every time you hurt me. (adama)

- every time you hurt me
the less that i cry -

— @adama sparks-hope

Le terrain est glissant, dangereux. Elle le sent. Elle le sait. Et elle ne recule pas pour autant, Opale. Elle s’y aventure tout de même. Elle s’y aventure en sachant pertinemment qu’elle joue avec le feu. Parce qu’elles n’ont pas ce genre de sentiments, l’une pour l’autre. Parce qu’elles n’ont jamais eu ce genre de sentiments, l’une pour l’autre. T’as pas de sentiments tout court, Opale. Tu mets un mouchoir sur tes émotions, parce qu’elles sont bien trop violentes. Parce qu’elles te brisent, chaque fois.  Elle préfère se glisser dans les lits, Opale. Profiter des moments les plus simples, les instincts les plus primaires, les plaisirs de la chair. Tout ce qu’elle est capable d’accepter, tout ce qu’elle est capable d’éprouver. Parce qu’après tout, qui pourrait bien l’aimer ? Qui pourrait bien s’enticher d’une âme brisée ? D’un esprit malade et torturé ?
Adama, elle ne fait pas exception. Elle ne fera jamais exception. Elle s’amuse d’elle, se nourrit de cette amitié malsaine, de ce qu’elle peut bien tirer d’elle. Elle s’amuse d’elle, mais elle ne sait rien. Elle ne connait rien du mal qui la ronge. Elle ne connait rien de tout ce qu’elle a pu vivre. Et c’est certainement mieux ainsi, parce qu’elle ne prendrait certainement la fuite, Adama. Elle prendrait la fuite, si elle savait. Si elle découvrait la vérité, si elle voyait le danger. Parce qu’Adama, au fond, elle ne s’intéresse pas vraiment à toi, Opale. Seulement à l’image que tu renvoies. T’en es persuadée, mais ça ne t’empêche pas de l’aimer. Et elle acquiesce finalement, petit sourire au coin des lèvres, la malice traversant son âme. - On dira que j’ai gagné, alors. Et la frustration gagne le cœur de son amie, fait qu’elle ne parvient même plus à cacher. Parce qu’elle passe son temps à s’entourer de faux semblants, Adama. Opale, elle, elle n’a pas à faire semblant de quoi que ce soit. Parce que personne ne compte sur elle. Parce que personne n’attend rien d’elle. - Je veux bien dire égalité puisque tu m’offres un verre. Et encore un sourire. Un sourire qu’elle lui envoie, cette fois. Un sourire qu’elle lui envoie, directement, cette fois. Le shot qu’elle avale, en quelques secondes seulement, soupirant. - Il n’y a que ça de vrai. L’alcool. Tu te détruis, Opale. T’es beaucoup trop faible pour te mettre dans de tels états, et pourtant, tu ne peux pas t’en empêcher.

- every time you hurt me
the less that i cry -

— @adama sparks-hope

Elle ignore. Elle ignore pourquoi est-ce qu’elle prend tant de plaisir à se laisser entraîner par ce petit jeu, avec Adama. Pourquoi est-ce qu’elle prend tant de plaisir à la torturer et à se faire torturer à son tour. Pourquoi est-ce qu’elle prend tant de plaisir à se détruire, toujours un peu plus. Et peut-être que c’est ce que tu cherches, au fond, Opale. Peut-être que t’as juste envie de te brûler, toujours un peu plus. A cause de la maladie ? A cause de toi, tout simplement ? Tu n’as pas la réponse à cette question. Tu n’as plus la réponse, parce que cette maladie, désormais, c’est toi. Il ne peut y avoir que cela. Que ce besoin massif de détruire. Parce qu’elle a vécu, beaucoup trop vécu, Opale, pour se complaire dans cette superficialité et ces petites batailles. Elle a beaucoup trop souffert, pour se laisser dévorer par la présence d’Adama. Mais elle reste, pourtant, toujours. Elle reste, parce qu’une partie d’elle l’apprécie réellement. Parce qu’une partie d’elle cherche à croire qu’elles sont véritablement amies toutes les deux. Et tu vois qu’elle n’est pas comme les autres, pas aussi vraie que Lilith avec toi, pas aussi sincère qu’Ella, pas aussi protectrice que Sam. Mais t’as envie de croire qu’elle est sincère. T’as envie de croire, un peu, que votre amitié n’est pas qu’une illusion. Sincère, même si elles sont différentes, toutes les deux. Dans deux mondes diamétralement opposés. Deux vies qui ne seront jamais croisées. Et la question de la brune n’en est qu’une preuve supplémentaire. Alors elle avale un second shooter, juste avant de lui répondre au sujet des femmes. Femmes qu’elle aime tant. Femmes qu’elle désire tant. - Avec une fille, c’est… Il y a quelque chose de plus sensuel, de plus fort et aussi plus doux à la fois. Sourire aux lèvres, elle réalise qu’elle ne connait rien, au fond, Adama. Cloisonnée dans cet univers illusoire qui est le sien. Et peut-être que tout ce qu’elle attend, c’est vivre. - Mais pour avoir eu l’expérience des deux, à beaucoup trop de reprises, je ne saurais toujours pas dire ce que je préfère. Un rire qui s’envole dans les airs, lorsqu’elle pense à toutes ses conquêtes. Parce qu’elle plait aux femmes autant qu’elle plait aux hommes, assurément, Opale. Mais les femmes et les hommes lui plaisent tout autant, elle se perd entre les courbes délicatement féminines et les muscles incontestablement masculins. Cherchant la sensation d’amour, à travers leurs bras, à travers leurs lits. Cherchant la sensation d’amour que tu ne penses pas pouvoir trouver un jour. Parce que tu ne mérites certainement pas d’être aimée, Opale.