sous les nuages; ella

— Lately I've been afraid of myself
The closer that I get to rain
The more I feel at home, the further I'm away
[ ella & morgan ] @yelawolf

cette furie qui envahit la moindre parcelle de son cuir. elle est vivace, elle est dure aussi. incapable de contenir la rage qui le consume, la rage qui le détruit. en une fraction de seconde, il est passé d'un état d'indifférence totale à celui d'une colère dont il ne comprend même pas la raison. ça te pousse dans tes derniers retranchements. ça fait dégueuler ce qu'il y a plus de mauvais. ce que t'as toujours renié. mais au final, c'est toujours ce que t'as été. morgan ne retient pas ses coups, ni même l'ardeur. il laisse tout glisser le long de ses phalanges resserrées. les fois où il l'a tant détesté. la vision qu'il a eu en rentrant d'une mission. ella, nue, dans les bras d'un autre. et si autrefois, l'indifférence et le silence avait été sa seule arme, ce soir, la fureur et la frustration passées ressortaient de toute part. elles s'entrechoquaient dans son myocarde, lui donnaient des envies de meurtres mais aussi, des envies de tout lâcher. donner au monde entier ce qu'on attendait de lui. donner raison à toutes les personnes qui ne croyaient pas en lui. le contrôle. mcgrath n'a plus le dessus et c'est sous la fureur de ses coups qu'il songe aux nombreuses fois où son propre frère lui a balancé cette vérité amère en pleine tronche. t'es pas capable de te contenir. on ne peut pas te faire confiance.
y a ses doigts qui se brisent,
et le silence dont il est sous l'emprise.
les mains qui s'échappent sur ses épaules et les mouvements de recul qui l'oblige à lâcher sa proie. tapis sur le sol, dans l'ombre du closer, on croit devenir le visage ensanglanté et le nez brisé. il s'en fiche mcgrath, n'y fait même pas attention, tant ses pupilles sont déjà happées par la silhouette qui a tout engendré. ella. debout. le visage indolore, les traits qui ne dévoilent rien et ce regard qu'il ne connait que trop bien. imperturbable, comme si elle avait vécu la scène des millions de fois, comme si ça ne lui faisait ni chaud, ni froid. les représailles ne sont pas loin et sans attendre l'aval de qui que ce soit, morgan dégueule toute sa rancoeur, ce qu'il a sur le coeur. ou presque. t'as jamais été douer pour dire ce que tu pensais, ni même pour lui dire combien elle avait compté. il l'accuse, la rend coupable de ses coups. tellement, plus facile à encaisser. moins simple d'assumer. pourtant, morgan n'arrive pas à s'en vouloir. il n'arrive même plus à savoir où ça lui fait le plus mal. des dernières réserves d'énergie qu'il lui reste, il se dégage de l'emprise de jax et malo, laisse échapper un grognement d'entre ses lèvres. y en a qui commence à relever l'inconnu échoué, à éponger l'hémoglobine qui perle ses traits. il semble déphaser. pas de quoi chiffonner mcgrath dont l'attention est toujours reportée sur ella. elle divague, balance des paroles dont seules ses lèvres ont le secret.
t'es pas vivant,
t'es juste présent.
il regarde la vie défilée, n'y participe pas. comme s'il en était le simple spectateur. arrête de m'balancer tes conneries ! morgan n'en peut plus. il suffoque de cette relation qui n'est plus. voudrait qu'elle s'en aille, qu'elle emporte avec elle tout ce qu'il reste, une bonne fois pour toute. les bras qui agitent l'air et le regard emplit d'une fureur à peine dissimuler. y a pas de nous ! y en a plus. t'as pas comprit encore ? un pas, puis un deuxième, avant qu'il ne vienne coller son torse contre sa silhouette. les yeux dans les yeux. il la lâche. j'ressens plus rien pour toi à part de la haine. alors maintenant tu dégages si tu veux pas finir comme ton pote. il contrôle pas ses mots, envoie valser les bonnes convenances. les bonnes paroles d'un homme envers une femme. il la frappera pas non. ella le sait. mais il est bien capable de la virer, de l'attraper pour l'envoyer valser plus loin. loin de son champ de vision. loin de son palpitant tout entier. la troupe autour d'eux s'en est déjà allé, s'est réfugier dans le fond du closer, vaquant dorénavant à leurs occupations premières. tandis que le mec ensanglanté a dû se faire ramener par les videurs bien aimés de l'antre de cette foutue âme damnée. comprends le ce soir, maintenant si ce n'est pas déjà fait. on est plus ensemble ella et j'veux plus te voir ici. il a le visage fermé, les sentiments laissés à l'abandon. il est prêt à se casser, sans même se retourner.

☾ ☾ ☾
{ dans les nuages }
crédit/ tumblr ☆ w/@Morgan McGrath

Il y a la rage, il y a l’excitation.
Il y a la colère, il y a la passion.
Il y a la haine, il y a l’amour.
Il y a toi, puis il y a moi.

La fureur avec laquelle Morgan s’en prend à l’inconnu fait éclore cette légère flamme en elle. Cette étincelle qui n’veut pas s’éteindre, il la ravive lui-même en lui prouvant combien elle compte encore. Combien il la déteste, peut-être, mais combien elle compte surtout. Il ne se rend pas compte, putain. Il ne se rend pas compte que l’on ne se met pas dans un état pareil quand il n’y a plus rien. Ou peut-être que c’est toi qui confonds tout, Ella. Peut-être que ce n’est pas l’amour qui vous unit, tous les deux. Peut-être qu’il n’y a que cette noirceur que vous avez en commun. Peut-être que c’est juste un poison qui vous a tous les deux contaminés il y a déjà trop longtemps. Imperturbable face au déferlement de haine de son seul amour à son encontre, la jeune femme le contemple calmement, comme si elle était la seule lucide dans toute cette pièce de fous. Et c’est peut-être bien le cas. Il se déteste pour sa violence, il lui renvoie ses propres gestes au visage. Comme pour lui dire que c’est elle, elle la seule responsable, mais il ne le voit pas. Il ne voit pas que, dans tout ce putain de monde de salauds qui l’entourent, elle est peut-être bien la seule qui l’a toujours aimé pour ce qu’il est. La seule qui, jamais, ne l’aurait lâché. La seule qui aurait tout accepté de lui. Parce que c’est facile d’accepter le meilleur, tout le monde veut le meilleur. Mais Ella, elle prenait aussi le pire de Morgan. Elle l’aimait tout autant. Peut-être même plus encore. Parce que c’était dans ces moments-là qu’elle se sentait le plus connectée à lui. Ces moments où il n’y avait plus de filtre, plus de retenue, plus de limite. Exactement comme ce soir. Mais il n’en a rien à faire, Morgan. Il n’y croit pas. Peut-être qu’il n’y a jamais cru aussi fort qu’elle. Peut-être qu’il n’y a jamais eu de nous pour lui, pas comme elle, pas aussi fort. Il ne serait pas aussi décidé à la sortir de sa vie sinon. Il ne pourrait pas la sortir de sa vie. Ses menaces ne lui font rien, à Ella. Elle n’a jamais eu peur de lui, ce n’est pas ce soir qu’elle va commencer. C’est sa haine qu’il lui expose qui l’atteint le plus. Il n’y a que cette haine qu’elle retient. – Je compte encore suffisamment pour que tu me haïsses après sept ans, tu y réfléchirais un peu si tu n’étais pas aussi con. Qu’elle balance, le ton toujours aussi calme sans bouger d’un cil alors qu’il est si proche d’elle. Une autre aurait sans doute peur, une autre chercherait à se dégager de son emprise. Ella, elle ne bouge pas. Elle ne décroche pas ses yeux des siens, incapable de le faire. Mais il y a quelque chose qui a changé dans son regard. Quelque chose qui lui fait perdre ce regard candide de biche, comme si elle portait soudain le poids du monde sur ses épaules. Elle a l’air inatteignable, Ella. Mais, la vérité, c’est qu’elle ne l’est pas. La vérité, c’est qu’il lui fait autant de mal qu’elle peut lui en faire. Seulement elle est juste incapable de s’en passer. Elle préfère se tuer à coups tranchants à chaque fois qu’elle le revoit, que mourir à petits feux loin de lui. Mais il ne veut plus d’elle. Il ne veut plus d’elle, même ici. Cela, c’est la première fois qu’il le dit. Elle se mordille fébrilement la lèvre inférieure, les prunelles toujours ancrées aux siennes, plus si bleues. Non, elles deviennent aussi noires que les siennes. Le reflet de leurs âmes. – C’est vraiment ce que tu veux Morgan ? C’est vraiment ce que tu veux, ne plus jamais m’avoir dans ta vie ? Parce que je le ferais, je te jure que tu n’entendras plus parler de moi si c’est ce que tu veux vraiment. De toute manière, je perdrais absolument rien au final, parce que t’en as rien à foutre, t’en as jamais eu rien à foutre que je sois dans ta vie ou non. Et le cœur qui parle un peu trop fort. Le cœur qui donne encore un peu trop. Plus qu’il ne voudrait l’entendre, sans doute, plus qu’elle ne voudrait le dire, sans aucun doute.

Il y a la colère.
Il y a la rage.
Il y a la haine.
Puis, il y a cet amour, encore là.
Toujours là.

— Lately I've been afraid of myself
The closer that I get to rain
The more I feel at home, the further I'm away
[ ella & morgan ] @yelawolf

tout pourrait être simple, limpide comme de l'eau de roche. mais morgan reste hermétique à toute tentative de se confier, toute tentative de montrer une once de sentiments, un brin de ressentiments. pour les faibles et surtout, parce qu'il croit ne pas en avoir le droit. à ce bonheur qu'il effleure des doigts. il y touche pour finalement le voir s'envoler plus loin ou simplement, le briser d'une main. dans le fond, il aimerai lui balancer que ça lui fait mal, qu'elle le tue chaque fois qu'elle pose ses yeux sur lui, chaque fois qu'elle enfile cette foutue robe de soirée et qu'elle se ramène au closer, la bouche volcanique et le parfum qui l'enivre. il s'évertue à vouloir tirer un trait mais chaque fois qu'il y est prêt, elle déboule sans prévenir, balance ces vérités qu'il ne veut pas entendre et l'envoie valser en un battement cils. ella, elle se rend pas compte du mal qu'elle lui fait. t'es égoïste, tu captes pas non plus le mal que toi tu lui fais. et sans le prévoir, il la retient. il lui dit rien. de son silence qui veut tout dire. parce que morgan il le sait, que si il se met à parler, il la verra se tirer. et t'en as pas envie.
y a les os de ses phalanges qui ont craqué,
et son coeur qui s'est brisé.
il s'est avancé. a balancé l'amertume du bout des lèvres, ne s'est pas gêné pour lui dévoiler son fond de pensé. juste à moitié. pas assez pour qu'elle comprenne l'incompréhensible. ce qui vous lie, c'est plus fort que toi. mais il est prit dans l'effervescence de sa colère, de la haine qui l'emporte. il voudrait qu'elle se tire, qu'elle ramène plus jamais sa silhouette dans son antre. qu'elle le laisse en paix avec ses démons. mais ella, elle l'emporte. elle le submerge de mille et une émotions qu'il n'est capable de gérer. haïr. aimer. un pas, un seul et tout vole en éclat. c'était elle qui avait commit l'erreur de le tromper. elle avait fait son choix, fallait l'assumer. morgan se sent regarder, par la foule qui les entoure mais qui s'en fou probablement de leurs problèmes. se donner en spectacle, pas son genre. et pourtant, ça a toujours été comme ça. les yeux qu'il lève une nouvelle fois, exaspéré par ce qui l'entend. sans doute qu'elle a raison. tu l'sais qu'elle a raison. mais tu comptes pas putain ! tu comptes plus. t'as décidé toute seule que ce serait l'cas. y a le mensonge qui dégueule de sa bouche. il ne peut pas faire autrement.
besoin viscérale,
doute honorable.
les poings qu'il serre un peu plus, l'échine qu'il tend et cette allure qu'elle adopte. il est aux aguets, sourcil aux moindres traits. y a les questions qui s'entrechoquent dans son esprit. celles de la belle. y a encore possibilité de faire marche arrière mais il est beaucoup trop fier pour le faire. depuis le début, morgan ne l'a pas quitté des yeux. c'est un combat silencieux qui s'inventent, tandis que les mensonges consumés se balancent. ouais, c'est exactement ça. j'en ai jamais eu rien à foutre de toi. il est peut être temps que tu l'comprennes. un battement de cil qui l'ensorcèle et le palpitant qui cesse sa danse. fini. le point final est lancé. il se sent plus léger et à la fois, juste meurtri par ce qu'il vient de déblatérer. un tissu de mensonge. le rejet. c'est tout ce qu'il connait. sors de ma vie. mcgrath a pas haussé la voix, il la regarde une toute dernière fois. enregistre les traits de son visage, la plissure de la commissure de sa bouche. quelques secondes d'éternité avant de lui tourner le dos pour se barrer. il suffoque encore, peine à marcher. de sa main droite, il se gratte l'arrière de la tête, entame le chemin qui le mène à sa prison personnelle. il lui rend sa foutue liberté.

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