Sujet: fortunately confident (ft Isabella) Mer 17 Juil - 21:50
@"Isabella Kingston " ;
fortunately confident
La main droite posée à l'arrière de sa nuque pour y opérer un massage improvisé, Alexios était encore crispé de la situation d'avant hier. Il était tendu, l'instant des retrouvailles avec Peyton tournant en boucle dans sa tête. D'un geste de la main gauche, il remercia le barman du verre qu'il venait de poser devant lui. Un whisky coca à vingt et une heure. Si son jumeau le trouvait là ; il fronçerait les sourcils et l'obligerait à quitter ce bar, à arrêter de se morfondre de la sorte. Il n'aime pas cela non plus Alexios. Il ne supporte pas de perdre son énergie, son optimisme. Bêtement, il avait cru que le fait de la revoir ne lui ferait pas autant d'effet. Qu'il ne penserait pas dès lors à un million de solutions pour la retenir, pour la rattraper. Il en était certain à présent : elle ne l'avait pas quitté pour un autre. Peut être était t-elle vraiment attachée à lui. Il bût une gorgée de son breuvage. Un peu tôt pour se bourrer la gueule m'enfin il ne savait même pas si il en avait envie. Il cherchait seulement à ne plus penser à elle, ne plus y retourner.
Il soupira, prenant une nouvelle fois son verre pour boire. Il sentit un picotement dans ses bras. Il pensait se vivifier et s'aérer, rejetant toute possibilité de rejet. Il faut dire qu'il était propre sur lui alors à l'idée de ne pas tenir l'alcool... Tous ses potes pourraient le chambrer. Il regarda son téléphone. Il n'en avait appelé qu'un seul qui était dans le coltar. Autant dire qu'il ne se bougerait pas de suite.
Il resta un moment à ressasser cette soirée à la plage, ce qu'il en avait retenu. C'était assez compliqué car il se laissait peu à peu submerger par des émotions diverses : la joie de la regarder de nouveau, la crainte de la voir repartir mais aussi le profond désir qu'il n'avait jamais cessé de cultiver à son égard. Tout cela serait bien trop dur à oublier donc il savait que ce retournement de situation resterait présent dans son esprit un bon moment.
Il tourna la tête à gauche et il crût apercevoir une femme qu'il avait déjà vu et avec laquelle il avait parlé. Elle avait ces yeux en amandes noisettes et ses cheveux courts bouclés. Elle avait un verre elle aussi mais Alexios ne pouvait distinguer d'où il était si celui-ci était rempli d'alcool ou de soda. Il resta un moment à la regarder avant de se décider à aller la saluer. Il faut dire que les circonstances de leur rencontre avaient été assez rocambolesques. Alexios avait eu un pote au sérieux crush pour la demoiselle. Devant l'insistance de ce dernier et l'attitude pas intéressée d'Isabella, le pote en question avait fait un plat. Fausse bonne idée. Alors, forcément Alexios avait dû le retenir de demander davantage, de se prendre une baffe même. À sa surprise, la jeune femme avait été conciliante et l'avait même remercié. Pour une fois qu'on ne le traitait pas de lourdeau. Il en était que bien trop heureux.
C'est dans l'idée d'un bon moment qu'Alexios se rapprocha d'elle. Il s'installa à sa droite et cherchant son regard et son attention, lui adressa poliment.
«Hey! Toi c'est Isa non?? Je crois qu'on s'est vus l'autre fois... Tu sais quand tu disais non à mon pote...». Il le lui dit d'une manière un peu gênée mais il veut dissiper tout malentendu. Alors il montre son verre et lui demande, regardant le sien avec curiosité. «Et toi, tu carbures à quoi ce soir?» . Autant demander si c'est aussi de l'alcool pour savoir si ils finiraient bien bourrés ou si elle l'épaulerait quand il se casserait la gueule. Il resta à entendre impatiemment sa réponse alors que sa soirée prenait en cet instant un sens inattendu. (credit : advengeinchains/thehepburnrph )
Loving can hurt, loving can hurt sometimes But it's the only thing that I know When it gets hard, you know it can get hard sometimes It's the only thing that makes us feel alive We keep this love in a photograph We made these memories for ourselves Where our eyes are never closing Our hearts were never broken And time's forever frozen, still So you can keep me Inside the pocket of your ripped jeans Holding me close until our eyes meet You won't ever be alone, wait for me to come home…
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Encore enivrée du parfum épicé des îles paradisiaques, la peau plus mate alors que d’ordinaire, l’esprit plus détendu que jamais, elle se sent presque toujours en Grèce. Mais les vacances sont terminées. La réalité retrouvée. Aussi merveilleux soit ce séjour en tête à tête avec l’homme qu’elle aime, la Latina doit bien se confronter à la vraie vie. Cela signifie quitter sa petite sœur pour emménager avec Nikolaï, comme convenu. Une perspective qui l’attire autant qu’elle l’effraie. C’est la première fois qu’elle franchit un pas aussi important avec un homme depuis son divorce. Ce n’est guère évident, pour une femme qui a toute sa vie voulu garder cette indépendance qui lui est propre. Elle n’a jamais voulu se raccrocher à un homme, Isa. Peut-être car elle n’était qu’une enfant lorsqu’elle a compris qu’elle ne pouvait pas compter sur eux. Peut-être aussi parce qu’elle a dû apprendre à se débrouiller toute seule toute sa vie durant. Le seul soutien dont elle n’a jamais eu besoin, c’est celui de sa famille. Ils sont ses points d’ancrage, ses points de repère, dans une vie où rien ne perdure bien longtemps. Elle sait qu’il en est de même pour eux. Elle sait que Miles est aussi peu doué qu’elle lorsqu’il s’agit de s’engager. Quant à Peyton, si la liberté portait un nom, ce serait sans doute le sien. Ils sont tous bousillés de l’intérieur, les Cooper. C’est peut-être bien pour cette raison que, après l’enthousiasme premier, elle en vient à appréhender de quitter l’appartement qu’elle partage avec sa petite sœur. Ce dont elle a peur, surtout, c’est de la quitter, elle. Mais elle se sent soulagée par une chose, Isa, c’est ce projet qu’elles ont choisi d’élaborer ensemble. Cette idée de créer leur propre entreprise de bijoux artisanaux qui vient tout droit de l’esprit empli d’imagination de sa cadette. Mais c’est elle, en ce moment, qui entreprend toutes les démarches dont elles ont besoin pour savoir s’il ne s’agit là que d’un rêve irréalisable ou s’il y a vraiment quelque chose de possible pour elles dans ce domaine. C’est pour cette raison que, ce soir, Isabella se retrouve dans ce bar branché de la ville. Elle a rendez-vous avec une créatrice de bijoux pour l’éclairer sur le milieu, ses avantages, mais aussi ses contraintes et ses limites. L’entretien se déroule à merveille, le feeling passe bien et, surtout, son interlocutrice lui donne toutes les informations précieuses qui lui manquent pour connaître parfaitement cet univers. Elle lui laisse également quelques brochures avant de s’en aller finalement. Restée seule, la belle décide de ne pas partir tout de suite. Elle part s’installer au comptoir du bar pour commander une Margarita. C’est, à peine servie, qu’elle entend la voix d’un homme s’adresser à elle. Au tout début, elle pense qu’il est intéressé mais en croisant son regard, elle le reconnaît d’emblée. – Oh, oui. Je me souviens de toi. Alexios, c’est cela ? demande-t-elle, bien qu’elle en soit déjà convaincue. Elle n’oublie jamais rien de ce qu’elle entend, Isa. Cela peut se révéler effrayant mais c’est surtout bien efficace. En l’occurrence, elle se souvient parfaitement du jeune homme assis à sa droite. Elle l’a rencontré lors d’un soir de sortie. Et, en effet, il lui a quelque peu sauvé la mise face à cet inconnu qui était un peu trop insistant à son égard alors qu’elle avait expliqué avoir quelqu’un. Ce qui peut vite paraître oppressant pour une femme qui a subi tout ce qu’elle a subi. Alors elle en a été profondément reconnaissante envers Alexios. Et, irrémédiablement, elle n’a pas pu oublier son visage. Relevant instinctivement son cocktail devant la question de son interlocuteur, Isa lui adresse un sourire en coin. – Une Margarita. Et toi, je n’ai pas l’impression que c’est un simple soda, je me trompe ? le taquine-t-elle légèrement. Il est encore relativement tôt pour faire la fête ce soir. À moins qu’il ne soit pas là pour s’amuser mais pour combler tout autre chose. Elle ne sait pas, Isa, mais elle est heureuse de le voir en fait. Heureuse du tournant plus surprenant que vient de prendre sa soirée.
Au final, Alexios n'avait écouté que son instinct ce soir là. Apercevant au loin la jeune femme qu'il connaissait, il s'était simplement approché d'elle, ignorant si sa requête aurait un regard sans préjugés ni mal interprétation. Sa confiance en lui et sa sociabilité légendaire pouvaient parfois jouer contre lui, provoquant un rejet de la part des femmes franchement pas contentes de se prendre tant d'assurance à la figure. Elles le prenaient souvent, à tord, comme de l'insolence. Alexios avait beau se confondre en excuses, le résultat était le même : il était hors jeu. Alors, après avoir été plus ou moins rejeté par l'unique amour de sa vie, il n'avait pas envie de se prendre une tuile pareille. Il ne voulait pas la draguer cette jolie jeune femme. Juste parler, passer un bon moment et ne plus penser à rien. Ne plus imaginer son épouse et combien ils auraient été heureux ensemble si seulement elle lui avait donné une chance.
Quand elle le reconnaît et affilie son visage à son prénom, le rouquin ne peut s'empêcher de sourire. C'est une petite victoire en somme car elle ne lui a pas versé son cocktail dessus. Il faut dire que leur rencontre fortuite avait été aussi bénéfique pour elle que pour lui. Elle avait pu échapper à un goujat de bas étage. Il avait pu confirmer sa belle droite dans un angle d'attaque performant. Ils n'avaient pas été jusqu'à la grande bagarre mais suffisante pour que l'autre abdique. Alexios avait été fier de ce résultat mais n'avait pas eu l'occasion de discuter davantage avec elle. Maintenant, il en avait donc l'occasion. Cherchant dans ses souvenirs pour faire preuve d'autant de mémoire qu'elle, il ferma les yeux un instant avant de les ouvrir de nouveau et de lui dire, avec un petit sourire en coin. «Et toi c'est Isabella... n'est-ce pas? »
Il éclate de rire à l'écoute de sa réponse et fait une grimace. Content de pouvoir engager la conversation, il répond favorablement à sa taquinerie bien trouvée. Il lève à son tour son verre en lui adressant un clin d'oeil. «Touché! Il s'agit d'un merveilleux mélange de whisky et de coca. ». Il est tôt, il en a bien conscience mais il est assez bas pour penser prendre ce genre de cocktail à cette heure ci. Son sourire disparaitrait presque en repensant à l'entrevue avec Peyton. Il tourne la tête sur le côté, écarte cette pensée mais décide d'aller au fond des choses direct.
Il boit une gorgée avant de se repositionner sur le siège à sa droite. Il lui dit alors, sur un ton soucieux et interrogateur. « Alors toi c'est quoi la bonne raison? ». Après tout il en faut souvent une.
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La douce et brève solitude dans laquelle elle est plongée ne dure pas longtemps. Il y a ce garçon, cet inconnu qui n’est pas si inconnu qui vient l’approcher. Il n’hésite pas à l’aborder, comme elle n’hésite pas à lui répondre. Les personnes emplies d’assurance ne l’effraient pas, Isabella. C’est même le contraire en réalité. Si réservée qu’elle peut être au premier abord, de nature mystérieuse, elle peut ne pas toujours paraître bien accueillante. Les plus timides pourraient facilement la trouver intimidante alors qu’elle ne l’est pas du tout en réalité. Elle est même très chaleureuse à condition que l’on ose l’aborder comme le démontre le rire spontané de son interlocuteur face à ses paroles. Car il a osé le faire, lui, Alexios. Le prénom lui revient facilement comme les circonstances plus ou moins agréables de leur rencontre. Si la soirée en elle-même a manqué de vraiment mal tourner, elle garde un souvenir positif de celui qui est venu à son secours. Elle acquiesce d’un signe de la tête lorsqu’il lui demande son prénom complet. – C’est bien cela. lui répond-elle avec un faible sourire, avant de reprendre, son regard accrochant le sien avec plus de sincérité au fond de ses prunelles noires. – D’ailleurs, je n’ai pas eu le temps de te remercier comme il faut la dernière fois. Mais je te suis sincèrement reconnaissante. Il lui a sauvé la mise. Et, plus que cela, il a pu la sauver de souvenirs qu’il ne soupçonne même pas. Glissant ses doigts autour de son verre, la jeune femme le porte à ses lèvres pour en boire une gorgée. Elle n’est pas la seule à avoir choisi une boisson alcoolisée en ce début de soirée. Mais le choix de son nouvel ami ne semble pas si anodin. Il lui demande même sa bonne raison, lui dévoilant par la même occasion silencieusement qu’il en a bien une, lui, de raison. – Oh, je te rassure. Je vais bien. Je sors d’un rendez-vous professionnel qui s’est plutôt bien déroulé, j’avais envie de me détendre avant de rentrer. Avant de rentrer et d’affronter sa sœur. Sa sœur qui ne sait toujours pas qu’elle va définitivement s’installer auprès de Nikolaï. Peut-être qu’elle appréhende plus qu’elle ne l’aurait cru finalement. Il faut dire qu’elle a un peu l’impression de l’abandonner, Peyton. Celle qui fait tout pour renforcer le lien si vital qui les unit. Elle se mordille brièvement la lèvre inférieure avant d’avouer alors. – En vérité, je dois annoncer à ma petite sœur que je ne vais plus vivre avec elle. J’appréhende légèrement. Elle ignore pourquoi elle se confie à ce presque inconnu. Elle sent une bonne énergie émaner de lui. La sensation qu’elle peut lui parler. Puis, peut-être aussi que c’est plus facile de le faire à quelqu’un qui ne sait rien de tout ce qu’elle a vécu, que ce soit avec son petit-ami ou bien avec sa petite sœur. Buvant une nouvelle gorgée de sa Margarita, la belle finit par reprendre, non sans intérêt. – Et toi, quelle est ta bonne raison à toi ?
Un hochement de la tête et un sourire franc se dessinant sur son visage; Alexios répond favorablement à la reconnaissance de la jeune femme. Il aime aider et recevoir ainsi des remerciements lui fait grandement plaisir. Il lui mime un « you're welcome » sur les lèvres avant de boire une gorgée de son breuvage. Elle est bien sympathique Isabella. Le genre de nana qui était prête à rigoler et discuter tranquillement si la situation s'y prêtait évidemment. Il était content qu'elle veuille bien parler avec lui ce soir alors il l'écouta attentivement. Être un confident lui plaisait aussi car il appréciait de pouvoir papoter avec la gente féminine sans chercher plus. Blessé dans son égo et réticent aux relations, Alexios était le parfait candidat pour de la discussion sans arrière pensées.
Il repose son verre et comprend qu'elle avait un rendez-vous de boulot. Professionnelle jusqu'au bout des ongles car elle a l'air de mener à la baguette son affaire et cela explique sa tenue impeccable. Il sourit de la voir si sereine et d'être un contexte moins oppressant que la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Il sourit et lui dit alors, ramenant son verre pour trinquer avec elle fièrement. « Quelle working girl! Ca me paraît positif tout cela! »
Elle a pourtant l'air préoccupée, Isabella. Quelque chose qui doit la chiffonner car son regard prouve qu'elle a autre chose en tête. Il l'écoute et elle lui confie qu'elle est inquiète de laisser sa soeur, d'aller habiter avec un amour peut être? . Un souhait que Alexios continuait de cultiver bien qu'il savait que cela était impossible, qu'elle ne reviendrait pas. D'un seul coup, il se prit davantage de passion pour le récit de la jeune femme. Le courage et ce besoin quasi instinctif de l'aider. Il arque un sourcil, finit son verre avant de le reposer sur le comptoir. Il lui demande alors, curieux. « Ta soeur? Pourquoi ne serait t-elle pas contente que tu prennes ton envol? C'est une petite ou grande soeur? ». Il osait poser toutes ces interrogations. Il avait ce but de l'aider, quoiqu'il advienne. Elle paraissait quelque peu gênée par cette situation mais il était important de l'aider à se détendre un temps soit peu. Il lui sourit à nouveau, histoire de la mettre à l'aise.
Puis, il baissa les yeux en pensant au fait qu'elle lui retournait la question. Il fit une grimace, songeant à la manière de lui expliquer la chose sans être larmoyant et craquer. Il avait parfois envie de crier, de pleurer Alexios. Pleurer de cette chose dont il avait besoin et qu'il n'avait plus, à cette histoire avortée qu'il voulait vivre. Il regarda Isabella dans les yeux et répondit alors. «Je veux simplement profiter, oublier les soucis! ». Il émet un rire nerveux , tentant de dissimuler le mal être qui l'occupait. Certes il se sentait bien la plupart du temps, il s'imaginait en harmonie avec sa vie. Cependant intérieurement, il se savait aucunement pleinement satisfait ni heureux. Il jugea bon d'ajouter une phrase, de noyer la mare de regrets qui prendrait place dans ses iris un jour ou l'autre. Il ne fallait pas que ce soit ce soir, que ce soit sous les yeux de la jeune femme. «Sans attache c'est tellement mieux, je ne veux dépendre que de l'alcool! ». Oups il en disait déjà beaucoup, déjà trop. Tant pis, il faut croire qu'il se sentait déjà en confiance avec la jeune femme.
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Se confier aux autres n’est pas dans ses habitudes, à Isa. Même avec les personnes qui lui sont le plus proches, elle n’a pas ce réflexe d’aller sonner à leur porte pour parler quand elle en a besoin. Il faut vraiment qu’elle sente le poids devenir beaucoup trop lourd pour oser se livrer. Pourtant, avec ce jeune homme qu’elle connaît vraiment très peu, elle parvient à s’ouvrir. C’est peut-être le contexte, la soirée, le bar, les verres d’alcool qu’ils ont devant eux. C’est peut-être aussi les circonstances de leur rencontre qui la poussent, indéniablement, à avoir confiance en lui plus naturellement qu’elle ne le fait d’ordinaire avec les inconnus. C’est peut-être parce qu’elle sent, aussi, qu’il est venu la voir sans arrière-pensée, sans autre intention que celle de partager une conversation avec lui. Cela ne s’explique pas, c’est quelque chose qu’elle ressent, son instinct simplement. Ce qui compte, c’est qu’avec lui, elle le fait. Elle lui explique tout naturellement les raisons de sa présence dans ces lieux en ce début de soirée. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres quand il parle d’elle comme une working-girl. Elle se rend compte qu’elle apprécie ce qu’elle prend comme un compliment. Elle a toujours eu besoin de travailler, Isabella. Un besoin qu’elle n’a pas pu combler lorsqu’elle a perdu sa place haut-gradée dans l’entreprise de son ex. Alors cela lui fait du bien de retrouver un objectif à ses journées, quelque chose qu’elle aime. Mais ce n’est pas réellement ce qui la préoccupe, non. Elle se met à évoquer sa relation avec sa petite sœur contre toute attente à l’inconnu qui s’avère être un excellent confident. Il essaie de comprendre la situation. C’est compliqué, sans doute, car il n’a pas toutes les cartes en mains. Il ne sait pas que, Peyton, c’est pratiquement elle toute seule qui l’a élevée. – Il s’agit de ma petite sœur. Elle est très débrouillarde, je dirais même qu’elle est la liberté incarnée. Mais j’ai dû me passer d’elle plusieurs années, j’ai un peu l’impression de devoir lui dire au revoir à nouveau. Elle marque un petit temps pour boire une gorgée de sa boisson avant d’ajouter. – Je sais que c’est stupide, nous serons encore dans la même ville, et nous travaillons ensemble alors nous allons nous voir tous les jours… Tu dois me trouver complètement dingue. conclue-t-elle soudain avec un petit rire car elle réalise que, pour n’importe qui, ce n’est vraiment rien. Elles seront toujours aussi proches, elle le sait. Elle est juste angoissée de nature, Isa. Plus encore quand sa famille est concernée. Plus encore quand il s’agit de son petit bébé. Mais, à son tour, elle renvoie la question à son nouvel ami. Elle sent qu’il n’est pas dans son assiette. Il affiche même une petite moue qui en dit long. Les yeux qui s’abaissent, le rire nerveux qui répond, les paroles qui se veulent faussement nonchalantes. Elle a la sensation qu’il essaie de se persuader lui-même qu’il va bien en réalité, Alexios. C’est le regard intrigué qu’elle le contemple, comme pour essayer de le comprendre, mais surtout d’être là pour lui. Ne serait-ce que pour l’écouter, elle sait parfois combien cela peut aider. Elle qui, justement, a toujours tendance à tout garder. Elle ne répond pas tout de suite aux paroles du jeune homme, elle se laisse le temps d’y réfléchir. Trouver les mots adaptés sans le brusquer, sans le pousser à se refermer. Il y a quelque chose, chez Alexios, qui lui donne envie d’être là pour lui. Il a cet air touchant, cet air sincère qui déborde dans ses yeux, comme s’il était victime d’un mal-être impossible à contrôler. Avec prudence, le ton doux, elle finit par lui faire remarquer. – Je me trompe peut-être mais j’ai le sentiment que tu cherches à t’en persuader. Délicatement, toujours, mais sans pour autant tourner autour du pot. Elle veut surtout lui faire comprendre que, s’il en a besoin, elle peut l’écouter. – Je comprends que tu veuilles oublier mais, si tu veux en parler, tu peux le faire avec moi, tu sais.
Isabella avait une prestance et une élégance si remarquables qu'Alexios ne pouvait que se sentir honoré et chanceux de passer un moment avec elle. Il avait tenté sa chance, montrant patte blanche dès le début pour éviter tout malentendu. Il était curieux de la connaître tout en sirotant son verre, essayant d'oublier le chagrin qui le hantait. Il avait souhaité dans bien des rêves que Peyton n'existait pas, qu'elle était seulement présente dans ses souvenirs. Il avait cherché à s'en persuader, si fort qu'il pensait y être arrivé. Son apparition sur la plage avait sonné comme l'échec qu'il n'attendait pas. Non seulement, elle l'avait vu mais en plus, elle l'avait abandonné une seconde fois. Il ne croyait plus en l'amour après cela, il ne ressentait que de la tristesse, de la déception et de l'amertume.
Heureusement, la jeune femme lui permit de penser à des choses beaucoup plus gaies même si elle semblait en être affectée derrière son sourire. La crainte de voir sa soeur lui échapper et s'éloigner était légitime mais il lui fit un clin d'oeil pour la rassurer. Il ne connaissait pas la femme dont elle lui parlait mais une chose était sûre : elle avait l'air audacieuse, indépendante et forte. Trois traits qui l'avaient fait chavirer pour Peyton. C'était à la fois doux et cruel de se l'entendre dire mais il en était certain, cette soeur devait en valoir la peine. Il répondit alors, calmement.
«Je comprends, tu es une grande soeur et ça protège toujours! Mais oui vous serez dans la même ville et ne t'en fais pas, elle tient à toi aussi j'en suis sûre. Vous devez être une famille qui déchire tout! » . Il mima un geste dans le ciel, un peu pour assoir l'idée qu'elle dépotait tout et qu'il devait être de même pour sa soeur.
Soudain, son rire et sa confiance s'effacèrent. Il perdit toute expression pendant une fraction de seconde tandis que Isabella tentait, à tâtons, de le raisonner. D'être cette voix qu'il refusait d'écouter. Elle portait une vérité qu'il cherchait encore à nier. Celle qu'il était toujours amoureux de la belle, qu'il ne s'imaginait pas sans elle.
Il lui adressa un sourire faible, encore un peu chamboulé d'avoir revu Peyton, de repenser à tout cela. «Oui je m'en persuade sinon, ça ferait trop mal. C'est douloureux quand la personne ne nous aime plus. ». Elle lui offrait une oreille attentive, il ne savait pas si il devait saisir cette occasion ou non. Il resta un instant à se demander avant de lui dire, d'une grimace un peu gênée. « Eh bien si tu es prête à entendre l'histoire la plus rocambolesque de l'année j'y vais... ». Il ne savait pas comment commencer mais il pensa au plus évident, au plus probant.
«Voilà je suis marié actuellement à un fantôme... Une femme qui a disparu après la noce et qui me rejette aujourd'hui... » Il passa une main derrière sa nuque. Il était encore douloureux d'évoquer sa vie sentimentale désastreuse. Avec une inconnue qui plus est même si elle n'avait pas l'air du genre à juger. Il baissa la tête, lui jetant un regard des plus tristes. Il était néanmoins rassuré de pouvoir en parler,d'avoir un avis. «Tu dois me trouver stupide de m'accrocher à ça mais elle est si belle et je crois, je pense que je l'aime encore... » Aveu à celle qu'il venait de rencontrer mais qui allait peut être l'aider.
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Voir sa famille lui échapper, c’est peut-être bien sa plus grande peur. Elle a dû affronter le décès de sa mère, celui de son petit frère. Même Miles, pourtant bien quelque part à New York, lui manque constamment. Peyton, elle est tout ce qu’elle a dans cette famille qui n’est plus. Elle est son pilier, sa force. Celle pour qui elle serait capable de tout. C’est sans doute pour cette raison qu’elle prend tant à cœur ce déménagement. Car elle sait, objectivement, qu’il ne changera en rien leur relation. Qu’elles s’aimeront toujours autant. Son esprit rationnel et logique le sait, oui, mais son cœur a plus de difficultés à le réaliser. Pour autant, les mots de son confident de la soirée lui font beaucoup de bien. Elle a la sensation d’être comprise, déjà, ce qui a quelque chose de rassurant. Ce qu’elle éprouve est légitime, mais elle n’a pas à s’inquiéter. Un doux sourire se dessine sur les lèvres d’Isabella alors que le jeune homme fait tout pour effacer ses craintes. – Je ne sais pas vraiment si l’on peut dire cela, notre famille est loin d’être traditionnelle. Mais tu es gentil. qu’elle lui confie, la voix attendrie. Apaisée par ses mots. Il est adorable, Alexios. Il la connaît à peine, mais se préoccupe de ses états d’âmes, alors même qu’il a l’air bien plus tourmenté qu’elle ce soir. C’est ce qui pousse doucement la Latina à mettre de côté cette mélancolie passagère pour se concentrer sur lui. Lui qui paraît bien plus avoir besoin de se confier. À peine les mots s’échappent de ses lèvres que le visage de son interlocuteur change soudainement. Comme un voile de noirceur, une ombre qui vient effacer cet éclat dans ses yeux. Elle ne veut aucunement le brusquer, surtout pas lui forcer la main. Ce n’est pas son genre, à Isa. Moins encore avec un garçon qu’elle ne connaît pas. Mais il paraît porter un poids si lourd sur ses épaules, une peine qu’il doit garder en lui au lieu d’en parler. C’est ce qu’il lui avoue finalement. Admettre sa douleur lui fait plus mal encore. Désolée pour lui, elle sent une pointe de compassion l’envahir quand il explique qu’il y a cette personne qui ne l’aime plus. Un faible sourire réconfortant se dessine sur ses lèvres pour l’encourager à continuer. À se confier. – Je pense que je suis prête. déclare-t-elle doucement avant de retrouver le silence. Elle saisit distraitement son verre pour en boire une gorgée, puis se concentre uniquement sur les paroles de son nouvel ami. Elle apprend qu’il est marié, ce qu’elle n’aurait jamais pu deviner. Instinctivement, le regard de la belle se pose sur les mains d’Alexios, à la recherche d’une quelconque alliance. Mais ses mots suivants lui font relever la tête vers lui, laissant son regard s’ancrer dans le sien. Il a cette lueur tellement triste dans les yeux, cela la touche en plein cœur. C’est terrible de déceler cette souffrance sans pouvoir l’effacer, ni même la diminuer. – Oh, Alexios… Non, tu n’es pas stupide. L’amour n’a rien de stupide. Il l’aime, c’est tout. Il s’accroche à cet amour. Cela n’a rien de stupide, c’est quelque chose de beau. Mais elle est loin d’avoir toutes les cartes en mains pour comprendre la situation entre lui et cette femme. – As-tu essayé de parler avec elle ? D’avoir une explication sur… Sa fuite ? demande-t-elle, de sa voix douce, pour tenter de saisir un peu mieux la situation et, ainsi, l’aider surtout comme elle peut le faire. Modestement, à sa place, à une moindre échelle. Mais c’est toujours mieux que de se torturer dans sa propre solitude. Elle le sait, Isabella, pour l’avoir trop fait.
Quand il observa une nouvelle fois Isabella, Alexios se répéta que la soirée n'était pas perdue. Elle n'avait pas le même goût amer, il ne se morfondait pas en regardant le fond de son verre. Il y avait la chance qui lui avait sourit pour une fois, pour lui donner l'occasion de se confier, de lâcher prise. Elle était le signe du destin mais surtout une personne bienveillante. Elle avait écarté le schéma de la famille ordinaire mais il sentait dans ses paroles tout l'attachement qui s'en décelait pour sa soeur. Certainement irrévocable, comme celui qui liait le rouquin à son jumeau.
Elle lui avait dit qu'elle était prête, elle venait de le pousser à se confier et pourtant, pourtant il avait ressenti cette boule au ventre quand il avait commencé son récit. Se retrouver dans ses souvenirs lui donnait légèrement la migraine. En réalité, il ressassait le moment avec la belle brune pour se demander si il avait pu changer quelque chose. S'il avait pu trouver un autre stratagème pour la retenir, la persuader. Elle avait balayé ses espoirs et son amour d'un revers de la main, en une poignée de secondes. Son âme apeurée et esseulée n'avait eu aucun remède, aucune compresse pour éponger cette plaie saignante qui jaillissait de son coeur meurtri.
L'optimisme d'Isabella est aussi surprenant qu'attendrissant. Elle l'a écouté attentivement, portant sur lui un regard d'empathie, de compassion. Du moins, c'est ce qu'il avait pensé ressentir. Elle évite d'associer à l'amour un quelconque adjectif malsain. Est-ce parce qu'elle est elle-même heureuse avec quelqu'un ou bien est-ce une incorrigible romantique? Lui, il n'y croit plus. Il pense qu'il est stupide, débile et encore profondément amoureux d'elle. Et seul. Franchement, ça ne faisait pas rêver. Pleurer plutôt.
Il soupire, lui lance un regard un peu perdu mais reconnaissant. Elle tentait de lui remonter le moral. « Pour moi, il devient stupide... Pourquoi je n'arrête pas? Pourquoi je ne lâche pas l'affaire? » . Elle n'aura sûrement pas les réponses mais formuler son ressenti l'aide quelque part. Il met les mots sur son inaction, sur ce coeur qui continue de battre pour elle, pour sa femme. Quand bien même elle le repousserait une nouvelle fois, il ne serait pas en mesure d'abandonner. L'alliance autour de son doigt qu'il regarda à cet instant semblait s'illuminer. Étincelante preuve de son engagement.
Il l'avait entendu le questionner sur les détails. Il détourna son regard un moment , il pensait prendre un nouveau verre. Quand il aurait capté l'attention du serveur, bien évidemment. « Oui... Je l'ai appelé plusieurs fois, envoyé des messages. Toujours rien jusqu'au début de cette semaine...» débuta t-il avant que sa voix se perde. Un craquement, il se sentait brisé. La suite ne serait pas rose, il s'excusait d'avance de plomber un peu plus l'ambiance. Il passa une main sur son front et poursuivit : « Elle ne m'a pas expliqué, elle n'a rien voulu me dire. À part que... je devais l'oublier, la laisser tranquille...». Ça lui fait mal encore de le dire, peut être parce qu'il ne l'a pas vraiment intégré. Ou bien est-ce le goût de la défaite, le fait d'avoir abdiquer. Il est perdu, Alexios. Plus qu'avant, avant où il imaginait les retrouvailles. Où il les avait édulcorés, idéalisés aussi. Il soupira. La réalité l'avait bel et bien rattrapé et, si il avait pu croire qu'il s'agissait là d'un clin d'oeil du destin, il avait vite compris que la jeune femme n'était pas réceptive. Il resta un moment dans le vide, dans le silence avant de murmurer, doucement.
« Si seulement, si seulement Peyton me comprenait...» dit-il dans un souffle. Peu audible, il se demande si Isabella l'a entendu étant donné qu'il avait parlé dans sa barbe. Il inspira profondément, ajoutant comme dans une nouvelle preuve de sa situation sentimentale désastreuse : « Je suis un cas désespéré... tu ne crois pas?». Qu'elle infirme ou confirme cette version, il était lié Alexios. Lié à Peyton à jamais.
Loving can hurt, loving can hurt sometimes But it's the only thing that I know When it gets hard, you know it can get hard sometimes It's the only thing that makes us feel alive We keep this love in a photograph We made these memories for ourselves Where our eyes are never closing Our hearts were never broken And time's forever frozen, still So you can keep me Inside the pocket of your ripped jeans Holding me close until our eyes meet You won't ever be alone, wait for me to come home…
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Elle ne sait pas réellement comment tout a débuté. Comment cette complicité entre eux a choisi de se créer. Elle le connaît à peine, Alexios. Les personnes qu’elle connaît à peine, d’ordinaire, elles n’osent pas vraiment s’approcher d’elle. Il leur faut un peu de temps pour réaliser que, derrière la femme pleine d’assurance qui peut intimider, il y a une âme douce qui se cache. Ou peut-être que c’est elle qui a besoin de temps. Elle qui a besoin de temps pour s’ouvrir, pour se laisser découvrir. Elle a beaucoup trop de mal à accorder sa confiance, Isa. Mais, pourtant, avec lui, c’est différent. Avec lui, elle sent qu’elle peut se laisser aller, comme si elle était déjà avec un confident. Seulement, bien plus qu’elle et ses mélancolies éphémères, c’est lui qui paraît avoir besoin de quelqu’un à qui parler. Lui qui a besoin de quelqu’un pour l’écouter.
Quelqu’un comme elle.
Peut-être qu’elle peut être cette personne. Peut-être qu’elle peut l’aider à se libérer de toute cette douleur qu’il semble emmagasiner en lui. Peut-être que les mots lui permettront de se délivrer de ses maux. Elle sait être là, Isabella. Elle sait être présente pour les personnes qui l’entourent, bien plus qu’elle n’est capable de leur demander leur soutien. Se confier lui est difficile, mais écouter, c’est autre chose. C’est avec sa bienveillance naturelle qu’elle s’éprend de son histoire pour y apporter, comme elle peut, une lueur d’espoir. Elle est loin d’être une romantique dans l’âme à vrai dire. Loin de croire aux contes de fées, elle est pourtant persuadée que l’amour est quelque chose de précieux. C’est ce qui l’a sauvée bien des fois, ce qui la sauve encore aujourd’hui. Mais Alexios a le cœur brisé, c’est flagrant. Elle dirait même que c’est sans doute la première fois qu’il se retrouve dans une telle situation, la première fois qu’il éprouve de telles émotions. - Tu es trop dur avec toi-même... L’amour n’est pas quelque chose qui se contrôle. Elle le sait, Isa. Elle a eu l’occasion de s’en rendre compte plus d’une fois. L’amour défie toute logique, c’est ce qui le rend aussi pur. Mais elle comprend sans mal que ce soit difficile à accepter pour un cœur brisé. Elle aussi, encore maintenant, elle a parfois du mal à l’accepter. Alors même qu’elle a la chance d’avoir quelqu’un qui veut vivre cet amour autant qu’elle, ce qui n’est pas le cas d’Alexios. Il doit faire face au rejet de celle qu’il aime sans explication, presque sans aucune discussion. Elle se sent tellement désolée pour lui. Mais lui dire ne l’aidera pas, elle le sait. Elle garde alors le silence, se contente de boire une gorgée de sa boisson. C’est le moment que choisit le jeune homme pour lui donner le prénom de celle qui lui a brisé le cœur. Peyton.
Peyton. Elle s’appelle Peyton.
Sous le choc de cette révélation, la Latina avale son cocktail de travers. Elle tousse légèrement, embarrassée d’une telle réaction. Pendant un instant, elle a sincèrement pensé à sa petite sœur. Car, après tout, la description de la femme qui fuit tout engagement lui correspond plutôt bien. Elle n’a jamais été stable, Peyton. Que ce soit avec les hommes ou dans sa vie. Elle est un oiseau libre… Trop libre pour épouser quelqu’un. Ce n’est pas Peyton. Cela ne peut pas être Peyton. Elle le saurait si sa sœur avait soudain décidé de se marier. Elle, elle était son témoin à son mariage, c’est dire à quel point elles sont proches toutes les deux. Jamais, sa sœur ne pourrait lui cacher une chose pareille… Du moins, ose-t-elle l’espérer. - Je suis désolée, c’est un peu déstabilisant, c’est… Peyton, c’est le prénom de ma sœur. avoue-t-elle comme pour s’excuser. Comme pour s’expliquer. Mais elle ne peut pas envisager qu’il s’agisse de la même personne… C’est simplement impossible.