every time you hurt me. (adama)

- every time you hurt me
the less that i cry -

— @adama sparks-hope

Besoin d’air. Besoin de sortir. Besoin de vivre, après frôlé la mort. Besoin d’adrénaline, pour oublier la sensation de sentir son corps partir. De sentir son esprit divaguer. Loin, trop loin, dans les méandres de son passé. Besoin de se prouver que rien n’a changé. Besoin de prouver que son corps peut toujours danser. L’agression, la froideur du béton, les coups qu’elle sent encore s’abattre sur elle et les souvenirs pourtant absents. Souvenirs qui ne réapparaitront peut-être jamais, disent les médecins. Peut-être par brides. Peut-être dans longtemps, très longtemps, trop longtemps pour que cela puisse avoir une quelconque importance. T’as oublié les derniers mois de ta vie, Opale, mais t’as pas oublié le plus douloureux. T’as pas oublié l’image de ta maison en feu. T’as pas oublié ces années en foyers. T’as pas oublié que ton âme est détraquée. C’est ce qu’elle est, après tout, détraquée. Folle. Borderline. Dépressive. Les mots qui transpercent son être depuis bien trop d’années maintenant. Bien trop pour qu’ils puissent être effacés, ces mots. Et c’est vers Adama qu’elle s’est tournée, ce soir. Adama, elle n’est assurément pas celle avec qui il est bon de parler. Elle n’est assurément pas celle qui lui veut du bien, pas celle qui peut l’aider. Au fond, tu te demandes vraiment si elle t’aime, Adama. Si elle tient à toi, ne serait-ce qu’un petit peu. Mais tu te sens comme enchaînée à elle, comme liée à elle. Encore un tour de son esprit malsain. Un subterfuge qui la pousse à s’accrocher à cette relation à la fois explosive et implosive. A cette amitié qui n’en est pas vraiment une. A ces sentiments toujours plus noirs qu’elles partagent. A l’étincelle toujours présente avant l’explosion. Elles foulent le sol d’un des clubs les plus branchés du Queens effervescent, s’adonnant aux multiples péchés que le monde de la nuit peut bien avoir à offrir. Peut-être que ce sera plus facile d’oublier, Opale. Peut-être que ce sera plus facile d’oublier ce qu’ils savent tous. T’as été agressée.  Victime de tes propres maux. Victime de tes crises qui t’entraînent dans les pires endroits. T’as été agressée, et t’es plus complètement bien, t’es plus complètement toi. - On se prend un autre verre ? Qu’elle lâche à Adama, se laissant emporter sur la piste, au rythme de la musique. Elle extériorise. Elle évacue, tout ce qu’elle ressent. Toute cette folie grandissante. L’insécurité qu’elle souhaite faire disparaître. Et Adama, elle a vécu une expérience similaire. Traumatisante. Elle a vécu quelque chose que seules des filles comme elles peuvent comprendre.

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— @adama sparks-hope

Aimer. Être aimée. Elle n’est pas certaine de savoir réellement ce que c’est, Opale. Elle n’est plus certaine de savoir réellement ce que c’est. Elle a été aimée, autrefois. Elle a été aimée plus que tout, et pourtant, à cette époque, elle ne l’a jamais cru. L’amour inconditionnel d’une mère, l’amour éternel d’un père, l’amour taquin d’un frère. Elle a été aimée, plus que jamais, mais elle n’a pas vu. La maladie l’a empêché de voir, l’a empêché de croire. Et puis, aimée, elle ne l’est plus vraiment. Mais il y a Adama. Et Adama, elle l’aime, Opale. Adama, elle est sa meilleure amie, depuis des mois maintenant. Adama, elle est cet être avec qui elle entre en fusion. Cette personne de qui elle est entièrement dépendante. Tu pourrais pas vivre sans elle, Opale. Tu le sens. Tu le sais. C’est juste là, dans tes tripes, dans ton cœur. Elle est la seule capable de lui donner des ailes, mais aussi la seule capable de les lui couper. Peut-être parce qu’avec Adama, au fond, elle ne se préserve pas vraiment. Il y a cette distance qu’elle ne maintient pas. Elle se montre, dans ses pires états. Omettant simplement de lui préciser que les crises qu’elle inflige parfois découlent tout droit de la maladie mentale dont elle est en proie. Elle ne juge jamais, Ada. Elle la laisse être elle. Elle la laisse être elle, aussi folle soit-elle. Aussi excessive se comporte-t-elle. T’es hors de contrôle, tout bonnement, quand t’es avec elle. T’es hors de contrôle tout le temps, mais en sa présence, tu ne cherches pas à le maîtriser. Un rire échappe ses lèvres, alors qu’elle acquiesce d’un signe de tête en regardant les garçons repérés par son amie. - Ok, mais le blond est pour moi. Opale, elle est ce genre de fille, séduisante et séductrice. Le genre de fille qui prend ce qu’elle peut prendre avant de disparaître. L’apparence d’une mante religieuse, simplement pour ne pas montrer combien elle est fragile. Simplement par peur d’être rejetée, si elle se montre telle qu’elle est réellement. - T’es prête à entrer en action ? Elles sont semblables à ce niveau. Elles sont identiques. Et pourtant, les soirées se terminent toujours de la même façon, elles ne supportent pas d’être séparées.

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— @adama sparks-hope

Elle est comme une tempête dans sa vie, Ada. Sa relation avec elle ne ressemble en rien à celle qu’elle s’accorde avec les autres. Il y a toujours ce besoin, entre elles, d’aller plus loin. Toujours plus loin. Que ce soit à travers des rivalités mal placées, des jalousies fréquentes, des excès de colère ou d’amour. Il y a toujours quelque chose de plus, avec Adama. A chaque soirée, à chaque moment qu’elles partagent, toutes les deux. Et ce soir encore, il y a quelque chose de plus. Quelque chose qu’Opale aurait pu prévoir, cette rivalité au sujet des deux garçons juste en face d’elles, installées en couloir. Et t’en as rien à faire, de ces garçons, Opale. Tu sais qu’elle n’en a rien à faire non plus, Adama. Tu sais que ce qui l’intéresse, c’est entrer en compétition avec toi. C’est quelque chose qu’elle ne comprend pas forcément, Opale. Quelque chose qu’elle ne comprend pas, parce qu’elles n’ont rien à s’envier, l’une à l’autre. Parce qu’elles sont plutôt complémentaires, au fond. C’est quelque chose qu’elle ne comprend pas, et pourtant, chaque fois, elle rentre dans le jeu d’Adama. Chaque fois, elle se laisse entraîner, guider, un peu plus encore dans cette relation qui n’a absolument rien de sain. - Attends, on est d’accord qu’il t’intéresse simplement parce qu’il m’intéresse ? Qu’elle lâche, plantant finalement son regard dans le sien, avec arrogance. L’étincelle brille, au fond de ses yeux noisette. Elle cherche à comprendre. Elle cherche à comprendre ce qu’elle cherche, au fond. Ce qu’elle veut réellement. - Donc… Si je te dis que c’est le brun, qui m’intéresse finalement, t’en penses quoi ? Elle se mord la lèvre en regardant son amie, impatiente d’avoir une réponse. Parce que, peu importe ce qu’Adama dira, elle est certaine de mettre le doigt que quelque chose. Quelque chose de beaucoup trop fort, entre vous, Opale. Le sentiment d’identification et la fois de de rivalité, l’amour et la rancœur, ambivalence constante entre ce que vous ressentez et ce que vous montrez.

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— @adama sparks-hope

Son amitié avec Adama, elle ne ressemble à aucune autre. En réalité, elle pourrait presque se demander s'il s'agit vraiment d'une amitié, Opale. Si elle ne tenait pas autant à la brune, ce serait certainement la question qu'elle se poserait, inlassablement. Parce qu'une amitié, ce n'est pas chercher à rabaisser l'autre. Une amitié, ce n'est pas chercher à écraser l'autre. T'as peut-être l'esprit déglingué, mais tu le sais, Opale. Tu le vois, tu le sens. Avec Lilith, avec Sam, avec Aquila, avec Ella, ces personnes qui, d'une façon ou d'une autre, cherchent toujours à t'apporter le meilleur. Peut-elle en dire autant d'Adama ? Elle n'en est pas si sûre. Elle n'en est pas si sûre, et pourtant elle reste là, accrochée à elle comme une putain de sangsue. Elle sait, elle sait bien qu'elle n'est pas bonne pour elle. Elle sait bien que cette relation ne mène nul part. Mais elle est là, parce que dans ses pires moments, ses plus sombres instincts dévorent les filles comme elle. Les princesses qui pensent dominer le monde, simplement parce qu'elles se sont retrouvées un peu gâtées par la nature. Ce qui n'est pas ton cas, Opale. Parce que t'as pas été gâtée, toi. T'as surtout morfler, encore et encore, et chez toi, il n'y a rien à envier. - Peur de perdre ? Tu es une petite joueuse. Qu'elle lâche, sourire aux lèvres et clin d'œil jeté en direction d'Adama. Elle regarde un peu autour d'elle, scrute le bar, avant de reprendre la parole d'un ton assuré. - On va monter un peu le niveau. Je veux la fille, là-bas. Elle la montre du doigt à Adama, tout en reprenant. - Ça ne me ferait pas de mal de guérir dans les bras d'une demoiselle... Elle sirote son cocktail, Opale, n'ayant jamais caché sa pansexualité. Et puis, il y a peut-être un peu de vrai dans tout ça, Opale. Avec ce qui t'arrives, l'agression, t'as peut-être pas envie de passer la nuit seule. T'as peut-être pas envie de retourner ton esprit toute la nuit. De torturer ton esprit toute la nuit.

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— @adama sparks-hope

Elle pique, Opale. Elle pique exactement où il le faut. Mais après tout, elle aime ça, Adama. Elle se plait à l’enrager, elle se plait à la briser, parce que plus la chute sera grande, plus il y a de chance pour qu’elles se retrouvent ensemble. Parce que tu le sais, au fond, Opale, vous n’avez rien en commun. La princesse aux allures démoniaques qui n’ose même pas dire non à papa et maman, quand toi t’es Perséphone au visage d’ange, capable de détruire tout ce que tu touches. Vous êtes différentes, oui, et il n’y a qu’en sombrant complètement que vous vous trouverez vraiment. Elle est titillée, Adama. Elle le voit, elle le sent. Elle est titillée parce qu’elle n’est plus la grande maîtresse du jeu. Plus encore, parce qu’elle se retrouve face à ses propres limites. Et ne serait-ce pas une pointe de jalousie, qui transparait sur son visage ? Ne serait-ce pas une pointe de jalousie qu’elle laisse s’échapper de ses lippes, lorsqu’elle lui demande pourquoi est-ce qu’elle ne viendrait pas guérir dans ses bras. Le sourire au bord des lèvres, la gymnaste s’approche un peu de son amie, caressant doucement ses cheveux, puis son cou. - Oh chérie… On sait toutes les deux que les femmes, ce n’est pas ton truc… Non, elle préfère allumer les garçons, Adama. Et toi, Opale, qu’est-ce que tu fais ? T’as envie de la troubler, t’as envie de l’enchanter. T’as envie de l’emmener sur un tout autre terrain, sur le tiens. - Même les plus jolies comme moi… Son regard se plante dans le sien et elle ne faiblit pas. Sa main reste là, posée contre son cou, ses doigts s’agitant contre sa peau. Et son esprit malade s’aventure à imaginer ce qui pourrait arriver, ce que cela pourrait donner, elle, Adama. Son esprit malade s’évapore alors qu’elle sait, pourtant qu’assurément rien n’est réel. Il n’y a rien de réel, entre vous, Opale. Rien de sincère. Rien de plus que de malsains enfantillages. Rien de plus qu’Adama qui se fiche de toi, et toi qui te plait à la consumer. Peut-être qu’elle est la seule personne capable d’appuyer sur ce bouton, la seule capable de déclencher la tornade Adama. Celle qui sommeille, celle qui s’endort, bien loin des battements de son cœur.