(JON) cold blinded love.

01/ mary clarke-kyer, une blonde sulfureuse aux airs naïfs. une femme dont on tombe fou amoureux, une femme qu'on quitte tout aussi vite. elle avait tout juste vingt-neuf ans lorsqu'elle a appris qu'elle était enceinte. un demi-sourire s'est affiché sur son visage, sachant bien évidemment qu'une partie d'elle connaissait déjà la suite de son histoire. huit mois plus tard, un petit garçon et une petite fille lui apportent le réconfort dont elle avait besoin. le père est parti sans rien dire, ils étaient cependant trois dans la chambre blanche de l'hôpital de stow creek. 02/ chamailleries et mesquineries dans les foins, dès qu'ils ont pu marcher et parler. les jumeaux sont expressifs et s'auto-suffisent, l'un jurant pouvant mourir pour l'autre et inversement. un amour vache et adolescent qui dure jusqu'à maintenant. le temps a marqué jon, quand riley se fait encore avoir par la vie et ce qu'elle a de plus vilain à offrir. il répare les pots cassés, elle a même un double de ses clés. urgence, surprise, doutes. jon et riley font le bonheur de leur mère par leur relation inébranlable. 03/ le temps se faisait long, rythmé aux bruits de la ferme. le chant du coq, les habitudes orchestrées à la perfection et la fatigue de maman. jon a très vite compris que ce monde n'était pas le sien, bien qu'il l'admire. enfermé dans sa chambre, le noir quasi-complet. écran vif et des lignes de codes qui s'enchaînent pour créer des applications et apporter des solutions aux problèmes de la vie. appelé par les plus gros, il s'envole vers new-york pour ses vingt ans et ne regarde plus jamais en arrière. 04/ elle avait le regard fougueux et une chevelure sauvage. adossée contre le mur, on ne voyait qu'elle à cette soirée. jon n'était qu'un gamin, riley le suivait à la trace et il ne lui en a jamais été assez reconnaissant. entremetteuse,riley venait de lier les deux âmes à jamais. jon et ella. ella et jon. neuf ans d'amitié ensorcelée, passionnée, explosive, sans faille et sans retenue. ils s'aiment comme il n'est pas possible d'aimer, sans jamais briser la glace de leur amitié. ils détestent ceux qui se glissent entre eux, jaloux au point d'y mettre les mains. jon refuse qu'elle s'éloigne, qu'elle lui échappe, qu'elle s'efface. ça en devient maladif, problématique mais jon ne pourrait pas vivre sans. 05/ l'argent pourrait tomber du ciel, c'est l'effet que ça lui fait. jon accepte les contrats et vends ses services comme on vendrait du pain. un prodige du clavier, un esprit assez solitaire pour être ouvert sur le monde et une curiosité qui permet d'apporter les solutions rêvées. tout est sur un compte, tout est bloqué. il ne vit pas comme il le pourrait, incapable de réellement accepté avoir autant quand il a grandit sans rien. il envoie quelques billets verts à sa mère, pour la rassurer et lui permettre de tenir la ferme. il remplit le compte en banque de riley, entre deux réflexion. il a confiance en ses capacités mais refuse de les montrer.

23:12 // ella says : tu dors?
jon says : non mais j'suis pas seul. qu'est-ce qu'il y a?
ella says : t'es avec qui?
jon says : je ne me souviens même plus de son prénom
jon says : bref, qu'est-ce qu'il y a?
ella says : j'ai besoin de te voir.
jon says : ok. j'la vire. viens.

la lumière de l'écran s'éteint, jon se tourne vers la jeune blonde endormie. son regard se pose sur ses joues rosées par les coups de reins échangés quelques minutes plus tôt, il ne se souvient vraiment pas de son prénom. ni même d'une quelconque caractéristique. il se lève, se couvre et fait vibrer ses lèvres sans même tourner le regard. « tu dois partir. » trois mots qu'il dit trop souvent, peu concerné de ce qu'elles peuvent penser. cœur de glace et priorités concernées, il n'hésite jamais lorsqu'il s'agit d'ella. la chevelure blonde s'essouffle en vain, jurant qu'il le regrettera. jon lui offre son plus beau sourire, en attendant qu'elle parte. la porte s'ouvre, les mots volent et ella profite même du spectacle. jon lui sourit, sentant une chaleur brève s'emparer de sa poitrine. elle les cloue toutes au poteau, sans hésitation. un pas vers elle, une main contre sa joue et un baiser sur l'autre. les yeux noirs et les injures de la blonde s'éclatent contre la porte qui se ferme, et le calme s'installe enfin. « elle l'ouvrait pas autant, tout à l'heure. » jon et ses yeux rieurs, passant sa langue sur ses lèvres. ella connait ses travers et ses jeux, tout autant qu'il connait et déteste les siens. il ne l'avouera jamais, il n'oserait pas. il se contente de laisser ella se blottir contre lui, compensation immédiate.


« t'es un enculé, jon. tu l'entends ça? t'es incapable d'aimer, incapable d'ouvrir ton cœur à quiconque. tu vas finir seul, jusqu'à la fin de ta vie. personne ne t'aimera, tu n'aimeras personne. tu t'en rends compte? tu t'en rends vraiment compte que tu traites les gens comme de la merde, que tu te prends pour un dieu alors que t'as juste une pierre au milieu de la poitrine? va bien te faire foutre. va crever, c'est tout ce que tu mérites. » jon n'a même pas redressé la tête, face à toutes ces insultes. il en a la malheureuse habitude. comme un disque rayé sur un tourne disque brisé. il mentirait s'il disait que ça ne le touche pas, il est juste incapable de le montrer. son cœur de pierre est bien réel, il abandonne comme son père a abandonné le navire familiale. il n'est qu'un lâche, comme son père l'a été. un gêne qu'il a accepté, dont il se sert comme ultime excuse. il traite les femmes comme des déesses lorsqu'elles jouissent dans ses draps, mais refuse de les voir une seconde fois. jon en cherche encore les raisons, préférant évacuer en s'enfermant d'autant plus. un serpent qui se mord la queue, à l'infini. et le son des portes qui claquent et des mots qui brûlent, sans fin.


6h14 // riley says : vins m''chercheer.
jon says : putain. t'es où?
riley says : j'c pas.
jon says : tu fais chier. active ta géoloc.
riley says : ui putahf.
jon says : faut que t'arrêtes riley putain. 3 fois cette semaine.
jon says : j'arrive.

la rage au ventre face au comportement de sa sœur, jon active ses poignets pour passer les vitesses de sa moto. il travers le queens, il suit le point rouge qui représente sa sœur. ces derniers temps, elle se matérialise plus que de cette façon. un appel aux aurores et des effluves d'alcool qu'il faut éponger. elle a des choses à cacher riley, des erreurs à masquer. jon sait qu'elle n'est pas dans son état normal, mais elle nie en bloc à chaque fois qu'il en parle. ça lui brûle la poitrine de la voir dans cet état, tout comme il aimerait pouvoir l'abandonner pour qu'elle comprenne la mesure de ses actes. elle n'a plus vingt-deux ans, elle devrait être responsable. jon dérape devant une entrée de boite, regarde autour de lui à la recherche de son épave à sortir d'une mer de rhum. assise par terre, la jupe relevée, la bretelle tombée - elle tangue sur le pont de sa drogue. des gars se permettent un rire, ils la montrent du doigt. jon sent ses entrailles se tordre et la rage monter au creux de sa poitrine. on jure qu'il n'a pas de cœur, mais lorsqu'il s'agit de riley c'est une explosion incontrôlable. un coup violent part tout seul, dans la mâchoire carré d'un connard. un autre dans le ventre, l'alcool évacué au bord de ses lèvres. il n'a rien vu venir, jon a pourtant prévu son coup. d'une main, il attrape riley et fait rugir le moteur jusqu'à son appartement. elle s'endort contre lui, rythmée par la route et la conduite rapide de son frère. parfois, le temps semble s'arrêter sur leur vie. ils se revoient dans le ranch et auprès de leur mère. si elle savait, mary, l'état de sa fille. si elle savait la peine qui hurle au creux du cœur de ses enfants. si elle savait tout ce qu'il y a rattraper pour qu'ils s'autorisent à être heureux, tous les deux. tous les trois.