Sujet: Re: FÊTE DE LA MUSIQUE (Topic Commun) Mer 19 Sep - 14:49
Tu l’entraines un peu plus loin alors que tu sens ses doigts qui se referment sur ta veste, exerçant une pression qui alourdit tes épaules. Tu sais que ce n’est qu’un bout de tissu qui te couvre le dos et pourtant, au fond de toi, t’as juste cette impression de porter le poids de son chagrin sur tes épaules. De prendre un peu de sa peine pour l’aider à se relever, avancer un peu avant de s’effondrer tout à fait. Vous arrivez finalement sur le bord de l’allée, toujours entourés par la foule mais t’as cette impression d’air. D’être moins étouffé par les corps qui t’entourent. Tu viens coller ton dos contre le mur de briques, laisse ta tête venir s’échouer sur la pierre. C’est quand tes prunelles viennent se poser sur les cumulo-nimbus que finalement, tu sens ce poids qui s’enlève de tes épaules, comme si tes parents te regardaient de là haut et venaient te consoler un peu. A moins que ce ne soit parce que Deborah a finalement lâché ta veste. Tu clos un instant les paupières, rassemblant tout ton courage avant de te tourner vers elle. « Désolée… » finit-elle par souffler tandis que les larmes continuent de s’échouer sur son visage, d’inonder ses traits juvéniles. Tu sens ta gorge qui se noue alors que tu l’observes, les gouttes qui viennent envahir tes prunelles. Mais tu ne dis rien. Parce que tu ne sais pas quoi dire. Parce qu’il n’y a rien à dire. Bien sûr qu’elle n’a pas à se sentir désolée. Elle n’a rien fait. Et ce n’est pas cette simple pensée qui ramènera les parents Burton. Tu pourrais lui dire qu’elle ne doit pas dire ça, mais t’économises ta salive. Dans le fond, tu sais qu’elle sait déjà ce que tu en penses. « Qu’est ce que tu fais ici ? » qu’elle demande, rompant une nouvelle fois le silence. Tu prends une profonde inspiration avant de répondre, toujours à la recherche de ce courage qui te manque un peu ces derniers temps. « Ça fait des jours que je reste enfermé en pensant à eux. Je devenais complètement dingue, cloîtré entre quatre murs. » Tu hausses les épaules, lui adresse une moue désolée. Tu ne sais pas comment présenter les choses autrement. C’est juste la vérité. T’avais besoin d’arpenter les rues, de te mêler à la foule, de drainer la bonne humeur des autres pour te sentir un peu plus vivant. « Je voulais juste me changer un peu les idées. » Tu tournes la tête vers elle, observe un instant ses yeux toujours humides. Et puis, tu glisses ta main dans ta poche, attrape un paquet de mouchoirs pour le lui tendre. « Je ne suis pas forcément le Burton sur lequel tu aurais préféré tomber aujourd’hui, désolé. » que tu finis par dire en venant glisser tes mains dans les poches de ta veste. « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais là ? T’as pas l’air de t’en être remise. » Remarque stupide, déplacée même. Mais c’est dur de faire comme si de rien n’était alors qu’en vérité, elle t’a écrit de longs messages t’expliquant sa détresse à l’approche de la date d’anniversaire de leur mort.
Sujet: Re: FÊTE DE LA MUSIQUE (Topic Commun) Sam 22 Sep - 22:40
T'aurais presque d'la peine de l'prendre dans tes filets, lui et sa p'tite bouille à croquer. Mais bon, t'es pas du genre à discriminer. T'façon aujourd'hui et comme les autres jours d'la semaine, de ta conscience t'es sans nouvelle. Seulement attirée par l'obscurité du confessionnal, c'n'est que les dimanches qu'elle f'ra son apparition brutale. Alors d'ici là, ça s'ra sans pitié. Tu continues alors ton rôle de composition : une jeune inconnue docile et malléable, pas du tout sur le point d'alléger son interlocuteur de quelques billets (ou voire d'son porte-monnaie tout entier). Du coup, pour préserver l'illusion et les faux-semblants, tu t'appliques à l'écouter. Blabla. Laisser décider le hasard. Blabla, vivre des moments incroyables. Blabla. Du moins, t'essayes de t'appliquer à l'écouter. Parce que v'là qu'y a l'diable juché sur ton épaule gauche qui t'intente un procès. Ça cherche à te distraire en te criant de n'pas chômer et d'arrêter d'te croire sur les planches de Broadway. Mais la nuit s'annonce tellement fructueuse qu't'as pas envie de tout bousculer et risquer l'enrayement du destin de ta soirée. « ...que le hasard te fera profiter de cette journée ? » l'intonation de sa voix te rappelle à l'ordre. Il vient de te poser une question, et heureusement que t'avais quelques neurones de connectées à cette discussion. Pour peu tu narguerais la petite voix qui exigeait de toi de passer à l'action, et à ton appétit de brigand qui t'faisait des siennes. C'est donc sans difficulté que tu lui réponds. Ou plutôt qu'Eden lui répond. « Moi ? Non, non, je suis venue seule ... » D'une voix enjouée, tu poursuis « Pour te dire la vérité, j'avais complètement oublié quel jour on était! Tu peux l'croire ça ? » oui tu peux parce que t'as zéro notion du temps. T'sais que ça défile, pourtant. Mais plus souvent que non, t'as le sentiment de vivre dans une dimension où le temps qui passe n'est que fabulation. Est-ce mardi ou jeudi ? Qu'importe, t'es coincée dans cette routine on repeat. Tes seuls repères c'est les jours de baston où dès l'réveil t'sens la singularité d'la journée que tu vas passer. « Je suis simplement sortie prendre l'air. Alors ouais, j'imagine qu'en un sens, c'est le hasard qui m'a ramené ici. Ça et la musique qu'on peut entendre à plusieurs rues d'ici. » gloussement, son inhabituel pour tes oreilles « Pour l'instant je peux pas trop me plaindre de cette soirée. Si ce n'est qu'il y a ce garçon, très mignon je dois dire, qui a rendu imbuvable ma boisson avec sa pièce. » Loin de toi l'idée d'être présomptueuse puisque rien ne t'garantie qu'il sera attiré par tes charmes. Mais bon, l'idée c'est quand même de l'duper assez pour qu'ses défenses ne soient pas alertés, assez pour que l'pont-levis soit baissé, et qu'il t'assure l'accès au porte-monnaie.
Sujet: Re: FÊTE DE LA MUSIQUE (Topic Commun) Mar 25 Sep - 1:15
T’as besoin de parler. T’as besoin de discuter, de penser à autre chose, de ne pas t’enfermer dans ton chagrin qui t’étouffe jour après jour. T’as beau dire que t’es une fille forte Deb, tu n’en restes pas moins une gamine. T’as grandi trop vite, on t’a pas laissé le choix. Et souvent tu oublies que tu peux être triste, que tu peux avoir de la peine, que tu peux la laisser s’échapper et se montrer au grand jour. T’as le droit, bien sur que t’as le droit. Tu dois juste le comprendre. L’appréhender. L’apprendre. Arrivés contre ce mur, tu t’autorises enfin à le lâcher, à lâcher ta prise sur sa veste que tu serrais comme un enfant pourrait serrer une peluche. Tu t’excuses, tes larmes continuent de pleurer. Puis tu l’interroges sur sa présence ici, tu veux savoir ce qu’il fait au milieu de la fête de la musique. S’il est comme toi il a juste cherché à se changer les idées. Tu l’imagines mal vouloir consciemment faire la fête et s’amuser aujourd’hui. Vlad il est comme toi. Vlad il est triste, il a de la peine. ” Ça fait des jours que je reste enfermé en pensant à eux. Je devenais complètement dingue, cloîtré entre quatre murs. “ T’avais raison. Ca l’atteignait aussi, ça lui faisait du mal. ” Je voulais juste me changer un peu les idées. “ Tu hoches la tête, tu peux comprendre ça. C’est compliqué de rester à sourire bêtement quand t’as mal à l’intérieur. Il te regarde à nouveau et cherche dans ses affaires un paquet de mouchoirs qu’il te tend. ” Je ne suis pas forcément le Burton sur lequel tu aurais préféré tomber aujourd’hui, désolé. “ Tu affiches une moue étrange, que même toi tu ne pouvais interpréter alors que tu attrapes un mouchoir pour t’essuyer les yeux. ” Et toi ? Qu’est-ce que tu fais là ? T’as pas l’air de t’en être remise. “ Pour la première fois, un sourire se dessine à travers tes larmes. ” Non pas vraiment. “ Est ce que tu t’en remettrais un jour d’abord ? Rien n’était moins sur. Quand ça fait mal, ça fait mal. Les cicatrices de ce genre sont difficiles à cicatriser. ” Et t’as tort tu sais ? “ Tu te te laisses glisser contre le mur pour t’asseoir sur le sol. ” Je suis contente de te voir. “ Sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. C’est juste que lui au moins il ne va pas se moquer si tu pleures, il partage ta peine, il sait ce que tu as au plus profond de toi. ” Ils vont bien ? “ Même si tu parles encore régulièrement à Anita, tu ne peux pas lui dire. C’est votre petit secret vous, rien qu’à vous. Tu lui as promis et elle aussi. Mais t’as envie de savoir, d’un point de vue extérieur.