Very bad trip {Rex & Kenny}

l’équipe des gros losers qui se met en marche. d’abord, quand zelda le prévient qu’elle passera à la boîte ce soir, rex ne s’en étonne pas trop. après tout, c’est comme ça qu’il l’a rencontrée. il semble que partout où l’alcool pleut, on y retrouve la blonde frénétique sans parapluie. elle, l’insouciance, personnifiée. elle arrive toujours à le faire sourire, rex. même quand il en a pas envie. c’est qu’elle est toujours si joyeuse, toujours prête à prendre le monde d’assaut, à retourner tout le queens. et même quand on la dégage de son terrain de jeu d’un soir et qu’il se retrouve à la ramasser, ivre joviale jusqu’à chez elle, il ne peut pas s’empêcher de rire avec elle de la médiocrité des boîtes bien trop select du quartier uppé.  ensuite, c’est au tour de kenny de se déclarer présent. au milieu des fils de quelqu’un et des pétasses odieuses, on le remarque comme un cheveu dans la soupe. faut dire que c’est pas vraiment le milieu qui lui sied le mieux. mais avec rex comme gardien des portes, y’a aucun lieu trop cher, trop posh, trop classieux pour les beaux yeux de ken. avec les autres, c’est un videur bien trop sérieux, rex. il recale les gamins, les éméchés et les têtes de cons de façon générale. pour ses potes, c’est autre chose. ils pourraient venir en claquettes et chemises hawaïennes qu’ils rentreraient quand même. de toute façon, pour leur tête de losers, ils peuvent pas faire grand-chose. c’est ce que rex est en train de se dire quand il les voit arriver. kenny et zelda. tous les deux en même temps près de la porte. devant eux, il hausse un sourcil. s’ils s’attendaient à les voir, ils ne les imaginaient pas ensemble. « vous vous connaissez? » c’est ce qu’il leur demande en les inspectant des pieds à la tête. ça va, ils sont plutôt bien habillés et ken est accompagné donc l’autre videur ne devrait pas lui casser les cojones à leur sujet. « z, très belle comme toujours. » dit rex en la regardant. puis il se tourne vers son meilleur pote, changeant de tête. « bon, toi bah… heureusement que tu connais le videur. » il se marre. évidemment, il plaisante. tout le monde sait que kenny mcdonald est le mec le plus bg du queens. « bon les cassos, je vous rappelle les règles : on termine pas mort bourré, on ne se bat pas. (il coule un regard plein de sous-entendus à kenny) on ne vomit que dans les toilettes et on ne drague ni la barmaid, ni le barman, ni le dj. si vous les saoulez, ils peuvent demander à vous mettre dehors. » c’est le problème des boîtes où tout le monde se la pète. au moindre pas de danse de travers, à la moindre remarque peut-être pas assez polie, les messieurs et mesdames fortunés vous balancent dans la rue avec un coup de pied au cul. surtout que c’est pas bien difficile de remarquer que z et ken ne sont pas des habitués du coin. « je termine à trois heures. essayez de ne pas vous faire éjecter d’ici-là. » et dans un sourire, il s’écarte du passage, leur ouvrant le ruban rouge faisant office de barrière.

un bisous de la part de zelda et la conversion prend une tournure un peu étrange. kenny se fait traiter de voyeur, rex hoche la tête pour approuver. il ne sait pas vraiment de quoi il s’agit, mais il certain que c’est la faute de ken. c’est toujours de la faute de ken. ce dernier se défend en mentionnant les habitudes un poil exhibitionniste de zelda. rex n’est pas surpris. bizarrement, tout ce qu’il a appris de la blonde frénétique au cours de ses trois dernières années n’ont été que des indicateurs que la pudeur ne coulait pas de source chez elle. elle était bien trop libérée, bien trop délivrée. apparemment, elle et kenny ne se connaissent pas. il passait juste chez elle pour livrer quelque chose. « ouais, ouais j’suis au courant. » qu’acquiesce rex, un peu moins intéressé par la conversation depuis que plus personne ne mentionnait la culotte de z. il restait quand même un mec bien, faut pas s’y méprendre. lorsque kenny le désigne comme son frère, ça le fait sourire. il ne ment pas. frangins au seul détail d’avoir été couvé dans des utérus différents. rien d’aussi accidentel que la génétique pour faire d’eux des frères. juste les galères communes et les bêtises à l’école à l’origine de tout. « ça c’est parce que je garde l’entrée mon pote. si je rentrais avec vous, y’en a pas une qui poserait les yeux sur toi. » il rigole. ça aussi c’est un autre truc qu’ils ont en commun : des yeux à tomber, un faciès de rêve. bref, des princes de la nuit. faudrait pas les croiser ensemble trop souvent, ce serait le plan à rendre folle toutes les nanas. c’est pour leur bien à toutes – et accessoirement pour le succès de kenny – que rex reste à l’écart bien entendu. qui pourrait résister à cette mâchoire parfaitement dessinée, telle la sculpture d’un dieu grec ? finalement les règles tombent sur la table. toujours les mêmes, jamais respectées évidemment. zelda promet d’essayer de bien se tenir, rex soupire. il sait déjà que ça va se solder en échec absolu. « j’aimerai bien que ce soit comme à l’armée. » répond rex quand kenny le mentionne. « au moins ça voudrait dire que j’ai affaire à des adultes. mais là, devant moi, je vois que deux gosses qui vont très certainement faire plein de bêtises. c’est plus comme une garderie, j’pense. » il se moque d’eux, mais c’est toujours en bon enfant. évidemment, quand on ne participe pas à la fête, on peut au moins prendre plaisir à descendre ceux qui y ont le droit. et puis, c’est un gars de nature raisonnable rex – en général – il fait le malin parce qu’il sait bien que si c’était lui, y’aurait rien – peut-être – à craindre. « bon les losers, les présentations sont faites, c’est cool. essayez de pas vous perdre. j’aimerai bien vous retrouver tous les deux en un seul morceau à la sortie. » ils s’apprêtent à entrer, rex s’écarte pour les laisser passer. la porte se referme déjà sur eux lorsqu’il pense à une dernière chose. « zelda! ne danse pas sur le bar! » le claquement de la porte ponctue sa phrase, il n’est pas sûr qu’elle ait entendu. et même si c’était le cas, il sait très bien qu’elle n’en aurait fait qu’à sa tête. au moins, cette fois-ci, elle aura kenny pour l’accompagner dans ses écarts. c’est sans doute plus fun de jouer les renégats quand on est deux.

les voilà rentrés à l’intérieur et rex reste dehors à les attendre. lui, il poursuit sa soirée comme il en a l’habitude. il recale des gens qui se plaignent en disant que si les deux losers d’avant ont pu rentrer, pourquoi pas eux ? c’est qu’il peut pas vraiment leur donner tord, rex. ils ont raison quand ils hurlent à l’abus de pouvoir et à la corruption. mais l’avantage – le seul – à être videur, c’est qu’il y’a qu’une seule loi et c’est clairement pas celle de ceux qui entrent. alors si rex se prend d’envie à recaler tous les roux pour le simple fait que la couleur de cheveux jure avec son choix de chaussures pour la nuit, il le peut. même si beyonce se pointe, elle devra passer par lui pour mettre les pieds dans le club. c’est pour ça qu’on rencontre tant que de videurs qui se prennent pour des kings dans le métier. avoir du pouvoir, même infime, ça a vite fait de rendre les gens cons. Rex se relaxe un peu. à cette heure, y’a plus vraiment beaucoup de monde qui se pointe alors il a le temps de glander sur son téléphone, de profiter du calme – bien qu’éphémère – d’une nuit tranquille. du moins, jusqu’à ce que dumb and dumber déboulent de l’intérieur du club. zelda semble à peine capable de se tenir droite sur ses talons, restant debout grâce à l’étreinte de kenny. rex soupire. son regard croise celui de son pote, l’air de dire vous me cassez les couilles, les boloss. d’ailleurs, il le dit à voix haute. « vous me cassez les couilles, les boloss. » c’est pas méchant, même pas agacé. c’est lancé sur le ton de la conversation. une observation en soit, que ses cojones, sont en effet, en morceaux. ken fait remarquer à rex qu’il devrait tenir zelda, se déresponsabilisant d’elle en ne la désignant pas comme son amie. « tu l’as vu en culotte. moi non, alors c’est ta pote aussi maintenant. » ne croit pas un mot de ce qu’il vient de dire, mais ça le fait rire. si toutes les filles que kenny a vu en – ou sans – culotte devait rentrer dans son cercle d’amis proches, il serait le mec le plus populaire du queens. manslut, much ? se rapproche du duo, prenant le relais dans le support de z. « si tu me vomis dessus, z, je donnerais ta photo à tous les videurs de toutes les boites de l’état de new york pour que tu sois bannie de partout à vie. » menace très sérieuse pour une fêtarde en herbe telle que zelda. faut bien se montrer ferme de temps en temps. « je peux pas partir maintenant, donc je sais pas ce que je vais faire de toi. y’a une grosse benne à ordures derrière le club, je pourrais t’allonger dedans en attendant. » il ne plaisante qu’à moitié. sincèrement, il ne peut décemment pas la garder au bras jusqu’à ce qu’on le libère et puis kenny n’est pas venu pour jouer la babysitter. c’est toujours rex qui remplit ce rôle. faut croire qu’il a une tête de super nanny ou quelque chose comme ça, parce que lorsqu’il s’agit de déchets ivres morts, c’est toujours lui qui s’en charge. « j’vois qu’il ya personne qui t’accompagne ken. » ajoute rex en se tournant vers son frère. « j’suis déçu de toi, mec. c’est z qui t’as cockblocké ou alors t’es juste pas on top of your game ? » même pas un petit numéro? ça ne serait pas coutume.