solitude éphémère (isabella)

Éclats de verre, choc brutal, douleur lancinante et brouillard étouffant. Submergée par des émotions contradictoires, absorbée dans des pensées solitaires. À la fois contente d’être en vie, mais en même temps, frustrée d’avoir été victime d’un malencontreux coup du destin. Stella regarde sa main dans laquelle elle tenait le verre brisé. Une entaille profonde s’y est formée et un épais filet de sang chaud s’y échappe. La jeune femme a eu une absence. Comme bien trop souvent dernièrement. Trop énervée, elle avait échappé son verre par terre, le liquide se répandant partout dans la cuisine. En prenant un bout de verre dans sa main, elle avait été plongée dans un « flashback » de l’accident. Du coup, elle n’avait pas réalisé qu’elle était en train de s’entailler la main avec ledit bout de verre, seul vestige de l’explosion. « stella, stella, tu saignes ». La voix aiguë de billie la sortit de sa « transe ». Juste à temps pour réaliser qu’elle avait besoin d’un bandage. « tu préfères que je t’amène à l’hôpital ? » non, pas l’hôpital. Elle y allait déjà beaucoup trop souvent. Elle ne voulait pas y retourner pour une si minime blessure. Son amie lui apporta le matériel nécessaire pour se faire un bandage maison. « bon, faut que j’aille travailler, mais j’veux pas te laisser seule avec ça. Y’a pas quelqu’un qui peut te tenir compagnie ? » Bien qu’elle n’ait pas nécessairement envie de voir quelqu’un en ce moment, elle pensa tout de suite à Isabella. Parce que c’est la seule qu’elle avait envie de voir quand elle se sentait vulnérable. Ou qu’elle avait besoin de se changer les idées. Elle quitta donc la maison en même temps que billie pour se rendre dans le queens contemporain chez Isabella dans l'espoir que celle-ci serait chez elle. Ce serait dommage de faire le trajet pour rien, même si ce quartier n'était pas si loin de chez elle. Elle aurait pu la texter, mais son téléphone n'avait plus de batterie. Au final, ça ne prend que quelques minutes avant qu'Isa vienne ouvrir la porte à une stella totalement réjouie. «salut. contente de te voir. dis, t'es dispo là, tout de suite ?»

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{ solitude éphémère }
crédit/ tumblr ♛  w/@Stella Denvers

Les yeux posés sur son écran d’ordinateur, l’esprit pourtant beaucoup trop ailleurs. Elle peine à se concentrer, Isabella. Créer une entreprise, même minime à côté de celles dans lesquelles elle a pu travailler, c’est bien plus compliqué qu'elle ne l'imaginait. Il y a toujours un nouvel aspect du métier à se rappeler. De nouveaux détails à ne pas négliger. Tout un projet immense qui ne repose que sur deux personnes qui n’ont jamais fait une chose pareille auparavant. C’est d’autant plus alarmant pour une femme aussi angoissée que l’est par nature la Latina. Peyton est à ses côtés, heureusement, mais Peyton s’en remet à elle plus qu’à elle-même. Ce qui donne un enjeu plus conséquent, des responsabilités plus importantes surtout, pour la jeune femme. Elle est surtout en phase de doute. Peut-être devrait-elle se renseigner auprès de quelqu’un qui a entrepris la même chose, quelqu’un qui pourrait l’aiguiller. Machinalement, elle quitte son poste de travail pour se perdre sur le web. Elle se retrouve en train d’admirer le site internet d’une créatrice de vêtements de talent, avec un intérêt qui remonte instinctivement, quand elle entend soudain sonner à sa porte d’entrée. Un peu surprise, car elle n’attendait personne, la jeune femme ferme son ordinateur portable et le pose sur la table basse avant de se lever pour aller découvrir l’identité de ce mystérieux visiteur. C’est un doux sourire qui vient naître sur ses lèvres quand elle reconnaît le joli visage de Stella. – Oh salut Stella. Son regard se pose un bref instant sur elle, le sourire rayonnant qu’elle lui connaît si bien depuis tout ce temps, mais un bandage sur la main qui attire tout de suite l’attention de la surprotectrice Isa. – Oui, bien sûr. Entre, je t’en prie. Elle se pousse instantanément pour laisser l’accès à la maison à son amie avant de refermer la porte derrière elle. – Comment vas-tu ? qu’elle lui demande, de sa voix douce et chaleureuse habituelle, malgré la pointe d’inquiétude dans ses prunelles sombres. Oubliées ses préoccupations des dernières minutes, seule Stella l’intéresse à cet instant. S’inquiéter pour ses proches est, comme, une seconde nature pour elle. Plus encore quand il s’agit de celle qu’elle a toujours pris sous son aile.