seductions and tensions / Tazmin & Atlas

Ilenzo n’est pas rentré à New York depuis bien longtemps. La grande pomme lui avait manqué et pourtant, il n’a pas grandi dans la ville qu’est New York. Il est venu pour poursuivre ce rêve, cette passion qu’est la course automobile. Son père a transformé sa passion en un système de compétition qui aurait pu le dégouter puisque ce n’est pas son genre de ne jurer que pour la course à la première place. Il a dû partir pour sa carrière mais le voilà de nouveau dans le coin, à se réhabituer à sa vie dans une aussi grande ville. La veille, il a essayé de reprendre contact avec certains de ses potes. On l’avait prévenu d’un anniversaire de l’un d’entre eux au dernier moment donc Ilenzo avait fait un saut à la soirée le temps de quelques heures mais avait fini par partir assez tôt car travaillant tôt ce matin, il ne pouvait pas se permettre de repartir avec une future gueule de bois au réveil. Il a besoin d’être en forme pour son métier qui est vu comme un métier à haut risque. Comme prévu, ce matin il était frais pour aller travailler mais aussi pour être de bonne humeur. Il est donc de bonne humeur lorsqu’il arrive sur le circuit pour l’entrainement. Après quelques heures d’entrainements, alors qu’il tournait la tête, il vit une jeune femme au loin. Le temps de quelques instants, il crut voir une vieille connaissance. C’était plus qu’une vieille connaissance mais malheureusement il avait appris le décès de la jeune femme qu’il avait tenté de séduire par le passé. Elle devait forcément être sa sœur, ou peut-être sa cousine ? Il aurait pu rester dans son coin mais il ne pouvait pas, il se sentit obligé d’aller à son encontre. « Bonjour » dit-il simplement alors que son sourire utilisé lors de ses plans dragues. Il ne fait même pas attention, c’est naturel, sinon il se rendrait compte de la situation assez cocasse. « Je suis vraiment désolé pour votre perte, toutes mes condoléances ! » Elle ne sait pas qui il est mais avec ses mots, elle doit forcément savoir de quoi il parle si elle a perdu un membre de sa famille il n’y a pas si longtemps, il y a quelques mois à peine.  Il ne devrait pas la regarder comme ça, loucher sur sa beauté et la ressemblance flagrante avec Ornella. Si elles n’avaient pas des années de différences, elles auraient pu être jumelles. « Si je peux vous aider pour quelque chose, ça sera avec plaisir ! » Il est quelqu’un de relativement serviable en règle générale mais là, la manière dont il parle, dont il la regarde montre qu’il est en mode drague. C’est mal, très mal, mais c’est plus fort que lui.

Ilenzo n’est pas quelqu’un de foncièrement méchant. Pourtant, ça lui arrive de faire du mal, qu’il fasse exprès ou non quand il est en mode dragueur. Draguer des femmes marier ou en couple n’a jamais été un souci pour lui, tout comme le faire entre deux meilleures amies, quitte à créer des soucis dans leurs amitiés. Il est un dragueur, il aime plaire et ne s’y prend pas forcément toujours bien avec la gente féminine. On ne le refera pas comme on dit, même si au fond, il n’est pas trop ce qu’il laisse paraitre. Il n’est pas le mec sans cœur qu’il aime bien montrer à la face du monde. S’il est ici c’est pour travailler mais il ne perd pas une miette quand il s’agit de draguer quelqu’un d’aussi attirant. Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à une ancienne drague dont il s’amusait à draguer, Ornella, le fameux cas de femme mariée dont il se risquait à approcher. Il fait rapidement des rapprochements et émet l’hypothèse fausse qu’elle est de sa famille. Au lieu de mal à l’aise avec la situation, il en profite. Quel connard. « Oh euh je pense qu’il va bientôt venir par ici ! » Il n’en sait rien du tout, il ne l’a pas vu Atlas, ni aujourd’hui, ni depuis un moment, pourtant au travail le monde est assez petit. Faut dire en même temps, que ce n’est pas l’amour fou entre eux, et il y a de quoi. Elle est donc pour une raison bien précise : voir Atlas. Ce n’est pas pour autant que ça va l’empêcher de se mettre en mode séduction. Bien au contraire. Un défi comme un autre, surtout maintenant qu’elle parle d’Atlas. Ce n’est pas une grande surprise qu’ils se connaissent, elle était quand même sa belle-sœur. Mais bon, s’il peut en plus de ça faire enrager Atlas parce qu’il l’approche, il ne va pas cracher sur l’occasion. Petit bonus à la clef. Faire chier un veuf, il devrait en avoir honte mais ne pas le faire voudrait dire qu’il a pitié de lui et pour lui la pitié est quelque chose de relativement négatif. Bientôt il faudra presque lui offrir une médaille si on reste sur sa propre logique. « Ilenzo ! » Se présente-t-il, avec son sourire au coin des lèvres. Il ne la quitte pas du regard, chaque parcelle de sa peau, ses lèvres, ses yeux, elle est juste à couper le souffle. « Si tu veux en attendant qu’il arrive je peux t’offrir un café ou bien autre chose ? » Ils seront plus à l’aise que planter là, comme deux idiots. Autant dire qu’il ne perd pas la moindre occasion le Ilenzo, autant pour faire rager le Atlas, que pour séduire une séduisante femme. Pourquoi se priver ? Ilenzo ne l’a jamais fait et ce n’est pas demain la veille qu’il va se gêner pour le faire. Il est là pour travailler mais faut croire qu’il a des objectifs plus important à l’instant t.

Les jeux de séductions, il n’y a que ça de vrai. C’est ce qu’Ilenzo préfère, quand il n’y a plus de séduction alors ça ne sert plus à rien. En même temps, c’est un Ilenzo inexpérimenté en relation sérieuse qui parle. Lui qui ne cherche pas à avoir une seule femme dans sa vie. Bien sûr qu’il va aimer la drague, il ne connait que ça. De simples paroles échangées, il lui propose de prendre un café avec lui, en attendant qu’elle voit celui qu’elle est venue voir, à savoir Atlas, ce qui le pousse encore plus de jouer de ses propres charmes. L’égo et l’envie de jouer sans doute. La jeune femme est clairement canon mais ça y joue quand même beaucoup il faut l’avouer. « D’acc, allons-y c’est là bas » dit-il en lui montrant le chemin alors que sa main frôlait son bas du dos, comme pour l’encourager à le suivre. Très tactile le Ilenzo, toujours ; et ce même s’il sait que ça peut parfois en mettre mal à l’aise. « Répétitions ? Tu es actrice ? Tu as le charme d’une actrice ! » Cela ne veut tellement rien dire mais Ilenzo est tellement dans son truc qu’il ne s’en rend même pas compte. Il y a des répétitions dans des tas de métier mais Ilenzo fait des suppositions : belle jeune femme + répétition + New York, ça y est il se fait des films. Arrivant à l’endroit où tout le monde prend des pauses, il est bien content de voir l’endroit désert, même s’ils risquent d’être interrompus par l’autre crétin de Atlas à un moment où à un autre. « Vas-y installes toi, tu l’aimes comment ton café ? » Ce n’est pas une machine du tonnerre mais ils ont de quoi bien accompagner entre crème, lait et sucre. Une fois les deux cafés prêts, il s’installa juste à côté de la demoiselle. Il y avait une place en face d’elle mais il se décida à se la jouer proximité. Toujours proche d’elle, il attend que son propre café ne refroidisse un minimum avant de d’en boire une gorgée. « T’as des yeux magnifiques c’est dingue ! » Trop de compliments peut tuer les compliments mais c’est vrai, on doit lui faire souvent la remarque. Puis bon, on ne séduit pas quelqu’un en la critiquant, ou alors les dingues peut-être. « Attend tu as un peu de… » pour accompagner ses mots, il vient passer son pouce au coin de ses lèvres où une goutte de café s’y logeait. Ilenzo le gros lourd dans toute sa splendeur. Ilenzo entendait des brutis de pas venir vers eux mais il s’en fiche, quoi que c’est peut-être cela qui le pousse à dire cela aussi rapidement « Je vais devoir retourner au travail, ça te dirait qu’on se voit un de ses soirs ? » Il ne doute de rien, vraiment de rien. Sa pause n’est pas encore terminée mais il préfère prendre les devants alors que la proximité de leurs deux corps est très proches.

Tu t’étais laissé prendre par le travail pour ne pas te laisser prendre par le naufrage de ta pensée. Par elle. Fermer les yeux et c’était comme te replonger dans les siens encore et encore. Te torturer une nouvelle fois comme si tu n’en avais pas eu assez. Pas eu assez d’elle. Tu avais conscience que c’était malsain. Malsain de vouloir la revoir. Malsain d’avoir besoin de sa présence. Elle n’était pas elle, tu le savais mais, c’était surement plus fort que toi à tenter de combler un manque. Un trou béant dans ta poitrine par celle qui ressembler à ta femme. Ta femme qui n’était plus. Tu avais tenté presque avec désespoir de la faire fuir, de la tenir éloignée de toi. En vain. Elle s’entêtée et toi, tu n’y parvenais pas. Elle avait comme ouvert une brèche en toi. Fissure dans la noirceur de ton âme. Dans la dureté d’un cœur que tu avais enfermé à te jurer de ne plus tomber. De ne plus t’infliger d’autre raison de souffrir. T’étais détruit et tu ne voulais pas la détruire mais, ces mots t’avais fait entrevoir une lueur d’espoir. Tirailler entre les démons et cette lumière t’étais juste qu’un putain d’homme perdu. T’étais l’homme qui ne voulais pas s’attarder dans ces pensées, l’homme qui se replonger dans le travail tout en évitant ces employés. T’étais une foutue contradiction ambulante et ce combat avec toi-même t’épuisé. Tu te laissais prendre par tes états âme, rongé par ta culpabilité alors que tu n’avais envie que d’une chose oublié. Tu savais que quelques instants dans les bras de Nana ne faisait que repousser d’un instant la douleur qui enserrer ton être. Tu savais que les mots d’Isabella n’auraient aucun réconfort sur ton âme tant que tu n’aurais pas accepté la réalité. Tu savais que fuir a famille ne changerais rien à la fatalité du destin. De la vie. Peut-être bien que tu n’avais eu envie que d’une chose ces derniers temps. La revoir elle. Revivre un instant en suspend comme cette fois-là, sur le toit de ta villa. C’était mal, tu le savais mais, égoïste que tu étais tu l’avais laissé venir à toi à coup d’excuse d’une veste qu’elle aurait pu te rendre à la prochaine réunion ou tu daignerais mettre les pieds. Quelques messages échangés et son arrivé qui sonne presque comme une libération face à la réunion d’affaire qui s’éternise. Tu n’as pas la tête à cela. Tu as la tête à rien peut-être bien. Tu as juste besoin qu’on te fiche la paix en réalité mais, tu ne peux pas résoudre à être enfermé dans cette baraque qui te rappelle trop Ornella. Le travail est aussi qu’une excuse. Tout semble n’être qu’une excuse. Les pas qui s’accélèrent pour rejoindre le bar de la piste. Main dans les poches et démarche assurer les voix qui te parviennent au loin. Sa voix surtout. Les poings qui serreraient presque dans les poches à la vision de l’autre petit abruti que ton frère t’as incité à embaucher, bon pour le business. Une grosse blague. Surement que tu l’as encore de travers ces plan drague foireux avec ta femme peut-être là tout le problème de le voir si proche de Tazmin. La mâchoire qui se serre et le pas silencieux qui s’approche d’eux. Le calme que tu tentes de garder pour tes prunelles qui croisent celle de la jeune femme. « Désolé de t’avoir fait attendre, une réunion qui c’est un peu éternisée… » Ignorance feinte pour l’autre blondinet qu’un instant d’un regard froid qui veux en dire long « C’est l’heure de la pause-café ?! » Ou une politesse pour dire retourne bosser tu n’as rien à faire là.

Autant dire qu’Ilenzo s’y prend comme un manche aujourd’hui pour draguer. Enfin à ce niveau-là, on peut même se demander s’il cherche à la draguer ou s’il ne cherche plutôt pas à s’en prendre une en pleine face. Il a connu bien mieux comme approche mais il assume quand même. Le but ici est de surtout pouvoir embrayer la seconde avant que l’autre débarque. Ilenzo ne va pas fuir, au contraire mais bon, pas sûr que son supérieur approuve qu’il drague une femme étant présente sur les lieux pour lui. Comme si ça l’avait dérangé par le passé. Si Ilenzo était assez irrespectueux pour draguer sa femme, alors ce n’est pas avec une femme dont il ne connait pas la nature de leur relation qu’il va se gêner aujourd’hui. Les années ont peut-être passé mais Ilenzo n’a pas muri à ce niveau-là pour autant. C’est plus devenu une sorte de jeu qu’autre chose. Même s’il faut avouer que la jeune femme est canon. Ils ont quand-même beaucoup de points communs tous les deux pour le coup et il ne parle pas forcément du métier qu’ils exercent. « C’est vrai que je suis plus hip hop mais classique je connais, j’suis pas si inculte que ça ! » Dit-il en plaisantant. Il a surtout des sœurs et ça forcément ça aide quand on a dû se coltiner les spectacles de fin d’année quand on était gosses. Mais bon, il ne compte pas critiquer, loin de là. « Pas de problème, on doit avoir ça » dit-il en cherchant ici et là une boite avec plusieurs sachets de thés « enfin des infusions seulement apparemment, si ça te va ? » Propose-t-il en mettant de l’eau en route, avant de revenir ici pour la complimenter. Quel gros boulet. Il rit à sa remarque. Apparemment son côté gros lourd se fait voir. « Ok, ce n’était pas très fin » il vaut mieux admettre ses défaites que continuer à faire le lourdaud. Bien que ce n’est pas pour autant qu’il va arrêter ses attitudes de gros lourd pour le coup car il a l’air abonné à ça aujourd’hui. Il pourra peut-être se rattraper avec un verre un autre jour. Forcément il demande ça quand l’autre abruti fait son apparition. En même temps, il l’avait un peu cherché. » Je fais une pause j’ai presque fini PATRON » dit-il en appuyant bien sur le dernier mot avec son petit air arrogant. Peut-être est-ce sa manière à lui de lui montrer une fois encore que ce n’est pas son statut qui fait qu’il va rester à sa place, qu’il va fermer sa gueule. Pourtant, s’il veut garder son emploi il devrait faire gaffe parfois. « D’accord, un de ces soirs alors, enfin… » il fait style d’en avoir quelque chose à faire « Je gêne peut-être un truc entre vous ? » Il a bien vu la gêne entre les deux, il y a forcément quelque chose là-dessus mais même s’il en a rien à faire, ce qui lui plait c’est foutre la pagaille. Un vrai gamin cet Ilenzo. Ca le fait rire, pas certain que ça en fasse de même avec tout le monde.

@Tazmin Milwok @Atlas McLaren