Find You ft Zadig

Elle l'observe, essayant de trouver mille raisons à son comportement erratique, pour ne pas penser à la seule qu'elle n'ait pas besoin de chercher. Elle s'impose comme une évidence, presque une certitude au fur et à mesure des minutes qui s'écoulent. Et pourtant, elle refuse de l'envisager. Elle trouve tout un tas d'argument pour la démanteler et surtout, ne lui apporter aucune crédibilité. Mais plus il dérive, plus il semble vaciller et plus l'idée revient. Clairement, il ne l'aide pas. Sa réponse n'en est même pas vraiment une. Si ça changeait rien, quelle importance à lui demander ? Elle peste intérieurement de son coeur qui s'affole dans sa poitrine et qu'elle ne parvient à calmer. Elle le maudit de s'emballer pour autre chose que sa mort probable. Sérieusement, qu'est ce que ça peut bien foutre que ce soit lui ? Ca ne changerai en rien l'issue de cette soirée... Peut être même que cela en précipiterait la fin. Il a l'occasion de s'en débarrasser. Elle est bien sévère sur ses instincts qui s'éveillent lentement. Une gamine, voilà comme elle se juge. Une gamine stupide.

- Hmm t'excusera la surprise hein, mais tu l'respire pas vraiment. Derrière l'arme qu'il pointait sur elle, elle n'avait pas remarqué la gentillesse. Elle lève les yeux au ciel, ne laissant rien transparaitre de ses tripes qui se tord, vipères agitées. Elle le toise de son perchoir, soupirant légèrement. - J'mesure suffisamment la situation pour savoir qu'j'préfère une balle dans la tête. Même si c'est lui qui la tire. Qu'il le fasse si il en capable, maintenant si possible, avant qu'elle ne soit sûr d'avoir été abattue par son père. Elle veut mourir sans cette pensée, elle veut mourir libre de l'ignorer. Mais non, il ne tire pas, à la place, il se tait, baisse le bras et la dévisage. Elle sait ce qu'il fait, parce qu'elle l'a fait aussi.

Pas ça. Pas comme ça. Je m'étais figuré un nombre incalculable de façon de le rencontrer. Mais jamais celle ci. Je refuse que ça se passe ainsi. N'ai je pas le droit que ça se passe autrement ? Sérieusement... Même pour lui. Y a qu'à l'regarder pour comprendre qu'dans ses pensées c'est l'anarchie. Telle que c'est partie, il va tirer juste pour mettre fin à c'bordel... Elle délire, ou du moins elle le frôle, incapable de réellement concrétiser. C'est impossible... Mais l'impossible, il l'assassine en reprenant la parole. Il fallait qu'il cite la montre, dans la liste de ce qu'elle lui a prit. Il se recule, peut être que pour lui c'est plus rude, elle y pense et elle s'en branle. Elle a sa porte de sortie. Le moment d'inattention qu'elle guettait. Le geste est instinctivement exécuté, l'appui saisit, plus qu'à disparaitre.

L'impulsion ne vient pas. Elle n'y arrive pas. Quelques secondes avant la question hargneuse qu'il lui lance, achevant les doutes qui pouvaient subsister, elle choisit de rester. Elle soupire, longuement puis descend, souplement. Cas désespéré. - Tu t'en souviens plus hein... de son visage. Elle ne peut pas lui en vouloir pour ça, aussi cruelle que se soit pour elle, elle aussi, a du mal à s'en rappeler. Ne reste imprimée, que celui que la maladie avait finit par lui donner. Les traits creusés, les cernes sombres, les lèvres pâles et la peau blafarde. - T'aurai pas eut à chercher sinon. Parait que j'lui ressemble. Elle lui fait face, à quelques pas seulement, scrutant ses iris, désarçonnée. - Vraiment ? Tu crois que j'l'ai fais exprès ? Il peut vraiment penser qu'elle a prémédité tout ça ? Qu'elle se serait infligée tout ça ? Elle espère se tromper mais ses mots. Son regard. Elle secoue la tête et se recule finalement, blessée et vexée de l'être. Quelle image avait il de sa mère pour penser que sa fille serait capable de ça ? Sa langue revient claquer contre son palais alors qu'elle retourne à son sac. - Soit tu m'laisses partir, soit j'te laisse me tirer dessus. Dans les deux cas, ça t'prouvera que je cherchais pas à te rencontrer. Elle se plonge dans la colère sans même réfléchir. C'est une fuite facile à la vague de sentiments qui se cache derrière, prête à la submerger.

Les mots, les attitudes, les réactions, le plongent dans un désarroi qu'il ne comprend pas. Cette fille n'est pas juste une nana comme ça. Tout concorde, de l'âge à la montre, de sa réponse à sa fuite qui ne se fait pas. Cette fille est sa fille. Celle dont il n'a jamais voulu et qui se trouve là, juste devant son nez et dans les emmerdes jusqu'au coup. Habituellement, il bénit sa perspicacité qui le sort de bien des situations désastreuses. Cette fois pourtant c'est le contraire. Elle le pousse dans les bras de la confusion. Encore renforcée par ce qu'elle peut lui balancer à la tronche. Ses intestins se serrent une seconde à l'idée qu'elle puisse avoir raison. Bien sûr qu'il a oublié son visage. Dix huit après après leur dernière rencontre, il ne pourrait la reconnaître s'il la croisait dans la rue. Que la gamine puisse le savoir l'agace néanmoins. Elle n'a pas besoin de connaître tous les détails de l'aventure qu'il a pu avoir avec sa mère. Et elle n'a surtout pas besoin de savoir à quel point il a été un connard dans l'histoire. Non pas parce qu'il en a honte, ni même pour tenter de s'offrir une belle image auprès d'elle, mais simplement parce qu'une enfant ne devrait jamais connaître les embrouilles de ses parents.

Un peu plus il se perd, incapable de reprendre pied face à tout ce qui l'agite maintenant. Sentiments qui s'attaquent entre eux et le laisse au milieu du bordel qu'ils créent. Ah ouais? Qu'il balance à son égard quand elle précise sa ressemblance avec Yelena. Son prénom le frappe soudain alors qu'il essaye tant bien que mal de retrouver les traits de la belle, en superposant la jeune femme à ses souvenirs. Rien ne vient. Sauf ce prénom qui l'assaille et le met mal à l'aise. Tout comme la présence de la gamine, qui semble beaucoup trop observatrice à son goût. Une mini lui à n'en pas douter, sur ce point du moins. Elle semble taillée pour déceler les petits détails chez les autres. J'sais que certaines personnes font parfois des choses insensées. Tu pourrais être l'une d'elle. Il n'accuse personne. Pas même sa génitrice, qui a pourtant essayé de l'amadouer en lui présentant un bébé. Leur bébé. Celui dont il ne voulait pas et qu'elle a essayé de lui imposer. Peut être aurait-il du essayer. Mais il savait que ça n'aurait été juste pour personne. Alors non. Il n'a pas voulu essayer. Et il ne sait pas s'il le regrette à ce jour.

Sévan... Le murmure lui échappe, alors qu'il se souvient de ce jour là. Les traits de la mère restent flous, mais il se souvient du bébé. Et de sa voix qui prononçait ce prénom. Arménien. Probablement un autre essai pour le manipuler. Echec cuisant bien entendu, mais il secoue la tête aujourd'hui, beaucoup plus ébranlé qu'il ne l'aurait cru. Non! Tu restes là. J'me casse, j'te laisse tranquille. Mais si tu sors dans la rue à cette heure, tu risques trop gros. Il secoue la tête et entreprend de faire les cent pas, beaucoup plus nerveux qu'il ne l'aurait cru. Le géant n'a pas envie de la laisser seule, pas plus qu'il ne veut la tuer. Mais il sait une chose. Il est hors de question qu'il la laisse aller dans la rue, avec cette possibilité trop grande qu'un de ses camarades ne la trouve. J'vais pas t'tuer. J'suis pas l'père de la décennie, mais j'vais pas tuer mon propre sang. Ca lui semble tant évident qu'il se sent offensé à l'idée qu'elle puisse le croire capable d'une telle chose. L'image que sa mère a du dépeindre de lui doit être pire encore qu'il ne l'imagine, si elle le croit capable d'une telle chose.

Avant que j'me casse... Y'a un paquet en plastique caché dans la réserve de la chasse d'eau. Prends le. Ca va pas t'permettre de te sortir de ces emmerdes, mais tu pourras t'payer un hôtel. Ils iront probablement pas t'chercher là, si ils savent que t'es une gamine des rues. C'est là que ça le frappe. Elle est dans la rue... Ce n'est pas une discussion pour la soirée, mais il sent le malaise grimper encore un peu plus... Synonyme d'un sentiment bien plus grand encore...

Elle ne rajoutera rien sur la ressemblance qu'on lui trouve avec sa mère malgré ce qu'elle peut tenir de... Lui. Elle n'a pas envie d'en discuter. Elle n'a pas envie que le sujet dérive sur sa mère. C'est clairement pas le moment et ça ferait trop à gérer pour une seule soirée. Elle est forte, c'est une certitude, mais elle n'est pas invincible et elle a déjà mis à rude épreuve ses nerfs ainsi que son sang froid. La preuve, elle s'agace de ce qu'il pense, comme si ça avait une importance. Qu'il soit son père ne change rien, il reste un inconnu et le jugement d'un inconnu ne compte pas. Elle se le répète, refusant de laisser sa raison s'attendrir. Il y a quelques minutes, il la tenait en joug, près à l'abattre. Qu'est ce que ça peut bien lui foutre qu'il la croit capable d’orchestrer ce plan tout pourri pour s’immiscer dans sa vie ? Elle referme son sac dans un geste sec avant de se redresser. - Oh des choses insensées j'en fais. Elle fronce les sourcils en se tournant vers lui. - Mais m'amuser à aller regarder un mec s'faire buter puis m'faire remarquer juste pour avoir la moitié des truands du quartier à mes trousses afin d'te tomber dessus pour... Pour quoi d'ailleurs, qu'tu m'pointes une arme dessus ? Elle jure en Russe. Yelena le faisait et toujours dans sa langue natale, mais Sévan en a bien vite comprit la signification et adopter la même manie. - Tsss, ce s'rait débile. Elle plante son regard dans le sien, espérant que ses mots trouveraient le chemin jusqu'à sa logique. Elle secoue la tête, dépitée et récupère la bandoulière de son sac. Quoiqu'il décide, elle est prête.

Elle ne s'attendait par contre pas à ce qu'il connaisse son prénom... S'en souvienne. Ça stoppe net ses pensées et ça donne à Zadig le temps de parler. Il est sûr d'être écouter. Il lui explique ce qu'elle sait déjà, la surprenant par contre de s'en inquiéter. Oh ce n'est pas qu'elle l'imagine en homme cruel et sans coeur, elle comprend, aussi étrange que ce soit, elle comprend qu'il n'est pas voulu d'un enfant. Il ne l'avait pas choisit, sa mère l'avait imposée. A sa place, elle n'aurait pas apprécié non plus,.. Mais il a prit une décision et elle ne s'attend pas à ce que les raisons qui l'aient motivés, aient changées même après toutes ces années. Elle s'assoit au le sol, observe les tâches de sang sur le bas de son jean. Il l'a dit. Il a formulé à voix haute ce qui était une certitude. Il n'empêche que l'entendre, ça lui fait étrange. Son père et son sang.

Elle relève ses yeux vers lui, en même temps qu'un sourcil. - Bah tiens, l'roi des complots s'outre que j'sois méfiante. Elle soupire doucement et l'observe, l'esprit saisissant chaque détail pour le décortiquer et se poser les bonnes questions... S’énerve t-il de ce qu'elle pourrait penser de lui ? Elle sourit en secouant la tête. Si c'est le cas, c'est qu'ils se ressemblent.

Il parle à présent d'argent, d'un plan et d'une cache plus sûr. Il n'a pas tort, elle le reconnait sans peine, elle serait plus à l'abri dans un hôtel.... Mais le bac des wc, c'est pas une très bonne planque. C'est l'un des premiers endroits où elle aurait regardée après sa sieste. Là, elle aurait prit les billets. Elle chasse ses pensées dès lors qu'elle remarque qu'il s'alarme. Il tilte. Elle ne vit plus avec sa mère. Jamais, Yelena n'aurait laissée sa fille dans la rue. Elle a sacrifié jusqu'à sa vertu pour que Sévan ait un toit au dessus de la tête. Vite, réagir, avant qu'il s'interroge. - T'es... t'es pas obligé d'te casser. Elle hausse les épaules en se relevant. - Si tu veux rester... Restes. Il est tard. Elle hausse les épaules, regagne son perchoir, agile à s'y hisser. Elle se sent plus à l'aise en hauteur, c'est toujours là qu'elle vient se protéger. Elle pose son sac à côté d'elle. Il servira d'oreiller. Elle ne dis rien concernant l'argent qu'il propose. C'est une bonne idée, mais elle ne le prendra pas. Par fierté, parce qu'elle tient à lui prouver qu'elle ne tire pas partie de la situation, qu'elle ne l'a pas provoquer. Plus que des mots, elle offrira des actes. Elle repose ses yeux sur lui, balançant ses pieds dans le vide. Elle ne lui dira pas, elle se l'avoue à peine... Mais elle n'a pas envie qu'il parte.

Sourcils qui se froncent quand elle décide de lui répondre. Probablement parce qu'il se vexe encore une fois. Les propos qu'il a sorti ne l'ont pas fait comme il aurait souhaité et bien sûr, elle extrapole et s'enferme dans ce qu'elle croit savoir de lui. Probablement sa mère lui a t'elle dit des choses horribles à son propos. Et s'il n'a jamais voulu d'elle, il se sent blessé une seconde, à l'idée qu'elle ait pu dépeindre une image fausse de ce qu'il est réellement. Bien sûr qu'il l'a laissé de côté, bien entendu qu'il l'a oublié au fil des années, pour ne garder qu'un mince souvenir de la gamine. Il se sait coupable de n'avoir voulu d'elle, mais il n'arrive pas à s'en vouloir réellement. Peut être l'a t'il regretter parfois, mais il sait au fond de lui, qu'il n'aurait jamais été le père dont elle aurait eu besoin. Tout simplement parce qu'il avait déjà une gamine sur les bras et qu'il n'aurait jamais été là pour son sang. De ça, il est intimement persuadé, mais il est hors de question qu'il s'ouvre à ce sujet, face à sa môme. Non, il préfère la laisser croire les mensonges de sa mère. Tant pis pour sa fierté. Ouais et toi t'es pas débile hein? Il se moque légèrement, trop touché pour laisser la gamine filer sans la piquer au passage.

Difficilement il retient un sourire quand elle jure en russe, sa langue natale à lui. Pourtant persuadé que Yelena était reparti aux Etats Unis après son rejet catégorique des deux femmes, il se trouve surpris de la voir s'épancher dans cette langue. Attendri malgré lui, il s'efforce de conserver un regard neutre et un visage sérieux. T'as tous les droits d'être méfiante ouais. J'pourrais tout à fait t'balancer. L'boss serait vachement content. Il fronde face à l'affront qu'elle lui a fait. Outré elle dit vrai, face à l'accusation qu'elle lance encore, alors qu'il a rangé son arme et qu'il s'est même montré compatissant en lui offrant une balle dans le front directement. Avant de se rendre compte de son identité. Et de son lieu de vie. Il s'apprête à renchérir d'ailleurs, mais il comprend bien vite qu'elle ne veut pas en parler puisqu'elle change de sujet aussi sec. Il n'a plus de doutes maintenant. Ses observations sont évidentes et les actions de la demoiselle bien trop rodées pour qu'elle ne soit qu'une jeune fille paumée. Il n'insiste pas néanmoins. Se contentant de lui offrir un regard perçant face à l'évidence.

Finalement il hésite, incapable de choisir. Il voudrait rester avec elle et apprendre à la connaître. Il voudrait s'en aller, lui laisser la nuit avant de reprendre ses activités sans se retourner. Il voudrait que toute cette situation ne lui retombe pas sur le coin de la tronche, quand ce secret sera révélé. Parce que s'il l'aide maintenant... Il risque de se retrouver dans une situation encore moins enviable que la sienne. Ses yeux dans les siens achèvent de le convaincre. Il ne la balancera pas. Il restera pour la nuit. Et il la regardera refuser son argent avec la fierté qui leur semble inhérente à tous les deux. J'suis désolé. Il fronce les sourcils, soudain conscient de l’ambiguïté de ses excuses. Pas d'avoir refusé d'prendre soin d'toi. J'avais prévenu ta mère. Elle... Il souffle, pour s'éviter de dire du mal d'elle en sa présence.  Peu importe ce qu'il en pense, il se sent incapable d'être malveillant à son encontre. Elle a fait son choix, comme j'avais fait le mien. Mais j'm'excuse d'avoir cru que tu l'avais fait exprès. T'as raison, c'était tordu comme pensée. Il soupire et s'assoit sur le sol en tailleur, avec une souplesse assez étonnante pour sa carrure. Dors! J'vais m'assurer qu'personne d'autre ne vienne. C'est pour leur sécurité... A tous les deux maintenant.

Elle se retient de lui répondre encore une fois. De lui rappeler que si elle était encore en vie après toutes ces années dans la rue, c'est que non, elle n'était définitivement pas débile. Mais elle ravale ses mots et sa fougue. Elle ne lui donnera aucun indice sur sa vie. Aucun sur la mort de sa mère. Elle ne veut pas lui en parler. Ca serait lui donner raison, avoir un gosse était une mauvaise idée, preuve étant là voilà dans dans la merde jusqu'au cou quelques années après... Ce n'est pas pour elle qu'elle le fait. Mais pour cette femme qui a voulu l'avoir envers et contre lui. Elle se tait donc, se contente de hausser les épaules. Il le devinera de toute façon par lui même si il n'est pas con. Qu'elle n'est pas débile et que sa mère n'est plus. Il doit déjà le supposer, peut être qu'il n'ose juste pas se le formuler. Ou qu'il s'en branle. Elle y pense alors qu'elle justifie sa méfiance de la sienne. Au fond, il en a sans doute rien à foutre de ce qu'elles sont devenues. Jusqu'ici, il ne s'en est jamais inquiété. Elle n'est plus objective, elle préfère cette supposition, c'est plus facile pour garder ses distances.

Ses yeux se plissent un peu lorsqu'il évoque la possibilité de la dénoncer, fixant son regard et puis finalement, elle hausse les épaules. - Tu pourrais... Elle penche la tête sur le côté. - Mais dis moi... ton boss aussi est parano ? Il confirme au passage ce qu'elle soupçonnait déjà. Il travaille pour ceux qui la traque... Etait il déjà à leur service, là bas au pays, quand il était avec sa mère ? Elle n'a jamais rien su de lui, tout juste un nom arraché qui n'a fait qu'attiser une curiosité refoulé. Elle a toujours été latente, qu'elle choisisse cet instant pour venir la titiller est un coup bas. Elle la renie, la refûte et l'enferme dans un coin de son esprit. - C'est quand même une sacrè histoire que j'pourrai lui raconter. Pas sûr qu'il pense à une coïncidence et qu'il reste content. Elle hausse de nouveau les épaules, ravale un sourire amusé de justesse. Elle fait comme lui, elle attaque de quelques mots. Par fierté. Parce que la situation est surréaliste et la pousse forcément dans ses retranchements.

Et si il est si prompt à la piquer, il garde le silence face à cette proposition qu'elle lance. Elle l'observe réfléchir, se décider sur la suite. La laisser ou rester. Le choix devrait être facile, non ? Il l'a déjà prit il y a des années. Il n'a que s'y tenir pour qu'elle puisse continuer d'ignorer cette envie de le connaître. Elle lève un sourcil surprit quand il s'excuse, elle avait bien comprit pourquoi il le faisait, dans cette idée qu'elle se faisait de lui, mais qu'il le précise est un détail qui en dit long. Elle soupire et secoue la tête. Qu'il est eut la décence de lui épargner l'opinion qu'il garde de sa mère, leur évite un drame. Elle s'allonge sur la poutre en bois, fixe le plafond avant de refermer les yeux. - Ouais, c'est tordu. Faut sans doute l'être un peu pour l'penser. Elle en a pas l'air comme ça, mais ses excuses, elle les accepte. Elle se tait ensuite, même face à son ordre de dormir et sa décision de ne pas se barrer. Elle y réfléchit, se demandant avant tout pourquoi... Il ne devrait pas se soucier d'une gamine qu'il n'a jamais désiré. L'homme qu'il était il y a quelques années ne l'a pas fait... Qu'est ce qui a changé ?

Elle finit par se redresser, reposant ses yeux sur lui. Il y a autre chose qui lui trotte en tête et qu'elle tient à éclaircir. - J'crois pas que tu es besoin de t'excuser pour l'choix que tu as fais. Ma mère avait pas à t'imposer le sien. De ça aussi, elle le détourne. Elle n'attend pas qu'il regrette son choix, la prenne dans ses bras et lui répété à quel point il est désolé. Elle n'attends pas de réponse non plus alors elle se rallonge et se cale pour essayer de dormir un peu. Avant tout apaiser ses pensées et ne rien ressasser. Pour se couvrir les yeux, elle finit par mettre le chapeau dessus, celui qu'elle ne lui a toujours pas rendu.