FÊTE DE LA MUSIQUE (Topic Commun)

L'ambiance était à la fête, à la danse, à la musique... Mjölnir adorait la fête de la musique ! Il était peut être très loin d'être un connaisseur dans le domaine de la musique mais il pouvait dire sans mal qu'il adorait quand il y en avait, qu'il sentait tout son corps s'électriser sous l'effet du rythme et qu'il se sentait plus gai, plus heureux que jamais quand il était juste là à se laisser aller, à danser avec des inconnus, profiter de ces moments magiques pour juste... profiter du monde ! Alors ouai il comptait bien en profiter, sortir, boire un peu mais surtout rencontrer des gens. Ouai, c'était ça au final, découvrir de nouvelles personnes, c'était tout ce qui comptait. C'était un moyen comme un autre de découvrir de nouveaux horizons, de voyager et d'en sortir grandit, qu'importe que cela ne dure que le temps d'une soirée car au final c'était des histoires partagées et qui se répandrait encore et encore à la façon des ondes sur la surface de l'eau quand on y lançait un caillou : Cela finirait certes par s'estomper mais l'espace d'un instant ça aurait créer des mouvement, des réactions et surtout du bonheur car c'était ça que Mjöl voulait partager.

Il s'était donc rendu dans cette partie du Queens la plus effervescente, là où les bars s'alignaient et où les gens mettaient déjà l'ambiance, certains dansant, d'autre buvant directement dans la rue, tous profitant dans la magie apportée par la déco de la rue et la musique qui déjà mettait dans l'ambiance. Il se sentait mieux que jamais Mjöl dans cet océan de flou coloré, ayant refusé de porter ses lunettes car merde, il voulait profiter sans s'inquiéter de son apparence et aussi car au final y voir clair était secondaire quand c'était la musique qu'on célébrait. Il ne lui restait à présent plus qu'à se mêler à la foule, ce qui restait le plus compliqué même pour lui qui était pourtant devenu de nature plutôt sociable depuis sa majorité. Il tenta alors de repérer quelques groupes de personne, en repérant notamment deux assez prometteurs de gens dansants comme jamais. Voila, il ne lui restait qu'à décider ! Il sortit alors une pièce de sa poche, un sourire au coin de lèvres, prêt à laisser la chance décider pour lui quand, au moment de propulser dans les airs il fut bousculer, la pièce échappant à son contrôle et finissant dans le verre de bière de quelqu'un. Il se sentait gêné bien sûr ! Mais bien vite un sourire se dessina sur ses lèvres. Ouaip, il venait de trouver vers qui s'introduire. Il se rapprocha donc de la personne dont il avait dérangé la tranquillité avec sa pièce avant de dire « Désolé pour ça, c'est ma pièce ! Je voulais prendre une décision et... hahaha ! Pour la peine je vous repaye la prochaine. Je me présente d'ailleurs, je m'appelle Mjölnir et oui c'est un vrai prénom, mais vous pouvez m'appeler Miumiu ! » le tout dit avec un immense sourire, la main tendu vers la personne qui se trouvait en face.

Le premier jour de l’été. Le jour le plus long de l’année. T’as le palpitant qui s’emballe quand tu fixes la date sur ton calendrier. Déjà. Le jour est revenu plus vite que prévu, t’as pas eu le temps de le voir venir que déjà, il te colle une claque derrière la tête. Tes iris se perdent dans le vide alors que tu te demandes comment tu vas survivre à ce jour fatidique. La date d’anniversaire de la mort de tes parents. Tu t’en remettras jamais de cette nouvelle là. Elle t’est tombée dessus sans prévenir et après des années, tu t’en étonnes encore. T’en souffres toujours sans trop savoir comment te débarrasser de cette sensation de vide qui te bouffe le crâne. Le cœur. Alors tu passes la journée avec le regard fixé dans le vide, à attendre que l’heure passe. Mais les secondes s’égrainent avec trop de lenteur. L’aiguille bat le rythme au ralenti et ce n’est pas ce dont t’as besoin. Tu veux te vider le crâne, que les choses bougent pour te faire penser à autre chose. Et c’est quand la fin de la journée se profile que tu finis par perdre patience. T’agrippes ta veste avant de la jeter sur tes épaules, puis tu passes la porte comme un ouragan. Le battant de bois claque derrière toi, tonnerre assourdissant que t’entends même pas. Tes pieds foulent le bitume jusqu’à ce qu’enfin t’entendes les basses qui résonnent. La musique est tellement forte que ça fait flancher tout ton corps, tu te sens vibrer mais ça ne t’enlève rien. T’as besoin de te mêler à la foule, de te laisser porter par elle. La musique assourdissante t’oblige à élever la voix alors que tu t’adresses à l’inconnu le plus proche : « Où j’peux trouver de la bière ? » Ce n’est pas dans tes habitudes de boire. T’as même jamais vraiment essayé. Mais là t’en as vraiment besoin. L’inconnu t’adresse un regard qui te laisse entendre qu’il te prend pour un fou. Partout, du con, clament ses yeux. Et tu te détournes, fuyant cette situation qui te rend mal à l’aise, quand enfin, tu l’aperçois au détour d’un autre groupe. Tu ne sais pas si tu la vois parce que t’as envie de la voir, ou si elle est vraiment là juste face à toi. Ça fait pourtant un moment que vous ne vous êtes pas croisés. Pourquoi maintenant ? Mais t’as pas bu, ça ne peut pas simplement être une hallucination. Alors tu t’approches, aimanté par sa présence. « Deborah ? » T’es juste derrière elle maintenant, c’est trop tard pour reculer.

(@Deborah Burton)

Baskets aux pieds, t'es parée à toutes les éventualités. Surtout à celle de t'faire courser. Mais les chances sont infimes. En plus, t'es pas à ton premier rodéo. Petite, t'étais déjà championne de l'esquive. Tu parvenais à franchir les portiques, avec les poches et les manches remplies de friandises. Un jeu d'enfants, vraiment. C'est donc aussi sans grande difficulté que tu te faufiles dans cette foule anonyme. Et tout d'suite tu t'fais bouffer, par cette marée, cette promiscuité. Tu n'te presses pas. Au contraire, tu t'laisses porter par le mouvement et tu savoures l'atmosphère autour. Cette flopée d'individus gesticulante, et oscillante au rythme d'une musique bruyante. Sans parler de la chaleur assommante des illuminations et d'la population. Ah, putain ! C'te plèbe ! Y'a ceux qui, armés d'verres en plastique ou d'canettes de bière, ont la mission ultime d'un bourrage de gueule pas cher. C'est la fête de la musique ou Oktoberfest ? L'alcool dans l'air t'en f'rait presque douter. Puis t'en as d'autres. Les plus solitaires. Eux sont généralement en chasse, à la recherche d'la compagnie d'une nuit, voire même d'une vie. Et comme ça, tu les vois papillonner d'un désir à l'autre, insouciants et inconscients. Les pauvres cons sont totalement ignorants. Tous, des proies faciles. Alors, pendant un moment, comme eux, t'es bercée, enchantée par cette opportunité. T'aimerais rêvasser un peu plus longtemps des gains à venir mais l'heure n'est pas à la contemplation. Ni une ni deux, tu t'procures de quoi te camoufler. Bière bon marché en main, te voilà devenue mouton de Panurge. Déguisement à bas prix. Et puis, franchement, qui de sensé suspecterait une petite minette éméchée ? Personne t'en est sûre. Tu commences alors ton repérage. En véritable radar humain, tu balaies la masse  en vue de trouver ta première victime. Tu l'sens, ce soir c'est ta soirée et beaucoup vont casquer. Et ta soirée, indeed, ça l'est. La première tête de turc, tu vas même pas la chercher. Elle vient carrément à tes pieds. Elle a même déjà fait ses premières offrandes. Une pièce que tu repêches de ton gobelet. « Désolé pour ça, c'est ma pièce ! Je voulais prendre une décision et... hahaha ! Pour la peine je vous repaye la prochaine. Je me présente d'ailleurs, je m'appelle Mjölnir et oui c'est un vrai prénom, mais vous pouvez m'appeler Miumiu ! » Pas du tout bavard, l'ami. Il te tend la main, sûrement pour la serrer. Mouais, tu y déposes plutôt l'objet circulaire tout trempé. T'façon, t'es plus gros billets que petite monnaie. « Alors j'te rends ça pour la prochaine tournée. » dis-tu, d'un sourire écarlate. Il a l'air inoffensif, pas besoin de montrer les crocs avec celui-là. Au contraire, douceur et charme sont requis. « Moi c'est Eden » ton nom d'artiste d'aujourd'hui. Faussement intriguée, tu lui d'mandes « Mais dis moi t'utilises souvent une pièce pour te décider? » En vérité, le concept n't'est pas totalement étranger. Faut dire qu'ya pas mal d'indécis à Vegas qui utilisent cartes, dés et monnaies pour s'décider. T'avais toi même tenté avec un jeu de dés, avant de conclure que le hasard faisait des choix bidons, alors à quoi bon.

T'as l'impression d'être là depuis des heures au moins. Si ce n'est plus. De longues minutes qui se sont étirées, indéfiniment. De longues minutes durant lesquelles tu n'as fait que ressasser le passé. Un passé pourtant si heureux quand on y pense. Un passé dans lequel t'étais heureuse. On pourrait croire que ça te ferait sourire parce que d'habitude, c'est l'effet que ça te fait. Mais pas ce soir. Non. Ce soir t'es triste. Ce soir t'es pas bien. Parce que y'a quatre ans jour pour jour, on t'apprenait la mort des deux personnes t'ayant le plus aimé en ce bas monde. Et c'est pas rien. Ca fait mal. Alors t'es là, tu erres parmi une foule de gens joyeux et heureux. T'avances sans savoir où tu vas. Tu bois sans savoir ce qu'il y a dans ton verre. Enfin tes verres. Le quatrième ou le huitième, tu sais plus trop. T'as juste cette envie de boire pour faire taire la douleur. Ca ne fonctionne pas franchement pour le moment. Parce que malgré la liqueur ingérée, les larmes continuent de couler. T'es allée au cimetière mais comme à chaque fois, tu n'as pas pu dépasser les grilles d'entrée. Tu n'y arrives pas. Pas toute seule. Et il n'y a personne pour t'accompagner, personne pour t'épauler. Encore une année ou tu as déposé ton bouquet de marguerite à côté de la grille. Tu te dis que quelqu'un qui n'avait pas les moyens passerait par là et le prendrait pour le déposer sur la tombe d'un être aimé. Quelqu'un qui aurait plus de courage que toi et donc le mériterait plus. T'es nulle, franchement nulle. Et le verre que tu viens de terminer ne fait que prouver ça. A nouveau il est rempli. Un sourire et tu pars sans payer. Ils doivent avoir pitié de toi tous ces badauds. En même temps, tu fais pitié tout court. Tu l'entends ce prénom, mais tu ne percutes pas tout de suite. Deborah, c'est basique, c'est simple. Pourtant, la voix tu la reconnais. Malgré le brouillard dans ta tête, tu la reconnais. Et tu te retournes les yeux embrumés. " Vlad... " C'était pas franchement la personne à croiser aujourd'hui. Vraiment pas. Pourtant - et on va mettre ça sur le compte de l'alcool - tu t'effondres dans ses bras en pleurs. Parce que pour aujourd'hui, tu laisses tomber tes barrières.

(@vladimir burton)

Mjölnir était un grand amateur des rencontres imprévus. À dire vrai il vouait un véritable amour à l'imprévu ! Après tout toute sa vie n'était plus qu'une suite d'imprévu depuis qu'il avait prit cette avion alors qu'il n'avait que dix-huit ans. Alors les rassemblements tel que celui ci... ça ne pouvait que l'emplir de joie, comme toujours ! Du reste il avait voulu jouer la carte du hasard, lançant une pièce pour le mener vers de nouvelles personnes et cette dernière n'en faisant qu'à sa tête, ne retombant pas comme prévu mais remplissant son rôle à la perfection en le menant vers une personne qu'il n'avait même pas envisagé sur le coup, visage perdu au milieu de la foule et qui déjà lui donnait très envie de découvrir son histoire. Il s'était donc approché de la jeune femme qui avait malencontreusement reçu sa pièce dans son verre, il s'était excusé, avait promis de payer la prochaine tournée et surtout il avait fini par se présenter.

Du reste la jeune femme n'avait pas l'air particulièrement... disons plutôt qu'elle ne semblait pas aussi sociable que lui, lui rendant juste sa pièce au lieu de lui serrer la main, mais au moins elle avait répondu on ne peut plus amicale, elle ne l'avait ni agressé ni engueulé, ce qui était déjà énorme aux yeux du garçon ! Son sourire redoubla alors qu'il glissa la pièce dans sa poche et celui ci s'était même plus élargit encore « Eden ? C'est un joli nom, enchanté ! » il n'osait pas lui dire qu'il avait eut une chienne qui portait ce nom, ça le faisait atrocement sourire mais il se retenait de montrer l'amusement que ça lui provoquait. Il fut alors question de sa fameuse pièce « J'aime bien laisser décider le hasard oui, c'est le meilleur moyen de prendre des décisions auxquelles ont aurait pas forcément pensé, de sortir de sa zone de confort et surtout de vivre des moments incroyables ! » Il trouvait ça fascinant et au final... ça ne l'avait fait qu'évoluer dans un sens qui lui plaisait terriblement. Sa vie avait radicalement changé depuis qu'il avait laissé les choses se faire et le hasard décidé et il ne changerait cela pour rien au monde « Après j'ai rien inventé ! Mais j'ai totalement adhéré au principe et ça fonctionne plutôt bien pour moi jusqu'à maintenant. Mais toi du coup ! Sortie entre pote ou t'es là en espérant aussi que le hasard te fera profiter de cette journée ? » Elle n'utilisait peut être pas de pièce mais si elle était venu seul sans objectif alors au final elle suivait elle aussi les choix du hasard, même sans s'en rendre compte.

Les chaussures qui heurtent le bitume, les pas qui se rapprochent, la musique devenue sourde, les pensées embrumées. Et puis cette voix, ta voix, qui crie son prénom. C’est un ton plaintif, une requête plus que des salutations. Tu vis l’instant comme si tu n’en faisais pas partie, spectateur passif, esclave de ton propre corps. Elle semble capter ton timbre, reconnaître ta voix. Pas étonnant, tu n’es plus qu’à deux pas d’elle. Tu pourrais la toucher rien qu’en tendant le bras, mais tu n’essayes pas. Il y a cette vision qui t’arrête et ton corps se fige. Deborah se tourne dans ta direction, offrant ses yeux humides à ta vue. « Vlad… » Sa voix se fait plaintive et t’as aucun mal à comprendre pourquoi. Elle a envoyé des messages à Ariel, lui a expliqué à quel point l’anniversaire de la mort des parents Burton la rendait fragile. Mais Ariel, c’est toi. Tu sais ce qu’elle ressent et t’es pas mieux dans ton genre. Véritable cadavre ambulant, tu te sens mort de l’intérieur alors que tu traines ton corps dans les rues. Mort de l’intérieur. Vidé de ton énergie. Tu voudrais dire quelque chose, mais tes lèvres ne s’ouvrent que sur des syllabes inaudibles. Inexistantes. Et puis la voilà qui s’effondre, juste dans tes bras. Tu ne t’y attendais pas. Tu te montres un peu maladroit alors que tu lui assènes quelques tapes de réconfort dans le dos. Mais en étant physiquement l’un près de l’autre, tu ne t’es jamais montré aussi amical avec elle. C’est déjà un énorme pas en avant. « Eh, Deborah… » Tu lui souffles ça au creux de l’oreille, avant de t’arrêter. T’as aucune idée de ce que tu vas lui dire. Les mots tournent dans ton esprit et se font complètement confus. Pourtant, tu laisses échapper un soupir, et dans ton expiration, des mots s’échappent d’entre tes lèvres : « Viens, on va s’écarter un peu. T’as pas l’air bien. » Impossible de parler ici avec la musique presque assourdissante. Et tu imagines qu’elle a besoin d’une oreille attentive. T’es prêt à l’écouter si ça peut la soulager. De toute façon, toi t’évites de parler de tout ça. C’est plus facile de se renfermer sur toi-même que d’avouer la peine qui vient te vriller le cœur et te nouer la gorge. Tu cherches à la soutenir alors que tu tentes de l’amener un peu plus loin, pour vous écarter du centre de la foule, pouvoir respirer un peu en s’appuyant sur les murs qui bordent la rue.

(@deborah burton)

Tu avais oublié à quel point t’aimait ça, la musique, les fêtes, les moments où tu pouvais juste tout lâcher et oublier un temps que ce que t’étais, ce que tu faisais chaque jour de ta vie et celles que tu ruinais en vendant les doses létales sans te soucier de la manière dont ce serait consommé, dans quels bras ce serait injecté. Ce soir, tu n’avais rien dans la tête, pas même Art ou les gars, t’étais à mille lieues du Bronx, peut-être un peu moins que ça mais tu n’y pensais pas, tu laissais juste la musique guider tes mouvements, taire tes pensées et faire le vide.
Verre de bière à la main, un peu surélevé pour qu’on te le renverse pas, tu te fichais bien de ton entourage, de bousculer des gens ou prendre de la place. Si ça ne leur plaisait pas, c’était tout pareil. Tu n’avais pas pour habitude de te soucier des autres, de t’excuser de vivre et d’être chiant comme tu l’étais. Sauf que tu n’avais pas forcément pris en compte tes propres mouvements alors sans vraiment t’en rendre compte, tu renversais une partie de ton verre dans le dos d’une gonzesse. C’était pas dramatique, tu n’avais même pas capté le bordel, avalant quelques gorgées de la fraîche mousseuse, ne prenant même pas le temps d’interrompre tes mouvements. La gonzesse qui se retourna ne semblait pourtant pas d’avis à laisser pisser et sans crier gare, tu te pris une gerbe d’insulte dans les dents. T’aurais pu t’excuser, esquisser un mouvement pour signifier ton regret ou prendre un air de regret mais direct, elle t’avait allumé et ça, tu n’aimais pas trop. En fait, t’étais juste un connard ouais, elle l’avait dit elle-même alors lui lançant un sourire d’enfoiré, tu jetais le reste du contenu de ton verre dans sa figure avant de le laisser tomber par terre sans le moindre égard pour l’écologie ou le respect de la nature. « C’était pour l’connard ça, pétasse » que tu lui signifiais. Ce qui était un accident ne l’était désormais plus mais qu’importe, c’était plus fort que toi, fallait que tu fasses de la merde.

@Mickey Skadden

Tu sais pas ce qu'il fait là. Mais tu n'as pas le temps de t'en inquiéter. Tout simplement parce que tu ne sais pas non plus ce que tu fais ici. T'entends sa voix, t'es transportée quatre ans en arrière. Ca fait beaucoup pour toi aujourd'hui, bien trop. La musique aurait pu atténuer ce son, mais elle n'en a rien fait. Tu parles d'une fête de la musique. Elle n’est même pas assez forte pour t'empêcher d'avoir mal au coeur, de le sentir se serrer. Non, la musique ne devient qu'une bande son de ta vie bien pathétique aujourd'hui. Ses bras qui t'entourent, cette main qui se pose à maintes reprises dans ton dos. Tu ne sais pas ce que tu fous là, tu ne sais pas pourquoi tu es dans ses bras. Et même si ça ne dure pas bien longtemps, tu ne peux t’empêcher d’apprécier cette chaleur humaine pendant quelques instants. Imposé par toi, ce rapprochement ne dure pourtant pas autant que tu aurais pu l’espérer. T’entends sa voix dans ton oreille et ton coeur se serre un peu plus. Si c’est possible bien sur. Tu renifles, tu t'éloignes, tu oses à peine relever le regard vers lui. Il te propose de vous éloigner. Tu prends conscience de la situation. Tu te rends compte que vous êtes posés au milieu de l’allée gênant certainement les badauds voulant profiter de la soirée. Alors tu hoches la tête, prête à le suivre n’importe où. Mais tu n’arrives pas à totalement t’éloigner de lui alors tu agrippes à la seule chose que tu peux atteindre en tendant le bras, sa veste. Comme une gamine qui a peur de se perdre. Un peu ce que tu es en somme. Une gosse paumée. T’attends que vous soyez à l’écart, près d’un mur, te collant à la fraîcheur des briques et le lâchant enfin. ” Désolée… “ Il sait pourquoi ces larmes burinent ton visage. Il connaît ta peine. Même si comparée à la sienne, la tienne n’est peut être pas aussi légitime. C’est ce que tu te dis chaque année depuis le drame. T’as toujours cette petite voix en tête qui te dit que tu n’as pas le droit de pleurer. Ce n’étaient pas tes parents, pas à proprement parlé. ” Qu’est ce que tu fais ici ? “ Ce n’est pas une agression, tu veux juste savoir s’il doit rejoindre quelqu’un, peut être Irwin ou Anita. Sait on jamais… Tu sais pas si tu es prête à affronter le clan Burton au complet.

(@vladimir burton)