sunday be like (brandy)

la comédie est toujours la même. chaque membre de la famille était installé autour de la grande table qui servait de support au repas dominical. comme si tous ceux qui avaient le bonheur ou le malheur d'être affublé du même nom était forcé d'être là dès qu'une réunion familiale était évoquée. c'était tout à fait le genre de principe qu'elle détestait chez les hartwell brandy. il n'y avait que des devoirs, des obligations plus certainement et du haut de ses quatre pommes et demi, elle n'avait pas encore son mot à dire. d'ailleurs, les parents étaient si stricts et coincés qu'elle en venait à douter du fait qu'elle serait libre de ses mouvements un jour. elle détestait le fait que sa famille soit aussi nombreuse. entre les frères et soeurs, les oncles et les tantes, les cousins et les cousines, les grands-parents... elle avait la désagréable impression de ne jamais en voir le bout, ce pourquoi les embrassades s'éternisaient sans cesse de la même façon. pourtant, les années passant, elle avait fini par trouver la parade idéale. celle qui lui convenait parfaitement à elle et qui dans le même temps agaçait papa et maman. si ce n'était pas l'option rêvée, elle n'en était pas loin. eden qui ne quittait pas ses basques à chaque pas qu'elle faisait, était désormais son invitée privilégiée lors des repas de famille. il ne lui en avait pas fallu plus pour les considérer d'un nouvel oeil. parce qu'avec sa copine à côté, les festivités étaient toujours meilleures. y'a d'abord le tonton qui s'intéresse à la nouvelle recrue et y'a brandy qui pouffe à chaque réponse de son amie. elle avait toujours le mot qu'il fallait. elle en disait beaucoup sans trop en dire, elle maniait déjà le sarcasme et les sous-entendus à la perfection. c'était sûrement une des choses qui lui avait plu d'entrée de jeu avec elle. enfin copine, on sort pas ensemble hein, faut pas s'inquiéter. c'est juste ma pote quoi, mais ma super pote quand-même. elle me laisse copier quand je connais pas la réponse du contrôle, elle vient avec moi faire le ménage à la cantine quand j'ai eu trois observations d'affilées, puis elle fait semblant de rater son bus pour qu'on reste une heure de plus à parler toutes les deux sur le parking. non, là par contre, ça ne jouait pas en sa faveur. c'est ce qu'elle essaie de lui faire comprendre dans un coup de coude assez vif. histoire qu'elle se reprenne avant que les parents ne captent quoique ce soit. ils avaient beau avoir un manche à balai là où elle pensait, il n'en restait pas moins un peu intelligents. parler, j'ai dis ? j'exagère, on fait surtout nos devoirs. au cdi... elle les sent les regards appuyés suite à cette réponse, alors elle se force à sourire de toutes ses dents, en espérant que ça aiderait à noyer le poisson. pourtant, il n'y en a qu'un qui se déride et ça lui fait lever les yeux au ciel à brandy quand elle croise le regard de sa mère. au moins, on fait l'animation à table et c'est pas le cas de tout le monde. elle hausse les épaules, sachant très bien qui elle visait plus particulièrement. vous pourrez la remercier d'être venue, parce qu'on se serait bien ennuyé tout seul. entre hartwell seulement, c'était ça qu'elle entendait. eden elle apportait cette touche de légèreté et de fun avec elle. tout ce qu'eux, n'avaient pas. tristement. encore, elle se retient de rire la brune quand son amie fait des siennes d'une toute autre manière, affublée de sa fourchette. bien vite, elle retrouve le regard de sa pote qui avait déjà des idées plein la tête. pssst, tu veux pas qu'on goûte le vin ? le sourire malin s'étire sur les lèvres rosées. elle ne dit jamais non brandy, elle est prête à tout tenter, à s'essayer à toutes expériences, bonnes ou mauvaises. j'suis pas sûre qu'on nous laisse faire, elle chuchote dans un premier temps. mais j'dis pas qu'on pourrait pas essayer de choper une bouteille à la fin du repas. et de la suite dans les idées, tout le temps. bien calfeutrées dans la chambre, personne ne pourrait plus leur imposer quoique ce soit. et c'était souvent dans cet endroit que leurs folies prenaient un tournant bien plus diabolique et enivrant. puis elle soupire la gamine, exagérément. pour ne pas qu'on puisse manquer son exaspération certaine. elle ne touche même pas à l'assiette qui ne lui disait rien qui vaille, même quand elle se percute au regard insistant de sa mère qui bouillonnait intérieurement. personne ne la forcerait à quoique ce soit, surtout pas quand eden était là. la loi, c'était elles qui la faisait.

elle est fatiguée de faire semblant brandy. de jouer la comédie à laquelle participait chaque membre de la famille hartwell. à croire que ça leur plaisait à eux, de se retrouver pour des repas chiants comme la pluie un dimanche par mois, de se raconter leurs vies plus ennuyeuses les unes que les autres, de se sourire de manière forcée pour faire bonne figure et donner l'illusion d'une famille parfaite, alors qu'ils étaient bien loin de l'être. rien que brandy cassait déjà à merveille le tableau idyllique. autant dire qu'elle y mettait toujours un entrain sans pareil, et qu'elle savait miser sur les bons partenaires. eden était de ceux-là. sa moitié, la deuxième partie de son âme, celle qu'elle n'avait plus quitté dès l'instant où elle avait croisé sa route. elles se comprenaient comme personne et c'était sans doute ce qui les rendaient encore plus insupportables aux yeux de la mère hartwell. les reproches, elle les avait entendu plus d'une fois brandy. sur ses mauvaises fréquentations déjà si jeune, eden en pôle position. peut-être bien que ça faisait aussi partie des raisons qui la poussaient à rester coller à son amie, jusqu'aux repas de famille. avec elle, c'était les fous rires garantis, la panoplie de conneries et la jouissance de voir maman pester tout en faisant mine de rien. elle ne manque pas de le faire savoir à tous ceux qui étaient installés autour de la table. parce qu'elle est comme ça la gosse, sans filtre, peu importe qui se trouvait face à elle. mais ça, c'était avant que la légèreté de son double ne remonte à la surface. le verre de vin rouge étant devenu le saint graal, l'objectif à atteindre avant la fin de la journée. et ce, en seulement trois secondes cinquante. elle tempère le numéro en lui assurant qu'elles auraient davantage le champ libre à la fin du repas. en vérité, elle avait déjà une toute autre idée en tête. d'ailleurs, le plat était désormais servi il ne semblait pas être au goût de celle qui qui était à ses côtés. elle ne le comprenait que trop bien. quel genre d'enfants aurait pu être ravis de s'enfiler une ratatouille ? aimer un légume unique était déjà un exploit en soi, alors un assortiment relevait de l'impossible. oh non, merci, je suis au régime. son oncle était décidément bon public, peut-être qu'il était le seul à apprécier réellement eden autour de cette table. et ça lui faisait gagner des points auprès de brandy. c'est au même moment que son rire se mêle au sien parce que son amie avait toujours le mot qu'il fallait. elle avait la réplique efficace et implacable. tout à son éclat, elle ne remarque même pas que son assiette lui revient remplie. elle grimace mais elle se rassure, sachant pertinemment qu'elle ne mangerait que ce qu'elle voudrait bien, à savoir pas grand chose. elle était la meilleure trieuse du coin, et le cauchemar des assiettes. brandy, je t'ai pas dis! son attention se reporte immédiatement sur eden alors que son regard rencontre le sien. hum. elle est prête à tout entendre brandy, et peut-être bien que le reste des hartwell aussi puisqu'ils les regardait tous alors que la discussion ne les concernait même pas. elijah veut m'inviter à mcdo demain soir pour le goûter. c'est pas ce que tu voulais ? faire tourner la tête de tous les garçons de la cour de l'école était un de leurs passe-temps favoris et elle s'y adonnait corps et âmes avec un succès qu'on pourrait même leur envier. mais le truc, c'est que j'ai déjà dis à jack que je sortirai avec lui s'il m'offrait sa nintendo. est-ce qu'elle préférait le mcdo ou la nintendo ? c'était une question de goûts et ça ne se discutait pas. sauf que jack réfléchit encore, mais s'il apprend que j'ai vu elijah, il voudra plus, c'est sûr ! j'suis dans le maaaaal. y'a les regards interdits de tous les membres de la famille braqués sur elle, tant qu'ils avaient tous cessé de discuter, ne résonnaient plus que les voix des deux petites filles. vous êtes pas un peu jeunes pour avoir ce genre de préoccupations ? maman et son air coincé, maman et son air pincé, maman qui ne validait jamais rien et qui vivait à une époque préhistorique. elle soupire brandy, elle était tellement has-been sa génitrice et elle le vivait très mal ça aussi. se désintéressant totalement de la femme, elle se reprend sur le dilemme de son amie. j'serais toi, je choisirais jack. déjà parce qu'il est plus beau et puis parce que je préfère son prénom aussi. elle pouffe alors que sa justification n'avait ni queue, ni tête. j'sais pas, tire au sort. tu pourras retourner voir le deuxième après. ou sinon, j'peux te remplacer aussi. le sourire malicieux prend maintenant place sur ses lèvres. entre copines, on partage non ? bon ça suffit maintenant, vous allez trop loin ! décidément, la pauvre maman hartwell était trop malmenée depuis le début du repas. et elle risquait fort de terminer rouge comme une cocotte prête à exploser avant la fin. ça va... qu'elle se plaint en reposant les yeux sur l'ensemble de la table. ça lui suffit pour remarquer ce qu'il y manquait. y'a plus de pain ! qu'elle s'exclame. mais j'y vais ! ele rajoute presque aussitôt pour ne pas que maman se lève. tu m'accompagnes ? elle lance à eden, ce qui n'était pas vraiment une question en fait. la corbeille en main, elles passent la porte de la cuisine que brandy repousse derrière elle. c'était une excuse. maman a mis du vin blanc dans le plat, il doit bien y en avoir quelque part. et elle s'employait déjà à mettre la main dessus tandis qu'elle inspectait tous les recoins de la cuisine. le plan b était enclenché.

les deux gamines se fichent pas mal d'être au beau milieu d'un repas de famille. comme à leur habitude, elles se racontent les désolations de leur quotidien, celui de deux gosses ordinaires et hautes comme trois pommes. leurs minces déboires devaient sembler bien anodins aux yeux des hartwell qui encerclaient cette grande table. ce n'était juste pas le cas de maman qui voyait d'un très mauvais oeil les préoccupations actuelles de sa fille qu'elle jugeait beaucoup trop jeune pour ça. et c'était précisément pour ça qu'elle ne s'écraserait pas brandy, elle irait même pousser le vice jusqu'à en rajouter davantage, dans l'unique but de la faire pester encore plus. c'était tellement jouissif de la voir se débattre avec ses excès de colère qu'elle retenait uniquement par égard pour les autres convives, alors que tous ses ressentis se lisaient aisément sur ses traits crispés. bah non, on est plus des gamines. comme toujours, elle approuve chaque dire de son amie. puis en même temps, si j'avais eu un tamagotchi à noël on en serait pas là ! enfin j'sais pas, c'est logique.. il ne pouvait pas y avoir plus fière que brandy de pouvoir compter eden comme l'une de ses plus proches amies, si ce n'était clairement la plus proche. leur tempérament était si identique qu'elle ne pouvait que se comprendre comme personne d'autre n'en aurait été capable. irriter ceux qui les entouraient avec toute l'insolence qu'elle possédait était un jeu dont elles ne sauraient se passer. elle ne rate pas une miette du récit de eden qui semblait être perdue en plein dilemme. elle s'appuie alors sur des détails bien minimes, à savoir qu'elle n'avait qu'à opter pour le plus mignon des deux garçons. et elle avait déjà sa petite idée sur la question brandy. ouais j'avoue. ça, c'est ta copine. vos avis toujours sur le même modèle. sauf qu'en prenant son rôle très à coeur, elle refuse de la laisser s'emmêler dans un tel bazar alors elle propose sa solution de repli. elles sont deux, ils sont deux, le calcul était très vite fait. grave, on fait quoi alors ? une semaine sur deux et la moitié des vacances scolaires ? elle hoche d'abord la tête en signe d'approbation. de toute façon, moi, c'est un peu comme si c'était toi. elle dit d'un air malicieux et elle ne se trompait que peu finalement. elles avaient été forgés dans le même moule ces deux-là, il n'y avait pas grand chose qui divergeait entre elles. et c'était certainement ce genre d'idées et de réflexions qui mettaient la mère hartwell dans un état de décomposition plutôt avancé. elle croit même ne jamais l'avoir vue les nerfs autant à vif brandy. et pourtant, dieu savait qu'elle l'avait vu dans tous ses états. comme quoi, la vie nous surprenait toujours, même encore davantage quand on ne s'y attendait pas. la corbeille à pain pour maigre excuse, elles filent vers la cuisine les jeunes fuyardes. toutes deux avaient cruellement besoin d'un bol d'air frais, loin des limites et des barrières qu'on voulait leur imposer à la salle à manger. sa famille n'avait rien de fun. elle le savait pertinemment brandy, mais elle semblait pourtant tout le temps s'en étonner davantage. non mais t'as vu comme elle était rooooouge ? sans plus de cérémonie, la brune éclate de rire. en vérité, elle n'avait vu que ça et c'était certainement ce qui l'avait poussé à en rajouter toujours plus. j'ai cru qu'elle allait fumer comme une cocotte minute, pour évacuer. non vraiment, il n'y avait rien de plus appréciable que de la mettre dans tous ses états. rien que pour ça, j'veux bien faire des repas de famille tous les jours. uniquement si eden s'invitait cependant. parce qu'elle n'était jamais plus au sommet de son art que quand sa partenaire favorite lui préparait le terrain. la porte de la cuisine s'écrase sur elle, juste avant que brandy n'explique son plan à eden. elle avait tout prévu la gosse, elle ne se lançait jamais au hasard, pas quand elle savait qu'elle pouvait trouver de quoi faire pétiller leur repas ennuyeux à souhait. bien joué b. ! les compliments de sa pote lui donnent des ailes. si celle-ci avait d"abord évoqué le vin rouge, elle se contenterait pour l'heure du blanc, bien plus accessible en cet instant. la petite aleïev se hisse sur le plan de travail, tandis que la petite hartwell passait déjà la cuisine au peigne fin. le vin blanc, ça fait classe. je nous vois bien en boire, quand on sera vieille, genre, trente ans, sur un balcon face à la mer, avec un couché de soleil et avec les sons de rihanna ou chris brown en fond qui passent sur topclips. c'est vrai que dans les films, c'est toujours ce qu'elles boivent les héroïnes. et à ce jeu-là, j'suis sûre qu'on sera bien meilleure qu'elles. il n'y avait jamais aucune comparaison à faire, elle les voyait toujours au-dessus brandy, pas peu fière de leur duo infernal. tu crois qu'on aura un balcon ? elle l'interroge quand elle capte enfin ce qu'elle avait d'abord avancé. j'espère aussi une piscine, j'veux pas me passer des bains de minuit. ça aussi, elle l'élevait au rang de la grande classe. vous avez réparé les balançoires ? interpellé par la question, son regard se détourne pour y jeter un oeil. ah oui, j'crois bien que tonton devait s'en charger. c'est ce qu'il a dû faire avant de rire à toutes tes conneries, elle dit ça dans un sourire malicieux. il avait bien été le seul public agréable à table. j'me dit souvent qu'il ne doit pas faire partie de cette famille. non, il était beaucoup trop différents d'eux, beaucoup trop en marge. si ça peut t'aider, ana, t'sais la fille qui dort dans ma chambre, elle les planque sous son matelas. ou sinon, j'ai déjà vu un film, c'était une alcoolique qui voulait pas partir dans l'endroit où qu'on allait la dépister. du coup elle a planqué les bouteilles de whisky sous l'évier. eden, y'a pas de lit dans la cuisine. elle avait arqué les sourcils tant ça tombait sous le sens. ok, ok, pas bête du tout. dans le même temps, elle ouvre le placard placé juste à l'endroit indiqué et un grand sourire s'empare de ses lèvres aussitôt. bingo ! rappelle-moi de te demander une liste de tes films, ils ont l'air plutôt intelligents. si elle avait regardé la même chose, elle aurait sûrement été plus rapide. tu veux que ch't'aide ? si tu veux vraiment m'aider, au lieu de manger, tu devrais attraper le pain. si on revient sans rien, on va se faire griller. c'était vieux comme le monde, il fallait à tout prix noyer le poisson. tu sais quoi ? j'vais aller déposer le pain et dire qu'on va dans la chambre en attendant le dessert. tu me rejoindras avec la bouteille et on sera tranquille. le plan semble réglé comme du papier à musique. elle n'avait pas envie d'attendre la fin du repas pour tester le liquide qui remplissait la bouteille verte. si elles devaient encore supporter le dessert, elles avaient besoin d'un bon remontant. et celui-ci y ressemblait drôlement.

il leur fallait une excuse, plus que tout. pour échapper à ce déjeuner de coincés, pour échapper à cette parodie de famille modèle qu'ils étaient bien loin d'être. elle faisait pourtant tout pour maman hartwell, elle retenait même la colère qui grondait en dedans et que brandy sentait bouillir tant elle la connaissait comme si elle était sa mère, ce qui était un peu le cas d'ailleurs. c'est la corbeille de pain vide qui leur offre l'échappatoire idéale, pour peu qu'elles sachent en tirer profit. et à ce jeu-là, elles étaient déjà maîtresses de leur art. sans attirer une attention douteuse, elles s'éclipsent de la salle à manger. sans doute que maman était bien trop heureuse de ramener la discussion à des sujets un peu moins controversés, son calvaire touchait à sa fin.
l'idée bien en tête et pas ailleurs, elle arpente la cuisine d'un bout à l'autre brandy. elle ne se résignera pas tant qu'elle n'aura pas mis la main sur le courage en bouteille. vin blanc ou rouge, dans le fond, ce n'était pas le plus important. elle est, par instant, distraite par les rêves et aspirations que son amie imagine pour elles deux. quand elles auraient grandi, quand elles auraient réussi à se tirer et à échapper à l'influence qu'on tenait absolument à avoir sur elles. en guise de marionnettes, elles étaient loin d'être les plus dociles. et leur entourage le comprendrait en s'y cassant les dents bien avant elles. on sera les meilleures tout court. un hochement tête d'un air entendu, c'est tout ce qu'elle lui offre. ses pensées sont centrées sur ce gain qu'elle espère rafler dans les plus brefs délais. tu parles! un balcon, c'est le minimum! la piscine c'est primordial. et le jacuzzi sur le toit, sinon rien ! j'adoooore ta façon de penser. si ces deux-là s'entendaient si bien, c'était sans nul doute parce qu'elles partageaient les mêmes envies, parce qu'elles avaient plus de points communs que l'on pourrait même en recenser. eden était la pluie à son parapluie, le yin de son yang, le reflet dans son miroir. indissociables même quand on s'y employait de toutes ses forces. il est vraiment cool ton tonton. j'aimerais bien en avoir un comme lui ! mais t'as raison. j'suis prête à parier qu'il a été adopté. elle savait combien une vraie famille manquait à son eden et si elle avait eu celle qu'il fallait, elle aurait fait en sorte qu'elle s'y sente adoptée, même si ce n'était que symbolique. pour l'heure, elle préfèrerait presque être orpheline brandy, si ça voulait dire ne plus avoir à supporter cette pression qu'on lui mettait sur les épaules alors qu'elle n'avait rien demandé à personne. un jour, on aura notre famille à nous. et ça vaudra bien plus que n'importe laquelle qu'on aurait pu avoir aujourd'hui. elle imaginait un cercle qu'elles se construiraient elles-même brandy. des âmes sans doute toutes aussi différentes les unes que les autres, mais des âmes qui se complèteraient et qu'elles auraient choisi surtout. et c'était cette pensée qui la faisait sourire, en même temps qu'elle lui réchauffait le coeur. pourtant, malgré cette discussion un peu plus profonde, leur but premier n'en est pas oublié pour autant. et par chance, elle a à ses côtés une eden qui semble avoir regardé suffisamment de films et côtoyés tout autant de personnes inspirées pour l'aiguiller dans ses recherches. ouais ben j'y peux rien moi si ana elle a des mauvaises planques ! même si l'une des deux options était bien plus fiable que la seconde. elle roule des yeux alors qu'elle tente un bref coup d'oeil sous l'évier, d'un air peu convaincu. le succès plutôt déplorable qu'elles avaient essuyé jusqu'à maintenant ne lui facilitait pas la tâche. pourtant, ses maigres espoirs se ravivent aussitôt quand elle entend eden s'extasier. yes ! elle la rejoint dans ses cris à moitié étouffés pour éviter de se faire repérer, parce qu'elle ne perd jamais de vue le plan brandy. aïe. mais eden est tellement dingue dans sa folie qu'elle n'en manque jamais une, et ça fait rire la brune. sans plus attendre, l'expédition est calée, ne restant plus qu'à l'enclencher. ok vas-y. je te rejoins. immédiatement, elle se dirige vers la table où elle explique qu'elles reviendront pour le dessert puisque rien ne leur faisait envie dans l'immédiat. encore une fois, maman hartwell voit rouge et fusille sa fille du regard. celle-là même qui lui adresse un grand sourire, mêlant fierté et défi, en retour. on ne pouvait pas empêcher deux gamines d'aller jouer entre deux plats, c'était de leur âge. toute pimpante, elle s'en va donc rejoindre son coin reculé, sa chambre à elle. et à l'étage, elle perçoit des voix venant d'en bas, dont elle ne saisit pas tout. mais elle remarque combien eden met un temps fou à remonter. pourvu qu'elle ne se soit pas fait pincer ou ça risquait d'être leur fête. et enfin, sa frimousse passe la porte faisant presque pousser un soupir de soulagement à brandy qui voyait déjà sa vie défiler. bon, si jamais quelqu'un en parle toute à l'heure, tu dis qu'on a fait du yoga, ok ? elle fronce les sourcils, elle l'interroge. j'sais même pas ce que c'est, mais si tu veux. elle hausse les épaules, elle avait bien déjà entendu parler de ce truc mais elle ne savait même pas à quoi ça renvoyait. c'est quoi ? un cours de dessin ? parce que c'était bien la seule chose qu'elle savait un minimum faire et qu'elle pouvait donc espérer enseigner à quelqu'un sans provoquer une vague de questionnements. tu parlais à qui en bas ? ça l'intrigue, elle ne peut pas s'en empêcher. elle a continuellement besoin de savoir tout, sur tout le monde. allez on boit ! elle a autre chose en tête eden, si bien qu'elle ne mesure pas son enthousiasme, ni la portée de sa voix. d'un regard qui en dit long, elle la rappelle à l'ordre brandy. allez, on boit là, elle sourit de toutes ses dents. à toi l'honneur. elle ne se fait pas prier et attrape la bouteille qu'elle porte à sa bouche presque aussitôt. elle n'avale pas tout de suite, elle essaie d'étudier un peu le goût, les saveurs. c'est pas si mal, elle dit finalement en hochant la tête. elle en ravale même une deuxième fois, comme pour confirmer ses dires. c'est sûrement pour ça qu'ils en boivent autant. ça paraissait évident dans le fond. tu sais, peut-être qu'une fois que tu en auras avalé suffisamment, ça t'aidera à faire un choix entre jack et elijah, elle projette en lui tendant la bouteille. après tout, tous les moyens étaient bons pour aider à prendre une décision. elle rit brandy, de ses conneries, peut-être aussi de la sensation qu'elle a de se sentir comme une grande. toujours tout trop vite, toujours tout trop jeune. toujours tout trop eden et brandy.

la combine, elle l'avait trouvé brandy. pour les sortir de ce déjeuner de famille qui n'en finissait pas. parce qu'elles avaient bien d'autres projets avec eden, loin de ceux qui semblaient habiter la caboche de maman hartwell. tenter de faire craquer cette dernière avait bien animée la première partie, mais elles se lassaient vite les deux gamines et elles avaient envie d'autre chose désormais, pour entamer la seconde. et c'est sans surprise ce qui leur est interdit qui leur fait de l'oeil. elle a préparé le terrain brandy, elle leur a ouvert le chemin et elle n'attend plus que son amie de toujours pour démarrer les festivités. de sa chambre, elle entend des voix indistinctes dans l'escalier et ça l'inquiète un peu pour la suite des évènements. pourvu qu'eden ne se soit pas fait pincer avec leur nouveau trésor. mais sa partenaire a bien plus d'un tour dans son sac, elle ne devrait même plus en douter. c'est sur un cours de yoga qu'elle avait misé, alors que la brune ne savait absolument pas ce que c'était. mais n'importe quoi, c'est pas du dessin. elle hausse les épaules, faussement vexée, elle ne pouvait pas non plus tout savoir. j'crois qu'c'est des positions que tu fais quand t'es dans un lit avec un mec. ça doit détendre ou j'sais pas quoi. un haussement de sourcil plus tard, elle se décide enfin à répondre un semblant de quelque chose. et si on m'demande un exemple, j'dis quoi moi ? elle y tient à sa couverture brandy. quand on voulait se la jouer agent infiltré, il fallait maîtriser son sujet pour ne pas risquer de se faire démasquer. j'ai vu des photos sur google. t'iras voir. parce que c'est quand-même vraiment chelou comme truc. déso, c'est sorti comme ça. mais t'inquiètes, c'est connu. elle veut bien la croire sans mal, ne remettant jamais sa parole en question. et comment tu connais ça toi d'abord ? t'as déjà essayé ? ça lui pose question. est-ce que c'était elle qui avait joué le jeu ou alors elle avait vu d'autres personnes le faire ? et c'est à ce moment qu'elle lui apprend de qui venait la voix qu'elle avait cru capter quelques minutes plus tôt. à ton papy. j'ai failli lui foncer dedans mais t'inquiète, tout est sous contrôle, on a évité la crise cardiaque ! elle retient à peine un rire. pas qu'elle lui souhaitait une crise cardiaque mais elle était impressionnée par la débrouillardise de sa eden. avec elle, les ennuis étaient toujours écartés d'une main de maître.
trêve de blabla, c'est en lui faisant danser la bouteille devant les yeux qu'elle l'incite la jeune aleïev. et elle ne fait pas la fine bouche brandy, parce que c'était bien ce qu'elles attendaient depuis le début du repas. jouer aux grandes elles aussi, se rebeller contre l'autorité, faire leurs propres choix. alors elle laisse le liquide couler doucement le long de son oesophage. tentant dans le même temps de se faire une idée sur le goût, pour savoir si ça lui plaisait, si elle avait envie d'en reprendre. et le résultat ne lui semble pas si mal que ça puisqu'elle a bien envie d'y retourner. ça va madame l'experte, on t'dérange ? bah quoi ? c'est bien comme ça qu'ils font dans les films. je connais pas tous les mots du vin mais j'peux au moins avoir un avis. non elle ne connaissait rien au vocabulaire se rapportant à cet alcool. sinon elle aurait pu l'analyser bien plus profondément. et c'est à cet instant qu'elle tend la bouteille à eden, prête à entendre ce qu'elle aurait à en dire. elle qui avait toujours les commentaires qui fusaient. nan mais mon choix il est déjà fait. j'prends jack, et j'dis à elijah de t'envoyer un coloriage en classe où il te demande de sortir avec lui. t'as intérêt à cocher oui ! comme ça, après, bah on alternera. c'est d'abord des deux mecs qui la faisaient tourner en bourrique qu'elle lui reparle. parce qu'elle comptait sur la boisson pour l'aider à faire un choix définitif brandy. sans plus de cérémonie, elle hoche la tête la plus brune des deux. toujours prête à tout partager et même plus qu'elle ne devrait avec sa eden. à son tour elle boit, et son avis s'avère bien plus tranché. j'crois que je préfère la tequila. quand la jeune hartwell n'avait émis qu'un avis, la deuxième faisait une comparaison. reprends-en, tu vas t'habituer. brandy et sa politique assez unique. à force d'en boire, elle finira bien par aimer et par ne plus pouvoir s'en passer. elle est bien moins difficile brandy, elle reprend une gorgée quand elle récupère la bouteille. dis, euh... tu le pensais vraiment, toute-à-l'heure, quand t'as dit qu'un jour, on aura notre famille à nous ? elle fronce d'abord les sourcils, elle marque un temps de pause pour laisser à la question le temps de se frayer un chemin jusqu'aux zones encore éclairées de son cerveau. elle ne réalise pas tout de suite, elle ne se rappelle pas immédiatement. sans doute le vin qui commence à l'obnubiler, que ce soit son esprit ou son organisme. ouais. pourquoi ? t'y crois pas ? on peut faire ce qu'on veut de notre vie eden. et si on n'a pas eu la famille dont on rêvait, on peut toujours faire un pied-de-nez au destin et se la trouver nous-même non ? elle laisse tomber sa tête et son dos à même le lit, enfin déchargée de tout le poids qu'elle pouvait garder sur ses épaules. tu l'imagines comment notre famille toi ? elle demande en fixant le plafond. moi je l'imagine un peu déconnectée, amusante, rebelle, avec plein d'amour à donner. et elle tourne ses yeux vers elle. toi aussi ça te plairait eden ? dis-moi que tu la vois déjà. promets-moi qu'on y arrivera.