend autour de vous comme du feu aux poudres pour déclencher une énième bagarre générale. Tu dois être la plus grosse fouteuse de bordel de toute la grosse pomme, ça Houna t'peux en être persuadée. Combien t'en enchaînes des soirées dans c'genre là où tu finis plus amochée qu'à l'allé? Tu t'retrouves arrachée du corps sur lequel tu r'poses à califourchon pour rouer de coups l'blond piégé par l'entrave de ton corps. Tu cognes comme tu le peux, les choses se font vites. Comme tu l'aimes. Tu t'manges un coup dans une de tes pommettes t'faisant sonner les cloches. Plus d'réflexions alors que tes doigts filent tout contre le bas de ton dos, faisant ouvrir ta boite métallique contenant une dizaine de seringues. Anesthésiant ou cocktail mortel tu laisses le hasard décider. L'bouchon de l'aiguille saute et c'est avec force que ta paluche resserrée contre la fiole de verre vient abaisser l'poussoir. Rouge ou bleu? La sieste ou les convulsions douloureuses? Le corps tombe à terre, lourdement. Tu passes au suivant, nouvelle seringue entre les mains alors qu'tu te retournes furieusement prête à abattre à nouveau ta haine empoisonnée.

Mais cette fois, ta seringue te roule entre les doigts. Ton cœur se met à vibrer frénétiquement dans ta poitrine lorsque tu réalises qui tu aurais bien pu blesser si tu ne t'étais pas arrêtée à temps. Ton regard noircit par la colère et le désir de casser des gueules se porte contre l'homme face à toi. Bordel de merde, de toutes les retrouvailles possibles il fallait que tu retrouves Mik' ce soir, en plein chaos que t'as instauré. Faut dire qu'au moins, tu lui auras déroulé l'tapis rouge pour sa putain d'présence. Ton poing vole, s'abat contre son visage. T'as presque l'souffle coupé tant la surprise est présente, ton corps se tend un peu plus alors que tu l'jauges de haut en bas. T'sais pas Tri, si le reste de vos frères ont réussi à lui r'tourner le cerveau. T'sais pas c'qu'il c'est passé après ton petit coup d'état. T'as été de nombreux mois en cavales, t'as réussi à fuir la GRU et à brouiller les pistes. Siém tu lui as laissé des indices pour qu'il puisse te rejoindre. Meurtres sanglant à Paris, puis un règlement de compte à Naples. Corps de mafieux retrouvés sans vies à Montréal, dossier de l'empoisonneur ré-ouvert à Chicago après un bref pied de nez de ta part. Si une personne au monde peut bien prétendre te connaître par cœur, sur le bout des doigts c'est bien Mikhaïl. "T'en as mis du temps!" Qu'tu gueules en russe à son encontre tout en l'attirant à toi un bref instant. Tu viens déstabiliser l'homme voulant le prendre dans le dos armé d'un cadavre de bouteille foutrement affûté. C'est finalement contre ce dernier que ton aiguille s'abat, furieuse. Pas de bol pour lui, ayant hérité du poison rougeâtre laissant son corps s'agiter de façon frénétique au sol. Tu raffermis ton étreinte contre le bassin du brun à qui tu viens d'éviter un méchant coup dans l'crâne pour laisser tes opales contempler les siennes. Enfin, tu retrouves ta moitié. Ton ombre, ton reflet.

(c) DΛNDELION
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Message Sujet: Re: and the snakes start to sing ± mikhaïl   and the snakes start to sing ± mikhaïl Empty Mar 5 Nov - 21:13

ad the snakes start to sing
tri & siem


I'm safe up high, nothing can touch me, but why do I feel this party's over? No pain inside, you're my protection, but how do I feel this good sober?
Et en quelques minutes, bouchée par bouchée, la nuit attrapait tout sur son passage, enveloppait de son épais manteau une ville pourtant aussi imposante que celle-ci. Les rues bondées de passants grouillant pour attraper la dernière rame de métro, afin de pouvoir rentrer à la maison, passer une bonne soirée derrière les doubles vitrages bien épais. Fasciné par le vas et vient des gens se serrant sous des parapluies, sous des rames de métro, dans des taxis hors de prix. L’être humain dans son ensemble l’avait toujours autant fasciné que dégoûté et même si il contemplait chaque matin ses 2 mains et son visage dans le reflet de ce qu’il pouvait trouver près de lui, il ne se sentait pas plus humain que le reste pour autant. Il n’aimait pas la proximité, et généralement son apparence le renvoyait assez bien : personne n’avait voulu s’assoir à la place à côté de lui dans le train ? Ca ne le tracassait pas plus que ça, et les mains enfoncées dans les poches, il avait posé sa tête contre la vitre. Fermant à moitié les yeux, sans jamais dormir comme on le lui avait appris. Le corps au repos, mais l’esprit affuté, prêt à bondir à la moindre complications, même si l’express de 18h00 n’était sans doute pas un nid à problème par excellence. Pas de sac, pas d’affaire. Un portefeuille avec des papiers d’identité trafiqué, qu’il changeait à chaque nouvel état qu’il traversait. Il avait assez joué à ce petit jeu, et il espérait qu’enfin, cette mascarade prendrait fin. Un nouveau masque. Une nouvel identité. Du sang, encore et toujours sur les mains, et peu importe combien de fois il s’efforçait de les fixer le matin. Non pas que sa conscience lui pesait et qu’il regrettait d’avoir ôté la vie. La compassion lui était complètement inconnue, et il ne voyait pas la nécessité de s’en encombrer. Mais comme ses frères d’arme, son identité se perdait entre celui qu’il était, celui qu’il se forçait d’endosser à chaque pas qu’il faisait vers son objectif.

La pluie. La pluie qui tombait à grosse goutte et dont il s’imprégnait, sentant le froid lui rentrer jusque dans les os. Il ne serait jamais plus mordant que celui de son enfance. La douleur à partir d’un certain moment avait presque cessé d’exister pour lui. Etait-il assez fou pour se tester dans des situations pour voir ce que son corps pouvait physiquement encore supporter et endurer ? Bien sûr qu’il l’était. Ils l’étaient tous. Ils avaient tous perdu un peu de leur raison dans cette enfance volée ou au lieu de jouer à la marelle, on leur apprenait les rudiments et multiples secrets de l’art de tuer. De se volatiliser. De disparaitre. De toujours être présent sans que jamais personne ne devine que vous êtes là. Dans combien de gare, combien de rue, combien d’appartement miteux allait-il encore devoir errer ? Une âme en peine ? Faudrait-il seulement qu’il y ai eu une âme dans ce corps. Il hèle un taxi, même si la pluie est battante au dehors, le bout de papier froissé qu’il tient dans sa poche est bel et bien sec. Il lance une course sèche, vers le Queens, en balançant un billet. Un supplément si jamais ce brave taximan la ferme et ne lui fait pas la conversation. Il sent les gouttes glisser jusque dans sa nuque alors que les boucles de ses cheveux tentent de reprendre malgré elles leurs forment. Le « mouton noir », tu parles d’un surnom tout trouvé. A croire que le sens de l’humour pouvait exister chez des gens aussi tordu d’esprit. Il fermait les yeux, et tentait mentalement de se remémorer le tableau qu’il traçait chaque nuit, chaque fois que ses yeux se fermaient. Indice par indice, il s’était tracé un chemin, qui le hantait presque. De la loyauté ? De la loyauté il en avait toujours eu, même pour ceux qui l’avaient presque fait mourir, trainés au sol, humiliés, bafoués. Ce qui ne te tue pas te rend plus fort, peut-être était-il proche de l’invincibilité.

Alors pourquoi ce soir marchait-il avait tant de conviction ? Fendant les trombes d’eau s’abattant sur lui, il ne savait même pas ou il allait passer la nuit. Se laisser guider par son instinct ? Ou peut-être rôder jusqu’à ce que les premiers rayons de soleil caressent le tarmac, avant de louer une chambre d’hôtel miteuse et de s’y laisser tomber pour récupérer un peu. Fermer les yeux et laisser les images qui tourbillonnaient sans cesse dans sa tête prendre le contrôle. Toujours les mêmes personnes. Le même flou. Il ne savait pas si le plus simple pour ne pas encore une fois enfoncer son poing dans le mur le plus proche, ce n’était pas de se taper une meuf ou de s’envoyer une bouteille de vodka. Le monde tournerait au ralentis un quart de seconde et il arrêterait de réfléchir. Sa tête se mettrait en pause un quart de seconde. Il ferme les yeux. Se concentre. Imagine cette carte imaginaire qu’il a dessiné maintes et maintes fois avant de la bruler. A chaque fois. Les rues se superposent les une au autres. Des hypothétiques points de rencontre. Des points de chute. Il est à 2 pas d’un premier endroit. Tenter ? A cette heure-ci et dans cet état là, il ne risque rien de plus que de se faire servir un breuvage dégueulasse. Il pousse la lourde porte en bois, descendant marche après marche dans ce bar à la lueur faussement tamisée. Un néon sur deux qui ne fonctionne pas, et qui n’a pas été remplacé. Des tables en bois massifs, avec des chaises hautes; Des coins reculés avec des fauteuils en velours sombre. Il se laisse tomber dans un coin de la pièce, et dépose sur la table un beau billet, sifflant entre ses dents les 5 lettres du brevauge dont il est assoiffé. Vodka. La bouteille se fait presque trop attendre. Et quand elle arrive, il ne peut s’empêcher de se freiner pour ne pas l’engloutir d’une seule traite. La savourer, tremper ses lèvres et peut-être se laisser rêver. Tu es fou, mon pauvre enfant. Tu te laisses encore emporter. Tu crois que tu sais nager, mais tu ne fais que te noyer.

La tête renversée en arrière sur le siège, il envisageait après une bonne heure de descente à s’en griller une. Etait-ce permis ? Il s’en cognait pas mal. Bruit de verre brisé. Cris. Du grand vaudeville basse qualité, justement il était à deux doigts de s’endormir bercé par le doux breuvage. Il se tourne sur son siège, goguenard, prêt à savourer son verre à la main la scène. Attendez deux minutes, est-ce que c’était par une fillette que ces lascars étaient en train de se prendre la raclée du siècle ? Elle cognait comme une furie, alors qu’elle avait presque l’air trop peu massive à côté d’eux. Avec des cheveux. Attendez. Il se lève de son siège, et en renverse presque sa bouteille. Des putains de cheveux de feu. Elle jure comme un charretier alors que des années d’errance lui arrivent droit dans la tronche. Et merde alors. Toujours aussi théâtrale et insupportable. Toujours en train de croire qu’elle est l’homme de la baraque. En quatre enjambée, il va aller lui prouver qu’y a pas qu’elle qui peut cogner du molosse ce soir. Et puis, est-ce seulement elle ou bien son esprit embrumé par l’alcool qui divague. Il se volatilise, écrase son poing sur le maxillaire d’un premier avant d’envoyer un deuxième valser par dessus le bar. Bougez. Vous êtes dans le chemin. A à peine 1 mètre de la rousse, il la saisit en traitre par l’arrière. Tire sa nuque en arrière. C’était le seul moyen de savoir. Aucune douceur dans la façon dont il remonte les cheveux le long de sa nuque, mais ce n’est pas ça qu’il cherche. La vérité le frappe plus fort qu’il ne l’aurait voulu. Tri. C’est là, tout écrit. Putain de merde. Il en aurait presque baissé sa garde quand elle se retourne, prête à le planter au milieu du bar comme un de ces crasseux. Les regards se croisent. Noirs. Agités. A quoi est-ce qu’elle peut bien penser ? Elle serait heureuse de le retrouver qu’elle lui casserait encore bien un bras. Est-ce qu’elle a chanté ? Y a trop d’image, de pensées qui lui traversent l’esprit. « T'en as mis du temps! » Un mince sourire vient déformer son visage alors qu’elle vient l’attirer contre lui, lui évitant un coup douloureux donné en traitre. Ou bien était-ce le besoin de planter quelqu’un. Sa nature de tueuse qui revenait plus forte au galop. Il portait déjà sa main à la ceinture, dégainant une lame, scintillant dans l’obscurité de la pièce. Siem. Sept coups, et il frétillait déjà de donner le premier. « J’aime bien me faire désirer, c’est plus fort que moi. », souffla-il en russe, se délectant lui-même de pouvoir utiliser de nouveau la langue de son enfance. Il la fait passer derrière lui. Dos à dos. La ruse était peut-être folle, mais il préférait avoir un chien fou dans son dos que prêt à charger contre lui. « J’espère que t’es prête à mettre un peu du tiens pour nettoyer ton merdier, j’ai pas toute la nuit. » Premier coup asséné alors que déjà deux autres revenaient à la charge de son côté. Premier coup administré dans le ventre, avec le plat de la lame, alors qu’il baisse sa garde trop tard, et sent une secousse douloureuse au niveau de ses côtes. Ah, déjà rouillé pour ça ? Il évolue doucement, dans l’obscurité, sentant Tri bouger à ses côtés, retrouvant avec familiarité le cliquetis de ses aiguilles, véritable chanson funeste. La lame pivote, et le second coup asséné n’est plus donné cette fois avec le plat, mais le tranchant. La fémorale, dans le plis de la jambe. Le jet chaud ainsi que le hurlement indique que la fémorale est belle et bien atteinte. Pivot. Nouvel engagement, 1 contre 1. Corps à corps. Torsion du bras, abduction maximale.La glénoïde va céder, et le sus-épineux va sauter. Chance de pouvoir réutiliser son bras : faibles. Plaisir associé au craquement sonore qu’il entend au moment de la manoeuvre. incommensurable. Il lève brièvement les yeux, balaye le bar et les regards des quelques restants apeurés. Vous en voulez encore ?
(c) DΛNDELION
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Message Sujet: Re: and the snakes start to sing ± mikhaïl   and the snakes start to sing ± mikhaïl Empty Jeu 7 Nov - 6:19



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Siém - Tri

«Le prodige et le monstre ont les mêmes racines.» victor hugo
Tri, tri pour trois. Gamine aux cheveux d'feu, furie à l'humeur borderline. Déjà toute jeune t'étais agressive, violente. T'as compris bien vite qu'endurer les coups était plus simple qu'de pleurer car on t'battait. Il fallait accepter la douleur, s'y accommoder, la faire tienne. A quoi bon lutter? Vous étiez faits comme des rats, obligés de survivre pour pouvoir un jour espérer rebattre les cartes pour vous distribuer une main plus favorable. T'as été presque l'élève studieuse, malgré ton petit problème avec l'autorité. Tu les as toujours tous détestés ces fils de putains. Dès qu't'as été en âge de comprendre qu'tout ceci c'était pas normal, lorsque vous avez perdu votre sœur dans l'désert sibérien en devant l'abandonner à son propre sort. Vous ne l'avez plus jamais revue ni elle, ni son corps. Vous ignorez ce qu'il a bien pu advenir de cette dernière. Volatilisée, décédée, miraculeusement en vie? Tout ce que vous savez c'est qu'une fois de retour au camps de nombreuses semaines plus tard elle a été déclarée morte et non disparue. Achevée par l'un de vos supérieurs car trop faible? Tout simplement évanouie dans la nature après avoir cédé à l’hypothermie? Vous n'aurez jamais l'fin mot à cette histoire. C'est pour elle aussi qu'tu te dois d'arrêter tout ça. Réussir à court-circuiter la GRU pour la mettre hors d'état de nuire. Car être enfant soldat, c'est pas une vie. Vous êtes des adultes abîmés, cabossés, à la rage débordante car dressés pour attaquer.

Vous êtes quatre à avoir survécus. Tous plus mortels les uns que les autres. Tous une spécialité bien à vous pour éteindre les âmes et les mener tout droit en enfer avec vous. C'est ce pourquoi vous avez été programmés. Ce pourquoi vous êtes devenu des machines à tuer. Obéir aux ordres, semer la pagaille pour le compte des services de renseignements militaires, toujours œuvrer pour le bien du pays. Foutu pays qui vous a enchaîné comme des vulgaires bêtes prévues à être envoyées à l'abattoir à un moment ou un autre. Il fallait être le plus fort, se démarquer, finir parmi les premiers. Ne pas décevoir les instructeurs, car sinon les coups s'mettaient à pleuvoir et là vous n'pouviez plus rien faire pour les calmer. Seule fille restante du groupe, tu peux affirmer avoir dérouiller plus que tes frères. T'as mangé double pour ton sexe inférieur comme ils le qualifiaient sans compter qu'tu pouvais pas t'empêcher d'le protéger. La brebis galeuse, celle qui survivait malgré tout. Siém c'est celui pour qui tu t'es toujours battue. Le seul en qui tu peux avoir réellement confiance dans ce monde de chien. L'unique frère en qui tu peux placer tes espoirs. Parce que vous avez trompés la mort plusieurs fois côtes à côtes, pas vrai? Que tes poisons et ses lames ensemble forment un tout destructeur, impitoyable. Instable, surtout. Car c'est aussi votre folie qui vous caractérise. Vos crises de colères et vos envies de sang plus fortes que votre raison. Peu importe si vous luttez contre ce que vous êtes, ce combat là est perdu d'avance. Jamais vous ne rangerez vos armes au placard pour une petite vie tranquille. Vous mourrez comme vous avez vécus, dans l'horreur.

T'as la rage au bide, cette envie de te venger de tous tes malheurs contre le premier connard qui pourrait s'vouloir désobligeant. T'es épuisée par ces conneries ne cessant de te tomber sur la gueule Houna. Entre l'empire des Barger n'étant plus qu'un tas de cendres fumantes puis ta tentation pour la lumière lorsque la douce Anya se retrouve dans tes bras tu te perds plus que jamais. Tu perds peu à peu ce que tu pensais avoir comme points de repères, libérant toujours plus la hargne en toi. Il n'y a rien de pire qu'un chien sans maître ni laisse. New-york ne peut qu'approuver ces dires alors que tu sévis toujours plus chaque nuit. Bagarres de bar, cadavres retrouvés ici et là dans différents quartiers appartenant cependant au même corps. Tu ne fais plus dans la dentelle, t'en as marre de te cacher. Ta puissance d'antan te manque, la crainte que tu inspires au pays également. Là où les enfants vous craignent sur simple mention de vos numéros. Là où les adultes échangent sur la terreur que vous semez dans votre sillage dès que les faux font parler d'elles. Vous êtes craintes, reconnues, respectées. T'comptes bien faire des états-unis ton empire, t'y implanter pour de bon et c'est également là qu'l'agent Cohle entre en scène. T'lui demandes pas une jolie baraque avec une nouvelle identité toute fraîche et une protection rapprochée. T'lui demandes juste d'oublier les condamnations courant à ton cul et celles de ton frère. Comme un joker que vous pouvez agiter quand bon vous semble. Combien même tu leur souhaite bonne chance pour ne serait-ce qu'un jour réussir à remonter jusqu'à toi. T'hésiterais pas un instant, avant d'abattre ton aiguille dans la carotide d'Iskandar si ce dernier se voulait gênant. Trop menaçant.

Manque de bol, c'est contre le serveur que ta poigne s'abat. Comment ça ces putains d'américains sont pas foutus d'garder une bouteille de vodka au frais pour les vrais russes? Tu feules alors que tu l'envoies valdinguer par dessus le comptoir contre le sol crasseux. A califourchon contre lui, t'es bien décidée à en découdre alors qu'un fils de chien te prend par l'arrière en tentant d't'en coller une. T'esquives tout en collant ta poitrine contre le barman tétanisé, l'balourd ratant son coup qui manque de s'foutre au sol par sa maladresse. Tu t'relèves pour lui asséner un coup d'coude violent en plein visage puis c'est la furie qui se réveille. La frénésie qui s'empare de toi. Tu ne réponds plus de rien Tri, tant la coke dans ton organisme vient booster ton sang déjà irradiant de base. T'enchaînes les coups, t'en prends un dans ta pommette ne manquant pas d'saigner laissant s'échapper un filet rouge tiède contre ta joue. Tu grognes, tu n'te laisses pas aller pour autant et te met à danser de la façon des plus furieuses qu'il soit. Ils veulent jouer? Très bien, t'es plutôt d'humeur de les voir supplier sous ta bottine. Ta main vient chercher la boîte métallique contre ta ceinture et en tire une aiguille que t'abats furieusement contre le premier abruti tentant de s'en prendre à ta couenne. Ton pouce contre le pressoir, le poison ne manque pas de gagner la veine alors que l'homme tombe au sol. Gros dodo pour lui, manque de bol pour toi qui te serais bien délectée de ses orbites gorgées de sang et de la bave entre ses lèvres.

Le ton s'échauffe, les coups sont désordonnés et pour dire vrai tu ne sais plus vraiment qui tu cognes ni pourquoi. Tu te laisses aller, pleinement. Nouvelle aiguille entre tes mains que tu t'apprêtes à abattre lorsque l'homme devant toi t'évoque bien des souvenirs du passé. Impitoyable fantôme que tu n'as pas le temps d'accueillir comme il se doit, alors tu t'contentes de laisser ton poing valdinguer tout contre sa gueule. Juste pour le punir du temps qu'il a pu mettre à nettoyer tes conneries. Parce que la dernière fois que tu l'as vu, tu fuyais la russie avec l'une des faux en apprentissage sur ton épaule. Courant deux mille dix huit, lorsque t'es rentrée au bercail pour un simple rapport. T'as pas supporté de voir cette gamine brisée, cloîtrée dans son coin redoutant la moindre de vos respirations. T'oses à peine ce qu'elle a pu subir, à quel point sa souffrance devait être grande. Puis lorsqu'il s'en est prit à toi, c'était trop. T'en avais que trop reçu de ses ordres au grand manitou de la base. Vous vous êtes battus, avec violence. Tu l'as emporté et c'est alors qu'enjambant son cadavre retirant ta lame à cran de son avant bras, ton aiguille encore plantée dans son cou qu'tu t'es relevée en lui crachant dessus. Raclure ayant mérité la douleur que t'as pu lui infligé. Mikhaïl est resté derrière, nettoyer tout ce bordel en le lacérant de sa lame folle pendant que t'éteignais chaque militaire obstruant ton passage. Le petit oiseau et toi avez disparues. Évanouies dans la nature.

Les boucles noires ne te trompent pas, ni ce mince sourire se dessinant sur son visage. Tu l'attires contre toi juste assez pour que vos dos s'accolent volontairement. Vous êtes habitués à ce genre de valse pas vrai? "Si tu savais comme j'vais te faire payer l'attente Siém." Tu grognes, langue maternelle que vous reprenez immédiatement lorsque vous vous retrouvez. L'anglais est bien hideux comparé au russe entre vos lippes. Ton cruel acolyte dégaine sa lame que tu ne connais que trop bien, alors que ses mots tentent de se vouloir venin. "Laisse moi rire, tiens le compte de ceux qu'tu mets au sol. Oublies pas qui de nous deux est le plus mortel, soldat." Ta langue claque, les autres autour vous regardent comme deux bêtes de foire. Ce soir, deux des cavaliers de l'apocalypse sont réunit pour faire trembler d'horreur New-York. Vos silhouettes se séparent, vous vous abattez tels deux créatures immondes de la nuit chacune votre arme de prédilection entre les doigts. C'est deux seringues dans chaque main que tu t'élances dans la foule frénétique venant piquer ici et là les carcasses trop agitées à ton goût. Plus violente que jamais, l'adrénaline d'antan venant gonfler tes muscles, les corps s'accumulent petit à petit autour de vous. Les gémissements de douleurs se font entendre lorsque vos coups s'abattent. Tu revêts même ton poing américain pour l'occasion, défonçant une mâchoire ici ou là.

Le peu de vivants encore debout semblent prendre leurs jambes à leur cou. Tu craches contre l'un des cadavres tailladés de Mik' alors que tu ne peux qu'apprécier la vision de son corps maculé de gouttelettes de sang, tout comme le revers de sa lame encore enduite d'hémoglobine sûrement tiède. Un sourire mauvais déforme tes lèvres, tes envies malsaines au summum. Plus que lui et toi, juste le temps de savoir s'il reste tien où des leurs. Loyauté à la main vous ayant battue et nourrie ou à la couenne ayant reçue les coups à sa place pour défendre sa carrure chétive. Tu t'mets à tourner autour de lui telle une lionne en cage, feulant furieusement. "Tu m'as r'trouvée en suivant mes indices ou car Adin et Chiést sont derrière ces retrouvailles hasardeuses?" Qu'tu demandes, vérifiant l'allégeance de ce dernier. Quasiment une année passée loin de lui, une année de trop alors que vous vous voulez plus puissants que jamais en compagnie l'un de l'autre. Tes prunelles sont noires, l'émeraude s'étant fait la malle. Ta crinière rousse désordonnée, ton cuir recouvert d'hémoglobine t'as ce sourire malsain étirant tes lippes de manière animale. Lorsque le chiffre trois et le chiffre sept se rencontrent et s'allient, plus rien ne sait les arrêter. Deux faces d'une même pièce, forces et faiblesses se comblant parfaitement.

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Message Sujet: Re: and the snakes start to sing ± mikhaïl   and the snakes start to sing ± mikhaïl Empty Dim 17 Nov - 18:40

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tri & siem


I'm safe up high, nothing can touch me, but why do I feel this party's over? No pain inside, you're my protection, but how do I feel this good sober?
Il avait toujours été tiraillé. Entre le jour et la nuit. Le bien et le mal. Sa nature profonde n’avait jamais pu s’exprimer, refoulée à tour de rôle, forcé de se taire, aussi bien au sens propre qu’imagé.  Interdit de ressentir le moindre sentiment, la moindre émotion, tout avait finir par s’émousser, s’ankyloser, à force de ne plus les utiliser. Etait-ce pour autant perdu d’avance ? Au contraire, cela semblait bien pire encore. Enfouis dans la noirceur de ce qu’il y avait de plus secret en lui, rien de tout ceci n’était mort, tout avait proliféré, grondait sous sa peau et de temps en temps, remontait à la surface. Contrôlé jusque dans la moindre de ses actions, ses émotions étaient irréelle, surnaturelle, immature au possible. Absence de maturation. Refoulement. Vide blanc qu’il s’efforçait de combler en se forçant à se rappeler. Se souvenir. Se souvenir quand il n’était qu’un gamin grelottant, frappé, là ou la peur arrivait encore à lui tordre douloureusement le ventre. Tout ceci s’était perdu, même la douleur avait une autre saveur. Toujours pousser le vice plus loin, comme pour provoquer cette dernière. Il était au dessus d’elle, de cette douleur qui ne pouvait plus rien lui faire. Qu’elle vienne, qu’elle le frappe au sol, qu’elle lui fasse ressentir un putain de quelque chose qui arriverait à lui faire sentir autre chose qu’une carcasse froide et abandonnée. Un jour il en deviendrait une, et il ne savait pas si il vivrait cela comme une délivrance de ne plus rien ressentir car c’était déjà le cas.

Il avait trouvé l’exact opposé. Toute émotion dehors, exacerbée à l’extrême au point que c’en était insupportable. Il ne savait pas si il avait l’envie de l’étreindre pour l’étouffer ou bien pour s’imprégner de ce feu, de cette incandescence qu’elle dégageait en permanence. Sûrement un peu des deux. Incapable de fermer sa putain de gueule. Incapable de passer dans une pièce sans provoquer un esclandre. Elle faisait effectivement partie de ces gens qui étaient incapable d’être lisse et insipide. Ils n’étaient aucunement question d’être le ring ou le yang l’un de l’autre. Ils étaient incapable de s’équilibrer, au contraire, tels des mâles alphas, leurs personnalités se livraient à un combat afin de déterminer laquelle prendra le dessus sur l’autre. Se frapper. S’étreindre. Recommencer. Se haïr, douter. Puis ployer le genou par loyauté. Rien n’avait de sens pour eux, et pourtant, ils étaient les premiers à se comprendre comme personne, pour le plus grand damn du jeune homme. Pourquoi fallait-il que la seule personne le raccrochant à la réalité se trouve être la plus barrée dans un rayon d’une bonne centaine de kilomètre. Et ce soir encore, la voir rugir et s’agiter dans ce bar, à moitié saoule et cokée, il ne sait pas si il doit sourire du bon vieux temps ou pester parce qu’elle n’a pas changé d’un millième. La regarder au loin verre à la main et sourire à chaque fois qu’elle prend un coup ? Elle serait capable de le voir de loin. De lui crier qu’il est encore trop faible que pour se battre comme un homme. Etait-ce pour ça qu’il l’avait rejoint ? Ou bien parce que son ventre brûlait de retrouver la sensation de se battre au côté d’une vielle amie ?

Payer l’attente ? Un mince sourire qu’elle ne pouvait pas voir se dessinait déjà sur son visage. Elle n’avait pas attendu 4 secondes pour commencer les menaces. Insupportable, comme il venait de le mentionner. Et déjà il regrettait presque d’être venu l’aider au milieu de ce merdier qu’elle avait lancé toute seule comme une grande. La laisser gérer ses merdes ? C’était bien trop facile. Elle se croyait la plus mortelle des deux ? « Je t’arrête, princesse, j’étais juste galant. » Sanglant, presque pour le plaisir cette fois. La vue du sang ne l’avait jamais gené, encore moins dans ses nombreux assassinat. La vision du sang bondissant par a-coups hors des carotides était un plaisir rarement égale. Des coups, entrechoqués, évités, ramassés. Une douleur vive sur le flanc, rapidement effacée. Ce fils de chien va mourir pour avoir osé pensé qu’il pouvait le frapper. Il lui faisait au moins grâce d’une mort rapide. Sans souffrance ou presque. Il sentait dans son dos que Houna s’en donnait à coeur joie. Elle n’avait pas changé. Il la sentait dans son dos, presque disparaitre, se faufiler. Il sentait les coups qu’elle donnait, les coups qu’elle avait sûrement enduré aussi. Est-ce qu’il avait envie de la secourir ? Désolé, mais l’armure dorée n’était pas pour lui, le prince charmant encore plus. Elle était grande, elle savait prendre les coups, et pour l’abrutit qui était assez con que pour les lui donner, elle les rendait en s’en donnant à coeur joie. Soif de sang. Presque état de transe alors que lorsque les derniers corps tombent au sol, son regard sombre croise enfin sa chevelure de braise. Il passe une main sur sa lame, sentant le liquide chaud s’en écouler.

Ranger sa lame ? Hors de question quand la plus dangereuse du bar était encore debout. Elle pensait qu’il s’agissait d’un piège ? Son sourire s’élargissait encore plus. Elle n’avait pas perdu les réflexes qu’on leur avait appris : ne jamais croire personne. Ne se fier qu’à son instinct. « Je travaille solo, au cas ou tu n’aurais toujours pas retenu. » Elle voulait se méfier de lui. Qu’elle en fasse à sa guise. « Et je n’ai besoin des conseils de personne, certainement pas concernant la façon de te retrouver. Un jeu d’enfant, il suffit de voir tout le bordel que tu laisse derrière toi. » Leur façon de se saluer, tout ce qu’il y a de plus normal. Ravi de la revoir ? Certainement pas. Nostalgique ? Encore moins. Elle allait une fois de plus l’entrainer dans un bourbier dont il se serait bien passé. Est-ce que au fond elle avait vraiment voulu lui laisser des indices ou bien était-ce une énième ruse de sa part pour avoir un nouveau jouet dans son arsenal. « Lâche tes seringues, tu vas te blesser ma p’tite. » Il garde son couteau à la main. Ne jamais relâcher sa garde. Lui faire confiance ? Elle était la pire de toute. « C’était presque trop facile de te retrouver. Qui me dit que tu ne m’attends pas en comité de ton côté ? » crache-il dans sa direction.
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Message Sujet: Re: and the snakes start to sing ± mikhaïl   and the snakes start to sing ± mikhaïl Empty Sam 23 Nov - 6:34



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Siém - Tri

«Le prodige et le monstre ont les mêmes racines.» victor hugo
Lors de ton dernier retour au pays t'étais sensée revenir au rapport sur tes nombreuses années passées loin de la Russie. Il faut dire qu'avec les Hells et Saraï t'avais trouvé un poste pépère au sein de sa petite mafia et tu pouvais enchaîner librement tes missions d'assassinat pour te ramener un max de blé pour toujours plus de stabilité. Petit empire que tu t'es construite petit à petit à la sueur de ton front et au poison de tes aiguilles. Tu t'es voulue stratégique, comme à ton habitude en ne laissant rien au hasard. Ni les tueries pour ton petit amusement personnel, ni les cibles que tu visais toutes plus en moins en bonnes relations avec ton pays natal et les affaires sales de la GRU. Tu t'es amusée à foutre des bâtons dans les roues à tes supérieurs à des milliers de kilomètres juste pour le plaisir d'affaiblir l'empire. Donner un coup dans la ruche pour en énerver les braves abeilles travailleuses. Tu te fiches du menu fretin, il n'y a qu'à voir la pile de cadavres que tu as laissé dans ton sillage lorsque tu as fuis la base et ses murs étriqués. T'as fusillé tes compagnons d'armes pour te frayer un passage avec ton petit oiseau sur l'épaule. Véritable machine de guerre sans aucun sentiments tu t'es régalée du sang que t'as fais coulé ce jour là. T'as éteint trois nouvelles faux au passage, conditionnées par ton rival premier. Adin est le pire de tous, tu le sais Houna. Mais t'auras toujours le dessus, t'es venimeuse toi.

Les chants de l'oisillon ne t'ont en aucun cas fait frissonner combien même ils relataient l'horreur qu'elle avait pu vivre jusqu'ici. Deuxième escadron, plus de violences engendrées. Si vous aviez survécu au pire, pourquoi ne pas pousser le bouchon toujours plus loin pas vrai? Pourquoi ne pas pousser la perversité toujours au delà des limites morales et morbides? Lorsque tu l'as laissée quelque part en Europe bien à l'abri tu lui as donné de quoi te retrouver. Juste au cas où le numéro un et cinq se mettrait à ses trousses à elle pour mieux te faire craquer. Tu lui as donné la possibilité de s'en sortir, les moyens sont entre ses mains depuis l'enfance. Tu lui as pas dit grand chose à la gamine. Si ce n'est qu'il fallait qu'elle fasse de son passé une arme redoutable et non une honte. Un traumatisme. Auquel cas t'étais prête à lui tirer une balle dans le crâne sur le champs si tel était son choix. L'abandon n'est pas viable pour des gens comme vous. Marche ou crève. Bats toi où subis les coups et pries pour mourir rapidement. T'as eu l'impression d'réveiller un truc dans l'regard du petit oiseau lorsque tu t'es barrée de ce motel pourri où tu l'as laissée. T'as l'impression qu'elle avait comprit ce qui lui restait à faire. S'endurcir, ne pas lâcher les entraînements de son côté. Les assassinats sont ce pourquoi vous avez étés formés, vous êtes conditionnés pour tuer c'est ancré en vous. Autant profiter des cordes à son arc pour survivre, pour triompher. Elle est là votre vengeance envers ces enfoirés. Vous êtes toujours en vies. Combien même on vous prenait pour de pauvres femelles faiblardes. Il ne tient qu'à vous de leur prouver le contraire et c'est ce que tu fais depuis que t'es en âge de tenir une arme entre tes mains.

Il faut dire que t'as laissé un sacré bordel derrière toi en partant et qu'encore une fois t'es pas restée assez longtemps pour nettoyer tout ça. Car Siém est arrivé, qu'il a rapidement comprit quelle folie t'étais passée par la tête. T'as pas eu le temps de dire "vodka" qu'il était déjà aux pieds du corps gisant au sol, dégainant sa lame furieuse pour venir le lacérer. Tromper l'évidence. Dissimuler tes traces. C'est après un dernier baiser furieux que t'as pris la fuite. Bien évidement qu'tu comptais pas crever, t'as même pas prit la peine de lui répondre. T'as filé à travers les dédales de couloirs sous terrains pour remonter jusqu'à la surface la gamine balotant sur ton épaule. Vous êtes sorties de Lakoutsk en vies, vos uniformes militaires recouvert de fines gouttelettes de sang vous ayant éclaboussées au fur et à mesure que ton fusil d'assaut éteignais recrues après recrues. Vous deviez fuir avant de tomber sur le reste de tes frères, qui eux seraient nettement moins enclins à t'filer un coup de main. Foutus clébards enchaînés à cet apprentissage barbare. A ces méthodes inhumaines. T'auras leur peau bien assez tôt Tri, il te fallait réfléchir au meilleur moyen de quitter la Russie, te débarrasser de ton paquet de dernière minute et retourner aux Etats-Unis illico presto pour rejoindre la protection de ton clan. Foutue naïve que t'étais, quelques mois d'absence de ta part on suffit à foutre le bordel. Ton amie de toujours volatilisée, son connard de second ayant tout fait pour la pousser à la fuite en quête de sa couronne dorée. C'que tu trouves ironique Tri, c'est qu'il a même pas eu les couilles de finir le travail et lorsque les choses ont senties le roussit il a disparu lui aussi. Bande de fuyards.

Depuis t'erres sans but. Tu casses des gueules pour le sport, t'enchaînes les bagarres de bar. Les cadavres derrière toi sans même prendre la peine de nettoyer les carcasses inanimées de ces fils de putes s'étant crus bien plus forts que ce qu'ils s'avéraient réellement être. T'as pas trouvé d'égal ici, mais t'as débusqué un petit talent en devenir. Une rage ne demandant qu'à être écoutée pour se déverser en toute impunité. Car l'barbu tatoué doit bien être le seul t'ayant dérouillée en un contre un depuis bien longtemps. Tes côtes ne le remercient clairement pas pour ses caresses toutes plus bestiales combien même il t'as sauvé la couenne l'autre soir face aux sbires irlandais que t'étais allée taquinée en posant tes motardes sales contre leur mobilier t'prenant comme la putain d'reine du monde. T'avais déjà plus grand chose à perdre sous le règne d'Ez alors jouer les troubles faits n'à fait que faire monter l'plaisir en toi. Cette envie de destruction, de ravager la grosse pomme pour la faire flamber de ton animosité. Dans tous les cas, tu dois la vie à Joe. Combien même ça t'fais sacrément chier de devoir avouer que si il n'était pas passé par là cette fois tu t'serais peut-être pas relevée. Faut dire que ces enculés à dix avec leurs barres en fer ils pouvaient faire les malins à t'rouer de coups tous en même temps. Même pas la politesse d'se foutre en ligne et d'attendre leurs tours. Foutus européens. Même si ça t'as brûlé la gueule de le faire, t'as demandé son aide entre deux sifflements de rage. Puis l'avantage à retourné en votre faveur et t'as eu la possibilité d'assister à ses premiers meurtres. Juste de quoi te faire frissonner pour les semaines à venir.

Tu ne pensais pas ce soir en déclenchant une énième bagarre (et contre toute attente tu ne l'as même pas vraiment cherchée celle-ci. Quelle idée de ne pas garder de vodka au frais? Sérieusement?) Bon tu t'es laissée emportée contre ce connard de bartender, mais il n'avait qu'à avoir fait son job correctement plutôt qu'de se pointer en balbutiant face à ta trogne mal léchée. C'était obligé que tu le fasses valdinguer par le col au dessus de son foutu bar pour qu'tu le menaces de tes poings. Puis les autres y ont prit part. Et une fois de plus t'as déclenché une réelle mêlée générale. Les coups pleuvent de toutes parts, t'as pas le temps de voir grand chose alors que t'enfonces aiguilles et poings américains voler dans tous les sens. Si bien que tu ne le reconnais pas toute suite lorsque tes yeux se portent contre sept. Que tu marques un temps d'arrêt ta seringue en l'air arrêtée dans l'ascension de sa nuque initialement prévue pour y déverser ton poison. Tu grondes, il répond. Comme à votre habitude vous jouez à qui aura le dernier mot. Mais tu restes l'aînée alors t'en joues forcément. Chassez le naturel il revient au galop qu'ils disent? C'est clairement ce que les spectateurs de cette baston folle peuvent voir sous leurs yeux ébahit alors que vous retrouvez naturellement vos instincts communs. Dos à dos, prêts à tous les envoyer au tapis dans des plaintes des plus horribles.

Qui en éteindra le plus? Qui viendra prouver qu'il pisse le plus loin? Tri? Siém? L'un est l'autre et l'autre est l'un. Vous êtes indissociables depuis votre enfance, toi qui passait le plus clair de ton temps à le protéger. Mangeant double rations de coups. Double rations de punitions toutes plus perfides et viles les unes que les autres. T'aurais donné ta vie à l'époque pour pouvoir lui éviter le pire. T'as jamais su expliquer pourquoi lui. Pourquoi pas un autre de tes frères. Ou même votre soeur qui ne serait-pas décédée si tu avais fait autant attention à elle qu'au dernier de l'escadron. Celui en qui personne ne croyait. Trop chétif, trop souvent malade. Mais t'avais foi en lui, alors que tu lui intimais de ne pas s'inquiéter. Que les choses viendraient à changer combien même t'en étais putain de pas persuadée. T'étais prête à passer ta vie à le défendre s'il le fallait. Mais contre toute attente le vilain petit canard s'est voulu tout aussi fort que les autres. Bien plus méritant, à la rage au moins aussi incontrôlable que toi. Les corps continuent de chuter, les râles de douleurs résonnent, le bruit des os qui craquent ne sont que douce mélodies à vos oreilles professionnelles de la torture. Lorsque tu relèves les yeux du corps que tu emmènes au sol plus personne ne se retrouve debout si ce n'est Mikhaïl et toi. Comme tu t'y attendais. Comme si quelqu'un pouvait vous atteindre. Tu hausses la voix, te met à tourner autour de lui comme une féline en cage sous son regard aiguisé. Prêt à riposter.

Bien évidemment que tu remets sa loyauté en question, les choses changent bien trop vites chez vous pour que tu puisses lui offrir une confiance des plus aveugles. Cela te détruirait de devoir être celle l'emmenant dans la tombe. Rendant tous tes efforts pour le rendre plus fort caducs. Des flammes ardentes dansent dans tes émeraudes noircies par la l'adrénaline, la came et l'envie. La voix du russe se veut forte, impénétrable. Mais tu peux toujours y retrouver une certaine chaleur là où la tienne n'offre que du froid. Tu pestes lorsqu'il évoque les pistes laissées derrière toi. T'as clairement envie d'envoyer ton poing valser dans sa gueule pour ce manque de respect mais tu t'contentes de maintenir tes distances alors que sa douce amie tranchante reste dans sa main. "Arrêtes tes conneries Siém." Ta langue claque alors que tes pas se stoppent entre deux cadavres. La pointe de ton aiguille tendue en sa direction en guise d'invitation à danser. "Pourquoi t'es là? Pour être une cause d'emmerdement?" Toujours ce poison entre tes lippes, la méfiance comme seule amie. Combien même il reste celui pour qui t'aurais donné ta vie. "J'aurais bien aimé avoir la banderole et les ballons remplit à l'hélium mais tu m'prends comment dire..." Courte pause dans tes mots qui se veulent acérés et à double sens comme à leur habitude lorsque vous vous entretenez en privé. "Par surprise." Bonne ou mauvaise? Cela reste à voir. T'étais prête à continuer de surenchérir lorsque des sirènes fortement connues de tes soins retentissent au loin. Pas le choix, Tri.

Tu fonds tout contre ton frère d'arme pour saisir la main où sa lame crantée n'est pas. Tu tiens pas forcément à te tailler un poignet en voulant prendre la poudre d'escampette. Le froid des rues de New-York vient fouetter vos visages alors que les faisceaux lumineux des forces de l'ordre rougeoient puis bleuissent au loin. T'en as perdu ton casque de moto au passage mais tant pis, tu sais que ton bébé n'est pas loin et qu'elle n'attend que toi. Pas pressés en direction de ton fidèle destrier que tu chevauches sans attendre, la béquille saute. Clefs insérées, le moteur ne tarde pas à ronronner et à pétarader. "T'attends une invitation? Une politesse peut-être?" Qu'tu lui beugles presque en crachant. Non t'es pas décidée à être aimable. Surtout pas lorsque les poulets semblent rappliquer. Tirant sur son bras pour lui intimer la marche à suivre, t'attends plus pour te mettre en route et laisser vos carcasses filer à toutes allure loin de cette scène d'horreur pour le moins excitante tu dois dire.


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Message Sujet: Re: and the snakes start to sing ± mikhaïl   and the snakes start to sing ± mikhaïl Empty Dim 8 Déc - 22:08

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I'm safe up high, nothing can touch me, but why do I feel this party's over? No pain inside, you're my protection, but how do I feel this good sober?

Le jeu de piste avait duré assez longtemps, les indices avaient été amassé un à un au fil du temps.  Le temps, voilà ce qui au final l’avait le plus rongé. Il ne voulait pas faire l’erreur de débutant de se précipiter, mais il savait que le sable s’écoulait par petit grain, un à un, dans le sablier. Passer de ville en ville, à chaque nouvel endroit se construire un visage, un nom, une histoire, se fondre dans le paysage et s’effacer sans aucune trace quand le moment était venu. Milles vies endossées depuis l’enfance, à tel point qu’aujourd’hui encore, il se perdait. Crise identitaire ? C’était quelque chose qu’ils connaissaient tous, mais qu’ils avaient décidé de gérer de façon complètement différente. Barricadé dans un coin de sa tête, ses idées noires et ses pensées sombres, sa soif de tuer, d’arriver à bout de cet objectif presque obsessionnel de… il avait faillit le dire mais les mots n’avaient jamais franchis ses lèvres car tout n’était que foutaise. Retrouver sa famille. Entend toi donc pauvre crétin. Tu n’as pas de famille. Le monde n’est fait que de pantin en papier, que de mirages qui s’effondrent les un après les autres. Certains sont fait de métaux plus noble, de métaux, presque impossible à froisser ou à percer. Elle était fait de ce putain de matériel, tout comme lui, tout comme ceux que la GRU avait vidé de tout coeur et de tout émotion. Jamais plus il ne pourrait être effleuré par des choses aussi simples que l’innocence, l’ignorance ou la douleur. Anesthésié jusqu’au plus profond. Foutu pour foutu, à quoi bon chercher. A quoi bon comprendre.

A quoi bon comprendre pourquoi il se lançait encore sur une énième piste. Pour se tester ? Il pouvait continuer à être cette machine a tuer, ce chien prêt à renifler la moindre piste qu’on lui donnait. Frapper dans l’ombre et disparaitre. Ne jamais apparaitre, ne jamais être une figure palpable de cette réalité. Telle était sa mission aujourd’hui. Il ne s’en mordait pas les doigts. Il contemplait de façon amère le monde, sans avoir la sensation d’en faire partie. Et cela lui convenait quelque part. Avait-il seulement une morale ou un code ? Il ne le savait même pas. Seul son instinct lui parlait, lui murmurait à l’oreille le meilleur comme le pire, sans aucune transition entre les deux. Tuer et se résigner. Mais ne jamais regretter. Tri ? Elle était tout le contraire. Incapable de se fondre dans la masse. Incapable de cesser d’exister, d’être présente dans la pièce au point ou sa personnalité en devenait presque suffoquante. Etouffante. C’est ce qui la rendait principalement insupportable, ce foutu charisme qu’ils tentaient tous d’avoir en fidèle chien de l’armée et que sa nature de leader avait arraché à tous. Ils avaient beau feindre de la meilleur des façons, elle les surpasserait toujours dans ce domaine, peu importe l’énergie qu’ils y mettaient. Et de toute façon, pour sa part il avait longtemps fait un pas en arrière. Les ténèbres étaient plus profitables. Plus à son image. Silencieuse et rôdant. Jamais visible, et pourtant toujours présentes.

Et dans la cohue générale, encore une fois ils devaient faire le choix. Le choix de se tirer dans les pattes façon bonne guerre, en sachant très bien qu’ils ne s’étaient plus fréquentés durant un bon moment. Ils étaient passé d’un entraînement quotidien ou ils s’étaient vu évoluer au jour le jour à un blanc. Elle avait continuer de son côté, lui du siens. Se faire la main ? Ils le faisaient tous les jours. Mais plutôt que de se sauter dans les bras et se faire des accolades façon vieille connaissance, ils préféraient se jauger, montrer les crocs, prêt à bondir à la gorge l’un de l’autre. Les corps tombaient un à un, victimes s’entassant au sol, n’ayant pas résisté à leur danse mortelle. La provoquer ? Une passion. Un plaisir. Un sourire narquois venait déjà étirer ses lèvres alors qu’il reprenait du service dans un sport qu’il n’avait plus pratiqué depuis bien trop longtemps : lui chercher un maximum de noise dans un minimum de temps. Et cela ne ratait évidemment jamais, car associé à ce foutu charisme, un sale caractère encore plus énorme était assorti. Le package complet de l’emmerdeuse professionnelle. Etait-il là pour lui chercher des emmerdes.  « Parce que tu t’emmerdes sans moi ? C’est ta façon de me dire que je t’ai affreusement manqué pendant tout ce temps ? » Elle n’avait pas sorti le comité d’accueil pour l’occasion ? Qui sait comment cela se serait passé outre mesure : une bagarre ? des litres de vodka descendus ? un échange charnel et endiablé ? Du quitte au double. Du feu à la glace.

Sirène au loin. Les flics, déjà ? Ils ne perdent pas de temps par contre. Dégainant sa lame, à l’affut, prêt à embrocher le premier qui oserait franchir le pas de la porte, il sent soudain la main de sa soeur d’arme dans la sienne. La fuite ? Prendre la fuite, elle est sérieuse ? Il la suit cependant sans se poser de question, en direction de la sortie. La pluie battante avait cessé et la nuit commençait à envelopper la ville de son épais manteau. « Depuis quand tu détales comme un lapin devant les flics ? T’as bien changé Tri… » , siffle-il entre ses dents alors qu’il continue de la suivre, sans pourtant poser plus d’opposition. Tiens donc, elle avait gardé encore la sale habitude de chevaucher sa bécane. Elle n’espérait quand même pas le voir monter là dessus ? Il aimait se mettre en danger, c’est une chose, mais il était absolument hors de question qu’il écourte ses chances de survie de façon aussi stupide. Il se fait bien vite rappeler à l’ordre. Un bref coup d’oeil par dessus son épaule, les sirènes se rapprochaient déjà. « J’espère qu’à défaut d’avoir appris à fermer ta grande bouche t’as au moins appris à conduire sans te tuer à chaque virage. » , peste-il avant de lui emboiter le pas.

Pas de casque, le vent lui fouettant le visage, c’est à peine si dans la pénombre il devine le trajet, les rues, les avenues par lesquelles le 2 roues s’embarque. Encore une fois, dans la merde jusqu’au coup à cause de cette foutue fille. Et dire qu’il avait presque envisagé la journée d’aujourd’hui comme une victoire ; 10 minutes plus tard, les flics au cul, son blouson taché de sang et sa lame crantée encore dégoulinante à son poignet. Putain. Il le pensait si fort que les mots lui échappaient malgré lui. « Putain. » , il se ressaisit un bref instant, « J’espère que tu sais un minimum ce que tu fais et ou tu vas. »


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Message Sujet: Re: and the snakes start to sing ± mikhaïl   and the snakes start to sing ± mikhaïl Empty Sam 14 Déc - 5:38



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Siém - Tri

«Le prodige et le monstre ont les mêmes racines.» victor hugo
La colère, la folie, la hargne. Voilà ton héritage. Voilà ce que l'armée à su t'offrir. Les atouts qui sont tiens, ceux que tu as affûté à travers les années pour devenir la parfaite arme possible. La meurtrière froide et insensible enchaînant les contrats. Les missions toutes plus périlleuses les unes que les autres sans même faire attention à la propre valeur de ta vie. Comme si cette dernier en avait la moindre, de valeur. Depuis jeune tu t'amuses à t'attirer les foudres de tes supérieurs, à te mettre en travers de leurs chemins. T'as commencé pour Siém, pour le protéger. Lui le plus faible, l'incompris, le rejeté. Celui qu'on blâmait de sa santé hasardeuse, de ses capacités sous-développées quant à ses frères. Toi t'as toujours été là, à te tenir devant lui peut importe le fouet. Peu importe les coups, peu importe les gifles. Tu n'as jamais supporté que l'on s'en prenne à vous, combien même certains s'en moquaient comme Adin qui lui riait à gorge déployée lorsque tu te faisais battre pendant des heures durant. Tu devais payer tes insubordinations, ton mauvais comportement. Tu ne pouvais être déviante, être l'élément perturbateur et pourtant. T'as jamais cessé de te rebeller, de montrer les crocs et de prouver à quel point personne n'avait d'ordres à te donner. T'aurais pu tous les éteindre si t'en avais eu l'courage Houna. Si seulement tu les avais tous mis dans le même panier.

Mais t'en étais incapable et dans l'fond depuis toujours t'as cette part d'humanité en toi. Celle qui épargne les plus faibles, qui les pousses à s'endurcir pour t'égaler. Parce que tu sais qu'il appartient à tous le monde devenir ce que tu es. Mikhaïl n'a pas manqué de suivre tes pas sanglants, surprenant tout le monde lorsqu'il a assassiné de ses propres mains l'un de vos frères l'ayant poussé à bouts. Depuis combien de temps t'attendais ça Tri? De le voir céder à la folie? Péter les plombs? C'était si jouissif pour toi lorsque tu as eu la chance de voir ses couteaux faire saigner abondamment, sectionner chaires et tendons pour arracher une pluie de gémissements de douleurs. Les excuses, les suppliques. Comment Sept aurait pu ne serait-ce que les pardonner? Ne pas vouloir les éteindre les uns après les autres après cette vie misérable à toujours être le dernier. Le bas de la liste. T'es fière de lui avoir permis de cacher son jeu pour mieux briller. D'avoir été le seul témoin de son évolution, de son implication. Si jamais tu d'vais parler d'fierté Houna, tu manquerais pas d'saluer le septième de votre fratrie. Car de tous il était celui au destin le plus incertain. Et aujourd'hui alors que t'as la chance de le retrouver à tes côtés par tu n'sais quel coup du destin tu te dis que le frêle brun chétif et malade est devenu bien grand. Impitoyable et puissant.

Non sans te plaire, vous avez développés ce jeu depuis bien des années maintenant. Ces coups que vous vous adressez entre deux coups baisers des plus furieux. Vos corps qui ne s'aiment qu'en se faisant du mal, se percutant avec violence et sans la moindre retenue. Vous n'êtes bons qu'à ça, vous faire autant de bien que vous ne vous faites de mal. La dernière fois que tu as eu le loisir de goûter ses lèvres, ce n'était que très furtivement. Lorsque tu lui as volé un baiser délibérément. Sans la moindre approbation, sans attendre le moindre jugement. Tu lui as imposé tes lippes contre les siennes comme si t'allais crever puis tu t'es barrée. Tu l'as abandonné lui et ta patrie. En lui laissant une sacré merde au cul et ça il te tardes que d'apprendre comment il a bien pu sauver son cul. Est-il en cavale depuis tout ce temps? A t'il subitement décidé d'appartenir à l'armée et de te rejoindre pour régner sur un empire bien différent? T'en sais rien Tri et là est bien le problème car tu ne sais pas sur quel pied danser si à quoi t'attendre. Il pourrait bien s'être rapproché de vos frères, ou avoir lancé sa carrière solo. Avoir décroché un contrat à ton encontre et être là pour te tailler froidement en pièces. T'en sais rien Houna, strictement rien et pour cela tu restes sur tes gardes. Dos collé à ton frère d'arme combien même tu redoutes un coup de lame bien placé. Furtif et invisible à l’œil nu. L'un des tours de passe-passe dont lui seul a l secret.

Bien sûr qu'à tous les deux vous venez à bout de ces abrutis alcoolisés. Vous avez fait face à tant de monstre que le menu fretin n'est même plus drôle à écraser sous les semelles de vos rangers. Un moment d'accalmie s'offre à vous. Juste assez pour que vous puissiez vous jauger tel les deux prédateurs que vous êtes. Lynx et Puma se jetant des œillades enflammées. "M'emmerder? Sans toi? Laisse moi rire petit frère." T'accentues sur le petit, rien que pour le piquer. T'es son aînée, son modèle et tu l'as toujours été. T'as toujours mit un point d'honneur à l'être. Qu'en est-il vingt ans plus tard Houna? Restes-tu son héroïne favorite? La méchante par dessus les méchantes? "C'était des vacances." Que t'ajoutes enfin fière de ta connerie. Des deux, t'es celle qu'il faut chaperonner. Celle qu'il faut surveiller. L'atome instable, menaçant d'exploser. Tu finis forcément par râler sur l'fait qu't'as pas attaché les banderoles ni déroulé l'tapis rouge pour Siém. Il n'avait qu'à t'prévenir, t'envoyer un petit cadavre avec une carte de visite. Un truc romantique. T'aurais compris. Au lieu de ça voilà qu'il débarque en s'voulant caïd lors de l'une de tes bagarres de bar. Juste de quoi t'voler la vedette et t'agacer. P'tain de brun. P'tain de Mikhaïl.

Tu râles, pestes d'autant plus que des sirènes bien familières commencent à se faire entendre au loin. Ton oeil lui s'veut attirer sur l'frangin d'armes et amant se préparant à en découdre, l'arme relevée près du menton. Affligée, sidérée même tu n'manques pas de l'empoigner pour lui prouver qu'le moment est venu de détaler. S'en prendre à des flics? Mais bien-sûr. Vous n'êtes clairement pas assez nombreux et t'es déjà à cours d'aiguilles alors tenter l'impossible lors d'une mission suicide improvisée? Très peu pour toi. T'empoignes le soldat et vos carcasses filent dans la nuit, éternelles complices. Vous courez jusqu'à ton deux roues attendant patiemment qu'tu le fasses ronronner. Soudainement inquiet, Mik te fait remarquer qu'il n'est toujours pas vraiment à l'aise avec ta conduite quelque peu suicidaire sur ce genre d'engins. Tu t'arrêtes soudainement après avoir fait sauté la béquille de ta moto, ton regard planté dans le plus beau démon de ton passé. "Primo, j'détale pas j'me préserve. J'ai pas assez de seringues pour filer. Secundo ferme ta gueule ou j't'assomme soldat. C'est compris?" Tu feules, toutes canines dehors et prête à en découdre s'il venait à émettre le moindre désaccord avec ton jugement plus qu'aiguisé et avisé. C'est ton terrain de jeu New-York, tu fixes les règles et non lui.

Ta bécane gronde à chaque coups d'accélérateur que tu peux bien lui foutre dans la gueule. Tu ne la ménages pas bien au contraire, t'hésites pas à pencher dangereusement dans les virages pour prendre de la vitesse et à slalomer entre les véhicules pour semer les voitures de flics qui semblent vous coller au cul. Malgré les pétarades de moteur que t'infliges à ta belle, tu peux toujours entendre les grognements dans ton dos alors que le russe semble mécontent de tes manœuvres. Concentrée sur la route, les opales noircies par la came dans ton sang tu files sans réfléchir en allant toujours plus vite. Toujours plus dangereusement. Que la faucheuse vienne se frotter à deux de ses faux tiens. Jamais elle n'a été en capacité de vous séparer alors sûrement pas après tout ce temps. Sûrement pas alors que vous vous retrouvez finalement. T'arrives enfin à semer les poulets au détour des baies du queens, alors que tu les attires contre la digue pour filer à travers les rues à sens unique que tu ne connais que trop bien. Combien de tes putains de strippeuses habitent là bas pas vrai? T'en as beaucoup des plumards dans ce coin là. T'en profites alors pour filer toujours plus vite, l'air lacérant ton visage alors que tu agites ce dernier pour dégager une mèche de devant tes yeux. Petit à petit, c'est ton building que vous rejoignez et le quartier le plus huppé qu'il soit du coin. Grattes-ciels se frottant aux nuages, baies vitrées impeccables à pertes de vues sans mentionner les dorures et fioritures vous voilà enfin chez toi. Tu grondes au même titre que ton fidèle destrier alors que tu forces le passager et toi même à s'en extirper sans la moindre douceur. Coupant le contact et quittant l'assise, il ne te faut pas moins d'un quart de seconde pour laisser ton poing voler avec violence en direction de la mâchoire de Mikhaïl.

"Sale clébard de l'armée, d'où est-ce que tu remets mon jugement en question?" Tu tonnes, impitoyable. Tes yeux sont noirs, l'émeraude qu'il connait si bien ayant quitté ton être pour laisser apparaître Tri de nouveau. Douce ironie alors que tu parles de chiens pas vrai? Ta voix résonne dans le parking sous-terrain désert. Ce lieu semble propice à de réelles retrouvailles entre faux. Parfait ring improvisé pour deux bêtes enragées, féroces. Tu craches au sol, l'air mauvais. "Tout c'temps? J'pensais t'avoir mieux formé que ça. T'as bien joué au chien chien? T'as remué la queue comme le parfait animal de compagnie?" Qu'tu demandes très sincèrement en dégainant ta dernière aiguille de ta ceinture pour pointer l'extrémité en sa direction. Tu t'demandes combien de gamins comme vous il a pu pousser à la folie en tentant de leurs apprendre son art. Combien d'enfants il a pu prendre sous son aile pour en faire de parfaits tueurs. A t'il seulement prit par à cette putain d'machination contre laquelle tu luttes? Contre laquelle t'essaies d'glaner des alliés pour la détruire une fois pour toute. A nouveau, vous vous tournez autour comme si cette brève réconciliation n'avait pas eu lieu. Comme si vous veniez à peine de tomber l'un sur l'autre. Tu peux comprendre qu'il soit enragé du sale boulot qu'tu lui aies laissé sur les bras. Mais t'pouvais pas faire autrement, il peux l'comprendre ça? "J'te trouve bien timide. J't'ai impressionné en écrasant plus de ces bâtards que toi? J'sais pas si t'as compté mais t'étais à quoi... Sept?" Tu te mets à rire, infâme. Sale garce aux cheveux de feu, le nez sanguinolent et la pommette à l'ecchymose prononcé. Il peut bien continuer à t'faire saigner s'il le veut. Tu ne demandes que ça.

sa violence.

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Message Sujet: Re: and the snakes start to sing ± mikhaïl   and the snakes start to sing ± mikhaïl Empty Mar 14 Jan - 22:49

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tri & siem


I'm safe up high, nothing can touch me, but why do I feel this party's over? No pain inside, you're my protection, but how do I feel this good sober?

La protéger ? De qui ? De quoi ? Qui pouvait être assez frappé sur cette terre pour pouvoir chercher des noises à quelqu’un d’aussi ravagé que la rouquine. Toujours dans les mauvais coups. Toujours dans le vice. Rien n’était plus mauvais que son esprit quand elle décidait de s’y mettre. Et lorsqu’elle basculait dans sa folie meurtrière, même lui n’était pas capable de pouvoir faire quoi que ce soit. Comment était-il sûr de son coup ? Parce que lorsque c’était son cas, il n’était pas capable de céder à ses cris, à ses ordres de stopper. Tuer était leur emblème, tuer les fédérait depuis des années et lorsque la chair se trouvait transpercée, ils ne formaient plus qu’un. Une même entité, à la fois meurtrie et meurtrière. A la fois transparente et omniprésente. Côte à côté, lames contre lame, l’ennemi subissait une fois de plus le fruit de leur long entrainement acharné. Des années sans se voir, et pourtant, tout revenait instinctivement. Elle lui en voulait, peut-être assez pour le tuer. De son côté, il lui en voulait. D’avoir déserté. Mené sa vie de son côté. Mené ses affaires dans son coin sans avoir pris la peine de se retourner pour voir comment il s’en sortait. Pas qu’il ait besoin d’elle, loin de là. Il n’avait pas besoin d’elle. Mais qu’elle puisse oser faire comme si de rien n’était, il n’en fallait pas plus pour le mettre hors de lui. Haine. Toujours cette haine grandissant en lui. Toujours cette obscurité qui ne cessait de croitre. Il en faudrait peu, si peu pour que son couteau l’atteigne. Mais pire encore que la haine qui coulait dans ses veines, quelque chose de plus fort encore. Sa famille. Eux. Elle. Sa seule famille. La tuer de sa propre main, c’était s’infliger la pire damnation possible. La seule personne réceptive à son esprit tordu, la seule personne capable de comprendre ce qu’il avait enduré et ce par quoi il était passé. La haïr et la protéger à la fois. Transpercé de part et d’autres. Toujours en train de marcher sur un fil, en équilibre entre ses sentiments et sa nature profonde.

La course folle dans les rues bondées avait commencé. Si il était partagé entre l’envie de la garder en vie ou de la saigner à blanc, elle devait être secouée par les mêmes pulsions pour conduire de la sorte. Elle n’arrêtait jamais. 100 à l’heure, peu importe les circonstances. Putain. Il allait crever ici, dans ces rues, ramassé par un camion après avoir grillé un stop. Lui faire remarquer qu’il existait une discipline ou il trouvait qu’elle n’excellait pas ? Allait-il s’en priver ? Certainement pas. La réponse allait fuser, il le savait, mais il n’allait pas manquer une occasion de la piquer comme il savait le faire. « Primo, j'détale pas j'me préserve. J'ai pas assez de seringues pour filer. Secundo ferme ta gueule ou j't'assomme soldat. C'est compris ? » Il laisse échapper une exclamation. Il ricane. « Parce que t’es le genre de personne à se préserver ? » C’était à la fois si facile et si plaisant de la piquer. Pas besoin pour elle de répliquer, ses virages dangereux et les multiples fois ou il sentit la mort le frôler lui suffirent. Elle se vengeait ? Il espérait qu’elle n’était pas prête à les mettre en péril tous les deux pour assouvir sa seule vengeance ? En réalite, elle était parfaitement capable de faire quelque chose de ce genre. Il ne s’était même pas posé la question de savoir ou est-ce qu’elle l’emmenait. Il avait arrêté de réfléchir. Le couteau toujours calé sous sa manche, il était prêt à bondir et à disparaitre si la situation se corsait pour lui. Toujours se méfier. Vivre dans le doute que le couperet s’abatte sur lui, même si c’était elle. Il avait été trop longtemps séparé d’elle et même si se retrouver à ses côtés avait quelque chose de familier, il ne pouvait pas tout donner d’un coup. Les habitudes l’effrayaient. Se donner l’effrayait. Il ne pouvait pas. Il lui restait si peu de fragment de lui-même que dans un geste égoïste, il préférait se garder.

Le calvaire s’achevait enfin, bon sang elle ou est-ce qu’elle l’avait encore trainé ? Cet endroit ne lui était aucunement familier et devant la grandeur de la bâtisse, il se sentait presque écrasé. Déjà, du coin de l’oeil il identifiait les différents échappatoires possibles qu’il pourrait emprunter. Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire de lui. Il en souriait déjà en coin. Ni d’une, ni d’eux, elle se retourna, vive et rapide dans sa direction avant de lui assener un coup au niveau de la mâchoire. Putain. Elle n’en ratait décidément pas une. Il sent le gout de rouille envahit ses papilles, avant de cracher un mince filet de sang. Son mince sourire en coin se mua en un ricanement, plus sonore cette fois. « Sale clébard de l'armée, d'où est-ce que tu remets mon jugement en question? » Sa sainteté Tri, présente parmi nous. Oh il allait avoir droit au grand numéro, dans toute sa splendeur et son entièreté. Il la connaissait. Elle voulait assoir son pouvoir, et il n’y avait rien de plus jouissif que de la regarder, sourire en coin, en lui montrant qu’elle avait tout sauf de l’emprise. « Tout c'temps? J'pensais t'avoir mieux formé que ça. T'as bien joué au chien chien? T'as remué la queue comme le parfait animal de compagnie? » Il éclate de rire, alors qu’elle dégaine sa sereine mortelle, qu’elle n’hésite pas à pointer dans sa direction. Le tuer ? Elle en rêvait, plus que quiconque sur cette planète et pour autant elle n’avait pas encore été fichue de le faire. « T’espère être assez forte pour pouvoir me saigner à blanc ma grande ? » , sa voix est froide, presque glaciale. Des retrouvailles comme il ne se serait jamais imaginé avec elle. N’étaient-ils pas des frères d’armes. « Alors va-y, plante-moi là ici et maintenant. J’ai pas peur de tes menaces ni de tes petits jouets que tu brandis à tout-va. T’as pas changé, toujours à gueuler pour prouver que t’es la plus dur à cuir. Va-y Tri, prouve encore une fois à tout le monde, et moi le premier que t’as pas changé d’un putain de iota. » Son regard affronte le siens, en silence. Elle aimait le frapper ? Il n’avait pas besoin de la frapper pour la blesser, là était toute la différence.

« J'te trouve bien timide. J't'ai impressionné en écrasant plus de ces bâtards que toi? J'sais pas si t'as compté mais t'étais à quoi... Sept? » La plaisanterie a assez duré. Dégainant sa lame et la calant bien au creux de sa main, il est décidé à ne plus laisser son air arrogant prendre le dessus dans la conversation. Elle avait donc oublié le respect ? L’honneur ? Elle n’était plus bonne qu’à rire au nez et à la gorge de tout le monde ? « Je dirais plutôt que ça ressemble à de la déception. » , il lui ricane une nouvelle fois au nez, faisant scintiller sa lame dans l’obscurité, « J’aime pas me dévoiler. » , lui crache-il au visage, « D’autant plus quand la concurrence fait peine à voir, ça me ferait mal au coeur de te faire réaliser qu’avec toutes ces années t’es bien plus à la traine que ce que je pensais. Alors va-y, braille-moi encore au visage avec ton aiguille à tricoter. La Tri que je connais avais pas besoin de gueuler pour se faire respecter, mais visiblement c’est plus d’actualité…  »

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Message Sujet: Re: and the snakes start to sing ± mikhaïl   and the snakes start to sing ± mikhaïl Empty Mer 22 Jan - 6:08



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Siém - Tri

«Le prodige et le monstre ont les mêmes racines.» victor hugo
Tu te sens libre. Libre comme jamais tu ne l'avais été auparavant. Tu n'es plus enchaînée à l'armée, sainte Russie tatouée dans le creux de ton cou pour te rappeler d'où tu viens. Pour que tu ne puisses jamais oublier grâce à qui tu as eu la chance de survivre, toi la sans famille. Qui sait, tu serais peut-être bien morte de froid dans ton orphelinat perdu à l'autre bout du monde. Peut-être même que tu n'aurais pas dépassé l'enfance avant de t'éteindre comme beaucoup. Êtres trop fragiles, dépourvus de cette volonté qui est tienne. Tes supérieurs ont brisés chacun de tes os plusieurs fois pour te faire prêter une allégeance parfaite. S'assurer que leur clébarde enragée ne viendrait pas à se retourner pour attaquer la jugulaire. C'est en t'appropriant ta propre douleur que tu as réussi à surmonter le lavage de cerveau. Personne ne peut te blesser plus que tu n'es capable de le faire toi même. Pendant plus de deux décennies t'as supporté les coups, les humiliations, les lynchages. Toi la seule femme ayant survécu à cet entraînement barbare. T'es devenue un animal perfide, redoutable, vicieux. Une créature de la nuit laissant corps étripés sur corps étripés dans son sillage sans la moindre trace d'humanité aucune. Tu n'étais bonne qu'à punir, traquer et sévir. Maintenant tu le fais pour ton propre compte. Aujourd'hui, ta loyauté n'appartient ni à l'armée, ni aux Hells que tu as eu le temps de voir disparaître les uns après les autres ne laissant plus qu'un empire désossé, inexistant. Tout bonnement pitoyable n'ayant plus rien de sa grandeur passée. De ce qui t'as poussé toi, Houna, à prendre le cuir et à le porter avec fierté.

Le père Barger ne te frappait pas, t'avais déjà bien assez à faire avec sa fille avec laquelle tu te chamaillais constamment à coup de grandes lattes dans la gueule. T'étais bien avec eux, les contrats étaient intéressants et la drogue foutrement bonne. Bien meilleure que la came coupée et recoupée dont t'as été gavée au pays. Avec les bikers, t'as pu évoluer. T'as appris bien des choses grâce à ta place dans le cercle intime du président. Tu n'as pas appris à te battre, non. Mais à jouer avec subtilité. Dans les règles de l'art et sur bien des manières. A couvrir tes traces toi qui t'amusais à laisser les cadavres là même où tu les avais fauchés. Exposés. Si tu voulais rester à leurs côtés il te fallait apprendre à finir le boulot, plutôt que de compter sur ton statut de militaire pour arranger tes sales petites histoires avec Interpol. Te voilà bien maintenant, alors que le gang n'est plus qu'un tas de cendres fumantes et que ta chère et tendre patrie te recherche pour trahison. Oups? Faut dire que t'es même pas désolée que d'être partie en claquant la porte de cette façon. T'as même plutôt pris énormément de plaisir à éteindre ce fils de pute qui vous a formé et qui continuait de faire du mal à d'autres gosses. Avec toujours plus de sadisme évidemment. Si vous aviez survécu avec aisance, pourquoi ne pas toujours aller plus loin? Pourquoi ne pas défoncer les limites de l'immoral et du malsain? Alors lorsque pour "la dernière fois" tu as été sommée de rentrer t'as crée un joyeux bordel.

T'as tiré dans le tas sans réfléchir, éteignant toi même les gamins lobotomisés que tes frères ont eu tout le loisir de traumatiser. Parce que eux, n'ont jamais quitté le pays. Ils sont restés bien sagement maintenus à cette laisse à leurs cous. Si seulement t'avais eu la chance de croiser Adin ou Chiést ce jour là tu te serais faite la joie de leurs coller une balle entre les deux yeux. Éteindre une bonne fois pour toutes les immondices qu'ils sont, arrêter le carnage et délester la Russie de deux de ses armes massives. Il n'y a que le chiffre Sept qui t'es tombé dessus alors que ta carcasse penchée contre celle inanimée du grand manitou de votre escouade. La tête pensante de ce projet qui gisait inanimé entre tes jambes alors que tu lui crachais littéralement ta haine au visage. T'as fais la guerre avec Siém, vous avez tous les deux ensemble réussi les missions les plus périlleuses. Bien plus dangereuses que le second duo des faux. Vous êtes deux anges de la mort ayant sévi sur les terres de vos origines jusqu'à ce que tu l'abandonnes. Que tu le laisses derrière toi en gérant tes petites bêtises ici et là. Tu ne pouvais pas l'emmener dans tes bagages aux états unis la première fois, ni la seconde ou la troisième fois. Tu te doutes bien que de passer derrière ton petit ouragan il y a de ça quoi deux ans? N'a pas réellement dû lui plaire. Mais t'es l'aînée, t'es la casse couille en puissance et t'es surtout celle qui aura toujours le dernier mot. Alors t'as laissé des indices par ci et par là à travers le globe. Détails que lui seul pouvait interpréter avec son âme aussi dérangée et sombre que la tienne. Tout ce que tu pouvais faire c'était attendre sagement que le bon sens te le ramène et ce peu importe son humeur de merde. On dit de toi, mais Mikhaïl est loin d'être plus stable. Ta colère est bien plus légendaire que la sienne, mais le brun à une rancune à toutes épreuves.

Alors tu te venges un peu lorsque tous les deux sur ton deux roues t'enchaînes les virages des plus dangereux. Tu te moques de mourir sur ta bécane, tu t'en contrefous que de t'écraser sur le pavé pour ne laisser dans votre chute que deux cadavres éraflés par la vitesse d'une éventuelle collision. Mais heureusement pour le russe, t'es une foutue bonne conductrice et plus tu bois mieux tu roules. T'as eu le temps en compagnie des américains d'apprendre à dompter ce genre d'engins. Plus rapides, plus réactifs. Tu peux fuir sans le moindre mal et semer qui tu veux sur le dos de ta Victory et c'est ce que tu prouves à ton frère d'armes alors que tu fais disparaître les voitures de flics élancées à votre train aux sirènes criardes. T'as la rage au bide, l'adrénaline flinguant ton système sans parler des restes de coke qui te reviennent dans les sinus te recollant une balle d'enfer. T'enchaînes les coups d'accélérateurs, ta moto gronde toujours plus et son moteur n'a de cesses que de monter dans les tours. Rapidement c'est un paysage plus familier qui s'offre à toi alors que petit à petit l'immeuble où tu habites se dessine dans ton champs de vision. Tu ralentis que trop légèrement dans la descente vers le parking sous-terrain de ton petit chez toi, dernière manœuvre risquée pour lui retourner le cœur pour le plaisir avant que tu ne viennes couper le contact, tes deux pieds regagnant le sol d'un saut vif. Ton poing n'attend pas, fend l'air pour cogner durement contre la mâchoire de Siém alors que tu pestes de toute ta supériorité. Petit monologue qu'tu lui envoies en pleine gueule alors que du bout de ta dernière seringue tu te mets à le menacer. Par chance, ce qu'il te reste ne lui offrira qu'une courte sieste. Faut dire que lui même est devenu résistant à tes petits mélanges à force de te pousser à bout et de perdre lors de vos jeux de main. Le rire de Mik' ne te fait que retrousser tes babines d'autant plus. Vous êtes deux félins lâchés dans une arène à l'abri des regards. Rien ne vous retient. Ni chaîne, ni muselière. Comme au bon vieux temps lorsqu'on vous forçait à vous battre entre vous pour vous endurcir comme ils disaient si bien.

Evidemment que sa lame vient te saluer en se plaçant au creux de sa paume. Voyez vous ça, le vilain petit canard aurait-il décidé de s'en prendre à la seule personne ayant réellement prit un jour soin de lui? T'étais sage, jusqu'à ce qu'il ait le mot de trop. Tu as été gentille que de le laisser prendre la parole, essayer de ne serait-ce que le laisser finir. Mais trop c'est trop et tu n'peux pas en supporter davantage. C'est un grondement menaçant qui fait vibrer tes cordes vocales pour s'échapper entre tes lèvres pincées. Tu craches au sol, rouille quittant tes papilles pour s'écraser froidement. Fraction de seconde plus tard, voilà que tu fonds à nouveau comme une furie. Vos mouvements sont rapides, se succèdent. Tu ne quittes aucunement son putain d'couteau à beurre des yeux, faudrait pas qu'il décide que tu s'rais plus bonne encore avec une oreille en moins. Tu préfères la symétrie t'façon. Tu cognes une première fois sa paume de ta jambe en l'allongeant. T'éloignes ce qui t'inquiètes le plus pour te dégager le passage et faire tomber ta seringue du plat de ta main jusqu'à tes phalanges recouvertes de sang plus ou moins frais. Du leur, du sien, du tien. T'sais pas vraiment. Ta botte rebondit contre son poignet, la semelle devant faire résonner ses os vu la violence et la rapidité que tu mets à la frappe. Tu sais bien qu'il ne lâchera pas si facilement, c'est toi qui lui as apprit à devenir si tenace et à ne jamais abandonner. Quitte à y laisser sa vie, autant l'faire la tête haute. Tu profites de la force que tu as mis dans ton jeu de jambes pour attraper l'un de ses bras et le propulser.

Son corps se retrouve contre une bagnole non loin. Comparé à tes molosses de frangins, tu ne possèdes pas énormément de force brute, tu joues de ta rapidité d'exécution et de tes réflexes. "Tu remets mon autorité en question maintenant?" Qu'tu siffles, la rage tonnant dans ta voix. Ton regard noir le jauge, détaille son regard mauvais et sa posture raidie. Tu le frappes une nouvelle fois au même endroit. Coup bas faisant vibrer ton bras jusque dans ton épaule avant que tu n'enchaînes d'un second crochet pour lui sonner les cloches. "R'gardes toi après t'être pavané avec ces enfoirés. T'oublies à qui tu dois ta putain d'loyauté c'est ça?" Tu pestes froidement, hachant tes paroles. S'il veut qu'tu lui rappelle tu t'feras un plaisir de cogner et cogner encore jusqu'à ce que ça lui revienne. Parce que t'as pas subi des heures et des heures de torture sans broncher pour sa jolie gueule sans mériter la moindre reconnaissance. Parce que t'as cru en lui, parce que tu savais qu'il pouvait avoir la force et le mental pour réussir. Survivre à tout ça. C'est qu'une putain d'question de volonté. Comme pour retrouver un semblant d'humanité. Ça non plus t'y croyais pas, toi la bête vengeresse. Si tu n'avais pas un tant soit peu changé, Mikhaïl n'aurait même pas passé les portes de ce bar en vie juste pour le punir de son retard. Alors ouais tu t'es peut-être ramollie, mais une fois encore il peut t'en r'mercier. "Allez putain, t'm'as donné envie d'jouer. Montre moi si tu sais danser." Juste histoire de voir si t'as autant perdu la main qu'il le prétend. Juste histoire de voir jusqu'où vous irez, pour vous retrouver pleinement.

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