all that glitters is no gold (susan)

1/ Elle est née à Anvers le 4 novembre 1969. La Belgique est pour elle un lointain souvenir et pourtant garde un attachement nostalgique à son pays d’origine. 2/ Ainée d’une fratrie de quatre enfants, deux frères, Paul et Stephen et la petite dernière Lise. Une mère irresponsable. Un père receleur d’objets en tous genres et en particulier de diamants. Voilà le portrait de la famille Peeters. Pas génial pour commencer dans la vie hein ? Pourtant Susan a toujours été une enfant sage, studieuse, s’occupant souvent seule de ses frères et sœurs, c’est comme si elle attendait depuis toujours son heure pour vivre une vie meilleure. 3/ Tombée enceinte à 16 ans de son premier amour de lycée, ses rêves de petite fille ont pourtant rapidement été brisés. Ça lui a brisé le cœur, sa plus jeune sœur n’avait que six ans à l’époque, mais elle a choisi de partir de la maison. Quelques diamants volés dans le coffre de son père et elle a refermé la porte de cette vie de misère derrière elle. Direction Paris. 4/ Recueillie dans une maison d’accueil pour mères célibataires tenue par des sœurs, elle a mené sa grossesse à terme. Cet enfant, elle l’aimait plus que tout. Alors elle a choisi d’accoucher sous X pour lui donner une meilleure chance que ce qu’elle pouvait lui offrir. 5/ A la sortie de la maternité, avec le reste de l’argent des diamants, elle s’est payé un billet pour New-York. Tout recommencer. Tout oublier. 6/ En voulant vendre le dernier diamant qui lui restait dans une bijouterie du Queens, elle a rencontré son mari. Christian Hartford. L’amour de sa vie. Ils n’avaient rien en commun et pourtant dès le premier regard, ça a été le coup de foudre entre eux. Au début les Hartford ne voyait pas d’un bon œil cette petite amourette avec cette fille de rue et puis, avec le temps, le charme de Susan a opéré et ils ont fini par la considérer comme leur propre fille. Avec les années l’entreprise familiale n’a plus eu de secrets pour elle, son mari la traitait en égale et lui a tout appris des ficelles du métier jusqu’à la nommer Directrice artistique de Hart-Jewels. 7/ Seule ombre au tableau, elle n’a jamais pu lui donner d’enfant. Ils ont pourtant essayé pendant des années, pour qu’un jour un médecin leur annonce la mauvaise nouvelle. Le premier accouchement de Susan l’avait rendue stérile. 8/ Fin 2016, tout s’effondre. Son mari meurt d’un accident sur leur voilier. Des vents violents l’ont éjecté hors du bateau. Son corps n’a jamais été retrouvé. 9/ Depuis Susan a peur de l’eau, tant qu’elle voit ses pieds dans une piscine ça va, plongez la dans des eaux troubles et c’est la crise de panique assurée. 10/ Refusant de faire son deuil, Susan s’est plongée à corps perdu dans la reprise de l’entreprise familiale de joaillerie, la faisant même prospérer toujours plus. Vrai bourreau de travail, il n’est pas rare de la croiser au bureau après 22h. 11/ Au nouvel an 2017, elle craque. Plus d’un an écoulé depuis la disparition de son mari, l’alcool lui tient compagnie bien trop souvent le soir. La solitude la prend tellement aux tripes jusqu’à ce fameux jour de l’an où elle décide de faire appel à un service d’escort-boy haut de gamme. Son choix s’arrête sur Gabriel. Grand. Fort. Original. En théorie il a tout de l’aventure idéale sans lendemain. Pourtant ça fait bientôt deux ans et elle ne lasse pas du sentiment de liberté qu’elle éprouve quand ils sont ensemble. Que ce soit dans la rue, aux galas de charité où il l’accompagne régulièrement, elle est accroc aux regards désapprobateurs de tous ces gens de la haute, c’est sa revanche. Avant c’était elle qu’on dévisageait au bras de son mari. La   « croqueuse de diamants » était son surnom dans toutes les bouches de ces vipères avant l’accident. Aujourd’hui, au bras de son grand tatoué, elle est fière d’attirer les regards et de tirer les ficelles à sa guise. Dans son cœur jamais personne ne remplacera Christian, mais quand elle est avec Gabriel, le temps s’arrête et elle se sent moins seule. Au fond d’elle, elle a une peur bleue que cette bulle de bonheur éphémère éclate. Alors elle le couvre de cadeaux plus extravagants les uns que les autres. Dernier en date, une Harley Forty-Eight aux sièges gravés des mêmes tatouages que le grand brun. 12/ Depuis l’année dernière, elle a engagé des détectives privés. Ça l’obsède. Elle veut retrouver son enfant. Peu importe le prix, peu importe le temps, elle est déterminée. L’enquête était au point mort depuis plusieurs mois quand on lui a annoncé que son fils est à New York lui aussi. Arthur. Son petit roi. Comment l’aborder ? Comment lui expliquer ? Depuis plusieurs semaines elle le fait observer à distance sans oser briser la glace...