Sujet: (LAS VEGAS) very bad trip. {Joaniel} Dim 5 Jan - 18:58
Very bad trip.
We were on a break.
C'est une douleur lancinante qui te traverse le crâne, qui te tire du sommeil. C'est une nausée fulgurante qui te pousse à te redresser. Trop vivement. Tu geins de douleur en portant tes paumes à tes tempes dans l'espoir vain d'atténuer cette sensation insupportable.
Tant bien que mal, tu te redresses davantage pour te mettre en position assise. Et pour découvrir l'étendu du bordel qui t'entoure. A ce niveau là, ce n'est plus réellement de bordel dont il s'agit. Mais de bien pire encore. La chambre ne ressemble plus à une chambre. Du tout. Le matelas sur lequel tu reposes n'es plus sur son sommier. Son drap housse traîne étalé sur le sol et semble servir de nappe pour pique-nique alors que dessus, traînent un tas d'aliments plus ou moins reconnaissables. Tu n'as vraiment pas envie d'en voir plus. Mais ton regard est quand même en train de traîner ici et là. Pour constater toujours plus le chantier que vous avez mis là dedans. Et le pire dans tout ça, c'est que tu ne gardes pas le moindre souvenir de cette nuit toute entière. Mais au vu des bouteilles vides qui traînent dans tous les coins, vous avez bu. Énormément, beaucoup trop, démesurément bu. En témoigne également la nausée qui t'offre quelques sueurs froides et qui fait perler quelques gouttes salées à tes tempes. Finalement ton regard se pose sur la belle endormir à tes côtés. A certains endroits stratégiques de son corps, sa peau de porcelaine est recouverte de marques plus ou moins bleutées. De toute évidence, vous n'avez pas fait que boire. Sans trop de surprise à vrai dire. Quant à toi, plus tu retrouves ta pleine conscience, plus tu réalises les douleurs autres que celle qui continue de te vriller le cerveau. Tu les sens les lacérations sur ta peau qui te confirment que Joanne n'a pas été en restes et s'est largement vengée sur toi.
Tu resterais bien là pour prendre tranquillement le temps de la contempler ou, à défaut, pour la réveiller et voir avec elle ce que vous allez bien pouvoir faire du bordel que vous avez mis dans cette pièce. Mais ton corps te trahit et t'obliges à te lever et à filer dans la salle d'eau en un rien de temps. T'as tout juste le temps de te pencher au dessus des toilettes, que tu libères le trop plein que ton corps n'a pu supporter. Tu jures, pestes, râles de douleur mais achèves au moins de te soulager un tant soit peu. Pas de quoi calmer la douleur qui continue de te vriller le crâne, certes. Mais un bon début quand même. C'est en te penchant au dessus du lavabo pour t'asperger le visage d'eau, que tu croises ton téléphone. Qui t'indique l'heure bien avancée. Tu jures encore mais prends quand même le temps de te laver les dents et de prendre une douche rapide, avant de rejoindre Joanne dans la pièce, un verre d'eau à la main. Toujours le mal de crâne mais un peu moins la sensation de flotter et de tanguer dangereusement. Joanne ? Que tu tentes de la réveiller en posant le verre sur la table de nuit. Pas trop loin d'elle pour qu'il soit atteignable si elle parvient, à son tour, à sortir de son sommeil qui te semble bien profond. Joanne ? Seconde tentative alors que tu cherches bêtement tes fringues dans le bazar ambiant. Ce qui semble être une tâche pour le moins compliquée et périlleuse. Tu ne manques pas de glisser en flanquant le pied dans ce qui semblait être un gâteau.
Tu jures encore, tu jures non stop. Alors que tu sens battre ton coeur dans tes tempes et ton cerveau vibrer dans ton crâne. T'aurais mieux fait de penser à ramener des médoc pour le cas où une cuite de ce genre venait à te prendre par surprise. Mais tu penses jamais à grand chose Gabriel. T'es toujours tellement dans l'instant présent. Et là, t'as été bien trop occupé à te réjouir à l'idée de ce week-end avec Joanne, pour être capable de penser à quoi que ce soit. Tu voulais juste profiter un maximum. Tu ne pensais pas aux possibles conséquences. Tu ne pensais surtout pas boire autant. Joanne ? A mon avis on f'rait mieux de ranger un peu avant d'rendre la suite. Que tu marmonnes tant bien que mal, quand tu l'entends remuer. Et, tu l'espères, commencer à émerger quelque peu. Toi, tu viens enfin de mettre la main sur un boxer et un jean que tu as vite d'enfiler. Tu prends ensuite le temps de souffler un bon coup. C'est ça ou faire un second tour au dessus des chiottes. Ce qui pourrait bien te coûter un surplus d'énergie que tu ne penses pas le moins du monde avoir encore en stock. Nouvelles gouttes de sueur, tu ouvres la fenêtre en grand pour tenter de trouver un peu d'air frais à l'extérieur. Mais Las Vegas n'a pas grand chose de ce genre à t'offrir. Et surtout pas à cette heure avancée de la journée, avec le soleil bien haut dans le ciel. Il te faut prendre le temps d'inspirer et expirer longuement, avant de parvenir à pivoter de nouveau pour reporter toute ton attention sur Joanne. J'ai aucune idée d'c'qu'on a foutu cette nuit p'tain. Que tu parviens, non sans mal, à cracher alors que tu continues de lutter de toutes tes forces contre la nausée. Tu n'es pas bien certain que les souvenirs soient si importants que ça, à ce stade là.
Tout ce qu t'espères, c'est que vous n'avez pas répandu tout ce bordel, de partout où vous êtes allés. Tu te souviens que vous avez commencé à boire en vous rendant au casino. Et que vous avez ensuite échoués dans un bar pour continuer. Entre deux étreintes que vous vous êtes offertes dans les toilettes. Impossible de te rappeler si le bar se trouvait dans l'hôtel, dans le casino, ou carrément ailleurs en ville. De même pour les fameuses toilettes. La seule certitude, c'est que vous avez beaucoup trop bu pour que le réveil soit supportable. T'es carrément en galère alors que ton estomac a tout l'air de vouloir se venger. A se tortiller dans tous les sens pour se lamenter toujours plus et te reprocher ce que tu lui as fait. Tu ne le comprends que trop bien. Toi aussi tu t'en veux un peu. D'autant plus que tu n'es pas du genre à boire autant d'ordinaire. T'as bien trop peur de toutes les confessions que tu pourrais éventuellement faire, sous le coup de l'ivresse. De tout ce que tu pourrais bien révéler de toi. Forcément trop. Personne ne te connait vraiment et pour le bien de tout le monde, il est préférable que ça reste ainsi. Pour des raisons qui te paraissent évidentes à toi. Y'a un verre à côté d'toi si tu veux. Que tu trouves quand même, encore, la force de souffler. Alors que t'es également, au passage, en train de craindre les souvenirs qu'elle pourrait elle même avoir gardé de cette nuit tout entière. C'est idiot. Tu le sais. Et tu t'en veux un peu pour ça. Tu devrais plutôt t'inquiéter de savoir si elle est dans le même état physique que toi. A savoir, déplorable. Et l'idée de devoir prendre l'avion en te trouvant dans cet état, ne te dit franchement rien qui vaille et ne te plait absolument pas. Ca va être un pur calvaire, ni plus ni moins. Et surtout, le trajet retour sera nettement moins amusant que le trajet pour venir. Pour des raisons évidentes. Le retour à la réalité va être au moins aussi difficile que ce réveil dans un piteux état, au milieu d'un bordel sans nom.
Sujet: Re: (LAS VEGAS) very bad trip. {Joaniel} Lun 6 Jan - 6:54
very bad trip
Gabriel - Joanne
«Une séparation est pire que la mort : la mort met fin à nos souffrances, la séparation les fait naître» thomas jefferson
C'est doux, c'est comme un rêve. Il y a sa main dans la tienne, son sourire qui ne quitte pas son visage. Tes yeux sont rivés sur lui, tu l'bouffes du regard. T'es bonne qu'à ça de toute façon. Parce que tu t'en es rendue compte Joanne pas vrai? C'est pas une connerie. C'est bien vrai. T'es amoureuse. Ça crève les yeux, même les tiens. Tu peux le voir maintenant. T'aimerais pouvoir lui dire, mais lorsque t'ouvres la bouche les mots ne sortent pas. Tu t'étrangles à force d'essayer, t'en griffes comme pour te libérer d'une invisible étreinte. Mais rien y fait. Tu sombres. Et petit à petit, la lumière s'éteint.
Lorsque tu ouvres les yeux, ton crâne vibre avec une force de tous les diables. Si bien que tes paupières se referment aussitôt et un grognement sonore se fait entendre. Ton mauvais rêve s'évapore petit à petit, mais faut dire que la réalité ne te fait pas bien plus envie. Les draps dans lesquels tu reposes sont chauds, trop. T'as l'impression de cuire comme si t'étais dans un four mais dès lorsque tu t'en défais, ta peau se met à frissonner. Ton épiderme s’électrise douloureusement, juste de quoi te faire saisir avec fermeté les draps drôlement humides. T'ignores si t'as de la fièvre ou bien si vous avez tous les deux rendu l'âme cette nuit mais tu ne te sens clairement pas bien. Puis faudrait que quelqu'un te dise pourquoi ta tête te fait si mal bordel que quelqu'un baisse la luminosité du soleil parce que là c'est tout bonnement pas supportable. Tu grondes, ton corps endolorit attrapant un oreiller pour te le coller contre ta chevelure de feu toute emmêlée. Pourquoi t'entends les choses de façon décuplée? Pourquoi t'as l'impression que le monde tangue autour de toi comme si t'étais à bord d'un putain de rafiot? T'as aucune idée de ce qu'il peut bien se passer, mais les choses sont clairement difficiles pour l'instant. Sans oublier cette voix masculine que tu connais si bien tentant de te tirer avec force des bras de Morphée. Mais pourquoi tu fais ça Gaby tu vois pas que la position latérale de sécurité est-ce qu'il y a de mieux pour moi là? Bordel qu'est-ce qu'on a fait cette nuit? T'as voulu essayer la lobotomie c'est ça?
T'es pas du genre grognon au réveil, mais là c'est une toute autre paire de manches. T'as clairement l'impression d'être passée sous un bus, un train, d'avoir été jetée d'un avion et d'avoir été repassée sous un rouleau compresseur. Rien que ça. Et d'où elle vient cette sensibilité auditive?! T'as sacrément dû abuser sur la picole hier soir pour te retrouver dans un tel état. Tu tiens bien l'alcool pourtant, mieux que certains des gars de la bande sans donner de noms. Mais t'as tellement l'habitude de te perdre dans le whisky que ce dernier ne te fait plus vraiment d'effet. Généralement, la terre tourne pas autant lorsque tu t'éveilles. Au pire tu te tapes une migraine de mort, mais de là à avoir le cerveau liquéfié et le cœur au bord des lèvres non faut dire que tu t'es pas sentie aussi mal depuis très très longtemps. T'aimerais vraiment que les battements de ton palpitant cessent de s'exciter autant au passage, ça serait plutôt sympa. Mais rien n'y fait. T'as beau essayer de respirer lentement, de fermer les yeux et de resombrer dans le sommeil rien n'y fait. La nausée est trop forte et tu ne calcules très clairement pas grand chose. T'entends qu'un verre d'eau se trouve à proximité, il ne t'en faut pas plus pour te pousser à te redresser avec toutes les complications du monde. Tu fais tout valdinguer sur ton passage. Coussins, couettes alors que tu t'assieds enfin, la mine pâle et légèrement verdâtre. T'aurais pas dû te relever si vite, si bien que des paillettes se mettent à danser devant tes prunelles qui tentent tant bien que mal de se faire à la luminosité bien trop éclatante de votre suite d'hôtel. Nouveau grondement. T'es pas capable d'aligner un mot ou quoi que ce soit. Tu te contentes de laisser ta main valdinguer contre la table de chevet non loin. Merci, pour le verre d'eau Gabriel. Même si j'suis franchement pas en capacité d'te l'articuler.
Il y a ta vue qui s'ajuste secondes après secondes. C'est contrariant, douloureux mais tu te fais rapidement à la scène de chaos s'offrant à toi. Putain mais qu'est-ce que vous avez bien pu branler tous les deux la nuit dernière pour foutre un bordel pareil? T'es incapable de te souvenir de quoi que ce soit, t'as bien trop le système nerveux en ébullition pour ça. Ta matière grise ne demande qu'à s'échapper par tes oreilles alors retracer le parcours de votre nuitée d'enfer ne te semble pas être ta pré-occupation première. D'abord soulager ton gosier, ensuite t'aviseras. Surtout en fonction d'ton estomac. Tes phalanges tatillonnent avec maladresse. Manquent de peu de renverser le verre frais contre lequel elles viennent taper. Mais tu sauves le coup et le portes difficilement à tes lèvres gercées. Ta bouche est sèche, ta gorge est sèche. Tu manques très clairement de te momifier à cause d'absence d'eau dans ton organisme si les choses continuent à ce train là. Tu te soulages sans plus attendre, avalant de longues rasades de flotte pour hydrater tout ça. Tu regardes un peu le bordel environnant et cette fois tu fais attention en reposant le verre vide contre le bois non loin de toi. Tes doigts flirtent un cliché, comme un polaroid retourné. Intriguée et surtout en quêtes d'indices quant au déroulement de ta soirée tu viens saisir le papier glacé entre tes doigts fins. Franchement ça peut pas être si terrible que ça pas vrai Gab? Au pire c'est quoi, toi qui me tiens les cheveux pendant que je vomis mes tripes dans un pot de fleurs? Toi à moitié dénudé dans une partie de strip-poker illégale?
Tu retournes le cliché et là t'es aussi désemparée qu'une biche à une fraction de seconde de se faire percuter par un camion sur l'autoroute. Un battement de cœur manque de te faire tourner de l’œil, ta trachée se resserre de façon dangereuse. La panique te gagne, tu tentes tant bien que mal de te défaire de ce lit duquel tu chûtes maladroitement. Dans des mouvements brusques, c'est sur le sol que tu t'écrases. Grondement de douleur s'échappant de ta poitrine alors que tu relèves avec difficulté. Tu te traînes ensuite jusqu'à la salle de bain dans une suite de rapides enjambées, vraisemblablement sur le point d'être réellement malade. L'envie de vomir est bien trop forte et tu vides le contenu de ton estomac au dessus des toilettes, à genoux contre le sol en tentant de retenir tes mèches défaites d'une main. Ton œsophage te brûle, tes yeux se perlent de larmes salées tant cela te fait mal. Mais putain qu'est-ce qu'il vous a prit de faire une chose pareille?! Dans un élan de panique, tu regardes ta main gauche. Désespérée. Non c'est pas vrai. Vous n'avez pas osé. T'as pas le temps de t’apitoyer sur ton sort qu'une nouvelle secousse vient agiter ton corps. Il te faut plusieurs longues minutes avant de ressortir de cette foutue salle d'eau. Tu titubes jusqu'au matelas, évitant le bordel environnant. Tu manques de glisser sur un pan de robe totalement déchiré. Un coup d’œil à ta peau suffit à te laisser apercevoir quelques tâches bleutées ici ou là. Pas de doutes Gaby, on a merdé sur toute la ligne.
Lorsque tu rejoins à nouveau le matelas tu t'enroules dans la paire de draps afin de recouvrir ton corps agité de soubresauts. Tu douilles sacrément, tu crèves de froid si bien que ta mâchoire claque de façon frénétique. T'es incapable de contrôler quoi que ce soit, ton propre corps ne te répond même plus. "Qu'est-ce qu'on a fait..." Qu't'arrives enfin à aligner. Ton filet de voix est éraillé, faible. Tout ce qu'il y a de plus mal assuré. Tu paniques très clairement alors que les choses te reviennent petit à petit. Comme des bribes de souvenirs, flashs alcoolisés. Il y a eu le casino, puis le bar. Puis un autre bar en ville et ses toilettes pour une partie de jambes en l'air. Une autre partie, mais de billard cette fois-ci. Des plus suggestives, surtout que t'es foutue pas douée. Vous êtes sortis puis vous êtes tombés sur ce couple tout aussi ivre que vous fraîchement marié. "Bordel c'est eux qui nous ont dit que ça serait drôle." Ouais fin merci pour le réveil en tous les cas. T'as de nouveau envie de rendre l'âme alors que t'es éveillée depuis quoi, cinq minutes? Dix tout au plus? Tu te déplaces difficilement jusqu'à ramasser le cliché tombé au sol. Gab lui ne semble pas plus concerné par ta panique soudaine alors qu'à moitié habillé ce dernier semble plus pré-occupé par l'état de la chambre que vos idées de génies de la nuit passée. Ton cul rejoignant le bazar jonchant contre la moquette, tu tends le polaroid en direction de ton tatoué. Le tien, au sens officiel du terme. "J'crois que... J'crois qu'on est genre... Mari et femme." T'aurais jamais pensé dire ça un jour et comme quoi faut jamais dire jamais pas vrai? Car l'anneau à mon doigt et cette photo où on est tous les deux à s'embrasser devant un autel en compagnie d'Elvis semble confirmer ce foutu dicton. Mais ça t'as pas franchement l'air de t'en souvenir non plus, pas vrai Gabriel?