you stole my heart. (quinn&cassey)

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{ Got a secret, can you keep it ? }
crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren

La situation lui déchire le cœur. La conversation lui lacère le cœur. Mais, plus que tout, c’est ce manque de compréhension, si peu ordinaire entre elles, qui lui donne le coup fatal. C’est de se dire que, l’une comme l’autre, elles sont incapables de se comprendre qui lui fait le plus mal. L’impression désagréable que, leur relation à peine retrouvée, est déjà compromise. Juste à cause de cette femme, Quinn. Mais ce n’est pas la faute de cette femme. La seule responsable, c’est toi. La seule coupable, c’est toi. Toi qui te laisses submerger, comme une mère bien moralisatrice le ferait. Toi qui laisses la peur te diriger, quand tu ne l’as jamais fait. Elle ne se rend pas compte qu’elle n’agit sûrement pas comme il faut. Qu’elle ne trouve pas les bons mots. Elle réagit à l’instinct, l’instinct maternel. Il lui joue des tours pour en faire d’elle subitement une femme beaucoup plus traditionnelle. Parce qu’elle n’a jamais jugé la différence d’âge qui peut exister dans un couple, elle n’y a même jamais accordé d’importance. Mais ce qu’elle ressent prend une toute autre ampleur.. quand sa fille devient la principale concernée. Elle ne peut pas contrôler son inquiétude, ni sa désapprobation, devant cette relation sans nom. Elle peut juste se taire, pour éviter de se mettre en colère. Éviter de dire quelque chose qu’elle regrettera, éviter de dire quelque chose qui la blessera. Alors c’est le silence qui s’installe entre la mère et la fille, un silence qui n’a rien de banal, un silence trop glacial pour être normal. C’est Arya qui l’interrompt, Arya qui agit avec raison.  Car elle a toujours été plus mature que les autres enfants, ta fille, elle a même souvent été plus mature que toi. Et, alors que tu es trop occupée à jouer les gamines, elle te le prouve une nouvelle fois. Sa gorge qui se serre, instantanément, quand elle entend le son de sa voix l’appeler maman. Elle relève déjà ses yeux bleus vers elle, plus faible devant sa fille que devant n’importe qui. Elle non plus, elle aimerait ressentir autre chose... Mais elle ne peut pas le contrôler. Elle n’a jamais su rien contrôler. Surtout pas ses sentiments, surtout pas pour son enfant. Toujours silencieuse, ses mains accrochées aux siennes, elle l’écoute lui expliquer qu’elle ne veut pas être en couple... Ni avec cette femme, ni avec qui que ce soit. Elle a trop peur d’en souffrir. Comme toi. Mais si c’est censé la rassurer, cela n’a pas l’effet escompté.   - Mais tu crois que j’ai envie que tu n’offres plus jamais ton cœur à personne ? Je serai très heureuse le jour où tu me présenteras quelqu’un... Mais... pas elle. Pas une quadragénaire. Pas une femme plus âgée que sa propre mère. Pas comme ça, non. Et elle se déteste d’être aussi... fermée. C’est si loin de ce qu’elle a toujours prôné, si loin de celle qu’elle est. Dans un soupir, elle rend les armes. - Tu sais que je déteste jouer à la mère réac... Elle se rapproche d’elle, s’installe à côté plutôt qu’en face, un bout de son oreiller qu’elle lui pique alors qu’elle pose la tête sur son épaule. - Je ne veux pas que tu sois comme moi, Arya... Qu’elle ait ses cheveux, son mauvais caractère, ou bien ses goûts littéraires, c’est une chose. Mais elle ne veut pas la voir fermée au monde... Elle ne veut pas la voir fermée à l’amour. - Alors, dis-moi, ça donne quoi avec une fille ? demande-t-elle avec un petit sourire en coin. Comme une manière pour elle de faire un pas, vers elle, vers cette relation même si elle ne la comprend pas. Parce qu’elle ferait tout, elle ferait n’importe quoi, pour Arya.

- you were a thief
you stole my heart and
i'm your willing victim -

— @cassey warren

Elle peut comprendre, que ce soit totalement déroutant pour Cassey. Elle réalise combien elle ne doit pas comprendre ce qui arrive. Parce que l’attention d’Arya s’est toujours uniquement focalisée sur les garçons. Presque comme une évidence, sans ne jamais se poser de question. L’attention d’Arya, elle s’est toujours tournée vers les garçons, et des garçons de son âge. Alors présenter, soudainement à sa mère une femme, et bien plus âgée qui plus est, cela doit être comme un coup de massue qui lui tombe sur la tête. Et au fond, t’en es la première surprise, Arya. Toi non plus, un an en arrière, tu n’aurais jamais pu imaginer entretenir une relation de ce genre avec cette femme. Quinn. Mais elle est pourtant la seule personne ayant été capable de faire sauter le premier verrou de son cœur. Il en reste, un nombre incalculable, tout autour de ce dernier, mais le premier a disparu. Brisé. Par Quinn. Parce que si au départ, tu te jouais d’elle, Arya, tu t’es finalement laissée emporter par sa douceur, sa sensibilité, sa sincérité. Tu t’es finalement laissée emporter, et malgré tout, t’essaie de ne pas la blesser. Tant de choses qu’elle ne sait pas exprimer. Qu’elle ne sait pas expliquer. Et de ce fait, elle ne peut pas en vouloir à sa mère d’avoir une telle réaction, parce qu’elle n’est pas capable de trouver les bons mots pour lui parler. - Je sais que tu en serais heureuse. Mais moi je ne peux pas. Et je t’explique simplement pourquoi tu n’as jamais entendue parler d’elle. Simplement parce que tu essaie de ne pas y donner d’importance, Arya. Tu essaie. Et alors que Cassey semble faire un pas à son tour, l’étudiante se décale pour lui laisser un peu de place à côté d’elle, écoutant attentivement ses paroles. - Je ne vois pas quel est le problème à être comme toi… Mise à part le fait que tu es réac… Qu’elle rétorque, dans l’unique but de la taquiner. Elle le pense sincèrement, elle aime sa mère, plus que tout, et au-delà de l’amour, elle l’admire aussi énormément. Elle l’admire pour ce qu’elle est et pour la manière dont elle a su l’élever. Et c’est bien là quelque chose qui ne changera jamais. Et à sa question, finalement si soudaine, elle ne peut que lâcher un rire, un vrai, mi gênée, mi amusée. - Maman ! Elle la reconnait bien là, Cassey. A mi-chemin entre une mère et une meilleure amie. - Nous n’en sommes pas encore là… Tu voudras un compte-rendu, peut-être ? Tu n’en es pas encore là, Arya. Pourtant, l’idée se faufile désormais dans ton esprit. Te demandant si, au fond, t’en es vraiment capable.

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{ Got a secret, can you keep it ? }
crédit/ tumblr ☆ w/@Arya Warren

Depuis toujours, toutes les deux, elles s’entendent sur tout. Qu’il s’agisse de musique ou bien de littérature, du choix du film pour la soirée ou bien de ce qu’elles vont commander à manger, elles ont les mêmes goûts. Les mêmes envies. Les mêmes instincts. Elles n’ont pas le même tempérament, indéniablement. Quand l’une est le feu, l’autre est l’eau, assurément. Mais elles se rejoignent dans toutes leurs préférences. Alors, non, elle ne pouvait pas imaginer qu’Arya puisse un jour être attirée par les femmes. Elle ne l’a jamais envisagé, c’est évident qu’elle est déroutée. Mais elle est encore plus perturbée par l’âge de cette femme. Par tout ce qui pourrait les séparer, tout ce qui aurait dû les séparer. Elle a certainement besoin de temps pour encaisser. Mais cela ne signifie absolument pas qu’elle préfère imaginer sa fille toute seule, fermée à l’amour, fermée à toute possibilité de s’ouvrir aux autres. Peut-être qu’Arya veut juste la rassurer sur son état d’esprit, mais en réalité, ses mots ne font que l’inquiéter. Lui faire entrevoir, aussi, la possibilité qu’elle se soit tournée vers une relation impossible précisément parce qu’elle est impossible. Et tu réalises qu’elle te ressemble, plus encore que tu le croyais. Bien plus encore que tu ne le voulais. Elle redoute plus que tout que sa fille puisse avoir des choix aussi catastrophiques que les siens, une vie amoureuse aussi tumultueuse que la sienne. Elle préférerait largement qu’elle soit heureuse et amoureuse… même avec quelqu’un qu’elle n’approuve pas. Sans un mot, Cassey reste silencieuse. Aucune réponse ne sort de sa bouche, simplement parce qu’elle a l’impression qu’elle n’a de toute manière pas la possibilité d’en dire davantage. Elle se sent frustrée, blessée un peu aussi de voir sa fille aussi fermée à l’idée d’en parler, même avec elle. Mais, plus que tout, comme une mère, c’est l’inquiétude pour son enfant qui prime. C’est la peur de la voir souffrir. C’est l’envie de la savoir heureuse et épanouie. Un faible sourire se dessine sur ses lèvres devant la taquinerie d’Arya avant qu’elle ne se blottisse pratiquement dans ses bras. – Le problème d’être comme moi, c’est de s’empêcher d’être heureuse avec quelqu’un... déclare-t-elle doucement avant de glisser sa main dans la sienne. Elle y dépose un tendre baiser, tentant d’oublier ses tortueuses pensées. C’est pour alléger la situation, mais aussi faire un pas devant cette nouvelle relation, qu’elle en demande davantage à sa fille. Aussitôt reprise, comme si c’était elle, la gamine. Un petit rire s’échappe des lèvres de la mère en même temps que celui de la fille. – Mais quoi, je n’ai jamais essayé, je te signale ! Elle est heureuse de se sentir un peu mieux, comme, reconnectée avec elle. À nouveau, comme sa meilleure amie, pas seulement sa mère. – Je veux tout connaître de ta vie, Arya. Le meilleur comme le pire. Elle la serre tendrement contre elle. – Je veux que tu saches que je te soutiendrai toujours… quoi qu’il se passe. Parce que cela lui semble important de le dire, après une réaction qui peut en faire douter. Important de lui rappeler, combien elle peut l’aimer.