just hold on ft tazmin

( just hold on )
ft. Tazmin

Y’a le vent qui souffle, une brise légère qui rappelle que l’été n’est pas encore arrivé mais que vous êtes bel et bien à la période la plus douce de l’année. Le printemps qui pointe tout juste le bout de son nez et amenant avec lui un lot de tracas qui pèse sur la planète entière. Parait qu’en Europe ça va pas fort, ici aux Etats-Unis non plus d’ailleurs mais pour le moment pas de confinement total prévu. Alors on fait avec, t’évite au maximum le contact avec le reste du monde. Tu sais que le virus n’a pas de visage mais t’as besoin d’au moins voir une dernière fois Tazmin avant que les règles ne changent et que vous soyez chacun confinés de votre côté sans pouvoir vous voir avant une longue période. Alors t’as pris ton courage à deux mains et pris ta grosse bagnole en direction de chez la jolie brunette plutôt que de passer une énième journée à la maison puisque tous tes contrats sont annulés pour le moment. Une quinzaine de minute tout juste pour arriver dans le quartier – non loin du tien – d’habitation de la soliste. Le temps de garer ta voiture, discuter avec le gardien d’immeuble qui te connait depuis le temps pour demander de ses nouvelles en ces durs temps – en gardant une distance de sécurité d’au moins un mètre bien sûr – et te voilà dans la cage d’ascenseur évitant de te toucher les cheveux, le visage tant que t’auras pas pu te laver les mains. Y’a pas à dire, ce putain de virus vous auras tous rendus psychotique des maladies avec tout ce que vous entendez venant des continents d’a coté. Les étages ainsi très vite monté entre les quatre planches et te voilà à l’étage de ton amie, tape à sa porte quelques instant. T’entends ces pas derrière la porte, une voix – sa voix – scandant qu’elle arrive. Tu souris, te recule d’un pas et quelques secondes après, elle est devant toi. Tout sourire, toujours aussi jolie, agréable avoir. Et t’adorerais la prendre dans tes bras, mais faut éviter, ne sait on jamais alors tu fais coucou de loin en riant car elle a bien du comprendre ton manège.

- Des bisous de loin pour sauver des vies en attendant que le gouvernement prenne les mesures qu’il faut !

Et déjà t’entre chez elle comme si t’étais chez toi. Ton sac à main que tu jettes sur le canapé, toi qui te dirige vers sa cuisine pour te laver les mains. Aussi tot ça sera fait, mieux ça sera. De feuilles d’essuie-tout pout te sécher les mains et te voilà fin prête pour discuter avec ta meilleure amie que tu n’as pas vue depuis au moins un mois. Sagement, tu prends place sur son immense canapé, jette un coup d’œil, à gauche puis à droite comme si tu cherchais du changement dans la pièce, quelque chose qui t’aurais échappé avant de finalement te concentrer sur elle et dire :

- Tu vas bien ? J’ai l’impression qu’on s’est pas vue depuis genre … Un siècle, j’ai plus du tout la notion du temps….

Un pistolet que tu simules à l’aide de tes doigts, que tu colles à ta tempe avant de faire semblant de te faire exploser la tête, simuler ta mort deux secondes et rire. Car t’as la tête à l’envers Riley, c’est tout ce qu’il y a à comprendre, tu voyages et bouges tellement que t’arrives pas à te rappeler si la dernière fois que t’as vue Tazmin date d’il y a une petite semaine ou des mois et des mois.

Le monde déraille, tout comme ta vie, mais peu importe de ta poire. Tu as surtout compris que le monde n’allait jamais tourner rond, que cette année était digne d’un épisode de jumanji, que ce soit personnellement ou encore mondiale. L’environnement est le même, la psychose par chez toi n’es pas encore là, pourtant tes habitudes ont déjà changé, les entraînements annulés, comme les représentations d’ondine, dans le monde ainsi qu’à la maison. Plus de danse, plus de possibilité de déverser ton âme au pieds des spectateurs et tes émotions à tes pieds. Oublier le mal, la douleur que tu as pu ressentir quand tu as vu la souffrance sur le visage de Marco, caché sous un sourire qui sonnait faux. Tu ne savais que très peu comment gérer ce que ton myocarde avait laissé prétendre. Fuir, courir aussi loin que possible, voilà, tu imaginais partir loin pour ne plus jamais ressentir ça. Cette peur de perdre un être cher, il t’en restait que très peu des personnes qui faisaient basculer ton petit train-train, comme Riley, l’unique. Celle qui ferait naître un sourire même dans les pires moments. Magie qu’elle détenait dans son cœur, sans doute incrusté dans ses tissus de cet organe qui la gardait en vie. Tu n’avais rien dit à Riley, par peur que tout ça ne soit bien trop vrai, trop réaliste.  Ta vie déclinait à la même vitesse que le monde, ce monde qui criait son mal être tout comme la terre qui portait une humanité dont tu penses parfois que seuls les animaux en sont encore porteurs de ce trait pourtant écrit pour les humains, mais sans doute oublié. Tu attendais justement la blonde et tu étais déjà plus que sûre que c’était elle comme prévu derrière ta porte quand tu allais ouvrir cette dernière. Le sourire incapable d’être absent en sa présence, elle te donnerait la sensation d’être vivante la belle blonde. Elle est douée, sans même le savoir, tu n’en doutes même pas. Mannequin au grand cœur qui méritait le meilleur que le monde pouvait offrir, autant dire qu’il n’avait pas grand-chose à offrir ce dernier dans l’instant, alors tu te chargerais du meilleur, sans soucis. «  On sauvera le monde à deux le temps que monsieur Donald se décide à bouger … » Que tu lances alors que tu laisses ta belle entrer chez toi, quand tu refermes la porte, tu ne peux que songer un minimum à Marco, quand tes opales se pose sur son appartement en face du tien, tu souffles, essayant de ne pas y songer. Il n’est pas là. Il est déjà loin, pour se reposer et autant dire que tu as peur pour lui à présent. Tu es en train de surveiller les nouvelles de ce virus dés que possible, tu vas sans doute devenir folle, finir folle et dépressive à tout surveiller comme ça, t’inquiétant pour les tiens, pour ne plus devoir subir la souffrance d’une perte, bien trop jeune pour perdre des gens, comme n’importe qui et pourtant, te voilà toi qui essaye de t’accrocher.  Le regard posé sur ton amie se lavant les mains avec minutie, toi aussi tu le fais, bien plus qu’avant, comme si avant il y avait moins de risque, c’était juste du risque connu, plus facile de combattre. «  Je crois bien que ça fait un siècle, alors on a des choses à se raconter ? » T’espère bien qu’elle aura des choses à dire, pour enlever la folie qui te guette. Tu ris sous son geste enfantin, ça fait un bien fou, ça enlève la folie du monde à ta vie, le temps d’une seconde et c’est déjà beaucoup. Le sourire à tes lèvres pourrait sonner faux, mais elle est magique, tu le sais, tu souris la boule au ventre, la peur qui te terrasse, mais t’en diras rien, subissant juste les méandres de ces peurs. «  Comment tu vas ma belle et au vu de ce qui se passe en ce moment je te laisse te servir une tasse de chocolat chaud, de cafe et tout ce que tu veux, aucun risque comme ça. » On ne sait jamais.

( just hold on )
ft. Tazmin

Toujours aussi agréable à voir, à entendre. Tazmin et son grand sourire qui te font un bien fou au moral et au cœur à peine as-tu passé le pas de la porte. Le monde a beau vouloir s’écrouler, ne pas vouloir fonctionner comme à son habitude quand tu retrouves la jolie brune les soucis s’effacent. Tu ne sais pas à quoi ça tient, si c’est son regard rieur, la lueur douce dans ses prunelles ou bien le calme qui émane de sa personne mais tout le stress que t’accumules depuis des semaines entre boulot et vie sentimentale disparait. Et t’aimerais la serrer dans tes bras Tazmin, la remercier de simplement exister, de vivre et respirer à tes cotés comme Tempérance le fait. Mais y’a ce virus à la con, cette connerie de microbe tueur qui fait que se serrer à quelqu’un c’est plus possible. Pour le moment alors en attendant que le président fasse son job c’est le peuple qui doit se montrer vigilant, doit se protéger face à une situation qui va devenir de plus en plus compliqué à gérer avec le temps.

Alors non, ça te fend le cœur de devoir passer à côté de Tazmin sans passer tes bras autour de son cou, lui sauter dessus comme une gamine comme vous le faites d’habitude mais tu le fais. Pour son bien, le bien de tous. A peine à l’intérieur que tu files te désinfecter les mains, tourne la tête vers ton amie tout en frottant comme une damnée tes deux poignets. La danseuse étoile qui te fait sourire, t’arrache un éclat en appelant ce chien de président par son prénom comme si c’était un de ses potes.

- On a toujours tout réussi toutes les deux ensembles à la force de nos petits bras, on n’aura jamais besoin de lui.

Ni de personne. Vous êtes fortes, peut-être pas physiquement avec vos corps frêles et vos allures de douce demoiselle mais vos caractères font l’affaire. Vous avez été assez fortes pour vous relever d’un grand nombre d’épreuve dans la vie alors cette fois encore vous arriverez à vous relever de tout ça, t’en es certaine. Les mains que t’essuie alors dans un peu de papier absorbant, tes hanches se calant contre le meuble de la cuisine tandis que tu lui réponds :

- Beauuuucoup de chose même, énormément. J’crois t’as loupé quelques chapitres depuis la dernière fois et j’ai dû en rater tout autant de ton coté.

A ton grand désarroi, car ce n’est pas l’envie qui te manque d’être bien plus présente dans la vie de tes amies sauf qu’avec ton boulot c’est compliqué de gérer le côté relationnel, t’es demandé de partout dans le monde et les jours passé sur le continent américain se font rare. Mais aujourd’hui t’es là, avec elle et vous allez pouvoir discuter de toutes ces choses que vous ratez dans la vie de l’une et de l’autre.

- Bah ça va aussi écoute, on a connu des jours meilleurs, petit à petit mes contrats s’annulent à cause de cette maladie à la con mais au moins ça me laisse du temps pour me reposer… Ca faisait longtemps j’avais pas passé plus de deux semaines à new york sans bouger.

Les yeux rivés dans son frigo, à chercher une canette de coca zéro tout en lui racontant qu’actuellement t’es au chômage technique pour ta part. Mais ça, ce n’est pas un problème personnel, c’est l’affaire de tous. Tu sais que t’es pas la seule dans ce cas, qui du jour au lendemain se retrouve avec du temps libre à foison sur les bras sans savoir quoi en faire. T’as trop pris le pli de vivre à cent à l’heure, d’être un jour à Milan et le lendemain à Bali pour un shooting. Canette de coca en main, tu vas prendre place sur son canapé, regarde la brune avec attention, jolie poupée souriante mais … y’a quelque chose qui manque. Tu sais pas si tu te fais des films, si elle est juste fatiguée mais un truc va pas, un truc colle pas à sa personnalité et si lorsqu’elle a ouvert la porte elle a réussi à mettre un masque pour cacher ce qui n’allait pas, soudainement y’a quelque chose qui cloche.

- T’es sûr que ça va ? J’te sens bof …

Ne me mens pas Tazmin, par pitié.
Ne me fait pas croire que tout va bien
quand tes yeux disent le contraire.